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6. TOURISME HERENSARD : SYNTHESE ET ORIENTATION

6.3. MISE EN ŒUVRE D’UNE STRATEGIE TOURISTIQUE

Dans une vision à moyen et long terme, il est essentiel d’avoir une idée de planification, d’orientation régionale du développement touristique, à l’intérieur d’un réseau territorial – le Val d’Hérens ou le Valais – basée sur une analyse globale de la situation, se fixant des objectifs tant quantitatifs que qualitatifs. Pour atteindre ses objectifs, il faut également avoir une stratégie de développement, adaptée au contexte particulier, tenant compte des potentialités, faiblesses, moyens à disposition, besoins, urgences,…

La gestion du territoire régionale comprend des zones à fort développement, des zones de protection, des zones sportives, de détente et loisirs,… La zonification communale disparaît car aucune commune, seule, ne peut offrir les espaces suffisants aux différents besoins énoncés précédemment tout en offrant un large éventail de possibilités aux touristes et le maintien et la création de nouvelles places de travail aux autochtones.

Il apparaît pertinent de renforcer la régionalisation et l’intercommunalité pour les thématiques de gestion environnementale, paysagère, d’aménagement et d’équipements collectifs. En effet, ces problématiques dépassent les seuls intérêts communaux locaux. Leur mise en œuvre impose une péréquation financière et un partage des ressources entre les collectivités. L’établissement de schémas d’aménagement, de concepts d’évolution du paysage (CEP), de plans d’aménagement du développement durable,… constitue un cadre administratif efficace permettant la mise en place de politiques locales de développement.

Les politiques touristiques qui ont le plus de chance d’aboutir à un tourisme durable doivent passer par les démarches suivantes163 :

• Etat des lieux

Cela passe par l’identification de la diversité des pratiques touristiques menées, par l’analyse de la durabilité des pratiques touristiques mises en œuvre et par le repérage de marges de perfectionnement potentiel (études de faisabilités, benchmarking, indicateurs du tourisme durable,…). Pour ce faire, il faut faire intervenir les professionnels concernés et les faire réfléchir collectivement sur les voies d’amélioration possibles. Il faut impliquer également les différents acteurs touristiques locaux afin de déterminer leurs attentes.

163 tourisme durable, p. 206-207

• Diagnostic et définition des axes stratégiques

L’objectif visé est l’identification des enjeux du territoire, répondant aux prévisions de la demande touristique sur le moyen et long terme. Dans de nombreux cas, les diagnostics ne correspondent pas à la réalité du lieu, ils sont théoriques mais ne peuvent être applicables. Cela demande un appui de professionnels externes, ayant des connaissances touristiques à un niveau plus élevé, connaissant les chances de réussite par comparaison avec d’autres diagnostics, sur des destinations similaires.

• Plan d’action, évaluation et pilotage

L’enjeu ici est mise en œuvre du tourisme durable. Il s’agit d’organiser et de hiérarchiser dans le temps des actions à entreprendre, relatifs aux axes stratégiques retenus. La durabilité n’est jamais acquise, elle se situe toujours à la frontière des équilibres entre éthique, environnement, social, économie. Aussi, la maîtrise de la durabilité passe nécessairement par l’évaluation. C’est par excellence l’instrument du pilotage du tourisme durable sur un territoire164.

Le financement d’un tel pilotage est à prendre en compte ; les destinations soucieuses de tendre vers une croissance qualitative et durable du tourisme de montagne, peuvent se tourner en partie vers l’Etat qui octroie certains crédits, à condition d’établir un programme de développement régional165. Cette obligation, quand bien même elle peut paraître lourde administrativement, est louable dans le sens où elle permet cette prise de conscience et cette réflexion des acteurs locaux et régionaux concernés relatifs à leurs problèmes actuels et oblige ces acteurs a avoir une vision d’avenir de leur tourisme sur le moyen et long terme.

De plus, une reconnaissance du Val d’Hérens dans son ensemble paraît essentielle. Le développement d’un label touristique Val d’Hérens ne peut que profiter à tous les acteurs touristiques de la vallée. Il doit toutefois procurer une valeur ajoutée aux efforts actuels et ne pas être perçu comme une menace aux nombreux intérêts locaux en jeu ou comme un doublon dans le cadre des efforts de rationalisation des destinations valaisannes.

L’optimum serait de trouver un produit phare pour le tourisme régional, qui ne soit pas dépendant de la météo, que chaque commune pourrait offrir en plus de ses spécificités propres. Proposer les mêmes attractions dans chaque commune n’est profitable à personne, ne satisfaisant le touriste et endettant les communes et leurs contribuables. A la place, il faudrait se spécialiser, tout en ayant un produit commun et réunificateur et développer des synergies entre les communes, profiter des atouts de chaque commune pour l’offrir dans un package qui peut être d’une durée plus longue que journalière, car proposant une diversification sur plusieurs jours, ce qui fait cruellement défaut actuellement et ne peut donc être compétitif et durable.

6.3.2. Marketing

Avoir un produit touristique durable, conformément à la politique définie, soutenue par l’ensemble des acteurs locaux, est l’étape la plus importante mais non la seule. En effet, une destination touristique qui ne sait se vendre et ne se fait pas connaître n’a que peu de chances d’être pérenne. Le marketing est très important, il constitue la phase finale de la politique de développement d’un tourisme durable. Cependant un produit ne peut être vendu qu’une fois qu’il est mis en place, cohérent et complet. A ce moment là, l’effort pour le faire connaître et apprécier par les touristes pourra porter ses fruits et promouvoir la destination touristique plutôt que la desservir.

Il existe différents modes de transmission de l’information, tant au niveau international (lorsque le touriste est à la recherche d’une destination) que local (une fois le touriste sur place) : internet (qui progresse et s’impose comme l’une des sources principales pour le choix d’une destination), les reportages télévisuels, les foires (où les représentants des offices du tourisme présentent leur produit), les agences de voyages, les brochures flyers,…

164 tourisme durable, p.207

165 KÜNG, p.3

Autre mode de transmission de l’information : les organismes de gestion de la destination, comme Sion Région ou Hérens Tourisme. Ils peuvent apporter une valeur ajoutée dans l’information que recherchera le touriste par la qualité des informations fournies sur les conditions locales, par la proposition d’offres sur mesure ou d’offres spéciales (promotion, package). Pour les destinations touristiques, les organismes de gestion de la destination peuvent également fournir une valeur ajoutée puisque leur faisant bénéficier de leur marque de destination (label, logo, image,…) et proposant au public des informations sur l’ensemble de la gamme des produits offerts à la destination. Il est toutefois clair qu’il faut également établir des partenariats avec l’étranger et d’autres canaux de distribution actifs à l’échelle mondiale pour accroître sa renommée et ses chances de durabilité.

Dans tous les cas, le produit proposé doit être complet tout en étant rapidement perceptible pour les personnes concernées, relatant les modes de déplacement pour y parvenir, les temps de déplacement, les modes d’hébergement proposés, les disponibilités, les attractivités sur place, les prix et ce qu’ils comprennent (package)… Afin d’avoir un bon marketing et d’être concurrentiel, plus les possibilités offertes sont grandes, plus les chances d’attirer des clients sont accrues et pour ce faire, encore une fois, vendre la région Val d’Hérens, voire Valais semble indispensable et seule garante d’une survie du tourisme.