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I. INTRODUCTION ET PROBLEMATIQUE DE RECHERCHE

1.3 Plan de la thèse

Le questionnement et les hypothèses guidant notre recherche ont fortement influencé l’organisation du rapport de thèse en sept parties principales. Après ce premier chapitre ayant pour objectif d’introduire la problématique de recherche, une deuxième section apporte plus de précisions sur deux aspects centraux de notre cas d’étude : les particularités de la viticulture dans le Languedoc-Roussillon, région où se situe notre terrain et les principales caractéristiques des pratiques viticoles, dont celles considérées par notre recherche. Ceci s’avère nécessaire autant pour la justification de certains choix méthodologiques, que pour enrichir la réflexion autour nos observations.

La troisième partie est destinée à exposer le modèle de recueil et d’analyse des données. Nous y présenterons notamment les principes épistémologiques guidant notre démarche, les outils méthodologiques choisis pour entamer la vérification des hypothèses et le modèle d’analyse construit pour confronter les hypothèses d’un point de vue empirique et théorique. Pour finir ce chapitre, nous réfléchissons aux avantages et aux limites du modèle analytique proposé.

Les trois parties suivantes (chapitres IV, V et VI) analysent les données recueillies sur le terrain pour répondre aux questions évoquées et vérifient la plausibilité des hypothèses formulées sur les différentes dimensions de la problématique adoptée. Dans chacune de ces sections, nous mobilisons des notions et des auteurs nous permettant d’enrichir l’interprétation et la discussion des résultats de nos enquêtes de terrain. Ce choix explique l’absence d’une section spécifique dans cette thèse pour la revue de la littérature. Nous avons essayé de mettre en œuvre un dialogue entre la théorie et le terrain d’étude où, en cohérence avec les principes de la méthodologie inductive choisie, les lectures sont mobilisées pour éclaircir et interpréter l’information de terrain, donnant lieu à la formulation d’hypothèses à la suite des observations. D’après cette idée, et en suivant l’ordre des hypothèses présentées, le quatrième chapitre s’intéresse à construire un modèle compréhensif des interactions entre les viticulteurs et de leur importance en terme de travail viticole. Nous prêterons une attention particulière à la nature des liens

entretenus par les viticulteurs, à partir de l’analyse des contenus des entretiens réalisés. À ce propos, deux aspects des interactions des viticulteurs retiendront fortement notre attention : le rôle des échanges en termes d’accès à des ressources précieuses pour la maîtrise du métier et la nature non contractuelle ni marchande des liens entretenus. Ces deux dimensions expliquent la place accordée dans cette partie à la discussion théorique autour de certaines idées développées par la sociologie économique, telles que la notion de capital social, ainsi qu’à la théorie du don inspirée dans la pensée de Marcel Mauss.

Le cinquième chapitre aborde la relation entre les liens entretenus par les viticulteurs et leurs choix techniques pour l’entretien du sol et la protection phytosanitaire du vignoble. Ceci considère la représentation de réseaux de relations professionnelles sous la forme d’organigrammes. L’identification des pratiques mises en œuvre par les viticulteurs nous permettra d’analyser -pour chaque pratique enquêtée-, le rapport éventuel entre la technique adoptée et la position occupée par le viticulteur au sein du réseau dialogique. D’après notre approche inductive, cette section est en grande partie descriptive, en présentant de façon détaillée les données recueillies dans l’examen des positions pratiques et sociales des viticulteurs. Nous mobilisons également certaines notions théoriques afin de proposer une interprétation générale des résultats obtenus dans chacune des deux communes étudiées.

En lien avec notre troisième hypothèse, la sixième partie cherche à dévoiler les principaux traits des dynamiques sociales pouvant être en rapport avec les choix techniques des viticulteurs et en conséquence, avec le changement de certaines pratiques viticoles. Les différences relationnelles autour des normes pratiques ont attiré notre attention sur les processus de régulation du travail des viticulteurs et l’innovation des méthodes de production. Ces processus sont à la base de la conformation de nouvelles formes identitaires. En même temps, le discours des viticulteurs nous signale l’importance qu’ils donnent à l’identité professionnelle au moment de choisir leurs interlocuteurs sur des échanges relatifs au vignoble. Et les pratiques au vignoble sont « marqueurs » visibles de l’identité au travail. Ce constat nous mène à proposer une dynamique identitaire qui participerait aux choix techniques étudiés.

Enfin une septième partie est consacrée à une synthèse de l’ensemble des analyses exposées dans les chapitres antérieurs et aux conclusions générales de notre thèse, afin d’intégrer globalement les résultats relatifs aux différentes hypothèses formulées. En particulier, ce chapitre présente une réflexion sur la portée théorique mais aussi pratique de ce travail. De même, nous signalons les limitations rencontrées tout au long de cette recherche, ainsi que les pistes qu’elle ouvre à de futures études. Une huitième section contient la bibliographie consultée, alors qu’une neuvième incorpore des annexes, avec l’information considérée complémentaire.

II VITICULTURE LANGUEDOCIENNE ET PRATIQUES

VITICOLES

De manière générale, la problématique présentée ici est susceptible d’être étudiée dans différentes zones viticoles et en considérant des techniques de culture distinctes. En outre, se questionner sur le rapport entre dynamiques sociales et choix techniques exige de rentrer dans certains détails de l’activité étudiée : la viticulture. Pour ces raisons, avant de présenter la méthodologie choisie pour cette recherche et d’exposer ses résultats, nous allons préciser certains aspects de notre cas d’étude. D’abord, nous donnerons un aperçu sur le développement de la viticulture dans le Languedoc-Roussillon, région où nous avons réalisé nos enquêtes de terrain45. Notamment, nous ferons le constat d’un processus relativement récent de changements dans les modes de production et d’affaiblissement d'organisations telles que les syndicats et les caves coopératives. Parmi de nombreuses conséquences, ces transformations vers moins de relations professionnelles formelles sont susceptibles de donner lieu à de nouveaux processus identitaires, ce qui est censé avoir des effets sur les rapports entre pairs. Ensuite, nous proposons un survol des principales pratiques viticoles dont celles prises en compte plus directement dans nos analyses : le contrôle des herbes adventices et les traitements phytosanitaires46. À partir d’une description des principales tâches accomplies annuellement par les viticulteurs, nous mettrons en exergue leur variabilité et diversité. Également, nous remarquons comment ces labours favorisent concrètement les échanges entre viticulteurs, ce qui nous permet d’avancer sur la démonstration de la dimension collective du travail au vignoble.

45 Dans le chapitre 3.2.2.1 nous exposons les raisons nous menant à choisir cette zone d’étude. 46 Dans le cadre de la viticulture, ces deux pratiques sont les plus controversées en tant que

sources de pollution par l’utilisation de produits de synthèse chimique. Par ailleurs, bien souvent les viticulteurs modifient leurs choix techniques pour contrôler les plantes adventices et protéger le vignoble de maladies et ravageurs. Ces deux caractéristiques -controverse et relative instabilité-, font de ces pratiques un objet d’étude intéressant pour notre problématique.

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