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Dans le but de suivre le modèle d’analyse par « process tracing » et de répondre à nos hypothèses, générale et spécifique, nous nous attarderons dans le chapitre troisième et quatrième à l’analyse des effets de la démocratisation sur les institutions et à l’examen du comportement des sénateurs.

3.1. Analyse des effets de la démocratisation sur les institutions

L’approche que nous privilégions consiste à analyser les impacts de la démocratisation sur le choix de la politique commerciale du Mexique, sur les institutions

hypothèse générale. Dans le chapitre troisième, nous développerons de façon systématique la mécanique institutionnelle du processus de prise de décision au sein du régime politique mexicain, en utilisant les accords avec l’UE et avec le Triangle du Nord. La présentation des différentes étapes de formulation, de négociation et de ratification de la politique commerciale, qui soulignent l’importance des mandats de l’organe exécutif et du Sénat, nous permettra de voir si le processus de démocratisation du régime politique du pays a eu des effets sur cette mécanique et sur le rôle de chaque acteur. En fait, nous verrons pourquoi ce pays n’a pas modifié sa stratégie commerciale alors qu’il connaît une démocratisation de son régime, voyant pourtant apparaître un meilleur partage des compétences et des responsabilités entre chacune des institutions.

Après avoir discuté des effets de la démocratisation du régime politique mexicain sur les institutions et sur le vote du Sénat, nous noterons aussi quels sont les partis présidentiables du pays. Cette identification nous servira d’introduction à la vérification du comportement du Sénat dans le chapitre quatrième, qui nous permettra de vérifier si le vote en faveur du libre-échange peut être relié à l’appartenance à un parti présidentiable.

3.2. Analyse du comportement du Sénat

Voyant les membres du Sénat voter majoritairement en faveur du libre-échange, nous tenterons de voir si ce comportement et ce vote peuvent être reliés à l’appartenance à un parti présidentiable.

Nous analyserons d’abord l’existence de variations dans les positions des partis, à savoir le PRI, le PAN et le PRD. En visitant les sites Internet de ces partis et en étudiant les textes des programmes électoraux pour les élections de 2000 et de 2003, nous allons vérifier si la position est clairement déterminée en matière de politique commerciale. Nous conclurons en l’existence de variations dans les positions des partis si elles sont clairement définies et différentes. À notre avis, chaque parti aura bel et bien dans son

programme électoral une position envers le libre-échange. Les partis présidentiables devraient être plus favorables envers une politique commerciale libérale. Évidemment, ces positions exprimées dans les programmes ont pour but la victoire lors des prochaines élections présidentielles, ce qui explique la préoccupation envers l’électeur médian.

Ensuite, nous nous tournons vers la vérification des variations régionales, qui se fera par l’examen de la structure industrielle et par l’analyse de l’expression populaire au sein même des circonscriptions. En fait, en présentant un bref portrait des impacts du libre-échange, nous divulguerons des variations dans la présence de groupes d’intérêt particuliers pour certaines circonscriptions ayant des performances et des perspectives économiques et politiques divergentes. Par exemple, nous considérerons les associations industrielles situées plus au Nord, les Zapatistes dans les régions du Sud et les groupes du secteur rural également dans le sud du pays. Nous verrons que chacun a adopté un comportement face à la libéralisation économique du Mexique qui se traduit par une ouverture commerciale depuis quelques années, ayant débuté avec la signature de l’ALENA.

Somme toute, en visitant le site Internet du Sénat de la République du Mexique, nous analyserons les débats et les discours des sénateurs de chaque parti en Chambre sénatoriale qui ont revendiqué la parole lors des processus de ratification, pour voir si les sénateurs obéissent à une logique de parti (ou non) et à une logique de circonscription (ou non) pour les membres du PRI, du PAN et du PRD. Nous nous attarderons plus particulièrement aux débats et aux discours qui concernent les accords de libre-échange de l’Europe et du Triangle du Nord, comme nous l’avons énoncé précédemment. Grâce à l’analyse des discours de certains sénateurs, nous pourrons vérifier si les membres de ces partis adoptent la position défendue et la discipline du parti et/ou s’ils sont à l’écoute des expressions d’opinions provenant de groupes et d’associations dans les circonscriptions. Comme nous l’avons vu dans la revue de littérature, les acteurs sociétaux ont une certaine influence sur les institutions gouvernementales, comme le Sénat, et sur les partis politiques. Ce faisant, ces groupes devraient avoir un impact sur le comportement de

que la présence de pressions protectionnistes dans certaines régions du pays devrait influencer une partie des sénateurs qui sont plus à l’écoute des opinions de ces groupes et de l’électeur local ; les autres partis, qui sont présidentiables, devraient moins s’en soucier puisque leur sort est relié à celui du parti, de l’exécutif, et de l’électeur médian.

CHAPITRE TROISIÈME : DÉMOCRATISATION ET INSTITUTIONS

Les chapitres précédents nous ont permis de définir notre recherche en regard des théories développées dans la littérature d’une part, et d’autre part d’élaborer notre cadre d’analyse situé autour de l’impact de la démocratisation sur le choix de la politique commerciale et autour du comportement adopté par le Sénat. Dans ce chapitre troisième, nous passons en revue le mécanisme de prise de décision du Mexique au niveau institutionnel en ce qui a trait à l’adoption de deux accords commerciaux en particulier, à savoir celui avec l’UE et avec les pays du Triangle du Nord (Guatemala, Honduras et El Salvador). Pour ces deux traités, nous discuterons de la responsabilité de l’exécutif lors de la formulation et la négociation des accords commerciaux, ainsi que du mandat du Sénat lors du vote de ratification. Nous examinerons aussi les votes de ratification de certains accords et nous déterminerons quel parti mexicain est présidentiable. Comme nous le savons déjà, la démocratisation n’a pas changé la trajectoire commerciale du pays et nous verrons qu’elle a peu ou pas modifié les institutions, leur rôle respectif et leur composition.