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3.1 - Place de la répétition dans les lieux de musiques amplifiées/actuelles

Dans cette partie, après avoir identifiés l’ensemble des services qui sont mis en place par les structures du panel de l’étude, nous verrons comment y est intégrer la répétition.

3.1.1- Descriptif des services proposés par les structures visitées

Avant d’analyser les interactions entre la répétition et les autres services développés par les lieux, il convient tout d’abord d’avoir une vision d’ensemble de ces services. Le tableau qui suit compile les réponses à la question « quelles sont les services développés par votre structure ».

Descriptif des services proposés :

Effectifs Fréquence

Répétition 100,0% 39

Diffusion 100,0% 39

Accompagnement de projets 97,4% 38

Prévention des risques sonores 92,3% 36

Accompagnement d’artistes 89,7% 35

Organisation d’évènements, de festivals 76,9% 30

Enregistrement 76,9% 30

Centre d’information/ressources 71,8% 28

Action Culturelle 59,0% 23

Enseignement musical/formation 48,7% 19

Multimédia 17 43,6%

Autres 15 38,5%

Total/ répondants 39

Interrogés : 58 / Répondants : 39 / Réponses : 349.

Pourcentages calculés sur la base des répondants

Si autres services proposés :

Ateliers pédagogiques, de pratique 4

Création artistique / production 3

Formations professionnelles, techniques 3

Formations ponctuelles (mais sans se substituer aux écoles spécialisées) 2

Pluridisciplinarité 1

La mallette : kit de survie administratif en milieu culturel 1 Nombreux partenariats avec les autres structures de diffusion de l’agglomération 1 Programmation transversale liée à la politique de la ville et à l'action sociale 1

Résidences d’artistes 1

Structuration du secteur, observation, états des lieux 1

Toutes les structures proposent donc une activité de diffusion, et l’accompagnement semble constituer un axe fort des projets.

En revanche, l’enseignement musical et la formation concernent moins de la moitié des structures. Il convient cependant de signaler que l’intitulé double « enseignement musical/formation » a souvent posé problème aux personnes interviewées, beaucoup d’entre-elles considérant que leur structure ne dispense pas d’enseignement musical à proprement parler, mais propose régulièrement des formations ou ateliers de pratiques artistiques bien que ne souhaitant pas se substituer aux établissements d’enseignement spécialisé.

3.1.2 - Intégration de la répétition aux projets des structures

Le paragraphe suivant s’appuie sur les réponses aux questions de la grille d’entretien48 :

« répartition des services en termes de volume d’activité » et « place et date d’intégration de la répétition dans le projet du lieu »

48 Cf. grille d’entretien en annexe VII

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le service de répétition est plus souvent signalé en tant « qu’activité la plus importante de la structure » que la diffusion :

- Elle est signalée comme représentant la part d’activité la plus importante par 35,14 % des répondants.

- La diffusion est signalée comme représentant la part d’activité la plus importante par 24,32 % des répondants.

- Diffusion et répétition représentent les deux parts de l’activité les plus importantes, de manière égale selon 13,51 % des répondants.

Cependant, l’activité de répétition est plus souvent signalée comme activité la plus importante de la structure par des personnes appartenant aux champs de fonctions « répétition » et

« technique » qui sont plus directement en relation avec l’activité de répétition. On peut en déduire l’existence d’une vision ethnocentrée du projet de la structure de la part de cette catégorie de répondants.

Il n’en reste pas moins que l’activité de répétition est majoritairement perçue comme ayant une place centrale au sein des projets des structures, tout comme en témoignent les réponses à la question : « place et date d’intégration de la répétition au sein de votre structure » :

- La répétition occupe une place centrale au sein du projet de la structure, y joue un rôle primordial pour 37,25 % des répondants.

- La répétition est présente depuis le début de l'activité du lieu, elle constitue le fondement du projet selon 29,41 % des répondants.

- La répétition est l’activité la plus ouverte en termes horaires, elle fait vivre le bâtiment pour 21,15 % des répondants.

- La répétition fait partie intégrante du projet pour 17,30 % des répondants.

Ce constat est pourtant à relativiser car 21,15 % des répondants signalent un manque de passerelles avec les autres activités et estiment que la répétition demeure une activité isolée.

De plus, ce sont encore une fois les personnes appartenant aux champs de fonctions

« répétition » et « technique » (7 des 11 répondants), plus directement liés à la répétition, qui font état de ce manque de passerelles entre la répétition et les autres activités de leur structure. A l’inverse, aucuns des répondants du champ de fonction « administration » (administrateurs, directeurs…) ne font ce constat.

Cela amène à supposer qu’il existe parfois un écart de points de vue entre les personnels directement liés à la répétition et ceux pour lesquels elle est secondaire vis à vis de leur activité professionnelle.

La répétition, malgré son inscription voulue au sein des projets des structures, demeure donc souvent isolée, en marge du reste de l’activité.

Par exemple, le lien avec la diffusion est parfois problématique : les groupes des studios de répétition sont peu programmés et fréquentent peu les concerts proposés par la structure où ils répètent.

Des difficultés similaires sont parfois constatées vis-à-vis des centres information/ressource, particulièrement lorsque ceux-ci ne sont pas physiquement à proximité des studios de répétition. Dans les structures disposant d’un centre information/ressources, celui-ci est souvent mieux identifié et donc utilisé par les associations locales, les porteurs de projet musiques actuelles, organisateurs de concerts, labels locaux… que par les musiciens des studios.

Plus problématiques encore, plusieurs permanents de studios de répétition constatent que les accompagnements mis en place par leur structure à destination de la scène locale ne concernent que rarement des groupes issus de leurs propres studios de répétition. Ces accompagnements sont essentiellement mis en place dans une logique de professionnalisation d’une minorité de groupes au détriment d’une large majorité de groupes amateurs qui pourraient bénéficier d’un accompagnement adapté si le projet de la structure était rééquilibré.

Derrière une position commune qui fait de la répétition un des axes prioritaires des structures, on constate finalement parfois une intégration et une considération limitée voire insuffisante de cette activité au sein des projets.

L’intégration de la répétition au projet dépend fortement de l’historique du lieu. Dans les lieux s’étant constitués autour de la répétition, celle-ci semble s’intégrer de manière plus cohérente que dans les lieux s’étant constitués à partir de la diffusion (dans lesquels la répétition semble plus avoir été apposée au reste de l’activité que réellement intégrée).

Dans les lieux plus récents, envisagés lors de leur création comme des « complexes » de musiques actuelles, plus leur taille est grande, plus le cloisonnement semble important.

La logique de projet s’avère au cœur de la problématique : soit la structure se positionne sur une superposition d’activités sans grande cohérence, soit elle se positionne sur un projet global où les activités s’articulent entre-elles selon une logique homogène. Selon les cas, l’activité de répétition est envisagée comme un simple service ou clairement intégrée dans le projet artistique et culturel.