• Aucun résultat trouvé

7. Conclusion

7.4. Pistes d’action et adresses utiles

La question des soutiens existant et manquant a été discutée avec l’ensemble des femmes interrogées. Si j’ai eu l’occasion d’énumérer certains soutiens dont elles avaient pu profiter (amis, famille, professionnel·le·s, communautés LGBT), je n’ai pas eu l’occasion, au moment de l’analyse, de traiter des soutiens manquants qu’elles percevaient utiles de développer. Ce dernier espace semble idéal pour ce faire. L’idée est particulièrement de faire émerger les rôles que peut jouer le travail social à différents niveaux.

Les femmes interrogées ont relevé une grande invisibilité de l’homosexualité et plus largement des minorités sexuelles. Elles ont notamment exprimé qu’il n’avait pas été évident de savoir vers qui se tourner lorsqu’elles se sont découvertes lesbiennes et que cela leur a posé problème. Si elles sont en mesure de reconnaitre le travail important de visibilisation et de soutien réalisé par les associations LGBTIQ de Suisse romande depuis qu’elles les ont découvertes, il leur semble qu’une meilleure visibilité de ces associations s’impose. Pour ce faire, le rôle préventif du travail social peut être davantage développé pour soutenir les efforts déjà existant et pour travailler en réseau. Certaines des femmes interrogées ont également identifié le milieu scolaire comme étant un espace propice d’information et de visibilisation. Des collaborations entre les différents réseaux professionnels et associatifs semblent pertinentes pour développer des

campagnes de préventions à plusieurs échelles, mais également, pour développer un réseau gayfriendly qui faciliterait le bouche-à-oreille lorsque les personnes sont aux prises des tensions

identitaires et qu’elles ont besoin d’aide.

Considérant toujours le rôle préventif du travail social, il est de la responsabilité de chaque acteur et actrice de ce domaine de mettre en lumière les conséquences négatives que peuvent

entrainer les différentes marques de rejets (marginalisation, discours négatifs, insultes,

agressions, etc.) envers les personnes appartenant à des communautés minoritaires. Dans le même esprit, il est également de leur responsabilité d’encourager positivement la rencontre entre les personnes et les communautés, d’encourager l’interconnaissance personnelle et communautaire pour briser les frontières qui mènent à différentes formes d’isolement et de discriminations.

Par son rôle éthique, le travail social se doit d’encourager l’esprit critique de toute personne face à la masse d’informations qui cristalisent les représentations négatives, notamment celles sur des minorités LGBTIQ ou musulmanes. Cela passe notamment par le questionnement des idées préconstruites. Pour ce faire, il est question de briser le silence en encourageant le dialogue, tout en veillant à garantir que les espaces de discussions soient respectueux et sécuritaires. Une telle perspective invite non seulement à traiter les problèmes lorsqu’ils apparaissent, mais plus encore, à les traiter avant qu’ils apparaissent. En regard de l’ouverture qu’ont témoigné les jeunes frères des femmes interrogées, notons que le jeune public est particulièrement enclin à questionner les préjugés. Mieux encore, la déconstruction des systèmes de croyance qui infériorisent toutes minorités doit être encouragée dès la plus jeune enfance par les professionnel·le·s.

De manière générale, une prise en compte complexe des situations problématiques permet d’identifier au plus près les besoins spécifiques des personnes. Parallèlement, une sensibilisation

aux questions de genre et à la perspective intersectionnelle permet une déconstruction fine des

représentations, déconstruction qui favorise des postures plus à même de répondre aux besoins des personnes rencontrant des situations problématiques telles qu’elles ont été présentées dans le présent travail. Si la formation en travail social insiste déjà sur le développement d’une vision complexe des problématiques, renforcer la sensibilisation aux questions de genre et à la perspective intersectionnelle dans le cursus obligatoire serait utile.

Finalement, le présent travail a démontré que l’accompagnement individuel de personnes rencontrant les problématiques mentionnées n’est plus à exclure. J’ajouterais par ailleurs qu’une éducatrice a d’ores et déjà tenté de me contacter car elle entamait un suivi éducatif avec une jeune femme musulmane et homosexuelle et qu’elle était preneuse de pistes de réflexion ou d’action. Dans la perspective d’un accompagnement éducatif individualisé soutenant et en regard des

des besoins de la personne et de viser à son émancipation progressive pour laquelle la logique de l’empowerment est centrale. Pour mieux cerner ces besoins, il est utile d’étayer certaines connaissances spécifiques, soit par diverses lectures (ce travail ainsi que plusieurs articles en

bibliographie représentent à ce titre des pistes intéressantes), soit au près de personnes plus

spécialisées et souvent issues des tissus associatifs. En accord avec la personne accompagnée, il est également possible pour l’éducateur ou l’éducatrice de collaborer avec ces associations, voire même de leur passer le relais, car ces milieux ont déjà développé des connaissances et des soutiens efficaces. Le rôle éducatif peut dès lors être celui de guide et nécessite simplement d’avoir une meilleure connaissance du tissu associatif, en partie répertorié ci-bas.

En guise de conclusion, notre rôle principal est certainement de soutenir le développement de ces potentiels d’autodétermination, de pouvoir d’agir et d’émancipation des publics que nous rencontrons. Si pour ce faire il est utile d’étayer et de requestionner ses propres connaissances, j’insiste encore sur le fait qu’il est encore plus utile de questionner la pertinence de ces connaissances au près des personnes directement concernées ; car encore une fois : « Ce qui

importe n’est pas la correspondance de la théorie à la réalité ou sa capacité à dire la « vérité » de ce à quoi elle nous fait accéder, mais de comprendre comment elle habite celui qui s’y réfère, comment elle lui fait « sentir » le monde. » (De Jonckheere, 2010, p.443).

Quelques adresses utiles :

BERNE

- LOS (organisation suisse des lesbiennes) : http://los.ch/fr/

- Santé Plurielle (santé sexuelle femmes lesbiennes et bisexuelles) : http://www.sante-plurielle.ch

GENEVE

- Le Refuge Genève (structure d’accueil/d’hébergement pour jeunes LGBT, entité de Dialogai) :

http://www.dialogai.org/refuge-geneve/

- Fédération Genevoise des Associations LGBT : http://www.federationlgbt-geneve.ch, dont : - Dialogai (pour la communauté gaie) : http://www.dialogai.org

- Lestime (pour la communauté lesbienne) : http://www.lestime.ch - Totem (pour les jeunes LGBT) – http://www.totemjeunes.ch

- Parents d’homo (pour les parents de personnes LGBT) : https://parentsdhomos.ch - 360 association (pour la diversité) : http://association360.ch

- Think Out (étudiant·e·s LGBT) : https://www.facebook.com/ThinkOutThinkDifferent/

VAUD

- Vogay (pour la diversité sexuelle et de genre) : http://www.vogay.ch - dont plusieurs groupes (jeunes, parents, accueil/écoute, etc.) - Lilith (pour femmes homosexuelles) : http://www.associationlilith.ch - Les Klamydia’s (pour la santé sexuelle des femmes qui aiment les femmes) :

https://www.klamydias.ch/home

NEUCHATEL

- Togayther : http://www.togayther.ch

- Blog Neuchat’elles (femmes homosexuelles) : http://neuchatelles.over-blog.net

VALAIS

- Alpagai : http://www.alpagai.ch

- PREMIS (prévention du rejet des minorités sexuelles), Promotion Santé Valais :

https://www.promotionsantevalais.ch/fr/premis-473.html

FRIBOURG

- Sarigai : http://www.sarigai.ch/index.php

JURA

- Juragai : http://www.juragai.ch

Centres de santé sexuelle

- Fribourg : http://www.fr.ch/spfis/fr/pub/index.cfm - Genève : https://www.hug-ge.ch/sante-sexuelle-planning-familial - Jura : http://www.santesexuellejura.ch - Neuchâtel : http://www.chaux-de-fonds.ch/services/planning-familial / https://www.neuchatelville.ch/fr/vivre-a-neuchatel/sante/sante-sexuelle/ - Valais : http://www.sipe-vs.ch/fr/ - Vaud : https://www.profa.ch/fr/

Autres ressources

- Santé Sexuelle Suisse : https://www.sante-sexuelle.ch/fr/

- Be You Network (formation à l’inclusion du genre et de la diversité) :

http://www.beyounetwork.org/fr/

- « Ouvrons l’placard » (brochure de sensibilisation à l’inclusivité, à l’intention des professionnel·le·s de l’enseignement, de la santé et du social) :

https://www.promotionsantevalais.ch/data/documents/PREMIS/Ressources_DOCS/Brochure_LGB

TQ.pdf

- Mosaic-info (informations pour lutter contre les préjugés) : http://www.mosaic-info.ch - PREOS (prévenir le rejet basé sur l’orientation sexuelle et l’identité de genre chez les jeunes) :

http://www.preos.ch

- 360° (magazine, actualité LGBT) : http://360.ch

- Pour accéder à une liste gayfriendly de professionnel·le·s de la santé en Suisse romande :

http://www.sante-plurielle.ch/Listes%20de%20thérapeutes/?a=253

Documents relatifs