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1. PARTIE 1 : Etude rétrospective des échouages et des causes de mortalité des

1.4. Les Pinnipèdes

1.4.1. Le phoque commun ou veau-marin (Phoca vitulina)

De 1995 à 2014, 637 phoques veaux-marins se sont échoués sur les côtes françaises de la Manche (Van Canneyt et al., 2015). Parmi ces individus, 49 ont été autopsiés à l’ULg. Le suivi des animaux étant moins performant que pour les cétacés, de nombreux pinnipèdes ont été autopsiés au service de pathologie de la Faculté Vétérinaire de Liège sans que le pays d’échouage n’ait été noté sur le rapport. Le lieu d’échouage français est donc seulement avéré pour ces 49 animaux que nous intégrons à notre étude. Parmi ces individus certains se sont échoués morts mais d’autres se sont échoués vivants et ont été récupérés par des organismes spécialisés où ils n’ont pas survécu. La distribution des 49 phoques communs est de 20

113 femelles, 28 mâles et un de sexe indéterminé à cause de la putréfaction avancée de l’animal ; 39 juvéniles et 10 adultes.

a) Description de la population : - Répartition temporelle

Les figures 30 et 31 représentent les répartitions temporelles annuelle et saisonnière pour les 49 phoques veaux-marins inclus dans cette étude. La figure 30 donne en même temps la distribution au cours des années des échouages pour la population initiale des 637 phoques communs échoués sur les côtes françaises de la Manche.

Toutes les années présentent un effectif d’échouage plus ou moins important avec une tendance à l’augmentation linéaire depuis les années 90s. Une augmentation de plus de 50% des échouages a été notée sur les côtes françaises de la Manche à la saison 2012-2013, ce qui s’est confirmée à la saison 2013-2014 (Van Canneyt et al., 2015). Notre échantillonnage ne reflète pas cette augmentation ces deux dernières années. Le Réseau National d’Echouage français enregistre les périodes d’échouage des pinnipèdes du 1er

Novembre au 31 Octobre. Pour notre étude, nous les répartissons selon les années civiles puisque nous n’avons pas les mois d’échouages pour tous les individus.

Tableau 16 : Répartition annuelle des cas d’échouages de phoques communs sur les côtes françaises de la Manche et parmi ceux-ci les animaux autopsiés à l’ULg.

Année 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 Nombre d’animaux autopsiés à l’ULg 0 0 0 2 0 3 5 5 1 4 1 3 1 0 1 10 2 5 0 5 1 Année 94 - 95 95 - 96 96 - 97 97 - 98 98 - 99 99 - 00 00 - 01 01 - 02 02 - 03 03 - 04 04 - 05 05 - 06 06 - 07 07 - 08 08 - 09 09 - 10 10 - 11 11 - 12 12 - 13 13 - 14 14 - 15 Nombre d’animaux échoués en Manche française 6 11 15 19 19 18 21 21 24 28 30 29 38 39 37 48 33 49 74 78 N C NC : Non Communiqué

114

Figure 30: Répartition annuelle des cas d’échouages de phoques communs sur les côtes françaises de la Manche et parmi ceux-ci les animaux autopsiés à l’ULg.

En ce qui concerne la répartition saisonnière des échouages sur les côtes françaises de la Manche des phoques communs autopsiés à l’ULg, il apparaît qu’il y ait une distribution saisonnière des échouages avec un pic en Août. Cependant, la répartition temporelle saisonnière n’est réalisable que pour 23 animaux, le mois d’échouage étant inconnu ou non communiqué pour les 26 autres. Cela constitue donc un faible échantillon pour mettre en évidence une tendance. Le Réseau National d’Echouage français note une saisonnalité marquée des échouages de phoques communs avec un pic d’abondance en période estivale (Van Canneyt et al., 2015).

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 1995 1997 1999 2001 2003 2005 2007 2009 2011 2013 2015

Nombre de phoques veaux- marins échoués sur les côtes françaises de la Manche et autopsiés à l'Ulg

Nombre d'animaux échoués sur les côtes françaises de la Manche

115

Figure 31: Répartition saisonnière des phoques communs échoués sur les côtes françaises de la Manche et autopsiés à l’ULg.

Répartition sur les années de 1995 à 2014.

- Répartition par sexe

La répartition de la population des 49 phoques veaux-marins échoués étudiés ici en termes de sexe-ratio est de 20 femelles, 28 mâles et un individu de sexe indéterminé. En terme de pourcentages, cela représente 58,3% (28/48) de mâles et 41,7% (20/48) de femelles des phoques communs échoués soit une majorité de mâles.

- Répartition par âge

L’âge exact des animaux n’est pas connu. On distingue les animaux selon qu’ils soient juvéniles ou adultes. Les animaux autopsiés à l’ULg comprennent 39 juvéniles et 10 adultes. Aux vues de ces chiffres, les juvéniles représentent la catégorie la plus importante pour les échouages. Parmi les adultes, 70% (7/10) sont des mâles et 30% (3/10) sont des femelles. 55.3% (21/38) des juvéniles sont des mâles et 44.7% (17/38) des femelles (1 individu est de sexe indéterminé). La figure 32 présente le nombre d’animaux échoués autopsiés à l’ULg en fonction du ratio sexe/âge.

0 2 4 6 8 Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars

Nombre de phoques veaux- marins échoués sur les côtes françaises de la Manche et autopsiés à l'ULg

116

Figure 32: Répartition des phoques communs échoués sur les côtes françaises de la Manche et autopsiés à l’ULg en termes de ratio sexe/âge.

- Données morphologiques

Pour les 49 phoques veaux-marins analysés, des indices corporels ont été mesurés, notamment la longueur totale de l’individu, le poids corporel et l’épaisseur de lard dorsal. Ces données sont détaillées en Annexe. Le tableau 17 qui suit donne une moyenne pour les deux catégories d’âge : juvéniles et adultes.

Tableau 17: Longueur, poids et épaisseur de lard des phoques communs échoués sur les côtes françaises de la Manche et autopsiés à l’ULg.

Catégorie d’âge Juvéniles Adultes

Sexe Mâle Femelle Total Mâle Femelle Total

Longueur totale

moyenne (cm) 105.85 95.03 100.44 149.57 145.00 146,84

Poids moyen (kg) 18.8 17.6 18.2 56.9 44.5 49.6

Epaisseur de lard

moyen (mm) 11.53 14.73 13.13 13.86 17.67 16.08

Les mâles sont plus grands et plus lourds que les femelles que cela soit chez les juvéniles que chez les adultes. La différence de poids entre mâles et femelles est moins grande chez les juvéniles. Les juvéniles ont une épaisseur de lard en moyenne de 3 mm plus fine que les adultes. Par contre, chez les juvéniles et chez les adultes, les femelles ont une épaisseur de lard en moyenne 3 mm au-dessus de celle des mâles. Cependant, ces moyennes d’épaisseur de

0 5 10 15 20 25 Juvénile Adulte Mâle Femelle ND

117 lard dorsal sont inférieures à celles que l’on devrait mesurer chez des animaux en bon état corporel.

b) Etude pathologique : causes de la mort des phoques veaux-marins échoués :

Les causes de mortalité sont reprises dans le tableau 18, les 2 animaux avec un code de conservation 4 ne sont pas pris en compte, il reste donc 47 animaux. Le code de conservation n’avait pas été inscrit pour 7 autres individus mais les observations lésionnelles et les conclusions de l’autopsie nous indiquent qu’ils présentaient sûrement un code de conservation inférieur ou égal à 3.

Tableau 18: Listing des causes de mortalité des phoques veaux-marins échoués et nombre respectif d’animaux.

Causes de mortalité Nombre de marsouins communs

Capture accidentelle par les filets de pêche 13

Cause infectieuse 25

Emaciation sévère 7

Œdème pulmonaire d’origine indéterminée 1

Asphyxie 1

Tout comme pour les marsouins communs, les trois causes d’échouage principales pour les phoques veaux-marins sont : les captures accidentelles par les filets de pêche qui entraîne la mort par noyade et asphyxie, les causes infectieuses et enfin l’émaciation sévère des animaux entraînant souvent la mort par œdème pulmonaire aiguë. Lors de capture accidentelle par les filets de pêche, les lacérations cutanées sont rarement visibles chez les phoques à cause de leur épaisse fourrure. Ainsi, la majorité des animaux décédés d’asphyxie suite à la capture par les filets de pêche présentaient un bon état d’embonpoint, un œdème pulmonaire aigu et des hématomes sous-cutanés. Deux animaux sont morts d’une autre cause que les trois étiologies les plus souvent rencontrées. Un phoque veau-marin est mort suite à un œdème pulmonaire aigu d’origine indéterminé, c’est-à-dire que l’animal ne présentait ni émaciation ni signe de capture accidentelle. Enfin, le dernier est décédé d’asphyxie induite par une sole présente dans l’œsophage dont la tête était coincée dans les choanes de l’animal.

Pour la suite, nous allons nous concentrer exclusivement sur les trois causes de mortalité les plus souvent rencontrée.

118 - La capture accidentelle par les filets de pêche

La capture accidentelle par les filets de pêche est responsable de 13 cas d’échouages autopsiés à l’ULg de 1995 à 2015, échoués sur les côtes françaises de la Manche. Rappelons que le faible nombre d’individus est du au fait que l’origine des animaux autopsiés n’a pas été noté systématiquement. Dans un tel cas, la mort est consécutive à l’asphyxie. On s’aperçoit qu’il y a de plus en plus de cas de capture depuis 2010, dépassant ainsi les 50% de mortalité pour les animaux échoués sur l’année mais ceci est biaisé par le faible nombre d’animaux (fig.33). En ce qui concerne la répartition saisonnière, nous possédons le mois d’échouage pour seulement trois individus donc nous ne pouvons émettre aucune observation (fig.34).

Figure 33: Répartition annuelle des 3 principales causes de mortalité des phoques veaux-marins échoués sur les côtes françaises de la Manche et autopsiés à l’ULg.

0 1 2 3 4 5 6 1998 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2009 2010 2011 2012 2014 2015 Capture Emaciation Infection

119

Figure 34: Répartition saisonnière des 3 principales causes de mortalité des phoques communs échoués sur les côtes françaises de la Manche et autopsiés à l’ULg.

Données biologiques:

Parmi les 13 carcasses de phoques veaux-marins dont la cause de la mort est une capture accidentelle, 46,2% (6/13) sont des mâles et 53,8% (7/13) des femelles (fig.35). Les juvéniles représentent la majorité de la population capturée avec un pourcentage de 69,2% (9/13) des individus (fig.36).

En moyenne, les phoques veaux-marins se faisant capturer accidentellement par les filets de pêche ont une longueur totale de 121,15 cm, un poids moyen de 35,3 kg et une épaisseur de lard moyenne de 23,7 mm.

Figure 35: Distribution des phoques veaux-marins échoués suivant la cause de la mort et leur sexe.

0 1 2 3 4 Avril Mai Juin Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre Janvier Février Mars Capture Emaciation Infection 0 2 4 6 8 10 12 14 16 Mâle Femelle Capture Emaciation Infection

120

Figure 36: Distribution des phoques veaux-marins échoués suivant la cause de la mort et leur catégorie d’âge.

Données pathologiques:

Les animaux sont en bon état d’embonpoint sauf un qui présentait une émaciation intermédiaire. Ce même individu présentait un estomac vide tandis que les douze autres avaient un contenu alimentaire stomacal. L’épaisseur de lard moyenne de 23,7 mm est tout à fait correcte et assure du bon état corporel des animaux. Dans le cas de capture accidentelle par les filets de pêche, les animaux présentent deux catégories de lésions : celles en rapport avec la capture et celles indépendantes de celle-ci. Dans la première catégorie, on peut relever des lésions faisant suspecter une capture de type hyphéma, hématomes sous-cutanés (6/13), congestion et œdème pulmonaire (12/13) et deux individus présentant des lacérations cutanées, témoins de la capture.

Néanmoins, trois individus présentaient des lésions digestives antérieures à la capture de type stomatite et gastrite, deux individus présentaient des lésions hépatiques et deux autres de la parasitose modérée (fig.37 et 38).

0 5 10 15 20 25 Juvénile Adulte Capture Emaciation Infection

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Figure 37: Lésions observées à l’autopsie suivant les trois causes de mortalité principales des phoques veaux-marins échoués sur les côtes françaises de la Manche et autopsiés à l’ULg (1).

Figure 38: Lésions observées à l’autopsie suivant les trois causes de mortalité principales des phoques veaux-marins échoués sur les côtes françaises de la Manche et autopsiés à l’ULg (2).

- Les causes infectieuses

Pour 25 cas, la mort des phoques veaux-marins échoués était consécutive à un processus infectieux. Pour notre échantillonnage, nous n’observons pas de tendance dans l’évolution annuelle de processus infectieux comme cause de mortalité mais seulement, plus ou moins d’individus suivant les années (fig.33). De même, le faible nombre d’individus dont nous connaissons le mois d’échouage ne permet pas de définir de pic de mortalité mensuel sauf peut-être une tendance en été (fig.34).

0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 Capture Emaciation Infection 0 2 4 6 8 10 12 14 16 Capture Emaciation Infection

122 Données biologiques:

Parmi les 25 phoques veaux-marins autopsiés, 56% (14/25) sont des mâles et 44% (11/25) sont des femelles (fig.35). Pour l’importance relative des différentes catégories d’âge des phoques veaux-marins échoués morts suite à un processus infectieux, 80% (20/25) sont des juvéniles et 20% (5/25) sont des adultes (fig.36). On peut noter une majorité écrasante de juvéniles mourants d’une infection. Les individus ont une taille moyenne de 113,13 cm, un poids moyen de 22,8 kg et une épaisseur de lard moyenne de 9,1 mm.

Données pathologiques:

La plupart des individus présentaient une cachexie faible (4/25) à sévère (13/25) mais 7 animaux étaient en bon état d’embonpoint. Notons quand même que l’épaisseur de lard moyenne de 9,1 mm est faible, témoignant de l’amaigrissement important de la majorité des animaux morts d’une cause infectieuse. En corrélation avec cette émaciation, à l’autopsie, l’estomac était vide chez 19 phoques tandis que seulement 6 individus présentaient juste un faible contenu alimentaire ou quelques otolithes. Lorsque l’anorexie dure chez les phoques, leur estomac devient tubulaire. Les processus infectieux sont beaucoup moins liés avec la parasitose que chez les marsouins puisque seulement quatre individus présentaient une parasitose légère et un seul une parasitose sévère multilocalisée (fig.37 et 38).

La lésion la plus fréquemment associée au processus infectieux était une pneumonie (14/25) parfois purulente ou hémorragique, souvent aiguë, quelquefois chronique. La pneumonie était la plupart du temps aiguë signalant des complications bactériennes responsables de la mort de l’animal par asphyxie. D’autres lésions étaient parfois présentes de type stomatite ulcérative ou entérite chez 8 animaux, des lésions hépatiques pour 3 phoques, des abcès le plus souvent cervicaux.

- L’émaciation

L’émaciation ou cachexie est un état pathologique de maigreur extrême. De 1995 à 2014, pour les phoques veaux-marins échoués le long des côtes françaises de la Manche et autopsiés à l’ULg, l’émaciation sévère a été responsable de 7 morts. On ne peut pas conclure en une évolution annuelle des cas d’émaciation puisque nous ne comptons que 7 animaux pour une période de 19 ans (fig.33). La plupart des cas d’émaciation sévère surviennent en été (fig.34).

123 Données biologiques:

Parmi les 11 individus, 28,6% (2/7) étaient des femelles et 71,4% (5/7) sont des mâles (fig.35). En ce qui concerne les différentes catégories d’âge, l’émaciation est responsable de la mort de 6 juvéniles et un seul adulte (fig.36). Les individus présentaient une longueur totale moyenne de 103,1 cm, un poids corporel moyen de 17,6 kg et une épaisseur de lard moyenne de 0,8 mm, témoin de l’émaciation fatale.

Données pathologiques:

L’émaciation est souvent rapportée chez les animaux échoués morts d’un processus infectieux. Dans cette catégorie de 7 individus se retrouvent dès lors seulement les animaux présentant une diminution significative de l’épaisseur de lard sous-cutané avec amyotrophie sévère et disparition de la graisse viscérale, en l’absence de lésions infectieuses ou traumatiques. De plus, parmi les 7 individus, tous présentaient un estomac totalement vide.

En ce qui concerne les lésions visibles à l’autopsie, on observe dans la majorité des cas une congestion généralisée des poumons accompagnée d’un œdème pulmonaire (transsudat pur) du à l’hypoprotéinémie et de mousse blanche à hémorragique dans les voies respiratoires (fig.37 et 38). Cette mousse est la conséquence de l’œdème pulmonaire.

1.4.2. Les phoques gris (Halichoerus grypus)

Pour les phoques gris, nous avons seulement les rapports de cinq individus échoués sur les côtes françaises de la Manche et autopsiés à l’ULg. Au vu du très faible nombre d’animaux, nous allons juste résumer les données d’autopsie pour ces animaux.

Le premier animal s’est échoué en 2003. C’était un mâle adulte de 130 cm et 30 kg. Le code de conservation de l’animal était 4 donc la putréfaction était trop avancée pour observer des lésions.

Le second animal était une femelle juvénile échouée en 2003. Elle faisait une longueur totale de 108 cm, un poids de 18 kg et présentait un code de conservation de 1. Cette jeune phoque présentait une émaciation sévère avec une épaisseur de lard dorsal de seulement 8 mm. De la parasitose et une pneumonie ont aussi été notée amenant à suspecter un processus infectieux comme cause de la mort.

124 Le troisième animal était un mâle adulte de 250 cm, 250 kg, échoué le 30 Août 2007. Le code de conservation était 2 donc l’autopsie a pu amener des observations intéressantes. L’épaisseur de lard dorsal du phoque était 40 mm donc un animal en bon état d’embonpoint. Il présentait un estomac plein avec 6,6 kg de contenu alimentaire. Les poumons présentaient un emphysème, de la congestion et de l’œdème pulmonaire. De la mousse hémorragique était présente dans les voies respiratoires. La trachée contenait un poisson entier. Ses observations ont conduit à conclure à une mort par asphyxie à cause de l’obstruction de la trachée.

Le quatrième phoque gris s’est échoué en 2012. Il s’agissait d’un mâle juvénile de 114 cm, de 19,7 kg. L’animal présentait un code de conservation de 2. L’estomac présentait un contenu alimentaire récent et abondant. A l’autopsie, il a été noté une émaciation sévère révélée entre autres par une épaisseur de lard dorsal de 9 mm, une pneumonie aiguë, des parasites dans les voies respiratoires et des acariens (Halarachnidae) dans les narines. La pneumonie et la parasitose suggèrent une mort suite à un processus infectieux. L’émaciation sévère est la conséquence de la maladie et de l’affaiblissement de l’animal.

Enfin, le dernier phoque gris s’est échoué sur une plage française en mai 2015. C’était un mâle adulte de 210 cm de long pour un poids corporel estimé à 120 kg. L’épaisseur de lard sous-cutané dorsal était de 8 mm, mettant en évidence une émaciation sévère de l’animal. Lors de l’examen d’autopsie, un jetage hémorragique bilatéral a été noté ainsi qu’un hyphéma bilatéral. A l’ouverture de la cavité thoracique, le poumon présentait une congestion et un œdème pulmonaires sévères associés à une abondante mousse séro-hémorragique dans les voies respiratoires. L’estomac présentait un contenu abondant et récent de 500 g ainsi que quelques otolithes. La mort a été causée par l’œdème pulmonaire très vraisemblablement consécutif à l’émaciation sévère de l’animal. Le jetage hémorragique ainsi que l’hyphéma bilatéral peuvent faire suspecter un trauma.