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Ail (Allium sativum)

De nombreuses études se sont portées sur les effets bénéfiques d’une consommation d’ail, en particulier sur la santé cardio-vasculaire. 3 des 4 principales molécules de l’ail sont des composés soufrés : la 5-allylcystéine, la 5-allylmercaptocystéine et l’allicine ? Elles ont dé- montrés leur effets anti-oxydants aussi bien in vitro qu’in vivo. Cet effet anti-oxydant et anti- radicalaire permet de limiter l’oxydation des LDL [201]. Ces composés, donneurs de H2S, active eNOS qui produit le monoxide d’azote (NO), essentiel dans la fonction endothéliale [202]. La poudre d’ail a également montré inhiber la cholestérol transferase et stimuler la cholesteryl ester hydrolase, ces effets ont entrainé une réduction de l’accumulation intracel- lulaire d’esters de cholestérol. De plus, l’ajout de l’ail à un traitement par statine a retardé la progression des calcifications artérielles. Les extraits secs d’ail exercent un effet anti-agrégant plaquettaire par l’inhibition de la production plaquettaire de thromboxane A2, blocage de la mobilisation calcique à l’origine de l’agrégation plaquettaire et une inhibition de la liaison du fibrinogène au récepteur GPIIb/IIa [202, 203]. Une baisse de la pression artérielle est également attribuée à l’ail, mais les résultats des études à ce sujet restent non significatifs [204].

Vis-à-vis des paramètres lipidiques, la moyenne des résultats obtenus sur le cholestérol total, le LDL-c et les triglycérides est respectivement de -10%, -11,5% et -10% [205].

Ces effets restent très modestes, et surtout très hétérogènes selon les études, et ne per- mettent donc de tirer aucune conclusion. En effet, l’ail étant retrouvé dans le commerce sous forme crue, cuite, d’extrait, de poudre ou d’huile, sa composition et la biodisponibilité de ses composants se trouve modifiée selon sa forme [203].

Artichaut (Cynara scolymus)

La tête d’artichaut contient des polyphénols, majoritairement de l’acide cafféique et ses dérivés l’acide chlorogénique et la cynarine. Ces composés ont une grande action éliminatrice des dérivés réactifs de l’oxygène, et forment une barrière de protection contre l’oxydation des protéines, lipides et de l’ADN. Dans les feuilles ont été retrouvés des flavones, principale- ment de l’apignénine et de la lutéoline [206]. Cette dernière a démontré jouer un rôle dans l’inhibition de la synhtèse de cholestérol en réduisant l’incorportation de l’acide acétique,

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nécessaire dans la chaine de fabrication du cholestérol [207]. L’effet cholagogue bien connu de l’artichaut, permet également une meilleure élimination du cholestérol par l’augmentation de la production et du débit de la bile.

L’artichaut aurait aussi un rôle protecteur vis-à-vis de l’athérosclérose en elle-même. Il augmente l’expresssion du gène eNOS responsable de la synthèse de NO, améliorant la fonction endothéliale. Il joue également un rôle anti-inflammatoire et limite l’infiltration des acides gras dans les cellules hépatiques [206]. Dans une étude portant sur 18 patients hyper- cholestérolémiques, la prise de jus d’artichaut a amélioré la vasodilatation et diminué les taux de VCAM-1 et ICAM-1 [208].

Une méta analyse a voulu harmoniser les résultats des différentes études portant sur l’effet hypocholestérolémiant de l’artichaut. Dans un soucis d’homogénéité, seules ont été retenues les études utilisant les extraits de feuille d’artichaut en monothérapie, randomisées et com- portant un cross-over. Les résultats de 3 essais ont alors été étudiés [209, 210, 211]. L’abais- sement du cholestérol total dans ces études est respectivement de 4,2%, 18,5% mais était non significatif dans la dernière. Aucune modification des autres paramètres lipidiques (LDL, HDL et triglycérides) n’a été remarquée. Aucun effet indésirable majeur n’a été reporté dans aucune de ces études, seuls quelques cas de constipation transitoire ont été mentionnés [212].

Lécitine de soja

La phosphatidylcholine ou lécithine est une molécule physiologique, trouvée notamment dans le soja. Nous avons précédemment évoqué les bienfaits du remplacement des protéines animales par des protéines de soja [50]. La lécithine en particulier stimule la sécretion de bile, qui favorise l’élimination du cholestérol [213], et diminue l’activité de la cholestero acyl transferase [214]. De plus, la lécithine de soja augmente les taux d’apoAI constitutive des HDL, et diminue les taux d’apoAII et apoE, favorisant ainsi le transport reverse du cholestérol [215].

Policosanols

Les policosanols sont des alcools à très longue chaine carbonée (entre 24 et 34 atomes de carbone), ils sont extraits de la cire des certains végétaux après hydrolyse des esters et isola- tion des alcools. Ils sont présents dans la cire d’abeille, la canne à sucre et le riz notamment [216].

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Dans une méta-analyse de 29 essais, une baisse du LDL-c de 23,7% a été retrouvée pour 12 mg de policosanol par jour, associée a une augmentation du HDL-c de 12,7% et une dimi- nution des triglycérides de 15,7%. Les auteurs conluent donc en affirmant que le policosanol pourrait être une thérapeutique alternative aux agents hypocholestérolémiants classiques, tout en précisant que de grands essais randomisés en double aveugle versus placebo seraient né- cessaires pour confirmer ces résultats[217].

En 2008 est publiée une telle étude, portant sur 143 patients répartis en 5 groupes recevant chacun des doses différentes de policosanol. Aucun résultat significatif n’a été remarqué sur les paramètres lipidiques après 1 an d’étude [218]. Une autre étude ne remarque pas non plus de différence concernant les concentration sanguine de lipiprotéines, de l’homocystéine, du fibrinogène ni de la protéine C réactive ou des facteurs de la coagulation après 8 semaines de traitement par policosanol 10mg/j [219]. Enfin, un essai étudiant la différence d’efficacité sur la baisse du LDL-c entre l’atovastatine 10mg/j, le policosanol 20mg/j ou une bithérapie atorvastatine-policosanol sur 12 semaines a montré une absence d’influence du policosanol sur le LDL-c [220].

La raison de la différence observée entre les résultats de la méta-analyse[217] et les autres études est que dans celle-ci, 28 des 29 essais recencés ont été conduits par le même groupe de travail, sur une même population (Cuba) sans approbation par un groupe indépendant. Les autres études sont multicentriques[218] ou basées dans une zone géographique différente (Croatie[219] et Etats-Unis[220]) [54].

Son de blé

Dans une étude cherchant a étudier l’effet hypocholestérolémiant des arabinoxylans pré- sents dans le son de blé, des hamsters hypercholestérolémiques se sont vu administrer un régime contenant 0,5% d’arabinoxylans. Des diminutions significatives du cholestérol total, du LDL-c et des triglycérides ont été remarquées, mais aucune variation du HDL-c. D’autre part, la masse fécale dans le groupe test s’est vue augmentée, ainsi que l’activité du CYP7A1, alors que l’activité de la HMG-CoA réductase a au contraire diminué.

Le son de blé doit donc exercer son effet par inhibition de l’absorption du cholestérol d’une part, et par une action directe sur la synthèse hépatique de celui-ci d’autre part [221].

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