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LA PHOTOGRAPHIE DES ROBES NUPTIALES

Lors de mon deuxième séjour de terrain en 2014 au village de Zhang, l’ensemble des jeunes couples que j’ai rencontrés me firent part d’un évènement que je ne connaissais pas. Je découvris que les jeunes fiancés avaient pour habitude de faire appel à une entreprise de photographie pour réaliser des clichés d’eux en robes de mariée et en costumes pour fêter le mariage.

Dans le langage local, trois termes sont utilisés par les villageois pour décrire cette pratique photographique : la « photographie de mariage » jiehunzhao 结 婚 照 , la « photographie des fiançailles » dinghunzhao 订婚照 et la « photographie des robes nuptiales » hunsha sheying 婚纱摄影. Afin de définir de manière adéquate ce qu’est cette pratique et faciliter sa compréhension, le terme « photographie des robes nuptiales » hunsha sheying est adopté dans ce chapitre, et ce, pour deux raisons. Premièrement, il s’agit d’une pratique généralement réalisée dans la période entre la date du jour des fiançailles et la date du jour des noces. Les termes de « photographie des fiançailles » et de « photographie de mariage » ne peuvent convenir, car ceux-ci sont également utilisés pour désigner respectivement les photos prises lors du jour des fiançailles et des noces. Deuxièmement, il s’agit d’une pratique essentiellement féminine, tant dans les représentations des clients que dans celles des commerçants proposant ce type de service. C’est pourquoi la traduction littérale du terme hunsha sheying par « photographie des robes nuptiales » apparaît plus pertinente que « photographie des tenues nuptiales ». Nous y reviendrons plus précisément dans le développement de ce chapitre.

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Dans le but de répondre aux besoins des nouveaux couples, des « entreprises spécialisées en organisation de mariage » hunqing gongsi 婚庆公司29 proposent une gamme de services large et complète qui s’applique avant, pendant et après la cérémonie de mariage, comme par exemple, la location des costumes, les coiffures et les maquillages au cours des séances de photographie des robes nuptiales ; la préparation et la mise en place de la décoration, l’animation musicale, le présentateur de la cérémonie et l’enregistrement de la cérémonie en vidéo, etc. Le coût moyen d’un service complet varie entre 2000 yuan et 8000 yuan, ce qui représente une somme d’argent importante si l’on se réfère au revenu familial des villageois30. Malgré son coût élevé, la photographie des

robes nuptiales est devenue depuis ces dernières années une étape indispensable des occurrences cérémonielles dans les activités matrimoniales en milieu rural.

Par rapport aux autres pratiques rituelles relativement traditionnelles, telles que les fiançailles et le banquet des noces organisés essentiellement par les parents, les jeunes fiancés disposent d’une autonomie dans la pratique photographique. Que ce soit dans le choix de l’entreprise de photographies des robes nuptiales ou pour la sélection des costumes et des décors pour les séances photographiques, les parents n’interviennent pas. Vu l’importance de cette pratique visuelle et son caractère entièrement « conjugale » au regard des autres séquences rituelles matrimoniales dites « traditionnelles » dans lesquelles s’engagent principalement les parents, j’ai choisi d’analyser l’insertion de cette pratique dans les activités matrimoniales.

Dans la première partie, j’entreprends l’analyse de la photographie des robes nuptiales comme une pratique dans laquelle s’inscrivent pleinement les actions individuelles et la volonté personnelle des jeunes villageois. L’intérêt est de comprendre la représentation de l’autonomie en interrogeant le niveau de participation des jeunes

29Dans le district local, nous retrouvons dans certaines enseignes des entreprises, proposant ce type de

service, le terme de « [l’] entreprise de la photographie des robes nuptiales » hunsha sheying gongsi 婚纱 摄影公司. Néanmoins, les services proposés par ces entreprises, quel que soit le nom qu’elles ont choisi, ne se limitent pas justement à la pratique photographique, mais toutes disposent de services liés à l’organisation de la cérémonie des noces. Je souligne ainsi que dans ce chapitre, les deux termes – « entreprise de la photographie des robes nuptiales » et « entreprise spécialisée en organisation de mariage » sont interchangeables, et sont utilisés indifféremment en fonction de la prescription de chaque entreprise.

30 Selon le rapport du « Bureau national des statistiques de Chine » guojia tongjiju 国家统计局, le revenu

annuel disponible par habitant dans les zones rurales était de 11 422 yuan en 2015. Source : http://www.stats.gov.cn/tjsj/zxfb/201602/t20160229_1323991.html

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fiancés dans la pratique photographique ainsi que leurs expériences subjectives au moment de la pratique, soit les prises de vue. Dans ce but, j’exposerai tout d’abord le contexte socio-économique et culturel dans lequel s’inscrit la généralisation de cette pratique photographique en Chine. Puis, outre les enjeux sociaux et institutionnels, je reviendrai sur l’engouement des jeunes fiancés pour la photographie, qui ont également contribué à son intégration rapide dans les activités matrimoniales. Ensuite, j’explorerai la manière dont les jeunes fiancés obtiennent une autonomie vis-à-vis de l’autorité parentale dans cette pratique. Enfin, j’examinerai la photographie des robes nuptiales dans le cadre de la consommation de la « culture de masse ». Des anthropologues tels que Clara GALLINI (1988, p. 218) et Bonnie ADRIAN (2003, p. 221) estiment qu’il est

chimérique pour les fiancés de vouloir exprimer l’ « individualité » gexing 个性 à travers cette pratique de consommation marquée par des services standardisés et impersonnels. À mon sens, ce genre de constat ne prend pas en compte les expériences subjectives des participants ni leurs attitudes vis-à-vis de la pratique. Je vais démontrer que la photographie des robes nuptiales permet aux jeunes villageois d’avoir une expérience extraordinaire qui favorise l’expression de l’individualité.

La deuxième partie analyse la mise en scène de la conjugalité, des rapports sociaux de sexe et de l’idéal de la féminité et de la masculinité à travers l’étude de la représentation du corps dans les albums photos produits par des professionnels. Ces albums furent recueillis auprès d’une entreprise locale spécialisée en organisation de mariage dans le cadre d’un mois d’enquête réalisée entre le 22ème jour du 11ème mois lunaire et le 28ème jour du 12ème mois en 2014 (12/02/15 – 16/02/2015 selon le calendrier grégorien). Je commencerai par une présentation du corpus photographique et l’exposé du processus de production des photos. Puis, je montrerai que l’expression des sentiments amoureux dans la scène publique dénote la place grandissante de l’émotion dans la vie familiale ainsi que l’acceptation sociale de la superposition de l’amour conjugal sur l’institution matrimoniale en Chine contemporaine. Ensuite, j’analyserai la complexité des rapports sociaux de sexe en examinant les tenues, les mouvements corporels, les postures et les positionnements des deux sujets photographiés de sexe différent dans les albums photos. Enfin, au travers de la performance l’idéal de la féminité contemporaine, je démontrerai que les femmes sont plus libres d’exprimer publiquement leur féminité, notamment en

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comparaison avec les femmes de l’époque maoïste. À travers ces analyses, je montrerai que l’acquisition de l’autonomie dans la pratique photographique ne s’opère que dans un niveau secondaire, soit individuel et conjugal, tandis que le niveau prééminent, qui est la dimension familiale et sociale du mariage, n’est guère remise en question. Autrement dit, l’intérêt individuel se subordonne à la valeur familiale, et ne peut être réalisé qu’en se conformant à l’encadrement préétabli par les normes sociales.

1.

LA PHOTOGRAPHIE DES ROBES NUPTIALES EN TANT QUE

PRATIQUE CONJUGALE

L’usage de la photographie dans les activités matrimoniales est un phénomène relativement peu traité dans la sociologie et l’anthropologie de la famille. En 1972, dans ses études sur les photos des noces en France, Martine SEGALEN a établi le même constat

concernant le manque d’importance accordée à l’étude des photographies et de leurs caractéristiques modernes (1972, p. 123). Quarante ans plus tard, cette pratique fortement intégrée dans les rituels du mariage se situe toujours à la marge dans les recherches scientifiques.

Quant aux rares études effectuées sur la pratique photographique au sein des activités matrimoniales en Chine, la majorité d’entre elles se consacrent au milieu urbain. HUANG Xin (2006) et Nicole CONSTABLE (2006) se sont toutes les deux intéressées à la pratique photographique nuptiale des jeunes Pékinois issus de la classe moyenne et de la classe supérieure, et plus précisément aux photos nuptiales en tenues dites « traditionnelles chinoises » qui révèlent une forme de nostalgie. Nicole CONSTABLE

indique que les portraits nuptiaux ne sont pas une simple mimique ni un exemple de l’occidentalisation, mais reflètent des expériences spécifiques au contexte historique et socioculturel de la Chine post-maoïste (2006, p. 39). Les études de HUANG Xin (2006, p. 81‑82) tirent des conclusions similaires à celles de Nicole CONSTABLE en démontrant que des ressources culturelles et historiques permettent aux jeunes urbains de la classe moyenne et supérieure de mettre en scène leur idéalisation des rapports sociaux de sexe en Chine contemporaine.

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Encore moins d’études prêtent attention à la pratique photographique des robes nuptiales en milieu rural chinois. Il n’existe pas de recherche systémique et historique sur cette pratique à la fois nouvelle et « moderne » en milieu rural, ni sur la volonté des jeunes villageois à l’égard de cette pratique photographique. Cependant, nous remarquons tout de même la monographie de YAN Yunxiang (2003) concernant la transformation de la vie

privée au cours de la deuxième moitié du XXe siècle en Chine à partir d’une enquête

ethnographique dans un village du nord de la Chine. L’auteur y mentionne succinctement le fait que depuis les années 1970, les jeunes fiancés du village ont commencé à aller au district ou à la ville la plus proche pendant plusieurs jours afin de prendre des photos de mariage dans un « studio de photographie » zhaoxiangguan 照相馆 – prédécesseur de l’« entreprise de photographie des robes nuptiales » hunsha sheying gongsi 婚纱摄影公 司. Alors, les nouveaux couples passaient une ou deux nuits ensemble, soit chez un proche vivant en ville, soit à l’hôtel, ce qui leur permettait de construire une relation conjugale intime et d’avoir éventuellement des rapports sexuels (YAN Yunxiang 2003, p. 65).

En revanche, les photographies des robes nuptiales au XXIe siècle se distinguent davantage des photographies de mariage décrites par YAN Yunxiang dans les années 1970, tant dans la procédure des prises de vue que dans la production finale des clichés. De plus, si auparavant la pratique photographique des fiancés constituait un prétexte pour le couple d’avoir des relations plus intimes, voire sexuelles, elle est aujourd’hui perçue de manière différente par les jeunes villageois31. La revendication de l’ « individualité » gexing et la requête d’une meilleure qualité de vie constituent des nouvelles composantes de cette pratique.

4 Lors de mes séjours au village de Zhang, plusieurs jeunes villageois ont évoqué des moyens plus

accessibles et pratiques pour construire et entretenir une relation proche et intime avec leurs fiancés, par le biais notamment, des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) telles que le téléphone portable et le système de messagerie instantanée QQ.

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1.1. La généralisation de la « photographie des robes

nuptiales » en Chine

À travers une étude sur l’industrie de la photographie des fiançailles qui s'est développée à Taiwan au début des années 1980, Bonnie ADRIAN (2006) montre que dans

les années 1990, la photographie était virtuellement devenue une pratique culturelle pour les mariages au-delà de la classe et des divisions sociales entre milieux urbains et ruraux. L’émergence de la photographie des robes nuptiales en Chine continentale s’est faite via l’introduction des entrepreneurs taiwanais dans les grandes villes dans les années 1990 (HUANG Xin 2006, p. 87). D’abord diffusée en milieu urbain, cette pratique visuelle se propagea graduellement en milieu rural vers le tournant du XXIe siècle.

Nous pouvons identifier au moins trois éléments sociaux et institutionnels qui permettent de comprendre la généralisation de la pratique photographique lors des activités matrimoniales. De par son caractère commercial et consumériste, cette pratique s’inscrit dans le « développement économique et la marchandisation de la vie sociale après la maturation des réformes engagées par DENG Xiaoping » (Eriberto P. LOZADA

2006, p. 92). En effet, depuis les années 1990, l’augmentation du revenu familial et la révolution de la consommation, caractérisée par l’émergence d’un marché d’acheteurs et de la réorientation des dépenses de la nourriture à d’autres biens ont conduit à un accroissement de la consommation concernant les besoins dits « secondaires », tels que les loisirs (YAN Yunxiang 2003, p. 214). Deuxièmement, si les frais liés à la production

de photographies des robes nuptiales sont importants, ils ne constituent en aucun cas un obstacle dans sa vulgarisation. En effet, cette consommation coûteuse s’inscrit parfaitement dans les logiques traditionnelles de « dépense et gaspillage » liées à la noce (Martine SEGALEN 1972). Enfin, les gens ont conscience que les habitudes de

consommation et le mode de vie mettent en avant leurs statuts sociaux et leurs capitaux économiques et culturels, et donc les distinguent socialement et spatialement les uns des autres. Ainsi, la photographie des robes nuptiales joue non seulement un rôle documentaire, mais reflète également la manière dont les femmes et les hommes cherchent à exprimer les distinctions de statut et la construction des identités (Bonnie ADRIAN 2006, p. 77).

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D’après mes expériences de terrain, hormis les enjeux sociaux mentionnés ci- dessus, l’engouement des jeunes fiancés pour la pratique photographique des robes nuptiales participe également à la généralisation de cette pratique en milieu rural. Avec l’assouplissement du cadre législatif prohibant dans les années 1980 la migration rurale- urbaine, les jeunes villageois travaillent de plus en plus dans les villes de manière temporaire (LI Peilin 李培林 et LI Wei 李炜 2010, p. 120‑121). Ces séjours urbains sont

l’occasion pour les jeunes villageois de rencontrer de nouvelles cultures et de nouveaux modes de vie différents de leur milieu rural d’origine. Dans son travail sur la culture des jeunes villageois en Chine, YAN Yunxiang montre que les jeunes villageois cherchent à

suivre le mode de vie urbain qu’ils considèrent matérialiste, individualiste et moderne (1999, p. 82‑83). De la même manière, la photographie des robes nuptiales fascine de nos jours les jeunes villageois de Zhang, parce qu’elle constitue une pratique moderne qui nécessite le recours à des matériaux de haute technologie d’une part, et qui traduit l’expression de l’autonomie, comme valeur moderne, d’autre part.

1.2. L’acquisition de l’autonomie dans la pratique

photographique

Concernant la majorité des jeunes interrogés au village de Zhang, la photographie des robes nuptiales est la seule séquence parmi l’ensemble des activités matrimoniales dans laquelle ils s’engagent avec enthousiasme. L’un de mes enquêtés qui s’est marié dans la période du nouvel an chinois en 2014 s’est confié sur le rôle qu’il a occupé dans l’organisation de son propre mariage : « L’organisation de la cérémonie de mariage est l’affaire de mes parents, nous [le jeune couple] n’avons pas à nous en soucier. Notre seule préoccupation c’est justement de bien faire les photos ». Le jeune homme travaille dans une ville côtière en tant qu’ouvrier. Il est retourné au village une semaine avant son mariage, moment où toutes les préparations cérémonielles sont effectuées par ses parents. La seule séquence qu’il a prise en charge avant la cérémonie des noces, est l’organisation des photographies : il se rendit au district avec sa fiancée où il fit appel à une entreprise pour réaliser les clichés.

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1.2.1. La figuration du nouveau couple dans l’organisation du

mariage

L’organisation des activités matrimoniales, notamment la cérémonie de mariage, relève majoritairement de la responsabilité des parents. Mingwei, jeune villageois qui travaille dans la province du Xinjiang, s’est marié le 11ème jour du 1er mois lunaire en

2014 au village de Zhang. La famille de Mingwei a décidé de célébrer le mariage dans la maison familiale. Or, cette dernière était laissée à l’abandon car chaque membre de la famille occupait un emploi dans des agglomérations lointaines, les contraignant à prendre une location en ville. De fait, la bâtisse était dans un état lamentable depuis quelques années. La mère de Mingwei, agent de nettoyage dans une usine située dans la ville de Canton, quitta son emploi 15 jours avant le nouvel an chinois, afin de rénover la maison familiale, lieu de la cérémonie. Mingwei arriva seulement 3 jours avant le nouvel an chinois, laissant à sa mère le soin de s’occuper de l’ensemble des préparatifs et de la rénovation de la maison32.

La non-impplication de Mingwei concernant l’organisation de son propre mariage se ressent également dans le choix de la date du mariage. Effectivement, une semaine avant l’événement, initialement prévu le 8ème jour du 1er mois lunaire, ce dernier fut

soudainement reporté au 11ème jour du 1er mois lunaire par la famille de la fiancée en raison des mauvaises conditions météorologiques. Cette exigence imposa un réaménagement des préparatifs, et a bouleversé tous les organisateurs du côté du fiancé, excepté le futur marié concerné. En répondant à ma question sur la date qu’il préférait pour son mariage, Mingwei plaisanta :

« Je m’en fiche… le jour où a lieu le mariage, ça m’est complètement égal. En tout cas, je n’ai aucune idée de la meilleure date pour un mariage… Donc, tant mieux s’ils déterminent la date à ma place. Moi, je ne me prends pas la tête, une fois qu’ils prennent la décision, ils m’en informent, et puis c’est tout ». (Février 2015)

Les jeunes se placent souvent dans une position marginale lors de l’organisation de cet évènement. Ils jouent un rôle de figurant qui exécute une tâche prédéfinie par les

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organisateurs plutôt qu’un rôle d’acteur dans la prise de décisions. D’une part, le manque de connaissances sur les coutumes traditionnelles qu’empruntent davantage les activités matrimoniales contemporaines, empêche la prise d’initiative des jeunes villageois dans leurs propres mariages. Les parents, en tant que détenteurs et passeurs des connaissances sur les coutumes locales, détiennent une position de supériorité par rapport aux fiancés en ce qui concerne les modes opératoires des pratiques rituelles traditionnelles. D’autre part, les jeunes villageois sont conscients que la cérémonie des noces sert d’abord à féliciter l’accomplissement du devoir des parents, et à revivifier le réseau parental et amical de ses ascendants, sous couvert de célébrer leur union de mariage. L’importance de la fonction sociale de cette cérémonie et l’attente d’un mariage idéal correspondant à l’imaginaire des parents, contraignent les jeunes villageois à jouer correctement leurs rôles de « bons enfants ». Lors de la cérémonie, ils suivent les indications préétablies par les aînés qui font autorités quant aux coutumes traditionnelles (voir chapitre 5).

1.2.2. Le rôle principal des fiancés dans la pratique

photographique

Les jeunes couples ne se soucient guère des rituels traditionnels. En revanche, ils sont enthousiastes à l’idée - à la fois nouvelle et moderne – de se faire photographier pour célébrer le mariage. La modernité de cette pratique est traduite non seulement par la nécessité des matériaux de haute technologie, mais aussi par la représentation des valeurs sociales modernes telles que l’expression de la personnalité et l’amour libre que symbolisent ces actions individuelles et conjugales. Mingwei, qui a peu contribué à l’organisation de son mariage, a cependant effectué une séance photo avec sa fiancée dans la ville de Xi’an. Intentionnellement, le couple a choisi les lieux des prises de vue, sans l’intervention de leurs parents.

« Mes parents, ils ‘s’en fichent’ wusuowei 无所谓 [du lieu où s’effectue la

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