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8. E XIGENCES RETENUES

8.3 Exigences retenues

8.3.1 Phosphore

Le phosphore ne fait pas l’objet de norme ou de suivi réglementaires.

Plusieurs variables influencent la concentration de phosphore dans l’effluent final. Son ajout à l’entrée du traitement biologique vise à permettre le bon fonctionnement de celui-ci en augmentant la forme assimilable de phosphore (les orthophosphates). Plus la concentration de matières organiques est élevée à l’entrée du traitement, plus il faut augmenter la concentration des orthophosphates. D’autres formes de phosphore peu assimilables par les bactéries du traitement sont habituellement présentes, ce qui contribue à augmenter la concentration de phosphore dans l’effluent. Chaque type de traitement biologique comporte aussi ses particularités, ce qui a un effet sur le rejet final de phosphore.

En se basant sur les concentrations rejetées par plusieurs usines, on peut considérer qu’il est possible d’atteindre une concentration moyenne de rejet avoisinant 1 mg/l de phosphore, sans l’ajout d’une déphosphatation chimique. Il faut être prudent avant d’exiger une telle déphosphatation, car cette opération produit des boues qui doivent faire l’objet d’une gestion environnementale, en plus d’occasionner des coûts.

Les eaux rejetées par certaines usines contiennent parfois des concentrations supérieures à 2 ou 3 mg/l. Tout indique qu’il y a un ajout excessif de phosphore dans plusieurs cas. De plus, les concentrations rejetées montrent souvent de fortes variations d’un mois à l’autre.

Dans un premier temps, il faut axer les efforts de réduction des rejets sur le contrôle de l’ajout de phosphore et sur une meilleure gestion du traitement. Les gains réalisés et la connaissance acquise permettront de mieux juger de la pertinence d’utiliser ultérieurement la déphosphatation pour réduire davantage les rejets.

Dans cette optique, le Ministère a convenu de ce qui suit : établir une norme de réduction de phosphore au moyen d’une étude de réduction de ce paramètre et d’un suivi du rejet, pour les usines où l’on note un dépassement élevé; exiger le maintien de la performance (norme de performance) en plus d’une étude d’optimisation de l’ajout de phosphore et d'un suivi pour les usines qui présentent un dépassement moyen et demander aux usines d’effectuer un suivi dans le cas d’un faible dépassement.

Étant donné les caractéristiques diverses des eaux avant traitement et les variantes des traitements biologiques, le Ministère a décidé de ne pas imposer une norme de réduction a priori aux usines devant réduire le phosphore qu’elles rejettent. La concentration de rejet à respecter a plutôt été établie à l’aide d’une étude de réduction dont le contenu devait être approuvé par le Ministère au cas par cas.

À l’intérieur de ce cadre général, quelques ajustements ont été apportés pour tenir

compte du fait que le rejet de quelques usines était déjà très faible, malgré un

dépassement de l’OER. Le tableau 13 présente le résultat relatif aux exigences

retenues pour le phosphore.

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13 : Exigences retenues pour le phosphore

Exigences retenues Usine Amplitude de

dépassement

Fabrique 27 8,7 1,3 Moyen Performance Optimisation X Fabrique 10 7,3 2,3 Moyen Performance Optimisation X

Fabrique 6 6,2 0,58 Moyen – – X

8.3.2 Biphényles polychlorés

Bien que l’amplitude de dépassement ait servi à déterminer, au départ, les rejets associés à un dépassement des OER, le Ministère a décidé d’orienter les interventions en fonction de l’importance des concentrations et des charges rejetées.

Trois éléments viennent appuyer ce choix. Premièrement, l’origine des BPC présents dans l’effluent des usines n’est pas bien connue. La première phase du travail consiste donc à identifier les sources de BPC. Deuxièmement, il faut s’assurer de la faisabilité technique et économique de la réduction des BPC puisque la charge rejetée est très faible (mg/j). Il ne faut donc pas sous-estimer l’effort qui sera nécessaire pour réduire une aussi faible quantité de contaminants. Troisièmement, l’effet des BPC dans le milieu résulte d’une bioaccumulation à long terme dans les organismes vivants. Le rejet a donc des conséquences environnementales à l’aval immédiat, mais aussi très loin en aval.

Une approche qui tient compte de l’importance des charges rejetées est donc tout à fait appropriée.

Des seuils de concentrations et de charges ont été établis pour exiger une étude visant

à rechercher les sources de BPC. Pour les usines dont les rejets sont les plus élevés,

cette étude devra être suivie d’une étude de faisabilité de la réduction du rejet et, le cas

échéant, d’une réduction de rejet. Les usines qui présentent un faible dépassement ne

sont soumises qu’à un suivi de leur effluent.

Les critères retenus sont indiqués au tableau 14. Ils sont exprimés en rejet net, c'est-à-dire que l’apport de l’eau d’alimentation est soustrait de la concentration rejetée.

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14 : Critères relatifs aux exigences retenues pour les BPC Rejet net

Exigences retenues Concentration Charge

(pg/l) (mg/j)

Étude de sources, plan de réduction et suivi > 25 000 et > 500 Étude de sources et suivi > 4 000 et > 200

Suivi > 750 et > 10

L’application de ces critères donne le résultat présenté au tableau 15.

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15 : Exigences retenues pour les BPC

Rejet Eau d'alimentation Usine Amplitude de

dépassement Concentration 8.3.3 Dioxines et furanes chlorés

La problématique associée aux dioxines et furanes chlorés est semblable à celle des BPC. La limite de quantification et les quantités rejetées sont faibles et l’effet sur le milieu récepteur se fait sentir à long terme. On a donc retenu la même approche, basée sur les concentrations et charges.

Les critères pour établir des exigences sur les dioxines et furanes chlorés sont indiqués

au tableau 16.

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16 : Critères relatifs aux exigences retenues pour les dioxines et furanes chlorés

Rejet net

Exigences retenues Concentration

(pg/l)

Charge (ug/j)

Étude de sources et suivi > 0,2 et > 10

Suivi > 0,02 et > 0,5

Le résultat de l’application de ces critères est présenté au tableau 17.

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17 : Exigences retenues pour les dioxines et furanes chlorés

Rejet Eau

d'alimentation

Usine Amplitude de

dépassement Concentration

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