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pexie. Cette opération a été signalée et décrite au point de

vue didactique pour la première

Ibis

par

M. Yillar dans

Le traité de Chirurgie clinique et

opératoire, de MM. Le

Dentu et Delbet.

CHAPITRE III

Observation l

Enorme Hypertrophie de la rate.—Exosplénopexie.— Par M. Je Doet.

F.Vili.ar,Professeur agrégé à la Faculté de Médecine

Observationprise dans leJournal de Médecine de Bordeauxdu 17 Octobre 1897

M. X...âgé de 40 ans, cultivateur, ne présente aucun antécédent pathologique héréditaire. Ses parents sont morts accidentellement, sans avoir jamais gardé le lit. Il ne se rappelle pas avoir fait lui-même quelque maladie.

A relever seulement quelques saignements de nez assez fréquentsde

12 à 26 ans et des varices à la jambe droite qui le firent exempter du

service militaire. Le malade a toujours habité le département de la Gironde, près de Bordeaux, du côté de Gérons. Il a un enfant qui est pâle, faible, et tousse depuis longtemps. Vers l'âge de 34 ans, X...., l'ut prisde douleurs auniveau de l'estomac avec ballonnement épigastrique

et inappétence. On le soigna pour une gastrite. Le traitement qu'il

suivit le soulagea momentanément. Mais les mêmes phénomènes patho¬

logiques ne tardèrentpas àrevenir etcontinuèrent à se reproduirepar alternatives sous forme de crises. Cet état dura jusqu'au mois de Février 1894. A cette époque le malade se sentit plus fatigué, se plai¬

gnitde violents maux de tête, et éprouva une sensation de poids dans l'abdomen. Il s'aperçut alors qu'il avait une tumeur dure, occupant presque tout le coté gauche de l'abdomen; pas de nausées, pas de vomissements. La tumeurcontinua à évoluer lentement sans provoquer de douleur. Vers le mois de mai, apparition d'oedème aux fesses et aux

pieds. Cet œdème disparaissait pendant quelques jours pour revenir ensuite, véritable œdèmetemporaire.

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Le 9 Octobre 1894, le malade m'est adressé par mon excellent col¬

lègue et ami le Dr Mougour, à l'Hôpital St-André, dans le service de clinique chirurgicale de M. le P1' Démons que j'avais l'honneur de suppléer. Lorsquej'examine lepatient, je constatece qui suit : la peau esttrès pâle, le visage fatigué fait paraître le malade plus âgé qu'ilne l'esten réalité. L'inspection du ventre révèle une augmentation consi¬

dérable de volume.

Par le palper,jetrouve une masse dure à peu près immobile, à bord

interne tranchant, non douloureuse à la pression, occupant toute la partiegauche de l'abdomen. Transversalement, elle dépasse en avant la ligne blanche et s'étend en arrière jusqu'à 4 centimètres de la colonne

vertébrale.

Dans le sens vertical, la tumeur est cachée à sa partie supérieure

sous lerebord costal gauche, descend vers l'arcade crurale dont elleest séparée par une zone sonore et dépressible de 4 centimètres. Dans ce point se détache un prolongement qui se dirige vers la fosse iliaque

droite. La tumeur n'est pas mate dans toute son étendue. 11 y a par

place des points sonores; pas d'adénopathie, ni axillaire, ni inguinale.

Le malade est fort gêné parle poids desa tumeur. Le cœur est bon,

la respiration normale. M. le Professeur agrégé Sabrazès qui voulut

bien pratiquer l'examen du sang, trouva une augmentation considérable

du nombre des globules blancs. Je confirmai le diagnostic « Enorme hypertrophie de la Rate » porté par M. le Dr Mougour, et je fis

remarquer auxélèves du service qu'il n'y avait paslieu de pratiquer la splénectomie, cette opération étant d'une gravité excessive dans lescas

d'hypertrophie de la rate accompagnée de leucocythémie. Mais comme le malade se disait très incommodé par le poids de la tumeur,j'ajoutai

que j'allais essayer de la faire diminuer en appliquant à la rate ce qui

avait été proposé par MM. Poncet et Jaboulay (de Lyon), pour les hypertrophies du corps thyroïde. Je m'arrêtai donc de parti pris à

l'idée d'une exosplénopexie et je lis part de ce projet au médecin qui

m'avait adressé le malade.

Je pratiquai l'opération le 15 Octobre 1894. Après avoir sectionné les

divers plans de la paroi abdominale dans une étendue de 15centimètres environ, je fis écarter les deux lèvres de la plaie et je mecontentai de placer des compressesstérilisées entre la surface de la rate, et la partie profonde de la paroi tout autour de l'incision. Avant de placer ces compresses j'avais eu soin de faire repousser la rate de dedans en dehors, pourtâcher si possible d'avoir uneplus grande étendue de rate

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exposée, c'est-à-di:e cxcsplénopexiée. L'opérationon le devine, ne dura que quelques minutes.

A cinq heures de l'après-midi, M. le Dr Chavannaz alors interne du service, fut appelé auprès du malade parce que le pansement était

souillé de sang. M. Chavannaz le défit trouva les pièces remplies

de sang et de nombreux caillots remontant jusqu'à l'aisselle. L'état général était d'ailleurs très bon. Iln'y apas eu de vomissements. Une

petite artère donnant du sang à droite de l'incision près de l'angle supérieur est liée. Une pince de Richelot est appliquée sur la lèvre droitequi saigne en nappe. Il n'y a pas d'écoulement à gauche.

Le lendemain matin dimanche, le pansement est encore souillé; le sangvient surtoutde la lèvre gauche de l'incision. On y applique une

pince. L'état général est encore très bon; dans la soirée le malade a

quelques envies de vomir.

Le lundi matin, le pansement est encore souillé. Le lundi.soir, le faciès est changé, cependant l'état général est bon. Le malade parle bien, et remue facilement.

Le mardi matin le pansement est toujours souillé. Enfin le malade s'éteint dans la soirée.

Observation II

Enorme Hypertrophiede la rate prise pour une tumeur solidede l'ovaire. Exosplénopexie. Guérison.

Lecture faite à l'Académie deMédecine par M. le Docteur Houzul (de Boulogne-sur-Mer).

Le 2 Août 1890 nous fûmes appelé auprès de Mme M fermière des environs de Calais par le D1' Letailleur son médecin ordinaire.

Depuisquelques jours elle avait de la péritonite, fièvre, vomissements verdâtres, ballonnement au ventre qui était extrêmement douloureux.

Depuis dix anselle avait subi plusieurs assauts du même mal, notam¬

ment en mai 1890 mais jamais aussi violent qu'aujourd'hui. Après chaque crise son ventre augmentait de volume et restait douloureux.

11 y a0 ans un confrère du voisinage l'avait traitée pour un kyste de l'ovaire, diagnostic qui aurait été confirmé par un médecin de Lille.

Bien qu'habitant un pays coupé de canaux et de fossés de dessè¬

chement, elle n'avait jamais eu de fièvre intermittente. Son père était

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mort d'un mal dont elle ignorait le nom. C'était une grande, forte

femme de 42 ans, n'ayant jamais été malade jusqu'à ces

dernières

années. Réglée à 16 ans elle s'était mariée à 18 et

avait

eu quatre

enfantsencore vivants, dont le dernier avait9 ans.

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