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Les peuplements des fonds rocheux

Dans le document Réseau de surveillance benthique (Page 78-84)

Il n’a pas été envisagé dans le cadre de cette étude d’étudier les peuplements des fonds rocheux de la baie, ce qui aurait nécessité de mettre en œuvre des moyens et une stratégie spécifiques. Il nous a

laminaires en profondeur. La composition du champ de laminaires varie selon la station et reflète le double gradient agitation-éléments fins. Ainsi on passe des stations abritées à moyennement exposées de fond de baie, caractérisées par 3 espèces de laminaires (Laminaria ochroleuca, L. hyperborea et Saccorhiza polyschides), aux stations exposées (Concarneau-Trévignon) à 2 espèces (L. hyperborea et Saccorhiza polyschides). En abordant les "Basses" jalonnant la vasière, L. hyperborea se raréfie, puis disparaît, et seule persiste S. polyschides. La présence de cette laminaire opportuniste par son cycle annuel, traduit de nouvelles conditions de milieu attestées par la fine pellicule de particules fines détritiques sur la roche. La composition floristique de la sous-strate de laminaires varie également selon ce double gradient et les peuplements qui tolèrent une fraction non négligeable de particules fines en bordure de vasière sont qualifiés de "faciès pélophiles".

Pour ce qui concerne la faune : en milieu abrité, les peuplements sont à dominance de suspensivores actifs (spongiaires, ascidies, bryozoaires, polychètes sédentaires) faisant place en milieu exposé aux carnivores (anémones) et suspensivores passifs (hydraires, alcyonaires, gorgonaires). Ces derniers prédominent également dans le faciès pélophile.

Ainsi, du fait de la présence de la vasière, et selon le degré d’hydrodynamisme, ici principalement l’exposition à la houle, les particules fines entretiennent des eaux turbides limitantes pour la flore, par réduction de l’éclairement favorisant les espèces sciaphiles. Non limitantes pour la faune lorsque, dans la mesure où elles ne se déposent pas, elles favorisent certains groupes d’espèces comme les filtreurs.

Elles deviennent limitantes pour la faune lorsque, l’hydrodynamisme décroissant, elles peuvent se déposer et éliminer certaines espèces par colmatage des dispositifs de filtration et/ou en empêchant la fixation des larves.

Approche sectorielle subtidale du secteur Concarneau. Edition 2007

Approche sectorielle subtidale du secteur Concarneau. Edition 2007

Une première distinction s’opère entre d’une part, les habitats de vases sableuses et de sables fins qui dominent spatialement et occupent la plaine centrale et, d’autre part, les habitats de sables moyens à grossiers et de maërl qui colonisent les hauts fonds sur le pourtour de la baie (tab. 9 et fig. 73).

Les résultats intégrés des analyses morpho-sédimentaires et biologiques ont permis de caractériser les principales entités de substrats meubles :

- Le peuplement des sables fins envasés à Amphiura filiformis, développé au centre de la baie, à l’abri des houles dominantes d’ouest, révèle une grande diversité faunistique avec cependant des abondances relativement peu élevées. A noter que Amphiura filiformis constitue une source de nourriture importante pour diverses espèces de poissons benthiques mais il ne semble pas que la baie de Concarneau soit pour autant très poissonneuse.

- Le peuplement des vases à Haploops spp. se surimpose au peuplement à Maldane glebifex en position d’abri au pied de la terrase formée par les hauts fonds qui bordent la côte orientale. La diversité spécifique y est également élevée car, en particulier, le tapis gazonnant formé par les concentrations de tubes d’haploops servent d’abri à de nombreuses espèces de macrofaune vagile. Les travaux antérieurs (Ménesguen, 1980 ; Glémarec et al, 1986), nous renseignent sur le fait que les haploops se sont développés dans la baie aux dépens des maldanes, les tubes de maldanes favorisant l’installation des haploops et inhibant ainsi le propre développement de leur population. Ils nous renseignent également sur le fait qu’aussi bien les peuplements de vases que de sables fins envasés, conservent une certaine stabilité dans le temps, au moins au niveau de leur composition spécifique, mais qu’en revanche ces mêmes peuplements peuvent être soumis à d’importantes fluctuations, aussi bien en ce qui concerne l’importance relative de leurs espèces constitutives que l’étendue des aires qu’elles colonisent. En particulier, les densités et la répartition de Amphiura filiformis peuvent évoluer sensiblement sous l’effet de la houle. Cet habitat se caractérise aussi par la présence de cratères qui le parsèment, les pockmarks, dont certains semblent témoigner d’une activité d’émission de gaz toujours actuelle.

- Le peuplement des sables propres, à Aponuphis bilineata et Nephtys cirrosa, très limité spatialement, renferme essentiellement des invertébrés mobiles carnivores adaptés aux fréquents remaniements de ces sables.

- Le peuplement de maërl offre deux faciès, l’un de superficie réduite dans la partie occidentale, constitué d’un mélange de sable et de maërl majoritairement mort, et l’autre développé sur la terrasse qui borde la façade orientale de la baie et caractérisée par une forte proportion d’un superbe maërl vivant. L’action des courants et surtout des vagues met en mouvement et disperse des fragments de maërl, à partir des taches les plus concentrées accrochées aux massifs rocheux, qui viennent napper les fonds de vase environnants,

lesquels en piègent une partie. La diversité spécifique enregistrée dans les deux faciès est assez nettement inférieure à celle habituellement observée dans cet habitat qui offre une grande diversité de niches, ceci en raison d’un échantillonnage très nettement insuffisant.

Bien que la flore et la faune des fonds rocheux qui parsèment la baie, en particulier sur sa façade orientale, n’aient pas fait l’objet d’investigations dans le cadre de cette étude, nous avons tenu à mentionner les principales conclusions des travaux d’A. Castric-Fey (1988) qui soulignent l’importance du double gradient agitation-présence d’éléments fins dans la composition et la distribution des peuplements de substrats durs.

Peuplement Typologie EUNIS

Surface couverte (km2)

Surface couverte (%)

Roche A4 2,91 4,3

Blocs A4

(boulder) 0,37 0,5

Maërl A5.511 5,32 7,8

Maërl sableux A5.511 2,65 3,9

Sable à Nephtys et Aponuphis A5.231 6,45 9,5 Sable fin envasé à Amphiura filiformis* A5.26_1 30,98 45,6

Vase sableuse à Haploops* A5.35_1 10,31 15,2 Vase sableuse recouverte localement de Maërl - 7,32 10,8

Vase molle à Amphiura filiformis et Sternapsis* A5.34_1 1,31 1,9 Sable et gravier non caractérisés biologiquement - 0,32 0,5

Total 68 100

*Classes en cours de validation

Tableau 9 : Répartition des habitats sur le secteur d’étude

La classification EUNIS (European Nature Information System) constitue la référence européenne de classification des habitats pour les domaines terrestres, dulçaquicoles et marins.

Elle repose sur un classement hiérarchique des habitats prenant en compte, pour le domaine marin, des paramètres physiques du milieu (bathymétrie, nature du fond, niveau d'exposition aux, salinité…) et des descripteurs biologiques (faune et flore). Elle subit des évolutions au fur et à mesure de sa mise en application.

Son intérêt réside dans la possibilité de comparer les habitats au niveau européen et de faciliter la mise en œuvre de directives européennes telles que la Directive Habitats et son outil opérationnel Natura.

C'est pourquoi, in fine, les unités de peuplements identifiés dans le cadre de ce travail ont été traduites selon cette nomenclature (http://eunis.eea.eu.int/habitats.jsp).

Figure 73 : Carte des peuplements benthiques sur le secteur Concarneau

Approche sectorielle subtidale du secteur Concarneau. Edition 2007

Références bibliographiques

Dans le document Réseau de surveillance benthique (Page 78-84)

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