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Chapitre 3 - La presse au début de la Révolution Islamique Du 15 janvier 1979 (départ du Shâh) au 21 septembre 1981

12- Petites annonces et publicité

A la victoire de la Révolution, comme avant, les annonces publicitaires continuent à être publiées dans les journaux à grand tirage de cette époque, mais en nombre moins important du fait du désordre économique, de la fuite des patrons et des dirigeants d'entreprises en raison de la situation révolutionnaire qui règne dans le pays. Au début-même de la victoire de la Révolution Islamique, de nombreux directeurs des relations publiques des ministères et des instituts du gouvernement ont été remerciés ou ils ont démissionné, et les Bureaux des Relations publiques sont plongés dans le désordre. En même temps, les entreprises privées ne peuvent plus faire publier leurs annonces commerciales dans les journaux en raison de la stagnation de leurs activités. Consécutivement à la fuite des capitaux et à la fermeture des usines et industries, la production tombe à zéro et la demande dépasse l’approvisionnement. Ceci pousse le peuple à faire des provisions de denrées de base par précaution. Ne pouvant plus subvenir aux besoins économiques du peuple, le régime entreprend de critiquer le consumérisme et de promouvoir la simplicité. Le consumérisme est devenu une antivaleur. Après la Révolution, un grand nombre d’industries sont nationalisées et la concurrence ne signifie plus rien. Dans les mois suivants, le journal Keyhân paraît parfois avec huit pages sans aucune publicité, alors qu’il était à grand tirage avec au moins 12 pages de publicité avant la Révolution. Dans les journaux à fort tirage, mis à part la nécrologie et la liste de condoléances habituelles, la publication des annonces de vœux de bienvenue à l'intention de l'Âyatollâh Khomeiny, le leader de la Révolution, est très répandue. Par exemple, au lendemain de la victoire, le journal Keyhân publie 43 annonces de félicitations destinées à

149 Mehdi Bâzargân et 26 annonces souhaitant la bienvenue à Khomeiny, émanant de différentes sociétés et entreprises. Mais on peut également lire dans ce numéro une annonce relative à l'inscription pour le deuxième trimestre à l'Institut Culturel franco-iranien et une autre mentionnant la conversion d'un Sikh à l’Islam. En ce qui concerne les 253 nouveaux journaux visant un lectorat sélectif et par conséquent à faible tirage, la plupart entre eux paraissent sans inclure aucune annonce.

3 -3 La hausse des publications de gauche et ses origines

Pour mieux connaître la raison de l’intérêt que portait le peuple à la presse gauchiste, il faut étudier la situation politique du pays au cours de ces années. Les mouvements de gauche avaient commencé leur lutte contre le régime du Shâh trois décennies avant la révolution. Pendant la Révolution, ils se sont ralliés à l’Âyatollâh Khomeiny dans le but de renverser le Shâh dans un premier temps, et de s’emparer du pouvoir par la suite. Ils étaient tellement en accord avec le régime qu’ils confirmaient même des nombreuses exécutions sans procès ni formalités juridiques appliquées par le régime de Khomeiny. Le moment le plus marquant de cette corrélation avec la politique menée par l’Imam Khomeiny est leur coopération avec les forces islamiques radicales, neuf mois après la Révolution, le 3 novembre 1979, dans l’attaque contre l’ambassade des Etats–Unis à Téhéran et la prise en otage des diplomates américains. Ces groupes ont des attitudes différentes, de l’extrême gauche marxiste aux groupes de gauche islamistes. Ils sont populaires chez la jeunesse urbaine et instruite, à l’époque généralement gauchisante. L’étude des caractéristiques des journaux publiés après le départ du Shâh et la victoire de la Révolution montre qu’ils (ont principalement des tendances gauchistes) sont orientés principalement à gauche. On peut trouver la raison de la diversité des publications de gauche après la victoire dans :

1- Les luttes politiques que les différents groupes de gauche ont engagées depuis des dizaines d’années auparavant contre le régime du Shâh. La répression du régime pesait plus sur les mouvements de gauche, et la plupart des prisonniers politiques ont été des gauchistes. Donc, après l’ouverture de l’espace politique au début de la Révolution, les mouvements de gauche ont saisi l’occasion pour propager leur idéologie politique dans le peuple au travers de journaux et de publications. Ainsi, plusieurs livres et publications interdits pendant l’ancien régime ont vu le jour. De telle sorte

150 « Que lors de la première année de la Révolution, parmi 200 publications appartenant aux différents partis politiques, 160 d’entre elles avaient une tendance gauchiste. Ces publications sortaient la plupart du temps de façon irrégulière, sous des identités inconnues et incertaines. »243

2- Les partisans des groupes de gauche, d'un niveau d’éducation et culturel généralement relativement élevé, avaient une bonne capacité de compréhension des théories politiques. En particulier, la découverte des théories gauchistes et communistes leur était plus nouvelle et plus attrayante que les théories et les principes religieux.

3-4 Le journal Keyhân (l’Univers)

Dans ce chapitre nous allons étudier plus en profondeur ce journal en raison de son poids dans l’histoire de la presse en Iran, particulièrement son incidence sur les évènements au seuil de la Révolution en tant que premier journal à grand tirage du pays. Nous nous attacherons à mesurer également l'impact de chaque changement de pouvoir dans le pays sur l'orientation de ce quotidien et les particularités de chacun de ses dirigeants successifs et de son équipe de rédaction afin de nous permettre de mieux connaître les coulisses et la configuration politique du pouvoir au début de la Révolution, son idéologie à propos de la liberté d’expression de la presse, le niveau de son attachement à l’instauration de la démocratie et, en conséquence, le rôle d'outil médiatique indiscutable tenu par Keyhân. Depuis le départ du Shâh jusqu’au déclenchement de la guerre Iran-Irak, période qui a duré dix-huit mois, le journal s’est remis quatre fois entre les mains de quatre pensées politiques différentes.

Nota : Dans l'annexe 3, nous abordons également les titres majeurs des premières pages du journal, qui présentent la situation politico-sociale de l'époque).

CREATION ET HISTOIRE DE KEYHAN

Après avoir obtenu un doctorat en droit de la Sorbonne en 1940, Mostafa Messbâhzâdeh (1909-2006), futur fondateur du journal, retourne en Iran. Au début il choisit le métier d’avocat, mais avec l’idée de créer un journal quotidien indépendant, plus moderne qu’Ettélâât (L'Information), né en 1926 et seul quotidien important à grand tirage d'alors. C'est la Seconde Guerre mondiale, l’Iran est occupé par les forces des Alliés. Rézâ Shâh, qui entretenait une relation privilégiée avec l’Allemagne nazie, est forcé par les Anglais d’abdiquer en faveur de son fils Mohammad-Réza et de s'exiler. Le pays traverse

151 une période de turbulences et de chaos. Les différents mouvements politiques d’opposition, auparavant réprimés par le régime, publient des journaux qui leur servent plutôt d'outil de propagande et de critique du régime que de vrais journaux d’information. Le jeune roi démocrate, âgé de 22 ans, qui désire se distancer de la politique autoritaire et dictatoriale de son père, ressent le manque d’un journal quotidien indépendant dans le pays, qui arriverait à concurrencer Ettélâât, réputé en Iran comme un journal conservateur et proche de la Cour. La rencontre entre le Shâh et Messbâhzâdeh a lieu par l'intermédiaire du capitaine Hossein Fardouste, ami d’enfance et confident du roi. Messbâhzâdeh partage avec le Shâh l'idée de créer un journal professionnel libre et indépendant et il lui demande un soutien financier.

« …Le Shâh en personne fut notre seule aide financière. Il nous a aidés en deux étapes. La première, une contribution de cinquante mille Toumans, nous a servi à lancer la publication du journal ; et la seconde a été de cent cinquante mille Toumans, lorsque Sa Majesté nous a aidés pour l’achat d’une imprimerie. Cet argent nous avait été apporté en espèces par le capitaine Hossein Fardouste, la personne de confiance du Shâh…» 244

Avec la collaboration de son ancien professeur de lycée, Abdolrahmân Farâmarzi (1897-1975), grand écrivain et journaliste libéral comme le rédacteur en chef, Messbâhzâdeh sort le journal Keyhân (L'Univers), dont le nom est inspiré du journal français Le Monde. Le premier numéro sort en 4 pages avec un Comité constitué de 6 personnes. Tout en profitant du soutien de la Cour, Messbâhzâdeh essaye toujours de maintenir l’indépendance de Keyhân et d’exercer son métier d’une façon juste et professionnelle. En quelques années, il réussit à attirer un large éventail d’intellectuels, même parmi les opposants au Shâh, de grands écrivains et les meilleurs journalistes. Keyhân devient en peu de temps un quotidien du soir rentable à grand tirage. Pendant toutes les années de sa publication, Messbâhzâdeh respecte l’indépendance du rédacteur en chef de l’équipe de rédaction et n’intervient jamais directement dans leur travail. Avant l’année 1953, pendant les turbulences provoquées par le mouvement nationaliste et le conflit entre le gouvernement de Mohammad Mossadegh et la cour, Keyhân essaye de suivre une politique modérée et impartiale et évite de prendre des positions extrémistes. Après le coup d’Etat américain du 19 août 1953 contre Mossadegh, lorsque l’instauration de l’état de siège dans le pays impose une pression intense sur les journaux non étatiques, Keyhân parvient à refléter le mécontentement du peuple d’une façon douce et modérée.

152 Deux ans avant la Révolution, Messbâhzâdeh quitte l’Iran et s’installe à Paris, laissant la direction de Keyhân à son fils. Le dernier rédacteur en chef du journal au seuil de la Révolution s'appelle Amir Tâhéri. A la victoire de la Révolution, le groupe de presse Keyhân est confisqué par le gouvernement. De son lieu d'exil, Messbâhzâdeh publie l’hebdomadaire Keyhân de Londres en farsi, hostile à la République islamique qui est impliquée dans nombreux articles critiques. Il décèdera en 2006 à l’âge de 97 ans dans un hôpital de la ville de San Diego en Californie. Il est connu comme le père du journalisme moderne en Iran, mais sans aucun doute la plus importante action de sa carrière est la création à Téhéran de la première Ecole Supérieure du Journalisme qui offrira plus tard à la société iranienne de grands journalistes. Pendant les mouvements révolutionnaires de 1978, une nouvelle équipe de rédaction est formée sous la direction de Rahmân Hatéfi 245 et le journal joue un rôle important dans la lutte pour la liberté d’expression et comme reflet des protestations populaires. (Voir le chapitre précédent : La presse iranienne au seuil de la Révolution.) A cette époque, le journal tire à 1 million 300 mille exemplaires, un record sans précédent dans l’histoire de la presse iranienne.

L'ECOLE SUPERIEURE DU JOURNALISME

Dans l’histoire du journalisme en Iran, les premiers journalistes étaient pour l’essentiel des écrivains, des poètes ou des secrétaires de la Cour qui avaient la capacité d’écrire. Mais peu à peu, certains activistes politiques qui en avaient le talent se sont joints à la presse. En 1940, l’Organisation du développement intellectuel du ministère de la Culture a tenu des cours de journalisme pour les passionnés de cette profession. Hélas, ces cours ont été de courte durée : au bout d'un an, ils ont été suspendus suite à l’abdication de Réza Shâh. En 1955, le journal Ettélâât assurait des cours de journalisme pour les journalistes de profession. Ce sont deux Américains qui enseignaient le journalisme. Le 13 octobre 1956, le Conseil de l’Université de Téhéran donne son feu vert à l’instauration du journalisme comme discipline ; c’estla première fois que le journalisme devient une discipline universitaire. Cependant, le projet prend fin dix ans après, faute d'un nombre de candidats suffisant. En 1965, l'Institut Keyhân met sur pied la Haute Ecole des Communications sur le modèle de l’enseignement de la communication en France. On y

245 - Né en 1941, il était un éminent journaliste et militant politique. Il est devenu membre du Parti Toudeh en

1973 et a créé le groupe clandestin d'Âzarakhsh (la Foudre) affilié à ce dernier. Il était également membre du comité éditorial de Keyhân. Au moment de la Révolution, il a joué un rôle important dans la publication de ce journal. Il a été licencié pendant les purges au printemps de 1979 et arrêté le 27 avril 1983 à Téhéran. Les détails de sa détention et de son interrogatoire ne sont pas connus. Selon ses co-accusés, il est décédé sous la torture ou s'est donné la mort en mordant ses veines quelque part entre le 27 avril et le 10 juillet 1983.

153 enseigne le journalisme et les relations publiques. Les fondateurs de cette Ecole sont diplômés de Communication des universités françaises. "Dans cette Ecole, on enseignait les théories [du journalisme] en cours, complétés par des stages." Plusieurs des diplômés de cette discipline ont rejoint la presse. Mais après la victoire de la Révolution, le journalisme s'est trouvé éliminé des disciplines universitaires dans le cadre de la Révolution culturelle.

Douze ans après, avec la prise de fonction du président Akbar Hachémi Rafsandjâni, la discipline du journalisme reprend à l’Université Allâmé Tabâtabâï. La plupart des enseignants de cette discipline n’ont pas étudié le journalisme à l’université, mais ils l'ont appris au cours de leurs activités professionnelles dans le journal Keyhân. Actuellement, la plupart des universités en Iran proposent l'enseignement du journalisme.

3-4- 1 Keyhân après la victoire de la Révolution (La parade des groupes politiques)

Parmi les grands groupes politiques influents et puissants dans le contexte politique de l'époque, il y en a deux qui ont l’intention de s’approprier le journal. Le premier fait partie du courant proche des leaders religieux de la Révolution et le second est représenté par Abolhassan BANISADRE, le futur premier Président de la République. Banisadre abandonne finalement ce projet et préfère publier son propre journal, La République Islamique. Les leaders religieux, quant à eux, choisissent dans l’immédiat de s’introduire indirectement dans les affaires de Keyhân. Malgré son soutien à la révolution et au mouvement de l’ayatollâh Khomeiny, le journal subit des pressions à la victoire. Immédiatement après celle-ci, les journalistes désignent un comité de direction pour gérer le journal. La plupart des membres de ce comité sont des gauchistes qui n’osaient pas auparavant, sous le régime du Shâh, montrer leur penchant politique. Quelque temps après, alors que le comité directeur du journal est toujours en fonction, Hossein Mahdiân, un ponte de l’acier proche du groupe des Mollahs Combattants, est désigné par deux partis au centre du pouvoir, le Front National et le parti de la République Islamique, pour prendre la direction de Keyhân. Il fonde tout d’abord, comme c'est courant à l'époque, un conseil islamique,246composé d'ouvriers de l’imprimerie et d'employés subalternes des bureaux

246 - Les conseils islamiques (Andjomanhayé éslami) étaient composés d'extrémistes religieux, souvent des

ouvriers et des subalternes qui avaient la bénédiction de l’ayatollâh Khomeiny. Au début de la révolution, ils siégeaient dans toutes les entreprises d‘état et les administrations. Leur rôle était d’une part de surveiller la

conformité des entreprises aux règles islamiques et d’autre part de purger les éléments qu'ils considéraient

154 pour surveiller et islamiser les cadres de l’entreprise. Ce conseil dès le début montre son désaccord avec la façon de diffuser les nouvelles et les informations traitées par les journalistes appartenant aux groupes politiques de gauche, en particulier.

« …Les membres du conseil islamique de Keyhân avaient l’intention de s’emparer totalement du journal. Tous les jours, ils organisaient des manifestations dans la cour et criaient que le journal n’était pas islamiste. Ces gens-là travaillaient dans l'imprimerie et n’étaient pas membres de la rédaction. A 10 heures du matin, ils se rassemblaient dans la cour et criaient des slogans par haut-parleur. Une fois même, j’ai empêché l’un d’eux de jeter un cocktail Molotov sur la presse d’imprimerie. Je lui ai dit : Si vous désirez que nous partions, nous allons partir. Pourquoi endommagez-vous le journal ? » 247 Dans la littérature du début de la révolution, l’utilisation de certaines locutions comme Mofssedé fél arz (corrupteur de la terre), Tâghouti (proche de l’ancien régime), Mostaz’af (déshérité), Pâbérahneh (va-nu-pieds) Mostakbar (oppresseur), sont très répandues et à la mode. L'ayatollâh Khomeiny utilise souvent ces termes dans ses discours, jusqu'alors méconnus de la majorité du peuple. Il insiste toujours sur le fait qu'il faut soutenir les miséreux et les déshérités en considérant la Révolution comme une nourriture pour eux. Le symbole du Mostaz’af est un type mal rasé, habillé négligemment, avec un mode de pensée spécial, convaincu que les droits des déshérités ont été violés et piétinés à l’époque du Shâh par des gens aisés, instruits, cultivés et élégants représentant le terme révolutionnaire Mostakbar. Encouragés par Khomeiny, les Mostaz’afs s'avèrent être les véritables maîtres de la révolution et pour cette raison, ils s’autorisent d'intervenir dans toutes les affaires dans lesquelles ils tiennent leur intervention pour nécessaire. Ceci d’autant plus qu’au début de la Révolution, certaines personnes au pouvoir estiment que pour occuper un poste ou avoir une responsabilité, c'est l’engagement pour l’Islam qui prime sur toute autre compétence et qualification. S’appuyant sur l'idée que la politique suivie par les journalistes de Keyhân ne va pas dans le sens de l’Islam, les ouvriers de l’imprimerie du quotidien se permettent de se révolter contre les journalistes. En mai 1979, Keyhân ne tire plus qu'à 500 000 exemplaires, en forte baisse par rapport aux 1, 3 millions

247 - "Keyhân avant et après la révolution". Entretien avec M.Bolouri, ancien membre du Syndicat des

155 d’exemplaires d'avant la révolution. L’Association islamique attribue cette baisse à la tendance gauchisante ou aux sympathies gauchisantes du journal.

« Au cours de leur premier entretien avec les journalistes de Keyhân, les membres de l’Association islamique leur ont demandé de s’adapter aux exigences de la nation musulmane et de tirer des leçons de la chute du tirage du journal pour éviter la fermeture de l’Institut Keyhân qui nourrissait un millier de personnes. Les groupes de pression hors du journal et les employés pro-régime du journal ont estimé que la baisse du tirage du journal montrait le désintérêt des couches musulmanes pour les contenus du journal […] Les noms de certains journalistes avaient été donnés aux manifestants anti-Keyhân pour que ces derniers appellent à les tuer. » 248

3-4-1-1 Licenciement de 20 journalistes par le conseil islamique

Dans les deux mois suivant la victoire de la Révolution, étant donné que les journalistes de Keyhân sont généralement disposés favorablement au courant de gauche, les nouvelles et les interviews venues du parti Toudeh et d’autres groupes gauchistes occupent un large espace dans les pages du journal. Ceci va donner au conseil islamique un prétexte pour prendre des mesures contre les journalistes et les membres de la rédaction.

« …Les membres du conseil islamique tenaient toujours les gauchistes et les communistes pour des impies. Ils disaient que des impies (qui ne croient pas à existence de Dieu) et des incroyants écrivent dans le journal… »249

« …La présence d’un nombre important de sympathisants du Parti Toudeh dans le journal procurait un grand potentiel d’action pour les groupes politiques proches de leurs convictions. Leur appartenance aux idéologies de gauche ne s’arrêtait pas au simple mode de pensée, mais ils essayaient d’apporter leur propre monde sur les pages du journal. On entendait souvent leurs opposants dire que l'ensemble des 12 pages de Keyhân sont dans les mains des

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