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Le petit gibier

Dans le document GASPÉSIE ÎLES-DE-LA-MADELEINE (Page 80-85)

4 Portrait de la ressource faunique, de ses habitats et des

4.2 La faune

4.2.3 La petite faune

4.2.3.1 Le petit gibier

Sur le plan de la réglementation, le groupe d’animaux désigné par l’expression « petit gibier » est particulièrement large et diversifié. En fait, il contient 23 espèces indigènes dont 15 espèces d’oiseaux et huit espèces de mammifères. Aussi, huit espèces d’oiseaux exotiques comptent parmi ce groupe. On peut enfin y inclure les oiseaux migrateurs considérés comme gibier selon la Loi de 1994 sur la convention concernant les oiseaux migrateurs.

Sur le territoire de la Gaspésie, on trouve en plus des oiseaux migrateurs, les espèces suivantes : le carouge à épaulettes (Agelaius phoeniceux), la corneille d’Amérique (Corvus brachyrhynchos), l’étourneau sansonnet (Sturnus vulgaris), la gélinotte huppée (bonasa umbellus), le moineau domestique (Passer domesticus), le pigeon biset (Columba livia), le quiscale bronzé (Quiscalus quiscula), le tétras du Canada, le vacher à tête brune (Molothrus ater), le coyote, le lièvre d’Amérique, la marmotte commune (Marmota monax), le raton laveur (Procyon lotor) et le renard roux (Vulpes vulpes). Malgré cette grande diversité d’espèces, les chasseurs de la région recherchent essentiellement la gélinotte huppée, le tétras du Canada et le lièvre d’Amérique. Quant aux Îles-de-la-Madeleine, les seules possibilités d’activités cynégétiques sont attribuables à la chasse à la sauvagine et au piégeage du renard roux puisque les autres espèces habituellement recherchées sont absentes du territoire. Bien que l’introduction du lièvre d’Amérique ait été effectuée aux Îles-de-la-Madeleine en 1994, la chasse de ce petit gibier y est toujours interdite.

b) Traits distinctifs régionaux

Les statistiques relatives à la vente de permis de chasse au petit gibier montrent qu’il se vend près de 10 000 permis annuellement en Gaspésie (9 401 en 1997 et 9 816 en 1998).

Globalement, ces ventes révèlent qu’environ 11 % de la population gaspésienne pratique cette activité à un moment ou à un autre de la saison de chasse. Aux Îles-de-la-Madeleine, le permis de chasse au petit gibier étant obligatoire pour la chasse à la sauvagine, 766 permis ont été vendus en 1997 et 729 en 1998. Ainsi, environ 6 % de la population des Îles pratiquent la chasse du petit gibier.

Plusieurs types de territoires sont disponibles en Gaspésie pour satisfaire les utilisateurs.

Toutefois, la grande majorité des gens pratiquent « la petite chasse » en territoire public libre.

Une des difficultés de gestion de ces populations fauniques est d’obtenir les données relatives à l’effort et au succès de chasse. Sur les territoires fauniques structurés (zecs, réserves fauniques, pourvoiries) soit que la saison de chasse est trop courte ou bien que le territoire soit trop petit pour être représentatif de l’ensemble de la région. Une première tentative de caractérisation de la récolte en territoire libre a été amorcée à l’automne 1999 et a conduit à la création d’un réseau de 80 chasseurs participant activement à la récolte des statistiques de base.

Les mêmes difficultés de gestion s’appliquent aux prélèvements du lièvre d’Amérique. Pour tenter de mieux suivre les fluctuations de populations, la direction de l’aménagement de la faune (DAF) a instauré un réseau de stations de dénombrement de crottins qui devrait permettre d’identifier les années de faible et de haute densités. Ce suivi, couplé à celui réalisé à partir des carnets de trappeurs, permettra de mieux orienter nos décisions.

Un des facteurs limitant la pratique de la chasse au petit gibier, auquel la Société accorde de plus en plus d’importance, concerne la qualité des habitats de la gélinotte huppée, du tétras du Canada et du lièvre d’Amérique. À titre d’exemple, des efforts considérables sont investis dans l’évaluation des impacts engendrés par les coupes d’éclaircies précommerciales. Ce traitement sylvicole a pour but de stimuler le rendement forestier afin de produire un volume de matière ligneuse récoltable le plus rapidement possible. Or, les gélinottes huppées et les tétras du Canada utilisent les jeunes peuplements de gaulis très denses pour élever leurs couvées en été à l’abri des prédateurs terrestres et aériens. Le lièvre d’Amérique utilise également ces habitats où le couvert atteint un minimum de 40 % d’obstruction latérale.

Sur le territoire gaspésien, pas moins de 10 000 ha font l’objet d’une éclaircie précommerciale annuellement (Legris et Couture 1999). La Gaspésie est, en fait, avec le Saguenay–

Lac-Saint-Jean, la région où cette pratique est la plus répandue au Québec.

En ce qui a trait à la sauvagine, la Gaspésie et les Îles-de-la-Madeleine présentent plusieurs opportunités de chasse ou d’observation. Plusieurs barachois, estuaires de rivières et marais côtiers offrent des habitats utilisés par la plupart des espèces de canards barboteurs du Québec. Les canards plongeurs ne sont pas en reste puisque le milieu marin, situé à proximité, constitue un habitat de très haute qualité qui favorise la formation de grands radeaux d’oiseaux comptant plusieurs centaines d’individus.

c) Principaux aspects réglementaires

Les saisons de chasse diffèrent d’un groupe d’espèces à l’autre et selon le type de territoire.

D’abord au niveau du prélèvement, on remarque que seul le groupe des gélinottes et des tétras est limité en termes de prise quotidienne et de limite de possession. Partout sur le territoire, les chasseurs sont restreints à capturer un maximum de cinq oiseaux par jour et de limiter leur possession à 15 individus en tout temps.

En territoire libre, comme dans les zecs et les pourvoiries, la saison de chasse à la gélinotte huppée, au tétras du Canada et au lièvre d’Amérique débute le samedi le plus près du 18 septembre et se termine au 31 décembre, à l’exception de la chasse au lièvre qui se poursuit jusqu’au 1er mars. La chasse au coyote débute à la mi-octobre et se termine le 31 mars alors que dans le cas des « oiseaux noirs », la chasse est permise du 1er juillet au 30 avril. Enfin, on peut chasser la marmotte et le pigeon biset toute l’année. Pour connaître les périodes de chasse à la sauvagine, il faut consulter le Service canadien de la faune puisque la gestion de la chasse aux oiseaux migrateurs relève d’Environnement Canada.

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La chasse dans les réserves fauniques est limitée aux espèces qui y sont désignées selon une période propre à chaque territoire. Ainsi, dans la réserve faunique des Chic-Chocs, on peut chasser la gélinotte huppée, le tétras du Canada et le lièvre d’Amérique du samedi le plus près du 7 octobre au dimanche le plus près du 30 du même mois. On peut toutefois poursuivre le colletage du lièvre jusqu’au 1er mars. Dans la réserve faunique de Port-Daniel, la chasse au lièvre, à la gélinotte et au tétras est permise du vendredi le plus près du 15 septembre au dimanche le plus près du 22 octobre. Le colletage du lièvre y est aussi autorisé du 1er octobre au 1er mars.

De façon générale, on remarque que la saison de chasse est plus courte dans le réseau des réserves fauniques qu’en territoire libre ou sur les autres types de territoires structurés. On constate également que le nombre d’espèces offertes dans les réserves fauniques est nettement inférieur à l’offre de chasse sur les autres types de territoires.

d) Potentiels de mise en valeur

Le tableau 13 présente les statistiques de chasse au petit gibier dans les territoires structurés de la région. Ces données suggèrent une certaine sous-utilisation de la ressource dans les réserves fauniques. Il faut se rappeler que, dans ce cas, la saison de chasse dans les réserves fauniques est beaucoup plus courte que dans les zecs où la saison de chasse est la même que celle de la zone. Il y a donc une possibilité d’augmenter la récolte de ces espèces en offrant de nouveaux produits.

Les données obtenues récemment sur l’état des populations de petit gibier (Pelletier 2000, Bélanger 2000) montrent qu’elles semblent se maintenir à un niveau acceptable. Dans le cas des phasianidés, des résultats plus complets, provenant du réseau de chasseurs, permettront de mieux statuer sur les niveaux de populations. De toute évidence, le petit gibier est sous-exploité dans les réserves fauniques et des avenues de développement pourraient concrètement prendre forme sur ces territoires. Des aménagements fauniques permettraient aussi d’augmenter les potentiels de récolte partout sur le territoire. Enfin, des activités non-consommatrices peuvent être identifiées autant sur le plan de l’observation que sur celui de l’éducation. Certaines avenues de développement peuvent donc s’exprimer ainsi :

Ø Ajuster les saisons de chasse au petit gibier dans les réserves fauniques notamment en réservant des secteurs à cet effet et en offrant, de façon structurée, la chasse au petit gibier avec chiens.

Ø Initier des projets d’aménagement d’habitat pour le petit gibier dans le but de stimuler l’accroissement des populations sur les territoires structurés.

Ø Améliorer la prise de données des suivis de la récolte (effort, succès, capture par espèce, etc.) sur tous les territoires structurés.

Ø Ouvrir la chasse au lièvre d’Amérique aux Îles-de-la-Madeleine et assurer la participation des partenaires locaux à un programme de suivi de la récolte semblable à celui proposé pour les territoires structurés.

Ø Mettre sur pied un camp de formation visant à développer la relève. Des ateliers touchant divers sujets pourraient s’y donner comme, par exemple, la sécurité dans le maniement des

armes à feu, les techniques de chasse, une clinique d’identification des pièces anatomiques des oiseaux récoltés, etc.

Ø Développer des activités d’interprétation sur des sites où l’observation est assurée (ex.

tétras dans le parc de la Gaspésie, route de tambourinage, etc.).

Ø Produire un répertoire des meilleurs sites de chasse à la sauvagine.

Ø Favoriser la création d’entreprises offrant des services facilitant l’activité de chasse à la sauvagine, principalement pour les canards de mer puisque ce type de chasse nécessite un équipement volumineux et spécialisé.

Tableau 13 Statistiques de chasse au petit gibier sur les territoires structurés de la Gaspésie – Valeurs moyennes par unités de superficie.

Gélinotte huppée et tétras du Canada Lièvre d’Amérique Effort

(j-c)

Capture (n)

Succès (%)

Effort (j-c)

Capture (n)

Succès (%) Zecs

des Anses 3063,3 670,4 0,22 1817,4 176,9 0,10

York-Baillargeon 330,7 171,9 0,52 223,2 16,3 0,07

Cap-Chat 57,8 83,2 1,44 57,8 17,3 0,30

Réserves fauniques

Port-Daniel 24,9 20,9 0,84 18,9 2,6 0,14

Chic-Chocs 36,6 116,3 3,17 -- --

--Effort/km2 Capture/km2 Succès/km2 Effort/km2 Capture/km2 Succès/km2 Zecs

des Anses 18,7 4,1 0,22 11,1 1,1 0,10

York-Baillargeon 4,0 2,1 0,52 2,7 0,2 0,07

Cap-Chat 0,5 0,7 1,4 0,5 0,14 0,28

Réserves fauniques

Port-Daniel 0,4 0,3 0,75 0,3 0,04 0,13

Chic-Chocs 0,03 0,1 3,4 -- --

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4.2.3.2 Les micromammifères

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