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Caractéristiques sociales, économiques et touristiques

Dans le document GASPÉSIE ÎLES-DE-LA-MADELEINE (Page 32-36)

1 Le portrait régional

1.4 Caractéristiques sociales, économiques et touristiques

Les caractéristiques sociales et économiques de la région influenceront l’utilisation des ressources fauniques effectuée par les résidents. L’âge moyen ainsi que le revenu et le temps disponibles pour ce genre de loisir sont autant de facteurs qui détermineront leur niveau d’activité. La structure de l’économie régionale aura aussi une influence sur l’intégration potentielle de projets de développement reliés à la faune et sur l’accueil que recevront ces projets de la part des intervenants régionaux. Les caractéristiques touristiques régionales sont importantes puisqu’elles réfèrent à une clientèle extérieure potentielle pouvant justifier la réalisation de certains projets de mise en valeur.

1.4.1 Démographie ( Source : Emploi Québec 2001)

Toutes les MRC de la région Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine ont connu une baisse de population au cours des dix dernières années. Depuis 1976, la population a diminué de 8,3 %.

Selon les estimations de l’Institut de la statistique du Québec, elle s’élevait à 103 799 personnes en 2000.

Selon le recensement de 1996, la population de la région présente un âge moyen de 37,3 ans.

Au Québec, la moyenne d’âge est de 36,4 ans. Comparativement à la moyenne du Québec, une plus grande proportion de la population est âgée de plus de 45 ans. L’exode des jeunes et le vieillissement de la population de la région doivent assurément être mis en relation avec la situation de l’emploi puisque le taux de chômage oscille constamment autour de 20 % malgré une reprise économique ressentie dans presque toutes les régions du Québec.

En matière de scolarisation, la région affiche des moyennes inférieures à la situation québécoise. Ainsi, d’après les données du dernier recensement, 28,5 % des adultes ne possèdent pas une neuvième année alors que cette proportion est de moins d’un adulte sur cinq au Québec (18 %). De même, presque la moitié des adultes (49 %) ne possèdent aucun diplôme d’études secondaires comparativement à 35 % ailleurs au Québec. Malgré

l’amélioration de la scolarisation au Québec, il n’en demeure pas moins que chez les 20 à 29 ans, 10,7 % d’entre eux ont moins d’une neuvième année de scolarité alors que ce taux est de 4,9 % dans l’ensemble du Québec.

1.4.2 Profil de l’économie régionale ( Source : Emploi Québec 2001)

1.4.2.1 Principaux indicateurs du marché du travail et de la population sans emploi

Les principaux indicateurs du marché du travail démontraient, pour l’année 2000, un taux de chômage régional s’élevant à 19,9 % et un taux d’activité de la population de seulement 51,5 % (tableau 6).

Tableau 6 Indicateurs du marché du travail – Moyenne annuelle (décembre 1999 à décembre 2000).

Population 15-64 ans 83 700 Nombre de chômeurs 8 600 Population active 43 100 Population inactive 40 600

Emplois 34 500 Taux d'activité (%) 51,5

Temps plein 27 700 Taux de chômage (%) 19,9

Temps partiel 6 800 Taux d'emploi (%) 41,2

Source : Développement des ressources humaines du Canada (DRHC), Enquête sur la population active, décembre 2000.

Le taux de prestataires de l’assurance-emploi se chiffre à 10,7 % comparativement à 3,1 % pour l’ensemble du Québec. Selon le recensement de 1996, le revenu moyen d’emploi des travailleurs de la région se situe à 19 773 $, ce qui est inférieur à celui de la main-d’œuvre de l’ensemble du Québec qui est de 25 116 $.

Le marché du travail de la région Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine se caractérise par l’importance du travail saisonnier. Historiquement, le travail à temps partiel (moins de 30 heures par semaine) est moins fréquent en région que dans l’ensemble du Québec. Cependant depuis les dernières années, on constate une progression importante du travail à temps partiel en région le faisant dépasser le niveau québécois. Selon les données de 1999, 18,5 % des travailleurs de la région ont travaillé surtout à temps partiel alors que cette proportion est de 16,9 % au Québec. Sur le territoire de la région, les femmes sont, toutes proportions gardées, deux fois plus affectées que les hommes par le travail à temps partiel.

Selon les données du ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale pour le mois d’août 2000, 6 892 adultes étaient prestataires de la sécurité du revenu dans la région. L’âge moyen de ces adultes est de 42,2 ans, ce qui est légèrement supérieur à l’âge moyen dans l’ensemble du Québec qui est de 41,7 ans.

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En août 2000, plus de quatre adultes sur cinq (83 %) prestataires de la sécurité du revenu y avaient eu recours pour une période cumulative dépassant quatre ans. Cette proportion est supérieure à celle de l’ensemble du Québec (76 %). Selon des estimations partielles, le nombre de ces prestataires représente environ 10,3 % de l’ensemble de la population de la région âgée entre 15 et 65 ans des personnes entre 15 et 65 ans de la région. Cependant, le nombre de prestataires est à la baisse puisqu’il a chuté de 7,6 % au cours de la dernière année.

La faible scolarité caractérise les prestataires adultes de la sécurité du revenu. En effet, 78 % ne possèdent aucun diplôme. Cette proportion est toutefois équivalente à celle qui prévaut dans l’ensemble du Québec (79 %).

1.4.2.2 Principales activités économiques

L’économie de la région repose en grande partie sur l’exploitation et la première transformation des ressources naturelles. Le tourisme constitue également une industrie importante dans la région. Les activités économiques principales fluctuent au rythme des saisons et sont, dans plusieurs cas, tributaires des variations des marchés internationaux. Les industries qui génèrent le plus d’emplois sont : aliments et boissons, exploitation forestière, transformation du bois, commerces de détail, services médicaux et sociaux, hébergement et restauration.

Malgré un marché du travail affichant des résultats peu enviables, le nombre d’employeurs et d’emplois a progressé au cours des deux dernières années comme le démontre le tableau 7.

Tableau 7 Évolution du nombre d'employeurs et d'employés – Région de la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine.

Employeurs Employés

2000 1998 Variations

2000-1998 2000 1998 Variations 2000-1998

Avignon 971 613 358 5 912 4 268 1 644

Bonaventure 1 306 1 252 54 7 077 6 550 527

Côte-de-Gaspé 1 374 1 322 52 8 907 9 231 -324

La Haute-Gaspésie 1 144 1 116 28 5 293 5 129 164

Îles-de-la-Madeleine 850 759 91 5 895 5 676 219

Du Rocher-Percé 1 691 1 684 7 7 440 7 978 -538

Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine 7 360 6 746 614 40 512 38 832 1 680

Source : DRHC, Nombre d’employeurs et d’employés, Système national IMT, Compilation Emploi-Québec GÎM.

Selon les données d’Emploi-Québec, le territoire compte, en l’an 2000, 7 360 entreprises pour un total de 40 512 emplois. Parmi celles-ci, 96 % comptent moins de 20 employés.

1.4.3 Caractéristiques touristiques régionales

Selon Tourisme Québec (1998), le tourisme constitue la première industrie mondiale et sa croissance semble être assurée pour les dix prochaines années. Au Québec, avec une augmentation des recettes internationales de 50 % entre 1993 et 1997, le tourisme est devenu le sixième produit d’exportation québécois. Il s’agit d’une industrie qui, constituée de petites et moyennes entreprises (PME), est un puissant levier de création d’emplois ainsi que de développement et de diversification des économies régionales. Le tourisme apporte aussi une contribution à la préservation du patrimoine naturel.

Au plan régional, le tourisme est un des principaux moteurs économiques. Depuis longtemps, la région est reconnue comme une destination touristique de choix grâce aux sites de villégiature, à la pêche du saumon atlantique et aux paysages grandioses.

Les objectifs de l’industrie touristique québécoise en général consistent, entre autres, à profiter de l’émergence de nouvelles activités comme l’écotourisme, à prospecter de nouveaux marchés, à développer le réseautage et à favoriser la prise en charge du tourisme régional par le milieu. Tout en poursuivant ces objectifs, la région doit corriger certaines lacunes spécifiques en actualisant l’image de la région, en mettant en valeur ses produits touristiques, en renouvelant ses clientèles et en démontrant les valeurs naturelles existantes (Tourisme Québec 2000).

1.4.4 Implications des paramètres socio-économiques sur la réalisation de projets de nature faunique

À l’examen des tendances démographiques, il apparaît que le bassin de la clientèle régionale est en régression significative. D’une part, la population décroît en nombre absolu et, d’autre part, elle est vieillissante et moins encline à pratiquer des activités de plein air exigeantes physiquement. Le développement de nouvelles activités devra être envisagé pour puiser à même cette clientèle qui dispose de beaucoup de temps de loisir comme l’indiquent le taux de population inactive et le taux de chômage. Par contre, on constate que le faible revenu moyen disponible est une contrainte à la pratique d’activités récréatives dispendieuses et il faudra considérer qu’en privilégiant celles-ci, on risque d’engendrer une diminution de l’accessibilité à la ressource pour les résidants. Somme toute, l’apport d’une clientèle extérieure devra être ciblé pour rentabiliser de nouveaux projets.

Le taux de chômage élevé et la grande disponibilité de main d’œuvre non spécialisée devraient susciter un accueil favorable du milieu à la réalisation de nouveaux projets. Cette situation facilite aussi l’accès, pour les promoteurs, à des ressources financières de différents programmes visant la création d’emploi.

L’importance de l’industrie forestière dans la structure économique régionale a des impacts majeurs sur les ressources fauniques. En rajeunissant la forêt, les activités de récolte favorisent l’augmentation ou le maintien de certaines espèces fauniques d’intérêt qui sont adaptées aux milieux de transition ainsi que l’établissement et le maintien d’un réseau routier qui facilite l’accès au territoire pour l’ensemble des utilisateurs. D’autre part, les activités d’aménagement forestier monopolisent l’utilisation du territoire pour répondre de façon prioritaire aux attentes de cette industrie. Ce faisant, certaines pratiques comme l’éclaircie précommerciale affectent la structure du milieu naturel auquel les espèces fauniques indigènes sont adaptées. À moyen et long terme, cette situation hypothèque sérieusement les potentiels de développement et de

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mise en valeur de certaines catégories d’espèces comme c’est le cas des phasianidés (perdrix).

Comme une certaine primauté d’intervention est accordée à l’industrie forestière par le milieu régional en raison du nombre d’emplois qui en dépend et que la réalisation de projets de développement faunique exige souvent l’addition de restrictions aux modalités d’exploitation ou d’aménagement forestier, le conflit d’usage du territoire se règle généralement en faveur de l’industrie forestière.

L’industrie touristique pour sa part, en raison de son importance majeure pour la région, de son évolution probable ainsi que de sa complémentarité avec le développement et la mise en valeur des ressources fauniques, offre des possibilités de maillage intéressantes pour la réalisation de certains projets structurants. Nous suggérons d’ailleurs d’associer le milieu touristique à l’élaboration de tous les projets qui pourraient être profitables à cette industrie.

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