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CHAPITRE 1 CADRE MÉTHODOLOGIQUE

1.2 REVUE DE LITTERATURE

1.2.1 Pertinence scientifique

La validation de la pertinence scientifique du présent sujet de recherche renvoie à l’étude de la littérature sur le même sujet ou des sujets connexes. La pertinence scientifique ne fait l’objet d’aucun doute vu l’abondance des sujets de recherche sur les questions liées à l’Arctique et, en particulier à la navigation dans l’Arctique. Friss-Baastral cité par Genest affirme l’abondance de littérature sur l’Arctique en ces termes : « Il semble parfois que la quantité de livres à propos de l’Arctique doit excéder la quantité de gens qui y vivent.» (2011). Qu’est-ce qu’on trouve dans la littérature ? De nombreuses recherches ont été menées dans diverses disciplines sur la zone polaire en Arctique, notamment en

géographie, en géologie, en climatologie, en droit, en environnement, en géopolitique, en sciences politiques, en sciences naturelles pour ne citer que cela. Plusieurs chercheurs canadiens reconnus ont consacré des ouvrages et des articles multidisciplinaires à l’Arctique : Donat Pharand, Rob Huebert, Franklyn Griffiths, Whitney P. Lackenbauer, Suzanne Lalonde, Frédéric Lasserre, Michel Brochu, Michael Byers, Emmanuel Guy etc. Toutefois, nous analyserons uniquement la littérature ayant un lien de connexité avec notre sujet : la navigation, la sécurité et la protection de l’environnement de l’Arctique.

Ainsi, sur la question de la navigation ou du développement du transport maritime de l’Arctique, Michel Brochu a écrit à notre connaissance l’un des premiers articles : Perspectives de développement des courants commerciaux maritimes dans

l’Arctique publié en 1970 dans la revue de l’Actualité économique. Dans son article,

l’auteur traite des enjeux liés au développement du trafic maritime et des difficultés du développement de ce trafic vu la présence de la banquise et des politiques incohérentes pour démontrer la potentialité. L’auteur propose même la possibilité de détruire les glaces par des moyens ingénieux pour développer les courants commerciaux maritimes de l’Arctique, faute de quoi aucun développement ne serait envisageable.

Dans un sens beaucoup plus optimiste du développement économique du transport maritime dans l’Arctique, Emmanuel Guy, professeur au Département des sciences de la gestion, Directeur de l’Unité départementale des sciences de la gestion, titulaire de la Chaire de recherche en transport maritime de l’Université du Québec à Rimouski, a écrit des ouvrages, des articles ou des contributions en ce sens. Il admet l’augmentation du trafic maritime et fait une évaluation de ce trafic pour voir sa rentabilité ou non pour les entreprises désirant emprunter les routes maritimes de l’Arctique. Il calcule la distance en alternatif du canal de Panama ou de Suez pour gagner l’Europe ou l’Asie en empruntant la voie de l’Arctique. Il montre la place du transport maritime pour la desserte de la communauté locale du nord du Canada, le rôle de la garde côtière canadienne pour le contrôle des routes maritimes de l’Arctique canadien, la nécessité d’une déclaration obligatoire de présence via le système NORDREG (Guy, 2006; Guy & Pelletier, 2010,

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2012; Lasserre et al., 2013; Pelletier & Guy, 2014). Professeur Guy est suivi par certains auteurs qui analysent le développement du trafic en fonction du tourisme de croisière (Choquet, 2009; Dupré, 2009a, 2009b, 2010a; Grenier, 2009; Jean, 2007; Kohler, 2012) pour d’autres, l’exploitation des ressources naturelles, comme le gaz, le pétrole, le diamant ou la pêche, pourrait avoir une influence pour le développement économique du trafic maritime dans l’Arctique (Bartenstein, 2010a; Boyer Chammard-Bangratz, 2013; Breugnon, 2011; Hardy, 2012; Jean, 2007; Langlois, 2007; Lasserre, 2010c, 2010e)

Sur le plan juridique de la navigation du passage du Nord-Ouest et le contrôle sous souveraineté canadienne, Donat Pharand, professeur émérite à l’Université d’Ottawa, est un chef de file. Il a publié plusieurs articles sur le statut du passage du Nord-Ouest (PNO) et les conditions permettant au Canada d’exercer sa souveraineté pour le contrôle de la navigation et la protection de l’environnement. Il considère le passage du Nord-Ouest et l’archipel canadien comme les eaux intérieures canadiennes même s’il reconnaît la possibilité de contestation par d’autres États (1989). D’autres auteurs abordent dans le même sens, défendant la même thèse comme Suzanne Lalonde, Kristin Bartenstein et autres (Alexeeva & Lasserre, 2013; Breugnon, 2011; Cyril, 2008; Dufresne, 2007; Garcin, 2014; Lachmann, 2013; Lalonde, 2007; Le Clainche & Pesme, 2010). Or la gestion de ce passage devient une question cruciale avec l’entrée en vigueur du Code polaire en 2017. De quelle règle juridique devrait-on se prévaloir?

Sur les questions de sécurité et de défense ou de la protection de l’environnement de l’Arctique, Rob Huebert, professeur agrégé au Département des Sciences politiques et Directeur du Centre for military and strategic studies de l’Université de Calgary en Alberta (Canada) est l’un des experts. Il traite des enjeux liés à la sécurité de l’Arctique, et de l’importance du rôle des forces armées canadiennes (Huebert, 2006). Des auteurs évoquent la notion de sécurité au cœur des intérêts pour le contrôle du passage du Nord- Ouest de l’Arctique (Courchesne, 2013; Lasserre & Roussel, 2007; Levasseur, 2006; Perreault, 2010; Sneyd & Charron, 2010), mais aussi la protection de l’environnement de

l’Arctique (Bartenstein, 2010b; Caroline & Pelletier, 2010; Cyril, 2008; Dupré, 2009a, 2010b; Halley, Pilarski, & Otasevic, 2010; Houssais, 2010; Lasserre, 2010a)

Pour terminer, Passages et mers arctiques : géopolitiques d’une région en mutation est l’ouvrage le plus multidisciplinaire sur les questions de l’Arctique canadien, rédigé par un collectif de plusieurs auteurs spécialistes de divers domaines comme Stéphane Roussel, Frédéric Lasserre, Suzanne Lalonde, Emmanuel Guy et autres sous la direction scientifique de Frédéric Lasserre, professeur au Département de géographie de l’Université Laval, directeur de projets de l’ArcticNet, chercheur associé à l’Institut québécois des Études internationales, chercheur à l’Institut Hydro-Québec. En outre, Lasserre a écrit plusieurs ouvrages, articles et a fait de contributions sur des questions variées au sujet de l’Arctique. Cet ouvrage traite du changement climatique, du développement de la navigation, de l’exploitation des ressources naturelles de l’Arctique, du tourisme polaire, du droit, etc. Cet ouvrage se limite essentiellement à défendre du point de vue canadien de l’Arctique.