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Le protocole de piégeage nocturne peut être réutilisé dans le cadre du projet. Les sites choisis à l’origine pour l’étude conviennent parfaitement à la reprise de l’expérience. De plus, les villageois ont déjà observé ce genre d’activité lors de notre présence et connaissent déjà notre étude. D’autres sites plus accessibles peuvent eux aussi être investis. Il serait même idéal d’étudier plusieurs sites à modes de gestion similaires en ce qui concerne le landibe, pour avoir une répétition du facteur gestion. Du point de vue statistique, les tests effectués sur de telles données seraient plus puissants que ceux que nous aurions effectués en étudiant seulement deux sites. Dans tous les cas, nous avons identifié des espèces de Lépidoptères qui devraient être particulièrement surveillées en plus du landibe : Bunaea aslauga Kirby, Maltagora fusicolor Mabille, les deux Saturniidae dont les larves sont consommées par les villageois, ainsi que les Limacodidae. En effet, le comptage des adultes de ces espèces constituerait une forme d’inventaire permettant d’établir l’état de leurs populations entre différents sites où l’on retrouve les larves. Dans le but d’évaluer leur population, on pourrait également utiliser une technique de capture-marquage-recapture.

En ce qui concerne les produits sauvages comestibles les plus fréquemment cités par les villageois (tableau 17), il serait utile d’orienter les recherches vers l’approfondissement des connaissances biologiques et écologiques les concernant. Ce mémoire consistait avant tout à répertorier ces produits, et à fournir un maximum de caractéristiques vis-à-vis de l’utilisation que l’autochtone en fait. Mais nous pensons qu’il manque encore beaucoup d’informations à leur sujet, notamment en ce qui concerne les plantes hôtes. Pour cela, il s’agirait de retourner sur le terrain afin d’observer ces denrées à la période idéale de leur apparition dans le milieu. Dans cette perspective, les prochaines études les concernant doivent être ciblées et non plus globales comme la nôtre.

Les Limacodidae devraient être étudiés pour identifier les espèces dont les chrysalides sont consommées, et les chrysalides appelées soherina de bokana devraient faire l’objet de vérifications quant à leur appartenance effective à l’espèce Maltagorea fusicolor Mabille. La différence entre les araignées akalabe et akalamita mérite elle aussi un approfondissement.

La plus grande indétermination de notre recherche réside dans l’identification des champignons, qui pourrait être avantageusement envisagée.

En ce qui concerne la caractérisation alimentaire des ressources étudiées, il conviendrait de répéter les analyses sur plusieurs échantillons des mêmes espèces. Les conditions environnementales, ainsi que les périodes où les échantillons sont collectés jouent certainement un rôle déterminant sur le contenu alimentaire. On pourrait imaginer que selon la plante hôte, le contenu soit différent, voire par exemple plus avantageux pour des chenilles qui auraient été récoltées sur d’autres plantes que le tapia. Des données complémentaires concernant la digestibilité de ces denrées pourraient compléter nos analyses.

Beaucoup de ressources, dont le landibe et les fruits, n’ont pu être analysées. Il semble évident que ces analyses devraient être entreprises afin de mener à bien la poursuite des recherches.

Au sujet des indéterminations observées dans les profils en acides gras, celles-ci pourraient être levées en procédant aux analyses nécessaires. Comme nous l’avons précisé, il

s’agit d’utiliser la GCMS (Gaz Chromatography-Mass Spectrometry) sur des solutions plus concentrées en acides gras. La GC (Gaz Chromatography) couplée à un détecteur FTIR (Fourier Transformed InfraRed Spectroscopy), peut également être réalisée afin de confirmer les isomères cis-trans des acides gras insaturés identifiés. Les analyses des ressources encore non étudiées de ce point de vue gagneraient à être effectuées au moyen de ces dernières méthodes.

Enfin, nous n’avons procédé qu’à l’analyse des profils en acides gras et en acides aminés. Il serait intéressant de compléter ces observations par des analyses supplémentaires, mettant ainsi en évidence la composition alimentaire globale d’une denrée.

Pour terminer, nous allons présenter ci-après les perspectives qui devraient, à nos yeux, constituer la pierre angulaire de la poursuite de ce projet. Après avoir effectué les recherches nécessaires sur l’écologie des espèces consommées, et après que toutes les perspectives mentionnées ci-dessus aient été étudiées, il s’avèrera nécessaire d’envisager leur exploitation. En effet, les populations villageoises ne cesseront pas d’avoir besoin des produits sauvages comestibles. Afin de redynamiser la production de la soie, de fournir de la nourriture et de procurer une source de revenus aux habitants de la région, nous émettons plus particulièrement les propositions suivantes :

Les possibilités de culture de champignons devraient être étudiées. En effet, au vu du nombre d’espèces existantes, des perspectives de développement mettant en jeu cette ressource sont envisageables.

Nous avons également mentionné l’existence du commerce de plantes médicinales provenant de la forêt de tapia. Ces plantes devraient faire l’objet d’une étude détaillée, car elles ont le potentiel de fournir des revenus d’un bon niveau.

Des élevages de Lépidoptères pourraient être entrepris, et différents dispositifs pourraient être testés dans un futur proche. Des essais pourraient être conduits dans le fokontany d’Amby, étant donné que les villageois connaissent le projet et en attendent les retombées.

Dans cette dernière perspective, l’utilisation de filets similaires à ceux ayant été précédemment utilisés pour les élevages en extérieur du landibe, pourraient être renouvelés afin de protéger les zones d’élevage des prédateurs. Si les filets utilisés jadis n’ont pas montré une grande efficacité, il faut trouver de nouveaux systèmes plus solides qui peuvent résister aux bourrasques de vent. Les chenilles de sarohy et les fangasika (chenilles des Limacodidae consommés) présentent un avantage notable par rapport aux autres : elles ont un comportement grégaire qui les rend faciles à collecter. En prélevant ces groupes de chenilles et en les réunissant sur quelques pieds de tapia, il devrait être possible de contrôler leur élevage. Si les études biologiques le permettent, il serait même idéal de pouvoir sélectionner les chenilles de sexe masculin, et de laisser les femelles dans la nature, car celles-ci peuvent être fécondées par plusieurs mâles, et ont un rôle plus important dans la reproduction de l’espèce. Enfin, ces élevages auraient le rôle principal de fournir de la nourriture, des revenus et de la soie, mais il serait également possible de les utiliser afin de repeupler les forêts de tapia des espèces aujourd’hui peu abondantes.

Nous avons également mentionné l’existence du commerce de plantes médicinales provenant de la forêt de tapia. Celles-ci devraient être étudiées en détail, car elles ont le potentiel de fournir de bons revenus.

Nous pensons que des élevages de Lépidoptères doivent être menés, testés dans un futur proche. Des essais pourraient être conduits dans le fokontany d’Amby, puisque les villageois connaissent le projet et en attendent les retombées.

L’utilisation de filets similaires à ceux qui ont déjà été utilisés pour les élevages en extérieur du landibe, pourraient être utilisés dans le but de protéger les zones d’élevage des prédateurs. Si les filets utilisés jadis n’ont pas montré une grande efficacité, il faut trouver de nouveaux systèmes plus solides qui peuvent résister aux bourrasques de vent. Les chenilles de sarohy et les fangasika (chenilles des Limacodidae consommés) présentent un avantage par rapport aux autres. Elles ont un comportement grégaire qui les rend faciles à collecter. En prélevant ces groupes de chenilles et en les réunissant sur quelques pieds de tapia, il devrait être possible de contrôler leur élevage. Si les études biologiques le permettent, il serait même idéal de pouvoir sélectionner les chenilles de sexe masculin, et de laisser les femelles dans la nature, car celles-ci peuvent être fécondées par plusieurs mâles, et ont un rôle plus important dans la reproduction de l’espèce. Enfin, si ces élevages auraient le rôle principal de fournir de la nourriture et de la soie, il serait également possible de les utiliser afin de repeupler les forêts de tapia des espèces aujourd’hui peu abondantes.

Fanny Barsics 77