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8. Discussion

8.3 Perspective des résultats avec la littérature

Des articles scientifiques secondaires ont été analysés afin de les comparer avec les résultats exposés plus haut.

L’enfant atteint de cancer est confronté à une douleur physique mais aussi psychique et celle-ci s’insère dans la durée (Hayez, Charlier, Clément de Clety, Moulin & Vervier, 1995 ; Bass & Trocmé, 2005). Dès que le pronostic a été expliqué aux parents, l’équipe soignante est plus disponible, son attitude change, elle ne va plus fuir les questions, ce qui permet d’avancer ensemble avec l’enfant et sa famille (Derome, 2005). Ce même article aborde la cohésion et la solidarité de l’équipe soignante comme élément indispensable dans la prise en charge des patients.

Le cancer engendre une perte des repères de vie, de lieu, de temps et l’enfant se retrouve dans un univers inconnu. Certes, il y aura les effets indésirables des traitements (perte de cheveux…), en plus de la séparation avec ses frères et sœurs et ses parents. L’enfant doit retrouver des repères, l’équipe soignante sera amenée à lui en faire garder quelques-uns comme la scolarité à l’hôpital et la

28 célébration de son anniversaire. Par ailleurs, cet écrit montre que le passage en soins palliatifs doit s’effectuer sans rupture et dans la continuité de l’accompagnement utilisé depuis l’annonce du diagnostic (Suc, Bertozzi, Rubie, Merel, Izard, Galinier & Robert, 2000).

Bergsträsser (2004) dit que pour garantir une prise en charge la meilleure possible de l’enfant malade, de sa famille et de son entourage, celle-ci doit être interdisciplinaire. Ce qui demande la collaboration entre le personnel médical et infirmier. Pour finir, l’écrit de l’Association Européenne des soins palliatifs relève que les soins palliatifs devraient être mis en place dès que la vie de l’enfant est limitée ou menacée de par le diagnostic qui a été fait (2007).

Selon Wright et Leahey (2007) : « Tout changement qui se produit chez l’un des membres de la famille touche tous les autres membres » (p.33). Il est important non pas d’analyser chacun des membres de cette famille, mais bien d’analyser la famille dans sa globalité; ceci permet de voir les interactions entre ces derniers, et c’est grâce à cette analyse que l’infirmière comprendra le fonctionnement familial. Ci-dessous va être abordé un modèle de soins qui prend en charge l’enfant et sa famille afin d’avoir une prise en charge globale.

L’approche systémique familiale de Calgary permet d’orienter les actions de l’infirmière dans la prise en soin du patient et de sa famille. Elle se base sur trois catégories d’analyse : la structure, le développement et le fonctionnement (Leahey & Whright., 2007).

Parmi ces trois catégories, nous trouvons des sous-catégories que l’infirmière utilisera selon les différentes situations. Le diagramme, ci-après, met en évidence ces différentes étapes de l’analyse.

Figure 1 : Tiré de Wright & Leahey, 2007, p. 75

Les sous-catégories de ce diagramme en arbre permettent à l’infirmière d’obtenir des informations plus spécifiques sur la famille. Dans la catégorie « Structure », l’infirmière peut utiliser un

29 génogramme et une écocarte pour avoir une représentation de la famille et connaître les liens entre chacun de ses membres. Le génogramme permet, sous une forme visuelle, d’avoir des données importantes lors de la prise en soin des patients et de leur famille qui vont aider à illustrer « la famille » définie par l’enfant ou son parent. Cet outil ressemble à un arbre généalogique classique. L’écocarte est également un outil visuel qui permet d’observer les liens et/ou les tensions entre les membres de la famille et leurs environnements. A la différence du génogramme, l’écocarte traite des informations du présent.

L’évaluation de la famille permet à l’infirmière de mieux la connaître et de savoir avec qui elle collabore. Elle va également permettre de créer une relation de confiance avec celle-ci. En pédiatrie, il est très important de créer cette relation de confiance avec les familles d’enfants hospitalisés, notamment avec les parents. Cette alliance va permettre d’avoir de bonnes conditions pour les soins, mais également de diminuer l’anxiété des parents. La famille se sentira plus facilement en confiance avec le personnel soignant si elle se sent écoutée. Selon Duhamel (1995) : « L’approche familiale est souvent préférable à l’approche individuelle. La collecte des perceptions de chaque membre de la famille, vis-à-vis d’une problématique, favorise l’élaboration d’hypothèses systémiques qui risquent d’être plus utiles à la famille que celles fondées sur la perception d’un seul membre » (p.38).

Après l’évaluation de la famille, l’infirmière est amenée à mettre en place des interventions. Le modèle de Calgary propose le Calgary Family Intervention Model. Il offre à l’infirmière un cadre d’intervention en s’appuyant sur les forces et la résilience de la famille. Tout d’abord, l’infirmière met en évidence les ressources et forces de la famille, puis si besoin, elle mettra en place ses interventions en accord avec cette dernière. Elle doit choisir une intervention qui favorise le changement. Ce modèle d’intervention « est un cadre de référence organisationnel qui permet de vérifier si une intervention proposée par l’infirmière convient à un aspect particulier du fonctionnement de la famille » (Wright & Leahey, 2007, p. 171). En résumé, l’infirmière reformule ce qu’elle a compris durant les entretiens qu’elle effectue avec la famille. Puis, elle soumet une hypothèse à la famille et ainsi elle pourra vérifier si elle a compris la situation de la famille. Ensuite, elle va mettre en place des interventions adaptées aux besoins et ressources des membres de la famille.

Ce modèle avait été choisi lors de la problématique de ce travail, cependant, les articles sélectionnés n’abordant pas assez l’aspect des parents et de la fratrie, il a été judicieux de ne pas l’utiliser lors de l’écriture du travail. Cependant, il a été évident de le faire émerger lors de la discussion, car c’est une vision objective de la prise en charge en pédiatrie.

En conclusion, les résultats ressortant de l’analyse des quatre études, sont en grande partie retrouvés dans d’autres littératures. Néanmoins, ces dernières ont su apporter de nouveaux aspects à la problématique en question, offrant ainsi d’autres pistes d’interventions.

30 À ce sujet, les articles traités dans ce travail apportent de nombreuses recommandations, faisant suite à leurs résultats et à leur discussion, et ce dans le but d’améliorer la pratique infirmière. Celles-ci sont abordées dans le sous-thème suivant.

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