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NOMBRE DE PERSONNES DONT LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE EST MENACÉE OU QUI ONT BESOIN D’UNE AIDE ALIMENTAIRE ET AUTRES AIDES D’URGENCE EN AFRIQUE, PAR SOUS-RÉGION, 2019 (EN MILLIONS)

NOTES: La FAO utilise le système de classification M49 (disponible sur https://unstats.un.org/unsd/methodology/m49) pour le regroupement des pays et des sous-régions. Dans ce rapport, le terme «Afrique centrale» se réfère à «Afrique moyenne» selon le regroupement M49.Les agrégats sous-régionaux peuvent différer de ceux du Rapport mondial sur les crises alimentaires 2020 car les groupements régionaux utilisés dans ce rapport peuvent être différents.

SOURCE: Réseau d'information sur la sécurité alimentaire (FSIN). 2020. 2020 Rapport mondial sur les crises alimentaires. Analyse conjointe pour de meilleures décisions. Rome et Washington, DC, FAO, PAM & IFPRI. (aussi disponible à https://www.fsinplatform.org/sites/default/ files/resources/files/GRFC%20ONLINE%20FINAL%202020. pdf)

0 10 20 30 40 50 60 70 80

Afrique de l'Ouest Afrique australe

Afrique du Nord Afrique de l'Est

Afrique centrale

Populations ayant besoin d'une aide alimentaire d'urgence (IPC/CH 3 ou plus élevé) Populations dont la sécurité alimentaire est au niveau stress IPC/CH 2

MILLIONS

20.0

1.0 35.5

35.2

38.8

6.2 11.8

10.2

41.0

1.8

dans les régions du Grand Nord, du Nord et du Sud‑Ouest. Environ 950 300 personnes, dont la plupart vivent dans une insécurité alimentaire grave, se sont déplacées à l’intérieur du pays tandis que 416 200 réfugiés y sont accueillis.

L’Angola et le Tchad ont également enregistré des taux élevés d’insécurité alimentaire aiguë en Afrique centrale, 562 000 et 600 000 personnes, respectivement. En Angola, l’insécurité alimentaire a été provoquée par de faibles précipitations et, dans les régions méridionales, des températures élevées et la sécheresse qui ont réduit le fourrage et causé la perte de bétail. En outre, la chenille légionnaire d’automne a contribué à la baisse des rendements de maïs et les récoltes céréalières globales ont été estimées inférieures à la moyenne des cinq années précédentes43. Au Tchad, le conflit dans la région du bassin du lac Tchad a perturbé les activités économiques et entraîné le déplacement de nombreuses personnes. De plus, les ravageurs et les inondations ont causé des dommages généralisés dans certaines parties du pays. Le pays accueille également 438 000 réfugiés, dont beaucoup souffrent d’une insécurité alimentaire aigüe.

En Afrique de l’Est, 35,2 millions de personnes

‑ le nombre le plus élevé dans une sous‑région

‑ avaient besoin d’aide alimentaire d’urgence.

La plupart des pays ont été touchés négativement par des conditions météorologiques extrêmes et/

ou défavorables, mais l’insécurité/les conflits et les ravageurs ont également contribué à la situation difficile de la sécurité alimentaire. Les pays les plus touchés par l’insécurité alimentaire sont l’Éthiopie (8 millions), le Soudan du Sud (7 millions), le Zimbabwe (3,6 millions), le Malawi (3,3 millions) et le Kenya (3,1 millions). Des zones d’Afrique de l’Est, en particulier l’est de l’Éthiopie, le centre de la Somalie et le nord du Kenya, ont subi d’importantes pertes à la suite de la pire invasion de criquet pèlerin en 25 ans qui a résulté de la combinaison d’une reproduction incontrôlée dans la péninsule arabique et des conditions météorologiques et climatiques inhabituelles en Afrique de l’Est44.

Jusqu’en juillet 2020, des progrès ont été réalisés pour réduire l’invasion au Kenya, bien que la menace d’une nouvelle invasion soit toujours présente.

Dans le même temps, l’Éthiopie est restée envahie par une deuxième génération de reproducteurs

et a été partiellement touchée par des essaims en provenance du Kenya. En septembre 2020, malgré les opérations de lutte à grande échelle qui ont réduit les impacts sur la production végétale, les effets des criquets pèlerins sur les moyens de subsistance ruraux dans certaines parties de l’Éthiopie45, du Kenya et de la Somalie demeuraient préoccupants.

En Éthiopie, les pluies irrégulières et inférieures à la moyenne ont entraîné une baisse de la production céréalière qui, conjuguée à la dépréciation de la monnaie, a fait grimper les prix des céréales.

En outre, les violences intercommunautaires et intracommunautaires ont fait déplacer 3,2 millions de personnes à l’intérieur du pays, qui avaient besoin d’une aide humanitaire. Bien que le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire soit très élevé, cela représente une baisse par rapport aux 9,7 millions et 8,5 millions de 2016 et 2017, respectivement. Au Soudan du Sud, où 6,1 millions de personnes vivaient dans l’insécurité alimentaire aiguë en 2017 et 2018, la situation sécuritaire s’est améliorée, mais l’insécurité et les violences intercommunautaires et intracommunautaires continuent de perturber les activités économiques.

Le pays connaît toujours une crise économique, et la dépréciation de la monnaie a contribué à des prix alimentaires très élevés. En outre, des pluies anormalement abondantes ont provoqué des

inondations dans certaines parties du pays, réduisant la production céréalière sous la moyenne des cinq années précédentes et contribuant à la hausse des prix des produits alimentaires. Au Zimbabwe, une grave crise économique persistante a entraîné une flambée de l’inflation et réduit la capacité d’importation de produits alimentaires. En outre, la forte réduction des approvisionnements intérieurs a contribué à la hausse supplémentaire des prix.

La situation s’est aggravée par rapport à 2018, mais le nombre de personnes vivant dans l’insécurité alimentaire reste inférieur aux 4,1 millions de 2016 et 2017. Le Malawi a connu de mauvaises précipitations ainsi que des effets néfastes du cyclone Idai,

provoquant une baisse de la production de maïs et une hausse des prix. Au cours des quatre dernières années, le nombre de personnes vivant dans l’insécurité alimentaire a augmenté de 3,3 millions à 6,7 millions de personnes, pour une population d’un peu plus de 18 millions d’habitants46. Au Kenya, les pluies tardives et irrégulières, les inondations soudaines et les glissements de terrain ont nui à la

PREMIÈRE PARTIE VUE D’ENSEMBLE RÉGIONALE DE LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET DE LA NUTRITION

production agricole et animale. Les plus touchés étaient les éleveurs et les ménages agropastoraux, qui constituaient la majeure partie de la population vivant dans l’insécurité alimentaire aiguë.

Des taux élevés d’insécurité alimentaire aiguë ont été également enregistrés en Zambie (2,3 millions), en Somalie (2,1 millions), au Mozambique (1,7 million), en Ouganda (1,5 million), à Madagascar (1,3 million) et en République‑Unie de Tanzanie (1 million).

En Zambie, la production céréalière a chuté en raison des conditions météorologiques défavorables, ce qui a entraîné une forte hausse des prix de certains aliments de base. De plus, en Somalie, les conditions météorologiques défavorables ont contribué à une diminution de la récolte de céréales et à des prix plus élevés. Le pays a également connu des inondations généralisées vers la fin de 2019.

Alors que les pluies abondantes étaient généralement positives pour l’agriculture, les inondations ont fait déplacer 370 000 personnes, ajoutant au nombre déjà élevé de personnes déplacées à l’intérieur du pays. L’insécurité constante a également perturbé les activités économiques, alors même que les ménages peinaient à se remettre de la sécheresse de 2016/2017. Le nombre de personnes vivant dans l’insécurité alimentaire a fluctué entre 2,1 millions et 3,3 millions au cours des quatre dernières années, pour une population de 15 millions. Au Mozambique, l’insécurité alimentaire aiguë était due à de

mauvaises pluies, à deux cyclones, à la hausse des prix des denrées de base et à l’invasion généralisée de la chenille légionnaire d’automne. En Ouganda, la plupart des personnes vivant dans l’insécurité alimentaire font partie des 1,4 million de réfugiés que le pays accueille. De plus, une récolte inférieure à la moyenne en 2018 a contribué à la hausse et la volatilité des prix en 2019, tandis qu’une récolte de sorgho ratée a nui à la sécurité alimentaire dans la région de Karamoja. À Madagascar, de faibles précipitations, quatre cyclones et des inondations ont touché de grandes parties du pays et entraîné une réduction significative de la récolte de maïs.

Les invasions de la chenille légionnaires d’automne, la dépréciation de la monnaie et d’importantes faiblesses structurelles ont aussi ajouté à la pression.

La République‑Unie de Tanzanie a connu de périodes de sécheresse prolongées et de précipitations

irrégulières, notamment de fortes précipitations, la baisse de la production céréalière, l’augmentation des coûts de transport et la perturbation du commerce,

entraînant une hausse des prix. Les invasions de la chenille légionnaire d’automne ont également contribué aux mauvaises récoltes.

En Afrique du Nord, 6,2 millions de personnes avaient besoin d’une aide alimentaire d’urgence, principalement en raison de la crise économique.

De ce nombre, 5,85 millions ont été localisés au Soudan et 0,3 million en Libye. Le Soudan souffre d’une crise économique qui a vu le Produit intérieur brut (PIB) par habitant baisser en 2018 et 2019 et la monnaie se déprécier, faisant grimper les prix des aliments. Les conditions météorologiques irrégulières, les ravageurs et l’insécurité dans certaines régions ont fait déplacer 2,1 millions de personnes à l’intérieur du pays et contribué à la situation difficile de la sécurité alimentaire. En outre, le pays accueille 1 million de réfugiés.

En Afrique australe, plus d’un million de personnes avaient besoin d’une aide alimentaire d’urgence.

Les conditions météorologiques défavorables ont plongé environ 400 000 personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë au Lesotho et en Namibie et 232 000 à Eswatini. Des précipitations irrégulières et faibles ont entraîné une baisse de la production de denrées de base et fait grimper les prix.

En Afrique de l’Ouest, 10,2 millions de personnes avaient besoin d’une aide alimentaire d’urgence, principalement en raison de conflits et de conditions météorologiques défavorables. Les pays les plus touchés par l’insécurité alimentaire sont le Nigéria (5 millions), le Niger (1,4 million) et le Burkina Faso (1,2 million). Au Nigéria, les conflits et l’insécurité ont perturbé l’activité économique et le commerce dans le nord et ont fait déplacer 2 millions de personnes dans les États du nord‑est et 540 000 dans ceux du nord‑est, du nord‑ouest et du centre‑Nord.

De plus, au Niger, les conflits et l’insécurité dans le bassin du lac Tchad et d’autres endroits ont perturbé l’agriculture et d’autres activités et ont fait déplacer environ 190 000 personnes à l’intérieur du pays. En outre, les précipitations irrégulières, les ravageurs et les inondations dans certains endroits, et la sécheresse dans la région de Diffa, ont perturbé l’agriculture et détruit les récoltes et le bétail.

Au Burkina Faso, les conflits armés dans les régions du nord et de l’est ont provoqué le déplacement de 560 000 personnes, perturbé l’agriculture et détruit les moyens de subsistance.

Le Mali a également connu des taux élevés

d’insécurité alimentaire aiguë en Afrique de l’Ouest, avec près de 650 000 personnes touchées. Les conflits et l’insécurité ont perturbé l’agriculture, les activités de marché et le commerce dans certaines régions et ont fait déplacer environ 200 000 personnes à l’intérieur du pays.

Un aperçu des urgences alimentaires en 2019 souligne que les conflits, les extrêmes climatiques et les ralentissements économiques continuent d’être les principaux moteurs de l’insécurité alimentaire.

Il est inquiétant que leur impact semble se renforcer, indiquant que la sécurité alimentaire en Afrique pourrait continuer de s’aggraver, une tendance qui sera exacerbée par l’impact de la covid‑19. n

IMPACTS DE LA PANDÉMIE