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Près de 2 personnes sur 3 favorables à une intervention de la Caf

5. Les Français plutôt favorables aux évolutions proposées

5.2. Près de 2 personnes sur 3 favorables à une intervention de la Caf

La CNAF a engagé une série d’expérimentations en vue de récupérer les pensions alimentaires qui n’auraient pas été payées. Certaines Caf peuvent en effet, depuis 2015, récupérer les sommes dues jusqu’à 24 mois en arrière, et saisir directement les salaires ou le compte bancaire du parent mauvais payeur. Selon notre enquête, cette mesure est largement plébiscitée puisque les deux tiers des personnes interrogées (64%) sont favorables à une intervention de la Caf en cas de non-paiement de la pension alimentaire. Une personne sur cinq (21%) pense tout de même que cela ne servira à rien car les parents non payeurs ne sont souvent pas solvables tandis que 15% pointent le risque que le parent non payeur soit mis en difficulté (Graphique 45).

Graphique 45 – Depuis 2015, certaines Caf testent une procédure de récupération des pensions alimentaires qui ne sont pas payées. Les Caf peuvent désormais récupérer

les sommes dues jusqu’à 24 mois en arrière, et saisir directement les salaires ou le compte bancaire du parent non gardien. Au sujet de cette mesure, pensez-vous

plutôt que ?

Source : CRÉDOC, Enquête « Conditions de vie et aspirations», début 2016.

Le bien-fondé de cette procédure de récupération des pensions alimentaires non versées est nettement moins souvent cité par les personnes les plus modestes (57%), celles-ci craignant plus souvent que les autres que cela mette en difficulté les parents qui ne peuvent pas payer. Par opposition, les ménages aux revenus les plus élevés y sont les plus favorables (73%) (Graphique 46).

Graphique 46 – Les hauts revenus plus favorables à une récupération des pensions alimentaire

6.

La population se montre pessimiste quant à l’avenir des jeunes adultes et

se prononce clairement pour des mesures de soutien aux jeunes en

situation précaire

Nombre de rapports et travaux dépeignent un portait de la jeunesse française relativement sombre et pointent l’aggravation d’une fracture entre les générations pour lesquelles l’entrée dans la vie adulte s’est faite dans des conditions favorables voire exceptionnelles (les baby- boomers) et celles pour qui la première recherche d’emploi a eu lieu dans un contexte de crise économique71.

Les jeunes constituent ainsi selon l’INSEE la catégorie d’âge la plus vulnérable économiquement : en 2013, la pauvreté concerne près d’un jeune sur cinq (le taux de pauvreté est de 19% pour les 18-29 ans contre 14% pour l’ensemble de la population française)72. Les jeunes sont également confrontés à un taux de chômage plus élevé que la moyenne. Au premier trimestre 2016, le taux de chômage au sens du BIT chez les 15-24 ans s’élevait à 24%, contre 10% pour l’ensemble de la population active73. Et parmi 15-29 ans en emploi, plus du tiers est en emploi court, CDD ou intérim (36% en 2014 contre 11% en moyenne)74. D’autant que l’emploi précaire devient de plus en plus précaire : la durée des CDD se raccourcit75.

L’écart de niveau de vie des 18-24 ans avec les 65 ans et plus s’est aggravé entre 2005 (le niveau de vie des jeunes représentait 92% de celui des seniors – source EU-SILC) et 2014 où il n’est plus que de 77% (notamment car ces derniers ont vu leurs niveaux de vie augmenter sensiblement : +18,6% entre 2001 et 2013 pour les 65 à 74 ans, contre seulement +4,4% pour les 18-24 ans)76.

Alors que la France se caractérise par un poids particulièrement important de la formation initiale sur les trajectoires professionnelles, le nombre de jeunes sortants du système scolaire sans qualification reste stable malgré les tentatives d’y remédier. Depuis la fin des années 2000, en moyenne 122 000 jeunes quittent chaque année la formation initiale sans avoir obtenu de diplôme ou avec uniquement le brevet des collèges77.

Les jeunes eux-mêmes78 semblent aujourd’hui partagés sur leur situation entre bien-être et inquiétude face à l’avenir : invités, par le biais d’une question ouverte, à décrire leur état d’esprit en quelques mots, près de la moitié des jeunes (49%) évoquent spontanément des éléments de réponses positifs, mais nombreux, un tiers (32%) ne citent que des éléments négatifs, projetant en particulier un regard sombre sur l’avenir (15%).

71 Louis Chauvel explique ainsi que les nouvelles générations de jeunes adultes souffrent tout à la fois d’un taux de chômage plus élevé, d’une baisse du revenu médian, d’un « déclassement scolaire », d’un éloignement de la jeunesse salariée des centres villes et des quartiers valorisés, etc., dans Louis CHAUVEL, Comment définir les victimes du changement social cohortal, Regards croisés sur l’économie n°7, 2010

72 Il s’agit du taux de pauvreté monétaire à 60% qui correspond à la part d’individu dont les ressources sont en deçà du seuil de 60% de la médiane des revenus. Source : Insee, enquête ERFS ; DGFiP ; Cnaf ; Cnav ; CCMSA

http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=T16F055#inter2

73 Insee, 2016, « Le taux de chômage est stable au premier trimestre 2016 », Information rapides n°130, mai. 74 Insee, enquête emploi, http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=0&ref_id=NATnon03241

75 Enquête emploi

76 France Stratégie, Lignes de faille, Une société à réunifier, Octobre 2016,

http://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/rapport-lignes-de-faille-ok.pdf

77 Note d’information, Ministère de l’éducation nationale, 2012,

http://cache.media.education.gouv.fr/file/2012/20/5/DEPP-NI-2012-15-sortants-non-diplomes-faible-

niveau_227205.pdf

78 Isa ALDEGHI, Nelly GUISSE, Sandra HOIBIAN, Pauline JAUNEAU-COTTET, Colette MAES, Baromètre Djepva sur la jeunesse 2016, Etude réalisée en collaboration avec l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (INJEP), à la demande de la direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative (DJEPVA), Collection des rapports N°332, Juin 2016, http://www.credoc.fr/pdf/Rapp/R332.pdf