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La qualification professionnelle des jeunes

5. Les Français plutôt favorables aux évolutions proposées

6.3. La qualification professionnelle des jeunes

Quelles priorités donner à l’action publique envers les jeunes ?

Pour la population dans son ensemble, la priorité doit être mise sur la qualification professionnelle : 43% estiment que l’action la plus utile pour les jeunes est de leur garantir une orientation menant à une qualification professionnelle effective (Graphique 50).

Graphique 50 - Voici quelques actions que l’on pourrait mener en direction des jeunes de plus de 20 ans, ou en direction de leurs familles. Laquelle de ces actions vous

paraît la plus utile ? Dites-moi ensuite celle qui vous paraît la moins utile ?

Source : CRÉDOC, Enquête « Conditions de vie et aspirations», début 2016.

Cette proposition arrive loin devant les autres, et en particulier les bourses qui arrivent en seconde position (avec 16% de citations). Dans cette proposition, plusieurs éléments ont pu séduire les répondants. Le fait qu’elle s’adresse à tous les jeunes, sans exception ; le fait qu’elle soit orientée vers une qualification professionnelle effective. Le fort taux de chômage des jeunes n’y est probablement pas étranger. Les études disponibles sur le devenir professionnel des jeunes montrent clairement que les plus qualifiés sont en situation nettement plus favorable que les jeunes les moins qualifiés. Ainsi par exemple, lors de leur première embauche, le salaire médian des jeunes non qualifiés est deux fois moins important que celui des jeunes sortis du système scolaire à un niveau Bac + 5. Mais au-delà, rappelons que nos concitoyens placent très haut la valeur travail80. Nos compatriotes se distinguent de leurs voisins européens par un très fort investissement de la sphère professionnelle : l’enquête European Value Survey dénombre ainsi 67% de Français en 2008-2010 qui considéraient le travail comme « très important » dans leur vie, arrivant ainsi parmi les 10 pays les plus attentifs à la vie professionnelle parmi les 47 étudiés. Contrairement à l’Allemagne ou au Royaume-Uni où le travail est surtout valorisé par les actifs en poste, dans l’Hexagone, la valeur travail est mise en avant par tous les groupes sociaux : actifs occupés, chômeurs, personnes en situation de travail précaire, et même retraités, jeunes, personnes âgées, hommes, femmes, etc. Au-

80 Régis BIGOT, Emilie DAUDEY, Sandra HOIBIAN, La société des loisirs dans l’ombre de la valeur travail, Cahier de recherche N°305, décembre 2013.

delà de sa fonction rémunératrice, le travail est en effet tout à la fois perçu en France comme un moyen de se réaliser, de s’intégrer dans la société et comme un vecteur de lien social. Au- delà des vertus qui lui sont attachées, 71% de nos concitoyens considèrent que travailler est « un devoir envers la société », et la diffusion de l’éthique du devoir attachée au travail est en augmentation sensible (+15 points en dix ans).

16% évoquent donc le développement des bourses au-delà de 20 ans. Ces choix sont très cohérents avec la préférence plus générale signalée à l’égard des familles qui ont des enfants étudiants. Et le souhait d’un ciblage des aides vers les plus démunis en général. Les autres propositions recueillent, au plus, 10% des suffrages.

En contrepartie, les actions jugées les moins utiles sont les déductions fiscales pour les parents de jeunes de plus de 20 ans (25%) et la prolongation des allocations familiales au- delà de 20 ans (21%). L’instauration d’une allocation d’autonomie pour tous les jeunes de plus de 18 ans n’est pas non plus très populaire (17% la considèrent comme l’aide la moins utile) (Tableau 25).

Au final, lorsqu’on prend en compte les avis positifs et les avis négatifs, l’écart est immense entre :

• La garantie d’une orientation menant à une qualification professionnelle effective (+ 37 points)

• Le développement des déductions fiscales (- 18 points) (Graphique 51).

Graphique 51 - Voici quelques actions que l’on pourrait mener en direction des jeunes de plus de 20 ans, ou en direction de leurs familles. Laquelle de ces actions vous paraît la plus utile ?

Dites-moi ensuite celle qui vous paraît la moins utile ?

- Ecart entre le % de citations comme aide la plus utile et le % de citations comme aide la moins utile -

Les jeunesadhèrent moins à l’idée que « garantir à tous les jeunes une orientation menant à une qualification professionnelle effective » (31%) serait utile, alors que c’est le cas de plus de la moitié de leurs aînés (53% des 60-69 ans et 59% des 70 ans et plus).

Ils citent un peu plus souvent que la moyenne les aides financières puisque 15% d’entre eux souhaitent prolonger les allocations familiales au-delà de 20 ans (vs. 7% dans l’ensemble de la population) et 11% instaurer une allocation d’autonomie pour tous les jeunes de plus de 18 ans (vs. 6%) (Graphique 52) (Tableau 24).

Interrogés directement, dans une autre enquête et à partir d’une autre liste de propositions, sur les domaines dans lesquels les jeunes attendent des aides, l’emploi arrive toujours dans le duo de tête, mais 36% des jeunes expriment également leur désir d’aide pour subvenir à des besoins essentiels comme payer le loyer, les factures ou les courses alimentaires.

Graphique 52 - Quels seraient les deux principaux domaines dans lesquels vous souhaiteriez que les pouvoirs publics vous aident davantage ?

(cumul des deux réponses, en %) Champ : ensemble des jeunes âgés de 18 à 30 ans

Source : Injep-Crédoc, Baromètre Djepva sur la jeunesse 2016 15 4 14 15 20 27 32 36 0 20 40

Vous n'avez pas besoin d'être davantage aidé par les pouvoirs

publics

Un autre domaine Définir votre orientation ou votre

projet professionnel Payer des activités sportives, de

loisirs ou culturelles Payer des soins médicaux

Accéder à un logement Trouver un emploi Payer votre loyer, vos factures, vos

courses alimentaires

Principales citations dans les "autres réponses ":

- pour financer les transports

- pour payer moins d'impôts ou de charges

- pour payer les études - pour améliorer le pouvoir d'achat, augmenter les salaires

7.

Les Français se montrent ouverts à de nouvelles formes d’attribution des