consommation de produits dopants est raisonnable dans certains cas auraient plus de risque à
vouloir essayer au moins une fois les produits dopants pour voir l’effet que cela procure.
Ces résultats nous permettent de soutenir l’hypothèse que les sportifs qui pensent que
l’utilisation de produits dopants augmentera ses chances de réussite seront plus enclins à
développer une intention favorable envers l’adoption d’un tel comportement.
Le mode de recueil transversal des données de l’étude ne permet pas d’établir un lien de cause
à effet entre la pratique sportive et les différents comportements relatifs à la santé. Les
associations mises en évidence permettent, néanmoins, de souligner les liens réduits entre
connaissances et croyances au sujet du dopage et certains modes de vie à savoir l’intention
d’utiliser des produits dopants.
Au regard des résultats, l’intervention pédagogique auprès des populations jeunes devrait
viser à détourner les sportifs d’utiliser des substances. Nous ne pouvons pas les convaincre
par l’inefficacité des produits car nous avons vu que la plupart pensent que certains produits
améliorent la performance sportive. Il s’agit en fait d’essayer de déployer des aptitudes
personnelles sans qu’ils se sentent défavorisés du fait qu’ils ne prennent pas de produits
dopants. En fait, il est essentiel de se centrer sur l’efficacité personnelle (Bandura, 1986), afin
qu’ils se sentent capables de réaliser des performances d’eux-mêmes sans artifice.
En réalisant un but difficile, l’individu a des attentes; il pense obtenir de meilleures
satisfactions en terme d’accomplissement et de développement des compétences. L’individu
aura une meilleure satisfaction de lui même parce qu’il réalise une tâche difficile en faisant
des efforts et il sera jugé comme motivé et énergique, dynamique, persévérant et volontaire.
Une telle intervention ne peut se réaliser sans prendre en compte les variables externes telle
que la pression sociale. En effet, le fait que quelqu’un suggère de recourir à un produit dopant
pour s’améliorer est associé avec le fait de vouloir utiliser des substances dopantes. Ce
résultat nous amène à croire qu’il faut aussi intervenir dans l’entourage en les sensibilisant sur
les effets délétères des produits dopants. Les résultats des régressions nous montrent que le
fait de penser que le dopage fait partie intégrante du sport nous prouvent que plus les jeunes
croient que les avantages d’une consommation est plus élevée que les désavantages seront
plus susceptibles de développer une intention d’adopter un tel comportement. L’intervention
devra se concentrer sur l’information des avantages et inconvénients d’une telle
consommation de produits dopants en fonction des effets sur la santé et des effets sur la
performance sportive. Dans cette étude, il est à noter quelques limites. Premièrement, comme
nous l’avons déjà mentionné, l’étude étant transversale, les résultats doivent tenir compte de
cette limite et par conséquent, il faut être prudent quant à la généralisation. Une étude
longitudinale nous apportera une meilleure compréhension quant à l’intention de
comportement et l’adoption effective de ce comportement. A la question concernant la
pression sociale, il aurait été judicieux de demander quelles sont les personnes à l’origine de
la sollicitation afin de mieux comprendre le phénomène du dopage et d’axer l’intervention sur
certaines personnes comme les proches ou l’entourage sportif. Enfin, une étude quant à
l’efficacité d’une intervention sur les adolescents serait utile pour développer des programmes
de prévention quant au dopage sportif. L’intervention portera essentiellement sur les valeurs
du sport et sur le développement d’un climat motivationnel de maîtrise (Ames & Ames,
1984). En effet, valoriser le sport avec des concepts tels que l’engagement, l’esprit d'équipe,
le respect et le dépassement de soi a pour effet l'intégration des jeunes à l'intérieur du groupe
sportif ainsi que le développement des aptitudes physiques. Développer un climat de maîtrise
dans lequel on juge moins les adolescents sur leurs résultats que sur l’effort en favorisant un
sentiment d’autonomie, procurera des opportunités de progrès et d’établissement d’objectifs
de performance personnels à partir de leurs compétences.
Chapitre 7 : Santé perçue, anxiété et
motivation sportive
Introduction
La santé est un élément essentiel de la qualité de vie des personnes. En effet, nous savons que
les effets bénéfiques pour la santé des pratiques sportives sont variables : les sports
d’endurance sont, en particulier, bénéfiques au plan cardio-vasculaire. Les activités physiques
pratiquées par les enfants et adolescents sont bonnes pour leur santé, à la fois en terme de
prévention de nombreuses pathologies liées à la sédentarité, mais également en terme de
développement des aptitudes physiques et des potentialités motrices corporelles.
Au niveau mental et psychologique, les activités physiques constituent un facteur important
du développement de la personnalité et de l’épanouissement. Les sportifs ont une meilleure
image d’eux-mêmes et une meilleure hygiène de vie que les autres. Les jeunes sportifs,
garçons comme filles, ont un rythme alimentaire plus régulier et une meilleure qualité de
sommeil que les non sportifs. D’après Choquet (1999), 88% des adolescents se disent en
bonne santé, quelle que soit l’intensité de la pratique sportive. Dans une étude de Peretti &
Leselbaum (1991, 1995), les jeunes qui font du sport ont une image globalement plus positive
de leur corps. Les jeunes sportifs, particulièrement les garçons, ont non seulement une image
plus positive d’eux-mêmes mais ils sont aussi plus nombreux à s’accepter physiquement. Les
résultats corroborent ceux de Choquet (1994) qui pour eux, plus les filles font du sport, plus
elles ont une image positive de leur corps. Ceux qui pratiquent régulièrement une activité
sportive, préfèrent moins adopter des valeurs extrinsèques telles que le succès financier ou la
reconnaissance sociale comme buts de vie (Piko & Kerestes, 2006). Verger, Guagliardo & al.
(2006) ont montré que la plupart des athlètes (85,9 %) percevaient leur santé comme bonne ou
très bonne. Par contre, les filles déclarant une blessure, se plaignant d’un manque de soutien
social, consommant de l’alcool et ayant une détresse émotionnelle élevée sont moins
satisfaites de leur santé. La santé perçue n’étant pas associée aux caractéristiques du sport
pratiqué ni à l'intensité de l'entraînement.
Toutefois, ceux qui ont une pratique sportive intense (au moins huit heures par semaine)
présentent des conduites pouvant mener à terme vers des troubles de la santé. Il en est ainsi
des troubles des consommations alimentaires des filles et de la consommation régulière de
produits psychoactifs et des conduites violentes des garçons (Choquet, Bourdessol, Arvers &
al, 2001).
La pratique d’un sport peut entraîner des dommages corporels tels que des blessures causées
par une activité régulière. Les accidents sportifs sont variables d’un sport à l’autre, mais la
fréquence des accidents de l’appareil locomoteur est cependant globalement élevée, et des
nombreuses fédérations sportives tentent d’en réduire l’incidence à défaut de la maîtriser.
L’enquête nationale réalisée en milieu scolaire, il y a 14 ans, montrait déjà que 43 % des
garçons et 32 % des filles, qui ont une pratique sportive, ont eu un accident de sport contre 22
% et 19 % chez les sédentaires (Choquet & Ledoux, 1994). Les accidents de sport sont
nombreux, avec un taux d’incidence annuel, tous âges confondus de 15 accidents pour mille
personnes, allant jusqu’à 37 pour mille chez les jeunes de 15 à 24 ans (Invs, 2007). On sait
que la proportion d’accidentés sportifs augmente avec l’intensité de la pratique sportive, en
particulier chez les filles (Garry, 1999). Verger, Guagliardo & al (2006) observent que dans
les pôles espoirs où le sport est pratiqué de façon intensive, les sportifs se considèrent en
bonne santé. La proportion de jeunes se trouvant en bonne santé baisse après 18 ans passant
de 90% à 16 ans à 60% à 20 ans. Toutes ces études suggèrent que la perception de la santé par
les sportifs est liée à des dimensions de santé physique mais aussi psychologiques et sociales.
Une dimension de santé importante chez les adolescents est l’anxiété. En effet, l’anxiété étant
une sensation normale, est présente chez tous les êtres humains. Selon les circonstances elle
peut revêtir des formes différentes, de la simple inquiétude à l’angoisse. Parfois, elle se
manifeste de façon anormale et devient une maladie à part entière. L’anxiété a un rôle utile
dans notre vie : c’est parce que nous nous inquiétons ou que nous pensons à notre propre
sécurité que nous évitons de prendre des risques inconsidérés. Même si on utilise
indifféremment les termes d’activation et d’anxiété dans le langage courant, les psychologues
de l’activité physique insistent pour différencier ces concepts. L’activation est un état général
d’éveil physiologique et psychologique qui varie le long d’un continuum allant du sommeil
profond à une intense agitation (Gould & Krane, 1992) Un état d’éveil élevé s’accompagne
d’une augmentation de l’activité mentale, de la fréquence cardiaque et respiratoire. L’anxiété
est un état émotif négatif qui s’accompagne de nervosité, d’inquiétude et d’appréhension
associées à une activation de l’organisme. L’anxiété a une composante intellectuelle qu’on
appelle anxiété cognitive. Elle a aussi une composante physique appelée anxiété somatique.
On parle de deux types d’anxiété : (1) l’anxiété état qui représente une composante variable et
se définit comme une condition émotive « caractérisée par des sentiments subjectifs et
conscients d’appréhension et de tension associés à une activation du système nerveux
autonome ». L’anxiété d’état cognitive décrit l’inquiétude et les pensées négatives alors que
l’anxiété somatique représente les changements séquentiels de la perception de l’activation
physiologique (résultant du stress et non du changement de l’activité) ; (2) l’anxiété de trait
Dans le document
Comportement de santé et motivation sportive chez les adolescents
(Page 95-99)