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Les personnes de tout âge vivant avec des troubles mentaux ou une

fournisseurs de services, les proches aidants, les pairs et les autres intervenants agissent à titre de partenaires.

Les troubles mentaux et les maladies mentales peuvent avoir un effet désastreux sur la santé et la qualité de vie des gens. Néanmoins, comme il est mentionné dans l’introduction, les personnes qui présentent des symptômes de maladie mentale peuvent tout de même profiter d’une bonne santé mentale.

Cela signifie qu’un système de santé mentale transformé doit comprendre des programmes, des traitements, des services et des formes de soutien qui visent non seulement à atténuer les symptômes des troubles mentaux et des maladies mentales, mais aussi à favoriser la capacité des gens à vivre avec leurs troubles mentaux ou leur maladie mentale et à atteindre la meilleure santé mentale et le meilleur bien-être possible. L’équilibre approprié entre ces éléments (traitements, services et soutien adéquats combinés aux meilleurs programmes et initiatives de promotion de la santé mentale) variera selon la personne, son âge et la communauté où elle vit.

Afin de concevoir une approche complète, il est important de : a) déterminer les principes fondamentaux qui guideront les efforts visant à favoriser la meilleure qualité de vie possible pour toutes les personnes vivant avec des troubles mentaux

Objectif un

Les personnes de tout âge vivant avec des troubles mentaux ou une maladie mentale sont activement engagées et appuyées dans leur processus de rétablissement et d’atteinte du bien-être.

23 VERS LE RÉTABLISSEMENT ET LE BIEN-ÊTRE

ou une maladie mentale et b) comprendre les principales différences associées au processus de rétablissement pendant les différentes étapes de la vie.

De nombreuses approches ont été mises de l’avant afin d’améliorer l’état de santé et la situation sociale des personnes vivant avec des troubles mentaux ou une maladie mentale. Ces approches, qui portent divers noms (réadaptation psychosociale, résilience, rétablissement et bien-être, gestion ou prise en charge d’une maladie chronique, promotion de la santé mentale, prévention des maladies, etc.), ont de nombreux éléments en commun, mais elles conservent des caractéristiques qui leur sont propres.

Dans plusieurs pays, les principes axés sur le concept de rétablissement sont devenus la pierre angulaire des politiques et des pratiques en matière de santé mentale. Ici, au Canada, le rapport De l’ombre à la lumière, stipule que le rétablissement devrait être « au cœur de la réforme en santé mentale ».14 Bien d’autres rapports et documents stratégiques sont aussi en faveur de l’orientation vers le rétablissement.

Toutefois, nous commençons à peine à aborder les multiples aspects d’une transformation axée sur le rétablissement. Pendant les consultations qui ont précédé l’élaboration du cadre, les gens devaient donner leurs opinions au sujet du rétablissement, et même si le concept était fortement appuyé par bien des milieux, il y avait encore beaucoup d’incompréhension et de confusion. Cela n’est pas surprenant, car il s’agit d’un concept relativement nouveau dans le contexte canadien.

Une partie de la confusion découle du fait que le rétablissement est limité chez les nourrissons, les enfants et les personnes âgées (des explications suivent). En outre, ce n’est pas la signification courante du terme « rétablissement » qui s’applique lorsque celui-ci est employé dans le contexte de la santé mentale. Les gens sont portés à penser au rétablissement clinique, qui signifie généralement une guérison ou une rémission complète, mais ce n’est pas exact.

D’un côté, même si plusieurs ne sont pas de cet avis, des études ont montré qu’avec le temps, environ 25 % des personnes ayant reçu un diagnostic de maladie mentale grave en viennent à ne plus présenter de signes observables ou de symptômes et ne conservent aucune forme d’invalidité15, à un point tel qu’elles peuvent être considérées comme guéries. Même au plan clinique, ces personnes sont considérées comme étant rétablies de leur maladie mentale.

D’un autre côté, le terme rétablissement, lorsqu’il est utilisé par des personnes vivant avec des troubles mentaux ou une maladie mentale, peut avoir une signification très différente, qui peut ou non englober la guérison. Selon une définition bien connue, le rétablissement est « une façon de mener une vie

14 Comité sénatorial permanent des affaires sociales, des sciences et de la technologie. (2006).

15 Davidson, L. et Roe, D., (2007). « Recovery from versus recovery in serious mental illness: One strategy for lessening confusion plaguing recovery ». Journal of Mental Health, 16(4), 459-470.

satisfaisante, prometteuse et productive, malgré les limites imposées par la maladie ».16 Autrement dit, une personne peut retrouver sa vie, sans « guérir » de sa maladie. Nous ferons référence à cette définition dans ce document.

Il n’existe pas une seule définition complète des termes rétablissement et bien-être qui soit commune à tous. Cette situation est en partie due au fait que le cheminement de chaque personne sur la voie du rétablissement est nécessairement différent, puisque chacun tire profit de ses propres ressources, forces et relations pour surmonter les défis qui lui son propres.

Néanmoins, un consensus se dégage de plus en plus en ce qui a trait aux éléments clés du rétablissement. Ceux-ci ont été résumés de diverses façons, dont la suivante :

u

Trouver et préserver l’espoir : croire en soi, avoir le sentiment de pouvoir accomplir des choses, être optimiste quant à l’avenir.

u

Retrouver une identité positive : trouver une nouvelle identité tenant compte de la maladie, tout en conservant un sentiment fondamental positif quant à soi-même.

u

Se bâtir une vie significative : comprendre et accepter la maladie, trouver un sens à sa vie malgré la maladie, prendre sa vie en main et s’impliquer dans la communauté.

u

Être responsable et avoir le contrôle : se sentir en contrôle de sa vie et de sa maladie.17

En ce sens, le rétablissement comprend donc un processus de croissance et de transformation selon lequel la personne surmonte la grande détresse souvent associée à aux troubles mentaux et à la maladie mentale et acquiert de nouvelles forces et de nouvelles façons d’être.

« [...] Le rétablissement est magnifique. Il n’y a pas de sentiment comparable. [...] Je n’ai jamais été aussi bien dans ma peau. Prenez le contrôle de votre rétablissement [...] Renseignez-vous et devenez plus autonome [...] »

—PARTICIPANT, CONSULTATION EN LIGNE

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16 Anthony, W.A. (1993). « Recovery from mental illness: The guiding vision of the mental health service system in the 1990’s ». Psychosocial Rehabilitation Journal, 16, 11-23.

17 Andresen, R., Caputi, P, et Oades, L. (2006). « Stages of recovery instrument: Development of a measure of recovery from serious mental illness ». Australian and New Zealand Journal of Psychiatry, 40, 972–980. Tel qu’il a été cité dans Shepherd, G., Boardman, J., et Slade, M. (2008). Making recovery a reality. Londres, R. U. : Sainsbury Centre for Mental Health.

Le processus de rétablissement doit être animé par l’espoir. Des recherches ont démontré que l’espoir joue un rôle primordial dans le processus de rétablissement d’une personne. Non seulement est-il essentiel à l’obtention du meilleur résultat possible, mais il doit aussi être présent chez les membres de la famille et les autres intervenants qui soutiennent la personne dans son cheminement18.

Les personnes qui développent une maladie mentale sont trop souvent portées à croire qu’elles ne se sentiront jamais mieux, qu’elles ne pourront jamais bien fonctionner en société ou qu’elles ne pourront jamais prendre soin d’elles-mêmes.

Cette absence d’espoir injustifiée peut grandement nuire à leur épanouissement.

Certains craignent que l’on donne de faux espoirs aux gens, mais ils doivent savoir que le fait de se concentrer sur l’espoir ne signifie pas qu’il faut être irréaliste quant aux objectifs à atteindre. C’est plutôt le pessimisme non fondé transmis aux personnes vivant avec des troubles mentaux ou une maladie mentale qui constitue le plus gros problème. L’absence d’espoir empêche ces personnes de s’engager sur la voie du rétablissement.

>> « Je suis une survivante de traumatisme âgée de 25 ans

[…] Pas une seule journée ne s’est passée sans que je ne songe au suicide. J’ai même essayé de mettre fin à mes jours à l’âge de 16 ans. Heureusement, j’ai survécu.

IL Y A DE L’ESPOIR! Peu importe les statistiques et peu