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A. Les entretiens avec les dirigeants associatifs

1. Une perception floue de la politique sportive de la commune

Lors du questionnement à propos de la politique sportive de la ville, plusieurs des répondants n’ont pas semblé être réellement au courant de ce qu’a défini la municipalité en termes d’actions en faveur de sa politique sportive. En effet, quand on évoque la politique sportive, ce qui revient assez vite dans les mots des personnes interrogées concerne l’Office des sports. Il semble qu’il y ait donc un amalgame entre les choix effectués par la Mairie et les actions que peut proposer l’Office des sports. En effet, comme nous avons pu le mentionner dans les parties précédentes, l’Office des sports et la Mairie sont deux entités distinctes pouvant chacune prendre des orientations différentes, bien que des actions soient menées régulièrement en commun. Les personnes interrogées ne sont donc pas totalement informés des différences qu’il y a entre ces deux acteurs du sport et des orientations définies pour la politique sportive de la commune.

En effet, la politique sportive de la commune comporte plusieurs axes majeurs qui ont été précisés dans la première partie de ce mémoire23. Pour autant, au regard des réponses données par les personnes interrogées, peu de ces points sont mentionnés et semblent interpeller ces dirigeants associatifs. Il peut donc s’agir soit d’un manque de communication

68 sur les actions mises en place en faveur de ces thèmes, soit d’un manque d’efficacité de ces actions pour que les associations les ressentent comme des orientations de la politique sportive.

Cependant, dans les questions suivantes j’abordais, leurs avis sur les forces et les faiblesses de cette politique sportive du Relecq-Kerhuon. Etant donné que tous n’avaient pas un avis bien tranché sur ce qu’était réellement la politique sportive de la commune, il n’était pas forcément évident d’obtenir des réponses toutes aussi pertinentes les unes que les autres. Il y a toutefois eu des réponses qui rentrent dans le cadre de ce que met en place la commune. Ainsi, ce que les personnes interrogées perçoivent comme une force est avant tout le nombre d’infrastructures disponibles sur la commune ainsi que leur gratuité d’accès. Les différentes infrastructures présentées dans la 1ère partie de ce mémoire sont donc un atout selon ces personnes qui les utilisent quotidiennement. Un des présidents rencontrés précise tout de même que bien qu’elles soient nombreuses, certaines des installations sont vieillissantes et ne proposent donc pas toutes un environnement de pratique idéal.

Toujours dans les forces de la politique mise en place, l’une des associations apprécie le fait qu’il n’y ait pas de distinction entre les grosses et les petites associations de la commune. L’égalité de traitement est donc pour eux un « plus », qui permet que le développement du sport se fasse de manière équilibrée.

Dans un autre registre, l’aide logistique apportée par les agents techniques municipaux ainsi que le matériel mis à disposition pour les manifestations sportives semble plaire à un président d’association qui d’ailleurs ne perçoit aucune faiblesse, ni points négatifs.

Le libre accès de certaines installations au public apparaît lui aussi comme une marque de la volonté de la municipalité de mettre à la disposition des habitants un certain nombre d’infrastructures et donc de faciliter l’accès à la pratique sportive auto-organisée.

Les faiblesses évoquées par ces dirigeants associatifs sont aussi à prendre en compte. En commençant par les installations dont le nombre fait partie des forces, l’entretien de ces dernières rentre quant à lui dans les faiblesses évoquées. En effet, il est reproché un manque de suivi au niveau du nettoyage des gymnases ainsi que d’un délai assez long entre le signalement d’un problème et la correction de ce dernier par d’éventuels travaux. En effet, la

69 propreté des locaux semble parfois laisser à désirer alors qu’une entreprise de nettoyage est censée l’effectuer. Ainsi, deux des associations remettent en cause le suivi des travaux et regrettent qu’il ne soit pas plus poussé. L’un des présidents se demande même si toutes les remarques inscrites sur le cahier d’émargement sont bien prises en compte. En effet, il constate que de petits travaux (parfois réellement gênants au quotidien) ne sont pas réalisés rapidement et doivent faire l’objet de plusieurs relances pour être effectués.

Un autre point qui est évoqué est le manque de sécurisation des gymnases car de nombreuses intrusions sont à déplorer, entraînant parfois des dégradations plus ou moins importantes. Bien qu’elles ne soient pas toutes accompagnées de dégradations, ces intrusions à répétitions peuvent paraître démoralisantes pour certains dirigeants associatifs qui ne savent plus réellement quoi faire face à de tels actes. L’aide de la Mairie dans ce domaine semble alors indispensable pour résoudre ce problème récurrent depuis quelques années.

D’autres ressentis de faiblesses sont évoqués notamment par un des présidents rencontrés. Pour lui, certains projets ne lui semblent pas totalement cohérents au regard du public à qui ils s’adressent. Il évoque notamment le projet de terrain de foot synthétique qui, pour lui, s’adresse à un public restreint que sont les licenciés du club de foot par rapport à l’ensemble des licenciés de la commune. Le rapport budget/public visé lui semble donc incohérent et il préférerait un équipement destiné à un plus grand nombre de pratiquants, tel qu’un gymnase multisports.

Enfin, le dernier point qu’il trouve incohérent dans la politique sportive de la commune concerne les subventions exceptionnelles qui peuvent êtres accordées pour certains clubs dans le cas où ces derniers accèderaient à la Coupe de France de leur discipline. Bien qu’il ne remette pas en cause cette action, il regrette toutefois que les clubs évoluant en Championnat de France tout au long de l’année soient quant eux délaissés de ces subventions.

Globalement, les dirigeants semble satisfaits et l’un des présidents précise même « on n’a pas à se plaindre sur la commune ».

Les personnes interrogées ont donc des opinions qui se rejoignent, notamment concernant les infrastructures présentes sur la commune ou le manque de suivi de l’entretien de ces dernières. Certains des dirigeants rencontrés ont détaillé des points qu’ils trouvent

70 incohérents ou qu’ils considèrent comme une faiblesse de ce qui est mis en place par la Mairie. A l’inverse, d’autres ne semblent pas avoir grand chose à reprocher ni à signaler. Cela est peut-être du au fait qu’ils ont peu de demandes à formuler auprès de la Mairie et que, par conséquent, les possibilités d’erreurs ou de problèmes sont moins nombreuses. Cela peut également provenir du fait que la politique sportive de la commune semble peu connue des associations, et il leur est donc difficile d’émettre un avis sur ces actions en faveur du sport.

La perception globale de la politique sportive reste donc relativement floue pour ces personnes, qui ne semblent pas réellement au courant des choix effectués par la municipalité et en arrivent à confondre l’Office des sports et la Mairie. Cela montre donc qu’il y a un manque de visibilité des actions mises en place par la Mairie ou alors que certaines associations ne se sentent pas concernées par celles-ci. Les points positifs évoqués montrent tout de même que ces associations sont conscientes que des choses sont organisées et proposées pour développer le sport sur la commune, bien que cela puisse leur paraître insuffisant dans certains domaines d’intervention.