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Pauvreté et gouvernance

PARTIE I : CONTEXE GENERAL ET DIAGNOSTIC DE LA

Chapitre 2. Diagnostic de la pauvreté

I.2.13. Pauvreté et gouvernance

Le fonctionnement correct des corps de défense et de sécurité et de la justice conditionne aujourd’hui le devenir du pays. Ils sont responsables du maintien d’un environnement serein et sécurisé favorable à l’investissement et au développement. Mais, force est de constater que ces deux secteurs connaissent des dysfonctionnements qui affectent leur efficacité et des pratiques qui ternissent leur image. De ce fait, tous deux font l’objet de critiques virulentes de la part de l’opinion publique nationale.

Les faiblesses des forces de défense et de sécurité tiennent d’abord au système de recrutement qui obéit beaucoup plus à des critères d’appartenance ethnique qu’à des règles strictes fondées sur les aptitudes intellectuelles et physiques des recrues. Ce système a exclu des rangs des forces de défense et de sécurité de nombreux jeunes potentiellement aptes et réduit considérablement le caractère national de ces forces.

La différence de traitement entre la haute hiérarchie et le reste de la troupe a provoqué de nombreux remous allant souvent jusqu’à des mutineries au cours desquelles, on a vu des soldats réclamer le départ de leurs chefs. Ainsi, l’indiscipline s’est installée dans les rangs de l’Armée, de la Police et de la Gendarmerie entamant du coup l’efficacité de leur fonctionnement et engendrant un climat d’insécurité dans tout le pays.

Plus grave est l’implication des forces de défense et de sécurité dans le trafic de drogue. Les saisies ne sont pas toutes déclarées pour être incinérées. Ce qui permet de les réinjecter dans le circuit du trafic.

S’agissant du système judicaire Guinéen, il fait l’objet des critiques les plus acerbes dénotant également une crise de confiance entre les structures qui incarnent la loi et la population. L’ELEP 2007 montre qu’une grande majorité de la population (environ 74%) ne fait pas confiance en la justice, considérée inefficace, partiale et corrompue.

Les manquements aux droits humains fondamentaux se sont poursuivis voire aggravés ces trois dernières années. La répression meurtrière des manifestations du 28 septembre 2009 et les atteintes graves à la dignité humaine qui l’ont accompagnée en sont la triste illustration. La corruption a pris une dimension encore plus grande que par le passé notamment au sein de la justice, des finances, de la sécurité, de la décentralisation, des services en charge de l’eau et de l’électricité. L’ELEP 2007 a révélé que pour 89% de la population, la corruption constitue un important problème qui entrave le développement et contribue à aggraver la pauvreté.

Le processus de décentralisation, en dépit de quelques progrès accuse encore des lacunes et des insuffisances. Les transferts de ressources financières du budget national au profit des collectivités ne sont pas effectifs, surtout depuis 2007, en raison de l’instabilité institutionnelle qui a caractérisé le pays.

La faiblesse des ressources humaines notamment des responsables et élus locaux des collectivités est un frein considérable au développement de celles-ci. L’administration connaît des insuffisances aussi bien dans ses structures que dans les règles et procédures de son fonctionnement. Le recrutement, la promotion, l’affectation des agents de la Fonction publique se fait sur des bases inappropriées qui engendrent un sentiment d’injustice au sein de l’administration. Plus de 30% de la population jugent l’administration peu crédible à cause de son manque de professionnalisme, du manque de respect de l’éthique et de l’esprit civique. L’administration est accusée également d’être corrompue et de connivence avec les milieux d’affaires. Les détournements de deniers publics y sont courants. Ce sont là autant de facteurs qui sont des obstacles à la croissance et à la réduction de la pauvreté.

De tout ce qui précède, il ressort clairement que le renforcement des capacités humaines et institutionnelles est la condition sine qua none pour le progrès économique et social de notre pays.

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Tableau 5. Évolution des principaux indicateurs de suivi et évaluation de la SRP2

Indicateurs Référence 2006 2007 2008 2009 2010 Moyenne

2007 - 2010 Objectif 2010 Ecart

Incidence de la pauvreté monétaire 53,6% (2005) 53% 53% 57% 58% 49,70% -8,30%

Profondeur de la pauvreté 19,3% (2005) 17,60% 17,70% 17,90% 18,10% 17,40% -0,70%

Nombre d’habitant par magistrat 36000(2007) 36000 36000 36000 36000 36000,00 28925 -7075

Nombre d’habitant par policier 2450 (2006) 2450 2450 2450 2450 2450,00 778 -1672

Télé densité mobile 4 ,5% (2005) 21% 36,70% 25%

Télé densité fixe 0,3% (2005) 2% 2,30% 15%

Part de l’agriculture dans le PIB 12,4% (2006) 13,60% 13,40% 13,90% 14,20% 13,8 13,30% -0,50%

Taux de croissance du PIB réel 2,5% (2006) 1,80% 4,90% -0,30% 1,90% 2,1 5,30% -3,20%

Taux de croissance du PIB par tête d’habitant -1,1% (2006) -1,40% 1,70% -3,30% -1,30% -1,1 1,90% -3

Taux d’inflation en glissement annuel 39,1%(2006) 12,80% 13,50% 7,90% 20,80% 13,7 3,00% -10,70%

Taux d’inflation en moyenne annuelle 34,7%(2006) 22,90% 18,40% 4,70% 15,60% 15,4 4,60% -10,80%

Taux de croissance agricole 4,4%(2006) 3,30% 3,80% 3,40% 3,60% 3,7 4,80% -1,10%

Service de la dette en % des exportations des biens et services 18,7%(2006) 17,70% 15,70% 10,80% 11,80% 14,0 10,00% -4,00%

Déficit budgétaire hors dons (base engagement) en % du PIB 1,8%(2006) 0,90% 1,80% 8,30% 11,70% 5,7 1,50% -3,20%

Taux d’investissement 12,1%(2006) 29,50% 21,30% 16,40% 18,00% 21,3 17,40% 3,90%

Taux de pression fiscale en % du PIB 14,6% (2006) 13,50% 15,7% 15,4% 16,4% 7,25 17,90% 1,5%

Réserves de change en mois d’importation 0,8 (2006) 0,4 1,1 1 ,4 1 ,9 1,20 3 -1,8

Taux de chômage personnes âgées de 15 ans et plus 3,2% (2002) 1,60% nd nd nd 1,60%

Taux Brut de Scolarisation au primaire 78% (2006) 79% 79% 78% nd nd 100% (2015)

Parité filles/ garçons au primaire 0 ,81(2006) 0,83 0,82 0,83 nd nd 0,92

Part des dépenses courantes de l’Education dans les dépenses de

l’Etat 12,3%(2006) 13,10% 15% 18,90%

Taux Net de Scolarisation au primaire 63%(2006) 64% 62% 63% nd nd 90% (2015)

Taux d’accès en première année du primaire 60%(2006) 77% 76% 82 100% (2015)

Taux d’achèvement au primaire 60%(2006) 59% 51% 59% nd nd 79%

Taux d’alphabétisation des adultes (15 ans et plus) 35% (2006) 34,50% 34,50% 50% (2012)

Taux de couverture vaccinale BCG (tuberculose) 71%(2004) 81% 72% nd nd 80%(2010) -8%

Taux de couverture vaccinale DTCP3 89% (2005) 88% 84% 100% (2010) -16%

Taux de couverture vaccinale anti-rougeole 71%(2004) 86,00% 87% nd nd 80%(2010) 7,00%

Taux de couverture vaccinale anti-amarine 84% (2005) 85% 84% nd nd 100%(2010) -16%

Taux de couverture vaccinale anti-tétanique 75%(2005) 82% 61% 80%(2010) -19%

Taux de consultation prénatale (%) 82,1% (2005) 88,2%(2007) nd nd nd nd Nd nd

Proportion de femmes occupant un siège au parlement national 19%(2006) 19% 19% 44% (2010) -25%

PARTIE II - STRATEGIE ET ACTIONS PRIORITAIRES