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Le passage à une politique d’agglomération n’est pas simple, intrinsèquement d’abord et du fait des « différences » entre la ville et sa périphérie De plus la

dynamique de projet, portée et « commandée » par les élus de la ville, demande

de réviser le projet et ses déclinaisons mais aussi de revoir les pratiques

d’élaboration, de mûrissement, de choix , etc…

D’une manière générale et dans cette perspective, la relative faiblesse d’outils

d’aide à la décision, d’outils d’observation peut être un handicap.

Sur la ville de Montpellier, le « projet » global, cohérent et articulé, mis en oeuvre depuis 25 ans, est arrivé à maturité y compris dans ses réalisations et ceci dans le cadre d’une « chaîne » assez réduite entre décision politique et opérateurs,

Une phase charnière est en cours, due notamment au changement d’échelle du fonctionnement de la ville (bassin d’emploi, d’habitat, etc...) et à l’intercommunalité. Elle nécessite de renouveler progressivement diagnostics, projets, gouvernance.

2.4

Le Valenciennois

2.4.1

Présentation rapide du contexte et de ses spécificités

Physionomie et évolution.

L’unité urbaine de Valenciennes comptait, au recensement de 1999, 338.400 habitants, elle se situait au 13ème rang des agglomérations françaises. Cette population diminue légèrement mais régulièrement depuis une trentaine d’années, la période 1990-1999 étant marquée par une stabilisation démographique. Cette agglomération est en fait une vaste conurbation industrielle marquée par un émiettement communal (80

communes). Valenciennes, ville chef lieu de l’arrondissement, est la commune la plus

importante, elle rassemble moins de 42.000 habitants mais possède cependant un réel pouvoir d’attractivité. Organisée originellement autour des sites d’implantation des unités minières et sidérurgiques, l’armature urbaine de cette agglomération est multipolaire et comprend une urbanisation continue le long de l’Escaut (ancien arc

minier et sidérurgique) composée de trois pôles majeurs (Denain, valenciennes et Condé sur Escaut-Vieux Condé) et une couronne de communes en cours de péri-

urbanisation et dont la partie nord subit l’attraction de la métropole lilloise proche (autoroute).

Le Valenciennois a été très marqué par l’aventure industrielle de la région Nord : à l’odyssée du charbon, se sont ajoutées dès 1834 les premières sociétés sidérurgiques à Anzin et à Denain. Le Valenciennois industriel est devenu un vrai bassin économique intégré associant l’énergie (charbon), la transformation des métaux (sidérurgie), la métallurgie (construction ferroviaire). Depuis, les piliers industriels ont vacillé et les territoires ont connu de multiples crises et aussi des périodes de reprise. Les années 1970 et 1980 seront celles des crises majeures sous l’effet des mutations techniques, de la concurrence internationale et des logiques financières. 40.000 emplois disparaissent entre 1970 et 1990 et le taux de chômage atteint des records, comme les indicateurs de précarité. Cette crise très grave a pu être, en partie, atténuée par un redéveloppement industriel notamment dans le domaine l’industrie automobile et dans le tertiaire jusqu’alors très en retard.

L’histoire industrielle marque encore très fortement l’urbain et l’habitat qui se sont développés autour des puits de mine et des usines. Corons, cités minières, cités sidérurgiques, etc... sont encore dominants sur certains sites. Schématiquement, la géographie urbaine se caractérise, d’une part, par une urbanisation horizontale marquée par l’absence de grandes barres HLM, la multiplicité des maisons individuelles et l’importance d’un patrimoine privé inconfortable et en mauvais état et, d’autre part, par une urbanisation à la fois dispersée et disséminée sur de grandes surfaces avec en particulier une proportion importante de cités minières et sidérurgiques parfois isolées.

Déplacements et politique de la ville : articuler les cultures professionnelles

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Organisation et positionnement.

Cette vaste agglomération a connu beaucoup de difficultés pour se structurer. Elle était organisée jusque récemment en de nombreuses intercommunalités (7 communautés de communes, 1 SIVOM, etc… ). A l’émiettement communal, aux multipolarités se sont ajoutés des clivages politiques bien ancrée et un climat de crise quasi-permanent. Des intercommunalités complexes se sont cependant développées pour traiter un certain nombre de problèmes d’échelle intercommunale. Ainsi le SITURV (Syndicat

Intercommunal pour les transports urbains de la Région de Valenciennes) a été créé

en 1976 et résulte de l’extension de la taxe du versement aux PTU de plus de 300.000 habitants : en 2001, il regroupe 65 communes.

Une intercommunalité forte s’est mise en place très récemment avec la création de deux communautés d’agglomération (C.A. de Valenciennes-Métropole et C.A. de la

Porte du Hainaut) d’un peu moins de 40 communes chacune, de poids volontairement

identique et permettant une dominante politique différente. Les deux communautés d’agglomération ont des structures communes (SITURV, GIP/GPV, SPES –Syndicat

de Promotion de l’Enseignement Supérieur) et une série de sujets communs (habitat, tourisme, urbanisme commercial, développement économique, schéma directeur, etc..). Elles doivent s’efforcer de coopérer : deux communautés d’agglomération, deux

projets de territoires, deux Programmes Locaux de l’Habitat. On mesure donc bien la complexité.

2.4.2

Les grands enjeux, les grandes orientations

Sur le développement et l’aménagement

Les enjeux de développement ont été très liés à la longue crise des activités industrielles traditionnelles. Disposant cependant d’atouts en terme de positionnement géographique et de desserte, notamment autoroutière mais aussi ferroviaire et par canaux, en terme de tourisme aussi (parc naturel, thermalisme), cette région s’est attelée avec l’ensemble des pouvoirs publics (Région, Etat, Europe) à une reconversion de ses activités : développement de l’industrie ferroviaire (et notamment

tramway et TER), développement de l’industrie automobile (SMAN, SEVELNORD et récemment Toyota à Onnaing), des NTIC, etc. et reconversions dont les résultats sont

positifs même si ces activités peuvent être fragiles. En outre, le secteur tertiaire très faible s’est nettement développé (entre autres Universités,…) : sur les 100.000 emplois du bassin, les 2/3 relèvent du secteur tertiaire.

Pour une bonne part, l’aménagement s’est concentré sur l’équipement des zones d’activité et des infrastructures. Mais il faut aussi noter des efforts sans précédent en matière d’équipements culturels en particulier sur la ville de Valenciennes.

Sur la politique de la ville et le renouvellement urbain.

Depuis plus de vingt ans, les efforts déployés au travers des différentes politiques publiques de développement social et urbain ont été importants. Pour autant, le Valenciennois reste socialement très marqué et connaît de profondes inégalités sociales et territoriales.

Tous les indicateurs sociaux et sanitaires restent préoccupants. Des processus de précarisation ont cours : les situations sanitaires dégradées limitent les efforts d’insertion. Les taux de chômage restent élevés, le nombre de Rmistes s’accroît, le surendettement aussi.

En outre, l’héritage urbain reste lourd : imbrication habitat-friches industrielles, habitat obsolète et inconfortable, friches urbaines et donc tissu urbain désorganisé, centres-villes dévitalisés, très fortes coupures urbaines, des quartiers devenus de véritables zones de relégation sociale et urbaine, des conditions de logement difficiles.

Politique de la ville et renouvellement urbain sont donc des enjeux considérables qui mobilisent les partenaires. Le défi est celui de l’échelle quantitative et qualitative de ce qu’il faut faire pour approcher d’une situation décente.