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triangulaire supérieure et il suit que g0 lui-même a le même coefficient en bas à gauche que g, ce qui termine la preuve de la minoration.

On a |PI\GI| = qk+ qk−1; d’autre part (P

Iw).NI est de cardinal qk, et le cardinal d’une

orbite (PIg).NI avec g congru à 1 modulo P2 est égal à qk−2 d’après la première partie du

lemme. Il y a ainsi au plus (q − 1) telles orbites, et il y en a donc exactement (q − 1). De même, si le résultat est vrai jusqu’à l le cardinal total des classes qui ne sont pas = 1 (mod Pl) est égal à qk−l−1. Si l < (k − 1)/2 le cardinal d’une classe = 1 (mod Pl), 6= 1 (mod0)Pl+1 est égal à qk−2l il y en a au plus (q − 1)ql−2, donc exactement ce nombre ; si l ≥ (k − 1)/2 le cardinal d’une telle classe est 1, il y en donc au plus (q − 1)qk−l−2 et par suite c’est le nombre exact.

D’après ce lemme, pour I = Pk on a donc

X g∈PI\GI/NI |PI∩ gNIg−1| |NI∩ gNIg−1| !−32 = 1 + bk−1 2 c X l=1 (q − 1)ql−1q3l2 + k−1 X l=bk+1 2 c (q − 1)qk−l−1q3(k−l)2 + 1 ≤ 2 + 2 k + 1 2  q−12 ≤ k + 3.

D’autre part le dénominateur P

g∈PI\GI/NI|PI∩ gNIg

−1|−1 est supérieur à 1 vu que le terme

pour g = w vaut 1, et il suit donc du lemme 5.19 que pour I =Qr

k=1Plkk on a tr  Ψ(iu)dΨ(iu)du  [Γ : Γ1(I)] ≤ Cε(u)C|I| −1 2 r Y k=1 (lk+ 1)

et comme plus haut il suit que trΨ(iu)dΨ(iu)du  est un o(vol M1(I)). On peut donc appliquer le lemme 5.17 et le corollaire 5.15.

5.3

Passage aux adèles

5.3.1 Notations

On réfère à la section 0.5.1 pour les notations et définitions standards concernant l’anneau A des adèles de F . On utilisera à partir de maintenant les notations suivantes, qui peuvent parfois contredire celles introduites dans les précédents chapitres :

• G(A) = SL2(A), G(F ) = SL2(F ) ; on considère G(F ) comme plongé diagonalement dans

G(A). • G∞= SL2(C), Gf =Q0v6 |∞SL2(Fv) ; • K= SU(2), Kv = SL2(Ov) pour v 6 |∞ ; • P (A) = ( a x 0 a−1 ! , a ∈ A×, x ∈ A ) , N (A) = ( 1 x 0 1 ! , x ∈ A ) ; on définit de même

P (F ), N (F ) et P (Fv), N (Fv) pour toute place v de F . • Mv = ( av 0 0 a−1v ! , |a|v = 1 ) et M =Q

vMv, de sorte que P (A) = M AN (A). • A∞= ( a 0 0 a−1 ! , a ∈ R×+ ) , A1= ( a 0 0 a−1 ! , a ∈ A1 ) .

On a F×\A1/M ∼= C(F ). Pour toute place v on a la décomposition G(F

v) = P (Fv)Kv; on obtient ainsi que G(A) = P (A)K = N (A)A1AK. On a enfin la décomposition de Bruhat :

(on rappelle que w = 0 −1

1 0

!

).

5.3.2 Groupes de congruence

Si K0 ⊂ K est un sous-groupe d’indice fini (i.e. K0 = KKf0 avec Kf0 ⊂ Kf ouvert) on note ΓK0 = G(F ) ∩ K0 qui est un sous-groupe d’indice fini de SL2(OF). Les sous-groupes de G(F )

ainsi obtenus sont donc discrets de covolume fini dans G∞ et on les appelle sous-groupes de

congruence. Les quotients G(A)/K0 sont alors des unions disjointes de composantes connexes identifiées canoniquement à G/K(par des éléments de G(Af)) dont on rappelle qu’il est

isométrique à H3 lorsqu’on le munit d’une métrique Riemannienne G∞-invariante à gauche. Le

théorème suivant est la version adélique de l’approximation forte (Théorème 5.2), on réfère par exemple à [Hum80, Theorem on page 69] pour une preuve.

Théorème 5.22. Le sous-groupe G(F ) est dense dans G(Af).

Il suit que G(F )Gest dense dans G(A), en particulier le quotient G(F )\G(A)/K0 n’a

qu’une composante connexe et on obtient une identification

MK0 := G(F )\G(A)/K0 ∼= ΓK0\H3. (5.8)

Les cusps de MK0 sont isométriques aux composantes connexes de P (F )N (Af)\G(A)/K0,

et ils sont donc en bijection avec P (F )N (A)A\G(A)/K0. On décrit enfin les fonctions hau-

teurs adéliquement. Si g ∈ G(A) on écrit g = naa1k ∈ N (A)A

A1K et on pose y(g) = |t|2

où a = t

t−1

!

, et pour x ∈ MK0 on choisit un g ∈ G(A) au-dessus de x et on pose

y(x) = maxγ∈G(F )y(γx). Si y1, . . . , yhF sont les fonctions hauteur sur MK0 issues des fonc-

tions hauteur Γ(OF)-invariantes introduites dans la sous-section précédente on a alors y(x) = maxj=1,...,hF yj(x).

5.3.3 Mesures de Haar

On rappelle que l’on a donné des normalisations des mesures de Haar sur A, A1 en 0.5.2. On fixe la mesure de Haar dkv de Kv pour qu’elle ait masse totale égale à 1 ; la mesure de Haar sur P (Fv) = Fvo Fv× est d(nvav) = dx|.|vv ⊗ d×xv On munit les groupes adéliques de leurs mesures produits, on voit que les espaces compacts N (F )\N (A) et F×\A1sont de mesure 1. On

considèrera toujours que le quotient par un sous-groupe de volume fini est muni de la mesure poussée en avant par la projection, en particulier la mesure de Haar sur G(A) est le poussé en avant de dnda da

|a∞|∞dk.

5.3.4 Espaces fonctionnels

Soit v une place finie et Hv l’un des groupes v-adiques définis ci-dessus. On définit l’espace des fonctions lisses C(Hv) comme l’ensemble des fonctions de Hv dans V qui soient continues, i.e. localement constantes. On note Cc(Hv) l’espace des fonction à support compact et L2(Hv) son complété pour la norme L2. L’espace C(HA) est l’espace engendré par les Q

vfv où fv

C(Hv) et le support de fvest contenu dans un sous-groupe compact pour presque toute v ∈ Sf. Pour H = K le théorème de Peter-Weyl (cf. Wikipédia) donne une décomposition en irré- ductibles de L2(Kv). Si τ, W est une représentation irréductible complexe continue de Kv (qui est forcément unitaire de dimension finie vu qu’elle factorise à travers un quotient fini) on note

5.3. Passage aux adèles 137

C(τ ) la projection dans C(Kv) du sous-espace (C(Kv) ⊗ (W ⊗ W∗))Kv (où K

v agit sur

C(Kv) par g.f (x) = f (g−1xg)). On a alors une décomposition en somme Hilbertienne

L2(Kv) =

M

τ ∈Kbv

C(τ )

On définit de même le M -type à gauche, chaque C(τ ) est stable sous l’action de M à gauche et se décompose donc en une somme finie de représentations irréductibles de Mv, on note C(ξ, τ ) l’espace des fonctions de Mv-type à gauche ξ (i.e. f (mx) = ξ(m)f (x) pour tous m ∈ Mv, x ∈ Kv) et [τ : ξ] sa multiplicité qui est toujours finie et nulle pour presque toute ξ. On a donc la décomposition en somme Hilbertienne

L2(Kv) = M τ ∈Kbv M [τ :ξ]6=0 C(τ, ξ). (5.9)

On note H l’espace L2(F×\(A1K)). Si s ∈ C et φ ∈ H ∩ C(A1K) il existe un unique

prolongement φs de φ à G(A) qui vérifie :

∀n ∈ N (A), a∈ A, a ∈ A1, k ∈ K φs(naak) = |α(a∞)|sφ(ak) (5.10)

et on notera Hs l’espace de ces fonctions.

Si χ est un caractère de Hecke on lui associe un caractère du groupe abélien A1 via l’isomor- phisme naturel A1 ∼= A1. On obtient aussi un caractère de P (A) via le morphisme P (A) → A1. On a un isomorphisme K-équivariant à droite et A1-équivariant à gauche

H ∼= C[C(F )] ⊗ L2(K); d’après (5.9) ci-dessus on a donc une décomposition H =L

τ,ξC(τ, ξ) ⊗ C[C(F )] et chacun des espaces C(τ, ξ) ⊗ C[C(F )] se décompose suivant l’action de A1 à droite en une somme sur les caractères de Hecke dont la restriction à M est égale à ξ ; on a donc finalement la décomposition

H =M

χ,τ

H(χ, τ ) où la somme est prise sur les caractères de Hecke.

5.3.5 Définition des séries d’Eisenstein

Soit f : G(A) → V une fonction P (F )N (A)-invariante ; on définit une fonction G(F )- invariante par la série suivante (si elle converge) :

E(f )(g) = X

γ∈G(F )/P (F )

ρ(γ)f (γ−1g). (5.11)

Le K-type à droite de E(f ) est alors le même que celui de f . On note α la fonction sur P (A) définie par α a x

a−1

!

= a2, pour g = nak on note y(g) = |α(a)|. La fonction y est alors

P (F )-invariante.

Lemme 5.23. La série

X

γ∈G(F )/P (F )

y(γ−1g)s

Démonstration. Un argument similaire à celui utilisé pour démontrer [Kna97, Lemma 6.7] montre que : y(w 1 x 1 ! nak)  1 |cz + d|pour x = d/c ∈ F, n∞= 1 z 1 !

où la constante ne dépend que de g = nak. Par la décomposition de Bruhat il suit que

X γ∈G(F )/P (F ) y(γ−1g)s X c,d∈OF (c,d)=1 1 |cz + d|s ∞  Z x∈R4,|x|≥1 dx |x|2s

et il est bien connu que le côté droit converge pour Re(s) > 2.

Si φ ∈ H la fonction φs donnée par (5.10) est P (F )N (A)-invariante, on note E(φs) = E(φ, s) qui est bien définie pour Re(s) > 2 d’après le lemme 5.23. On peut en fait la prolonger à tout le plan complexe d’après la proposition suivante, dont une preuve est donnée dans la section 5.4.1 ci-dessous.

Proposition 5.24. Pour φ ∈ H la fonction holomorphe définie pour Re(s) > 2 par s 7→ E(φ, s)

se prolonge en une fonction méromorphe sur C. De plus, si χ est un caractère de Hecke non trivial et φ ∈ H(χ) ce prolongement est en fait entier. Si χ = 1 il a un unique pôle d’ordre 1 en s = 1.

5.3.6 Espaces de formes et L2(G(F )\G(A))

Pour cette section on fixe un sous-groupe compact ouvert K0 ⊂ K. On note M = MK0 et h

le nombre de cusps de M .

Identification

Soit ρ une représentation irréductible de Gsur un espace vectoriel réel V de dimension finie

que l’on munit de l’unique produit euclidien qui soit K∞-invariant et pour lequel les éléments

de p agissent par des transformations autoadjointes. On rappelle que l’on a défini en 0.2.2 le système local Eρ sur M . On identifiera une fonction dans (L2(G(F )\G(A)) ⊗ ∧pp⊗ V )K

0

à une

p-forme dans L2Ωp(M ; VC).

Séries d’Eisenstein

Soit s ∈ C ; les séries d’Eisenstein adéliques donnent une application

EA s :  L2(P (F )AN (A)\G(A)/Kf0) ⊗ VC⊗ ∧ pp∗K∞ →L2(G(F )\G(A)) ⊗ VC⊗ ∧ pp∗K0 .

Un élément v sur la gauche correspond à une fonction φ sur A1K à valeurs dans V C⊗ ∧

ppqui

est K0-équivariante et EA

s(v) est alors défini comme la série d’Eisenstein E(s, φ).

D’autre part on a une identification du côté gauche avec l’espace Ch ⊗ VC⊗ ∧ppet ce

dernier s’identifie avec Vh

C ⊗ ∧

ppqui est lui-même naturellement isomorphe à Vh

C si p = 0 et

VCh ⊕ Ω+(V ) ⊕ Ω(V ) si p = 1. On a donc dans les deux cas une application E

s de cet espace dans les p-formes sur M à coefficients dans Eρ⊗ C (cf. 3.1.3).