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La participation à l’apprentissage des adultes varie selon le secteur d’activité, la situation

professionnelle et le soutien de l’employeur

Lorsque les activités économiques sont divisées en deux grands secteurs, soit la production de biens et la production de services, l’analyse des résultats du PEICA à l’échelle pancanadienne montre que les répondantes et répondants qui travaillent dans le secteur des services ont participé à l’apprentissage des adultes à un taux supérieur à ceux et celles qui travaillent dans le secteur des biens, par une marge de 11 points de pourcentage. Les employés du secteur des services sont deux fois plus susceptibles que ceux du secteur des biens d’être titulaires d’un baccalauréat ou plus. Des niveaux plus élevés de participation à l’apprentissage des adultes et des niveaux de scolarité plus élevés sont en corrélation avec des niveaux généralement plus élevés de compétence en littératie et en RP-ET chez les travailleuses et travailleurs du secteur des services, bien que les niveaux de compétence en numératie soient plus ou moins les mêmes. Les différences entre les deux secteurs peuvent s’expliquer en grande partie par le niveau de scolarité demandé qui est généralement plus élevé pour les emplois du secteur des services, et la corrélation entre le niveau de scolarité et la participation à l’apprentissage des adultes. De plus, l’analyse des données a montré que les employeurs du secteur des

services sont plus susceptibles d’offrir de la formation à leur personnel.

Les taux de participation variaient également entre les secteurs public, privé et à but non lucratif, les Canadiennes et Canadiens travaillant dans le secteur public et le secteur à but non lucratif affichant les taux de participation les plus élevés. Cette tendance est également valable à tous les niveaux de scolarité. En plus du taux de participation le plus bas, le secteur privé comptait aussi la plus petite proportion de travailleuses et travailleurs titulaires d’un baccalauréat ou plus. Ces tendances s’observent dans l’ensemble des provinces et des territoires.

La situation professionnelle joue également un rôle important dans l’apprentissage des adultes. Les Canadiennes et Canadiens en emploi ont affiché des taux de participation plus élevés que les sans-emplois, les taux étant plus élevés chez les travailleuses et travailleurs à temps plein que chez ceux qui occupent un emploi à temps partiel. Les taux étaient aussi plus élevés chez les personnes en emploi que chez les travailleuses et travailleurs autonomes, malgré des niveaux de scolarité similaires, et les personnes qui travaillaient dans les grandes entreprises avaient tendance à participer davantage que celles qui travaillaient dans de petites entreprises. Ces résultats suggèrent une forte corrélation entre l’engagement de l’employeur envers le perfectionnement de la main-d’œuvre et l’accès aux activités d’apprentissage des adultes. Compte tenu de la relation entre les compétences et la participation à l’apprentissage des adultes, les employeurs pourraient tirer parti d’une meilleure accessibilité aux possibilités d’apprentissage pour leur personnel.

La majorité des Canadiennes et Canadiens qui ont participé à une forme d’apprentissage formel, non formel ou aux deux l’ont fait pour des raisons liées au travail, notamment pour améliorer leur rendement au travail, acquérir des connaissances et faire progresser leur carrière. Comme les exigences du marché du travail par rapport aux compétences cognitives mesurées par le PEICA sont élevées, et que ces compétences sont étroitement liées à la participation à l’apprentissage des adultes, les employeurs pourraient bénéficier d’un soutien accru aux activités d’apprentissage pour les travailleuses et travailleurs.

L’analyse des données du PEICA concernant les profils relatifs au marché du travail et leur lien avec les taux de participation à l’apprentissage des adultes suggèrent

D’abord, une proportion substantielle d’apprentissage non formel (la forme la plus commune) se passe en milieu de travail. De plus, les personnes en emploi ont tendance à participer davantage à l’apprentissage des adultes que les sans-emplois, les personnes qui travaillent dans des entreprises disposant de

nombreuses ressources ont aussi tendance à y participer davantage, et les travailleuses et travailleurs autonomes y participent généralement moins. C’est dans les domaines où les employeurs sont plus susceptibles de soutenir l’apprentissage des adultes chez leur personnel que les taux de participation sont généralement les plus élevés. En fait, la majorité de l’apprentissage des adultes se fait avec le soutien des employeurs : à l’échelle pancanadienne, plus de 80 p. 100 des apprenants adultes de sexe masculin et plus de 70 p. 100 des apprenantes adultes ont participé à des activités d’apprentissage avec le soutien de leur employeur.

Les résultats suggèrent que la volonté et la capacité des employeurs à investir dans l’apprentissage des adultes et à soutenir le développement des compétences de leur personnel sont des facteurs qui influent grandement sur les taux globaux de participation. La création de politiques et de programmes visant à accroître cette volonté et cette capacité chez les employeurs pourrait donc être une bonne façon d’améliorer l’accès et la participation des travailleuses et travailleurs du Canada à l’apprentissage des adultes, ce qui aurait pour effet d’accroître le bassin de travailleuses et travailleurs ayant les compétences nécessaires pour répondre à la demande croissante.

Conclusion

Les données recueillies par le PEICA sur l’apprentissage des adultes et les compétences en littératie, en numératie et en RP-ET nous donnent l’occasion de réfléchir à l’importance de la participation à l’apprentissage des adultes et de la corrélation entre l’apprentissage des adultes et la maîtrise des compétences. Des études antérieures ont souligné le caractère positif de cette relation, et ce rapport s’appuie sur ces travaux. Les conclusions du présent rapport laissent clairement entendre que la participation accrue à l’apprentissage des adultes est un moyen prometteur d’accroître les niveaux de compétence des Canadiennes et Canadiens et de réduire les écarts de compétences constatés entre les groupes.

La dynamique qui s’est créée entre le niveau de scolarité, l’apprentissage des adultes et la maîtrise des compétences est d’une importance capitale pour l’élaboration de politiques et de programmes visant à améliorer les compétences et, par extension, les résultats qui accompagnent une hausse du niveau de compétence. Un niveau de scolarité élevé s’accompagne généralement d’un niveau de compétence élevé chez les individus ainsi que d’une probabilité élevée de participer à des activités d’apprentissage des adultes qui, à leur tour, entraînent une augmentation du niveau de compétence. Ces liens impliquent toutefois que les personnes peu scolarisées risquent d’être désavantagées. En effet, un faible niveau de compétence est souvent associé à un faible niveau de scolarité, souvent aussi doublé d’un faible taux de participation aux activités d’apprentissage des adultes. Il s’agit là d’un enjeu crucial pour les responsables de politiques, puisque les personnes ayant un niveau de scolarité peu élevé pourraient se retrouver coincées dans un cycle où les compétences déclinent avec le temps faute d’avoir été mises à jour.  

Cela dit, il est important de rappeler que l’apprentissage des adultes peut être avantageux pour les personnes ayant un niveau de compétence faible ou de moyen à élevé. Par exemple, cibler les personnes ayant un faible niveau de compétence pourrait s’avérer un moyen efficace de rehausser les taux de participation et de réduire les risques que pourraient encourir ces adultes en raison d’un faible niveau de compétence. De même, une étude plus approfondie des obstacles à la participation, en particulier de ceux que rencontrent les personnes qui n’ont participé à aucune forme d’apprentissage des adultes, et une comparaison de ces obstacles à la participation entre différents groupes de personnes seront essentielles pour éclairer les politiques visant à réduire les inégalités dans les taux de participation. De plus, la participation à l’apprentissage des adultes est aussi importante pour les personnes ayant un niveau de compétence de moyen à élevé qui doivent constamment rehausser leur niveau de compétence.

L’apprentissage des adultes aidera ces personnes à rester à niveau et à se perfectionner.

Malgré les divers obstacles qui se posent aux responsables de politiques et de programmes qui souhaiteraient augmenter les taux de participation aux activités d’apprentissage des adultes, le présent rapport offre un aperçu de la complexité des enjeux, des lacunes et des nombreux facteurs pouvant influencer l’apprentissage des adultes au Canada. Ces réflexions devraient guider les interventions visant à offrir, aux Canadiennes et aux Canadiens de caractéristiques sociodémographiques variées et vivant des circonstances différentes, des occasions d’apprendre, de renforcer leurs compétences et d’améliorer leur bien-être, leur collectivité et la société canadienne dans son ensemble.