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Chapitre 3. Méthodologie

3.2. Participants à la recherche

Notre expérimentation s’est déroulée durant l’année scolaire 2011-2012, soit du 11 novembre au 22 avril inclusivement. Nous avons choisi de suivre deux enseignants recrutés sur une base volontaire par les chercheures du projet ACOR afin de documenter leurs croyances et leurs pratiques déclarées concernant l’évaluation de l’oral et de l’oral en interaction et d’observer

leurs pratiques d’évaluation effectives dans le cadre de ce projet. Les paragraphes qui suivent décrivent avec la façon dont les participants ont été choisis, ainsi que leur profil personnel.

3.2.1. Choix des participants

Notre étude a été menée auprès de deux enseignants de français langue d’enseignement travaillant tous les deux en troisième secondaire dans une école située sur l’île de Montréal. Ces deux enseignants, un homme et une femme, ont d’abord accepté de participer à la recherche ACOR menée par Manon Hébert et Lizanne Lafontaine (FQRSC-MELS, 2009- 2013). Ils ont été recrutés sur une base volontaire par l’entremise de leur conseillère pédagogique, également participante au projet, et ont reçu l’appui de leur direction d’école pour y participer. Nous avons choisi ces enseignants parce qu’ils travaillent dans une école secondaire au sein d’un environnement urbain et multiethnique. Seuls deux enseignants sur les huit participants au projet ACOR répondaient à ces critères. Ils ont tous les deux signé le formulaire de consentement nous autorisant à mener notre recherche auprès d’eux et se sont ainsi engagés à nous accorder une entrevue individuelle d’une soixantaine de minutes au début du projet ACOR et de se prêter à l’observation non participante une séance de think-aloud vers la fin du projet (voir le formulaire de consentement, Annexe 2). Ces deux enseignants constituent un nombre de participants suffisant étant donné que notre type de recherche est l’étude de cas (Roy, 2009).

3.2.2. Profil des participants

Étant donné l’importance que revêtent les caractéristiques des participants dans une étude de cas, il convient de décrire de façon détaillée les profils deux enseignants ayant participé à notre recherche. Les informations que nous rapportons ici proviennent d’un questionnaire informel, portant le nom de «Portrait de l’enseignant», administré par ACOR au tout début du projet pour apprendre à connaître les enseignants participants.

Le premier enseignant est un homme possédant onze ans d’expérience en enseignement. Le nom fictif de Léopold lui a été attribué dans le cadre de cette étude afin de préserver son anonymat. Léopold est titulaire d’un baccalauréat en littérature de l’université de Montréal, de

même que de deux certificats en éducation, un en intervention auprès des jeunes, l’autre en rédaction. Il a également poursuivi des études en obtenant un certificat en évaluation des compétences et étudie actuellement à la maîtrise en administration de l’éducation. Enseignant depuis 6 ans à l’école secondaire où nous l’avons rencontré, il enseignait au moment de la prise des données à trois groupes : deux groupes réguliers et un groupe issu d’un programme axé sur les lettres et les sciences. Il s’agit d’un homme très impliqué dans les projets culturels de son école, ainsi qu’auprès des membres de sa communauté. Du côté des outils didactiques et pédagogiques qu’il utilise dans sa pratique, l’enseignant a mentionné utiliser les manuels scolaires à l’occasion et chercher régulièrement à diversifier son enseignement. Il se qualifie toutefois comme quelqu’un qui n’aime pas vraiment innover : «on ne change pas une formule gagnante» a-t-il dit tant en entrevue que dans le questionnaire ACOR. Il n’aime pas fonctionner par essai-erreur. Il aime sentir qu’il maîtrise ce qu’il fait. L’enseignant reconnaît malgré tout «qu’on peut aussi apprendre à partir de ses erreurs». Léopold affirme, par ailleurs, se débrouiller assez bien avec la composante orale, mais employer des méthodes traditionnelles auxquelles il veut renoncer. Concernant ses pratiques en oral, il dit faire un projet d’oral au moins une fois par année. Cette année, il a prévu faire un exposé sur un phénomène scientifique et un exposé sur un personnage célèbre, sans compter le projet ACOR avec les CL. Finalement, concernant Léopold a rappelé la grande diversité culturelle de ses élèves et leur niveau varié; faibles moyens et forts se retrouvent dans ses groupes.

Le second enseignant est une femme en début de carrière. Au moment de la recherche, elle avait quatre ans d’expérience en enseignement, entrecoupés par deux congés de maternité. Elle est diplômée d’un baccalauréat en enseignement du français de l’UQÀM et enseigne à l’école secondaire où nous l’avons suivie depuis 2 ans. Sa tâche comporte trois groupes : deux groupes réguliers et un groupe d’élèves provenant du programme de musique. Dans son cas également, nous avons dû lui attribuer un nom fictif pour préserver son anonymat. Il s’agit de Karoline. Ayant deux jeunes enfants à la maison, Karoline a peu de temps pour la formation continue. Du côté des outils didactiques et pédagogiques qu’elle utilise dans sa pratique, l’enseignante a mentionné faire peu appel aux manuels scolaires. Elle préfère créer son propre matériel. Elle aime les projets en équipe, malgré la charge supplémentaire que cela lui demande du point de vue de la gestion de classe. Elle se décrit comme une enseignante

dynamique pour qui la relation enseignant/élève est très importante. Pour elle, un enseignant est un guide qui transmet des connaissances et aide l’élève à développer ses compétences. En ce qui a trait à l’oral, Karoline a mentionné trouver que son enseignement n’est pas une tâche facile et se sentir mal outillée pour aider ses élèves. Elle a l’impression de ne pas en faire assez, malgré sa bonne volonté. Du côté de ses pratiques en oral, l’enseignante met en place environ quatre projets par année. Elle a nommé les exposés, la discussion en équipes et la théâtralisation comme projets qu’elle envisage pour l’année en cours. Elle enseigne les éléments prosodiques chaque année, mais a le désir de faire plus. Finalement, en ce qui concerne la clientèle à laquelle elle enseigne, Karoline, tout comme Léopold, a mentionné la diversité culturelle de ses élèves ainsi que le haut taux d’absentéisme auquel elle doit faire face. Elle considère acceptable le niveau de compétence de ses élèves en français.