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I PEUT ‐ON PARLER DE MARQUAGE SOCIAL ? 

Cette contre-société sodomite paraît marquée d’une certaine hétérogénéité sociale. Le marquage social permet d’examiner si des catégories sociales paraissent être signifiantes de ces mondes sodomites : la présence de certaines catégories sociales marque-t-elle cette contre-société? Ne faut-il pas relier la présence de certaines catégories sociales à la société dominante du temps ? La présence du couple aristocrate et domestique est aussi la marque d’une société d’ordre et de formes de domination spécifique, de même, pour la présence de

certains clercs. Les catégories sociales rencontrées sont donc variées :

aristocrates et tiers Etat, clercs, gens de métiers. Ces catégories sociales ne se retrouvent pas dans les mêmes endroits et à ces catégories il faudrait ajouter les marginaux sociaux : vagabonds et voleurs que l’on retrouve dans certains lieux de rencontre.

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A/ L’IMPORTANCE DU COUPLE ARISTOCRATE ET TIERS ETAT 

L’importance du couple aristocrate et domestique apparaît à travers plusieurs sources : Le grand mémoire rédigé par un policier du XVIIIe siècle, fait partie des Archives de la Bastille. Il regroupe des nobles sodomites et leur domesticité. Il offre un miroir intéressant. A ceci il faut ajouter le retentissement de certaines affaires et la présence des domestiques dans les lieux de rencontre qui apparaît dans les archives de police. L’importance du couple aristocrate et domestique pose deux questions : la question des rapports de domination maître-valet et la signification du poids du tandem aristocrate et domestique. Le grand mémoire est

mentionné par Claude Courouve100. Ce document offre un regard sur le monde

des aristocrates sodomites et leur domesticité. Ce mémoire regroupe 113 noms regroupés en 55 articles. Ce document signale des nobles connus comme sodomites et, parallèlement, certains membres de leur domesticité. Ils sont signalés comme partageant les mêmes goûts sexuels. Cette source donne une photographie d’hommes organisés autour de leur goût sexuel. L’affaire Benjamin Deschauffours, du nom de cet homme brûlé en mai 1726 à Paris, comporte des indices sur la présence des nobles et de leur domesticité dans le monde sodomite parisien au XVIIIe siècle. Le déroulement de l’instruction de cette affaire et les protagonistes qui interviennent comportent des éléments qui semblent aller dans ce sens : cette affaire met à jour des réseaux de connaissances dont l’accusé paraît être le centre. Le point de départ de l’affaire est une plainte d’un jeune homme qui aurait été victime d’un abus sexuel au domicile de l’accusé. Précisément, lors de cette agression, il y avait en compagnie de Deschauffours deux hommes qui paraissaient être des gentilshommes et qui semblaient connaître parfaitement l’accusé. Dans le cours de l’instruction de cette affaire, il est spécifié que ce dernier qui se faisait appeler marquis de Préau, tenait une véritable agence pédérastique. Il mettait en rapport des garçons ramassés dans

100

C COUROUVE, Les assemblées de la manchette : documents sur l’amour masculin au XVIIIe siècle, Paris, 1987, p. 20

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les rues, de très humble milieu, avec de grands seigneurs. L’instruction note que l’on paraissait venir de partout se fournir chez lui et que des rencontres avaient lieu tous les après-midis dans sa maison de la rue Poupée. Maurice Lever parle aussi autour de cette affaire d’une clique nommée Lefèvre, du nom d’un de ses

membres, organisée autour des goûts sodomitiques.101 Nous voyons intervenir

des nobles sodomites qui, par l’intermédiaire de Deschauffours, comptaient assumer leur goût et rencontrer des garçons. Dans le cours de l’instruction, des seigneurs que fréquente Deschauffours apparaissent tel le marquis de Sautereau, tel ce gentilhomme écossais qui jouit d’une grande fortune et qui finira

littéralement par acheter le jeune homme dont il est épris.102 Le seigneur de

Montizelli ne parviendra pas, lui, à acheter Thomas Vaupinesque, dit

Chambery.103Au cours de l’instruction du procès, il est bien indiqué que

Deschauffours pratiquait le commerce de garçons pour le compte de riches seigneurs. Cette notion d’achat implique que les nobles en question entrevoyaient les personnes convoitées comme des objets. Ces dernières n’ont pas d’existence propre et sont seulement des objets au service du plaisir des nobles concernés. Les nobles dans ce cas estiment sans doute que leur plaisir est un privilège qui ne saurait souffrir d’entrave. Globalement l’instruction de l’affaire Deschauffours laisserait donc apparaître de forts indices de l’homosexualité de certains gentilshommes et parfois de leur domesticité. L’intérêt pour notre propos est que l’accusé paraissait assumer un rôle de tenancier d’une maison de débauche pour nobles sodomites. Parallèlement, nous avons plusieurs exemples de l’intervention de la domesticité de certains de ces nobles.

Le poids de la domesticité dans la société homosexuelle parisienne se mesure aussi grâce aux fichiers de police. A partir des fichiers de police, il est possible de faire une statistique : les archives de la Bastille comportent le plus de rapports dans les années 1723, 1737-1738, 1749. On totaliserait environ 26 % de

101

M LEVER, op. cit., p. 343, p. 313 102

voir M. LEVER, op. cit., p. 344 103

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domestiques avec une poussée de 40,5 % en 1737-1738.104 Dans les séries Y

que j’ai pu dépouiller, le chiffre est sensiblement moindre : 35 domestiques sur 228 cas recensés, à cela il faudrait ajouter ceux qui sont notés aide de cuisine, certains cuisiniers qui font parfois partie de la domesticité. Globalement, au niveau des sources utilisées pour le XVIIIe siècle, archives de la Bastille et Séries Y : sur un total de 335 hommes comportant la profession, nous avons pu dénombrer 71 domestiques, ce qui correspond à 21% du panel. Dans ce poids de la domesticité, il faut souligner le phénomène des domestiques sans état. Ces personnes qui couraient les rues de la Capitale se prostituaient parfois. Dans les archives, série Y, nous découvrons des détails intéressants et qui vont dans le sens d’un lien entre une certaine partie de cette population et la prostitution : « Nicolas Dumoulin domestique. Il est sorti du Palais Royal, Dumoulin maquereau

d’hommes et de femmes… 2 janvier 1781. » ; 105 « Pierre Chauvat, dit la

jeunesse, domestique sans condition. Il a déjà été au Grand Châtelet. Il reconnaît

la détention à cause d’une dispute. Il est accusé d’avoir volé une montre. » 106 ;

« François Barbançon, 15 ans domestique sans condition. Il a été vu depuis

plusieurs jours aux Tuileries et au Palais Royal. »107Ces quelques exemples

semblent illustrer la présence de certains éléments d’une population de domestiques assez instable.

Les pamphlets publiés à la veille de la Révolution font aussi état « de nobles sodomites." Dans le pamphlet Les enfants de Sodome à l’Assemblée, le duc de Noailles est mentionné. Le pamphlet La vie du ci derrière marquis de Villette est construit sur la personnalité « d’un sodomite » très célèbre dans Paris : le marquis de Villette. A partir de ces sources nous avons l’image d’une complicité de certains nobles et de leurs domestiques. Cet élément pose le problème de la solidarité maîtres et valets dans le cas d’un goût sexuel partagé. Il faut également

104

pour ces statistiques des archives de la Bastille voir P. D’ESTREE, Les infâmes sous l’Ancien régime, Paris, 1902, p. XXVII statistiques citées dans le mémoire de M. REY

105 Archives nationales Y 13408 106 Archives nationales Y 13407 107 Archives nationales Y 11727

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mettre en avant la société d’ordre qui est propre à l’Ancien régime et se demander si ce facteur maître-valet n’est pas tout simplement la marque de ces rapports de pouvoir plus globaux. A ce stade pourrait-on donc entrevoir une certaine forme de solidarité entre maîtres et valets qui va au-delà des rapports sociaux classiques pour le XVIIIe siècle? Examinons quelques exemples qui ne se sont pas uniques : « En septembre 1748 un tapissier et un garçon jardinier nommé Gaverelle s’adressèrent à un cordonnier Pierre la France. Celui ci les emmena rue Saint Dominique au couvent de Saint Joseph où l’évêque de Fréjus avait résidence. La France assura ses compères que s’ils faisaient quelque chose

avec monseigneur, le prélat leur donnerait de l’argent. »108Cet exemple est

caractéristique de l’attitude du grand seigneur vis-à-vis d’un serviteur partageant ses goûts. Il compte sur son serviteur pour lui offrir des occasions de rencontre sans s’exposer directement. Nous pouvons aussi citer un autre cas de la solidarité entre un noble et son domestique homosexuel comme lui « Le marquis de Thibouville et son domestique nommé Valois. Ce domestique fut enfermé quinze jours à Bicêtre et son maître fit beaucoup pour le faire libérer »109.

Le grand mémoire offre aussi une image de la solidarité entre le noble et son

domestique : à chaque nom de noble cité, il y a mention de son domestique ou même de plusieurs domestiques avec pour mention : est du commerce infâme. Ce type de rapport maître-valet ressort aussi dans certains termes tels que bardache qui fait référence à un rapport de domination sexuelle et bougre qui fait référence à celui qui domine. Comme nous l’avons remarqué, le noble reste convaincu que son plaisir ne doit pas souffrir de contraintes et ceci quelles que soient ses pratiques sexuelles. Ceci pourrait éclairer certaines attitudes. : « En 1724 le marquis de Liembrune, interpellé aux Tuileries embrassant un jeune

homme, n’est pas inquiété lorsqu’il se nomme »110. Cette mentalité explique le

rôle que la domesticité jouait dans la recherche du plaisir. Ces rapports de domination maître-domestique rappellent de loin le rapport homosexuel à Rome

108

voir G DUBOIS DESAULLE,op. cit. fiche évêque de Fréjus 1748 109

P D’ESTREE, Les infâmes sous l’Ancien régime, Paris, 1902, p. 68-69 110

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entre un citoyen romain qui se devait d’être actif et l’esclave qui était tenu de lui rendre ce service : le rapport de dominant à dominé propre à une société d’ordre ; on ne peut parler dans ce cadre-ci de solidarité maître-valet. Cependant au XVIIIe siècle les liens maîtres-domestiques sont, certes, marqués par des rapports de domination, mais il transparaît aussi, dans certains cas, un rapport de complicité entre le maître sodomite et son domestique, qui crée une forme de solidarité qui, elle, pourrait transcender quelque peu ces rapports de domination. D’abord, le domestique semble selon certaines sources, participer, dans certains cas aux orgies du maître. Les écrits du marquis de Sade contiennent des indices de la participation de domestiques aux orgies des maîtres et notamment Les 120

journées de Sodome. Les archives de police comportent aussi des traces de cette

solidarité. Nous pouvons citer également en illustration le cas des rapports du

Marquis de Liembrune et de son domestique Jacques Bouclan.111 Le grand

mémoire également dans sa manière de présenter un noble et sa domesticité

partageant les mêmes goûts sexuels, induit parfois une forme de solidarité. Certains nobles paraissent aussi présents dans des salons ou des sociétés secrètes libertines : Il existait des sociétés secrètes libertines ou des rites d’entrée étaient pratiqués, par exemple l’ordre des chevaliers et nymphes de la rose de

Leray.112 La littérature pamphlétaire compte des exemples également de

solidarité entre partisans de l’amour au masculin transcendant les hiérarchies sociales de l’Ancien régime. La spécificité du rapport maître-domestique pour ce qui est des amours masculines est assez marquante pour être soulignée : plusieurs sources nous donnent des indices. Cependant cette spécificité n’est pas réservée aux amours masculines. Comme le remarque Olivier Blanc, la tradition du libertinage s’était étendue au XVIIIe siècle et le fait de vouloir acheter une personne de rang inférieur sur laquelle on avait des vues, se retrouvait chez les nobles non partisans de l’amour homosexuel. Néanmoins une forme de solidarité paraît visible dans certaines sources et celle-ci semble s’organiser autour des

111

voir “Les mignons du marquis de Liembrune”, in P D’ESTREE, Les infâmes sous l’Ancien régime, Paris, 1902, p. 121-136

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mêmes goûts sexuels. Il rend alors complice le maître et son valet par-delà les hiérarchies sociales qui les séparent. La complicité du domestique vis-à-vis du maître paraît bien dans certains cas dépasser les classiques rapports de maître à domestique. Donc à travers les sources citées, on pourrait peut-être entrevoir une certaine forme de solidarité entre maîtres et valets partageant les mêmes mœurs. Cependant cette forme de solidarité devrait être pondérée car la notion d’achat de l’objet sexuel citée dans des sources fait référence à des nobles représentant la classe dominante et privilégiée de l’Ancien régime et ceux-ci semblent envisager leurs désirs sexuels comme des impératifs quels que soient ces désirs. Dans ce cas, c’est le bon vouloir du privilégié qui devient un impératif et non le fait qu’il partage des goûts sexuels semblables avec certains éléments de sa domesticité. Le poids démographique des domestiques dans les lieux de rencontre n’est pas négligeable. Il n’est pas en soi une spécificité du monde homosexuel parisien mais plutôt il est lié à la structure sociale de Paris au XVIIIe siècle.113 Il est aussi le reflet de la société de l’époque avec la surreprésentation de la domesticité.

B/ LA PLACE DES CLERCS 

Si le poids des domestiques dans ces contre-sociétés sodomites n’est pas une spécificité du monde homosexuel parisien, une autre catégorie sociale apparaît dans les sources et pose la question de la signification éventuelle de son poids au sein de ces subcultures : le monde des clercs. Les clercs au XVIIIe siècle sont désignés comme partisans de l’amour au masculin. La thématique du clerc sodomite est apparue dans la littérature pamphlétaire et licencieuse. Michel Rey parle également du cas des clercs, qui tiennent une grande place dans les fantasmes érotiques de l’époque car ils sont célibataires par force. Ils seraient beaucoup plus ardents. Il y a aussi le mythe des rapports troubles entre élèves et

113

Selon Jean-Joseph Expilly 1719-1793 (abbé), les rôles de capitation pour 1764 donneraient 37457 personnes employées comme domestiques à Paris, et 17657 familles inscrites au rôle des impôts

employaient un ou plusieurs domestiques. Ces chiffres sont cités dans J. KAPLOW, Le nom des rois, Paris, 1974, p. 91-92

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enseignants.114 Les jésuites sont particulièrement accusés d’être des partisans de

l’amour homosexuel : quand ils furent expulsés de France en 1761-62, le président De Brosses déclara : « On prétend qu’ils sont bien aise parce que

chacun leur tourne le cul »115Nous trouvons aussi dans d’autres sources des

traces d’accusation d’homosexualité à l’encontre des jésuites : dans les fonds de l’Enfer de la Bibliothèque nationale de France se trouve un écrit datant de 1782 et s’intitulant Les aventures galantes de quelques enfants de Loyola . Le public français associe aussi l’homosexualité chez les clercs aux jésuites, car leur vocation pédagogique favorisait cet amalgame qui fut aussi renforcé par les

confessions de sodomites qui avouaient avoir été initiés au collège.116 Cependant

ces accusations contre les jésuites sont à replacer dans le contexte des attaques dont ils furent l’objet : les jésuites défenseurs de la papauté dans une France acquise pour une grande partie à la doctrine gallicane de l’autonomie de l’Eglise de France étaient l’objet d’attaques. En 1762 le Parlement de Paris déclarait la compagnie inadmissible par sa nature, blâmait sa richesse, sa morale et sa théologie destructrice.117 Il faut faire rentrer en ligne de compte ce contexte pour expliquer ces accusations concernant les mœurs des jésuites. Plusieurs sources permettent d’appréhender cette présence des clercs dans le monde homosexuel parisien au XVIIIe siècle. Les archives de la Bastille et l’ouvrage Prêtres et

moines non conformistes en amour permettent d’évaluer le poids des clercs dans

les milieux sodomites. Cet ouvrage comporte des sources issues elles-mêmes des archives de la Bastille et contenant des rapports sur des clercs arrêtés dans les promenades publiques connues pour être fréquentées par des sodomites. Sur un panel pour le XVIIIe siècle de 335 hommes comportant leur profession nous comptons 63 hommes notés comme clercs ce qui correspond à 19% du total. Peut-être aussi faut-il prendre en compte pour expliquer ces chiffres que ces archives ne comptabilisent que les clercs qui sont voyants ?

114

voir mémoire de maîtrise de M. REY, Les sodomites parisiens au XVIIIe siècle, Paris VIII, 1980 115

cité par M. REY, op. cit., p. 61 116

D GODARD, op. Cit., p. 58 117

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Ils ne constituent que la partie visible de ces clercs homosexuels. Néanmoins nous pourrions citer plusieurs fiches d’arrestation comme par exemple : « L’abbé François prêtre de Saint Nicolas des Champs qui fut accusé le 12 septembre 1735 par quelqu’un d’attouchement. » Nous avons aussi des indices dans la littérature pamphlétaire : le pamphlet Les enfants de Sodome à l’Assemblée

nationale contient des noms de clercs sodomites ou présumés, tel l’abbé Viennet,

le plus zélé partisan de la bougrerie ou encore comme il est mentionné dans le pamphlet « celui de tous les boug….mîtrés et crossés même celui de Chastenet de Puy Ségur évêque de Carcassonne ; celui de Beaupoil de Saint Aulaire, évêque de Poitiers, et celui de Le Franc de Pompignan, archevêque de

Vienne »118 Histoire de Dom bougre, écrit pamphlétaire, comporte des passages

intéressants, tel celui sur le père Casimir dont le regard farouche ne

s’attendrissait qu’à la vue d’un joli garçon. Sa passion pour le cas antiphysique

était si bien établie qu’il était redoutable aux savoyards même. 119Toutes ces

sources comportent de forts indices de la présence notable de clercs sodomites au sein de ces mondes sodomites parisiens. Ces sources sont concordantes d’autant plus que certaines concernent la fréquentation des promenades publiques et la littérature pamphlétaire traite de l’organisation informelle des sodomites parisiens. Le poids des clercs dans certains lieux de rencontre paraît modeste, il semble plus important dans d’autres lieux : jardin des Tuileries et Luxembourg. La littérature pamphlétaire paraît refléter une présence des clercs dans certaine réunions informelles. Nous avons la trace de clercs présents dans ces mondes homosexuels. Ils étaient connus pour leurs mœurs et ceci ne paraît pas avoir gêné leur carrière ecclésiastique. Maurice Lever, pour le tout début du XVIIIe siècle, citait Maxime Du Camps secrétaire d’Hyacinthe Serroni, prélat

homosexuel et qui devint chanoine puis évêque de Glandèves.120 L’abbé

d’Auvergne connu pour ses mœurs et qui fut nommé à l’archevêché de Tours. Laffiteau, jésuite qui fut nommé évêque de Sisteron et qui fut aussi connu pour

118

Les enfants de Sodome à l’assemblée nationale, Lille, 1989, p. 10 119

Histoire de Dom bougre portier des chartreux, Francfort, 1748, p. 193 120

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ses penchants.121Citons aussi cet abbé de Sesmaisons qui avait dû quitter la

Compagnie de Jésus pour ses mœurs et qui, en 1730, fut fait évêque de Soissons par Fleury. Il faut aussi mentionner Monseigneur du Bellay évêque de

Fréjus qui a recours au cordonnier La France pour faire des rencontres.122Nous

pourrions encore citer l’Abbé Dumay syndic du diocèse de Toulouse qui a accosté une mouche et qui fut relâché sur intervention de l’évêque de Narbonne en 1724. Les mouches étaient souvent d’anciens prostitués ou hommes surpris dans les lieux publics et qui furent contraints de travailler comme indicateurs de police. Dans certains cas, ils exerçaient ces fonctions de leur plein gré. Mouche vient d’ailleurs étymologiquement de mouchard. Ces hommes tentaient de raccrocher un homme en quête d’une aventure. Ils devaient l’attirer en dehors du jardin où les policiers l’attendaient pour l’interpeller. Nous pouvons aussi citer l’abbé de

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