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Suite à une conversation téléphonique avec la responsable du Pôle développement dans le 93, nous avons été interpellés par un constat fait sur le terrain : « ils sont comme dans une parenthèse ». Ce constat renvoie à l’idée qu’ils acceptent d’adhérer à certaines attitudes et à certaines normes pour lesquelles ils sont plus difficilement réceptifs dans d’autres institutions sociales. Les acteurs du scoutisme de quartier soulignent l’importance du scoutisme comme « école de la vie », dans laquelle des enfants parfois livrés à eux-mêmes ont tout à gagner puisqu’ils vont avoir la possibilité d’évoluer dans un cadre sécurisant où ils vont se voir confier des responsabilités et exploiter leur potentiel. Selon elle, ce qui permet de réellement faire progresser les enfants, c’est le contexte particulier des rendez-vous scouts par rapport à leur vie quotidienne, que nous allons nommer la « parenthèse scoute ». Celle-ci constitue une réalité différente de celle de la maison, où ils vont évoluer dans leurs tranches d’âges respectives et où ils vont pouvoir « être autrement » et vivre de nouvelles activités. Dans ce chapitre, nous allons donc nous intéresser aux mécanismes sous-jacents à l’élaboration de cette parenthèse.

1. Sortir du quartier pour construire de nouvelles dispositions : cadre socialisateur et groupes de pairs

En nous appuyant sur les « formes identitaires » de Dubar (1991), nous pouvons souligner que les individus accordent de la valeur à des sources d’identification distinctes selon les contextes. Quand ils sont dans le quartier, ils s’identifient au groupe de pairs et aux normes qui y sont pertinentes socialement (et qui sont souvent décalées de celles véhiculées par le scoutisme). A l’instar de la conception de Lahire (1998), il est probable que lorsque les jeunes font des activités scoutes en restant dans le quartier, ils activent les dispositions relatives à cette sphère sociale « prioritaire » plutôt qu’à celle des scouts. Cela serait contre- productif si l’on veut vraiment leur faire incorporer des dispositions propres au cadre socialisateur du scoutisme. On peut donc supposer que proposer des activités scoutes au sein du quartier, provoquerait une situation « mixte » qui risquerait de

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provoquer un conflit interne en termes de dispositions à activer, et d’empêcher la création de nouveaux schémas corporels et d’habitudes. L’importance de créer les conditions d’un cadre socialisateur à part entière en sortant du quartier permet alors de donner tout son sens à l’idée de « parenthèse » décrite plus haut.

De plus, cette parenthèse présente aussi une importance en ce qui concerne le regard porté par ceux qui n’adhèrent pas aux scouts sur ceux qui participent aux réunions : « Le semblable, le proche, voire l’ami, deviennent aujourd’hui des évaluateurs et des concurrents potentiels, hautement plus complexes à gérer et sournoisement redoutables » (Kaufmann, 2004, p.190). Or, il est d’autant plus important de ne pas susciter la crainte d’un jugement par le groupe de pairs initial que le besoin d’affiliation est un puissant motif d’engagement chez les adolescents : ceux-ci s’engagent davantage s’ils perçoivent un climat agréable « en relation avec leurs attentes et les motivations d’affiliation » (Hauw, 2000). Le besoin d’affiliation renvoie au désir de se sentir connecté avec des personnes de son environnement social qui sont importantes pour soi (Deci et Ryan, 2002). Afin de satisfaire ce besoin, les jeunes adoptent des comportements en adéquation avec les normes valorisées par ces personnes qui ne sont pas aux scouts et portent un regard sur eux quand les activités ont lieu dans le quartier. Ce climat n’est donc pas le plus favorable pour susciter un engagement dans les activités scoutes, et une envie d’appartenir au groupe de jeunes participant aux scouts.

En organisant des activités en dehors du quartier, cela permettrait aux jeunes de s’engager de façon distincte (et donc en activant des dispositions différentes) dans deux types de groupes qui n’entreront pas en concurrence : le cercle des amis occasionnels (en l’occurrence aux scouts dans les nouvelles unités) et le cercle des amis proches (le groupe de pairs dans le quartier). Dans ces conditions, la participation à un ou plusieurs groupes permet à l’adolescent de « se trouver », ce qui peut contribuer à la construction de soi de chacun (Coslin et Lafont, 2011). En effet, le groupe joue un rôle important dans la construction de l’identité, car l’appartenance sociale procure à l’élève un « effet de reconnaissance et constitue un élément de son identité » (Devillard, 2000), au moment où les élèves traversent « une période clé de développement et de leur construction identitaire » (Programmes Lycées, Bulletin Officiel du 29/04/10)

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Par ailleurs, l’uniformité du groupe de pairs dans les quartiers est un facteur sécurisant car elle est à l’origine de l’existence d’un « idéal du moi collectif » : « Des signes d’appartenance au groupe tendent à nier la singularité de l’individu pour valoriser le « nous adolescent » qui protège de l’angoisse existentielle » (Coslin et Lafont, op. cit.). Néanmoins, les SGDF ont pour ambition, à l’inverse, de permettre à chacun de se forger sa singularité au sein du groupe, notamment à travers l’objectif de « construction de sa personnalité » (Site des SGDF, onglet Notre projet éducatif) : « Nous proposons une éducation dans laquelle chaque garçon et chaque fille ne peut être qu’unique ». Cela passe par une forme de pédagogie plus active, au sein d’un cadre normé qu’il faut apprivoiser. Les groupes se forment sur une communauté de normes, et le fait d’y adhérer est payé en retour d’une reconnaissance et donc d’une existence qui renforce l’estime de soi. Le projet d’éducation du scoutisme vise à permettre aux jeunes d’« être à l’aise dans [leur] vie, de partager des valeurs, d’avoir les moyens de participer à la vie commune, (…) de se sentir à sa place dans sa vie sociale. » (F. Dubet et M. Duru- Bella, 2015).

De plus, selon Berger et Luckmann (op. cit.), les processus de resocialisation nécessitent un cadre où l’on (re)travaille la personne et où l’on soutient sa désaffiliation et ré-affiliation : les auteurs parlent de « structure de plausibilité », qui peuvent faire écho à l’idée de « parenthèse ». La structure de plausibilité renvoie au fait qu'un ensemble de personnes qui se constituent en autrui significatifs (des personnes dont les croyances, les schémas ou les pratiques font sens) forment une structure rendant plausibles, envisageables des comportements ou des discours qui n’étaient pas intégrés au cours de la socialisation primaire. C'est à cette condition que la socialisation secondaire pourrait avoir un effet au- delà de la socialisation primaire. Les jeunes ont donc besoin d’être accompagnés dans ce processus de resocialisation, et nous pensons que les délocaliser dans un contexte différent de celui dans lequel ils ont l’habitude d’évoluer contribue à former cette parenthèse dans leur vie quotidienne, où ils seront davantage en mesure d’appréhender de nouveaux objectifs. La parenthèse du scoutisme pourrait-elle être apparentée à une forme d’internat « total et unique » tel que décrit par Goffman (1961) ? C’est-à-dire une institution vivant encastrée dans une société différenciée, au sein de laquelle il y a une interaction fréquente entre un

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nombre restreint d’acteurs, à propos de différents domaines (sport, activité artistique, religion…) qui renvoient à l’extérieur à des fréquentations variées.

Selon Burke (2001), l’activation d’identités multiples est un procédé ordinaire et courant, notamment dans les situations inhabituelles. D’après Kaufmann (2004), « ego » va alors imaginer différentes versions de la situation en testant mentalement les identités possibles. Une fois engagé dans l’action, il peut garder les identités non activées au cas où le choix effectué n’ait pas été judicieux : nous pouvons supposer que les weekends scouts dans un environnement inconnu sont assez inhabituels pour susciter une hésitation quant au « type d’identité » à mobiliser, propice à une redéfinition de la socialisation en cours pour tendre vers une forme de bien être lors de la parenthèse.

De manière empirique, il a été constaté que le système traditionnel d’organisation sur la base d’une réunion toutes les quinzaines ne fonctionne pas en Seine-Saint- Denis. Il vaut mieux proposer un week-end moins régulièrement, qui motive davantage les parents et les enfants, et qui permet aussi de sortir du quartier pour tendre vers cette parenthèse. Selon la responsable du Pôle développement, tant que l’on est dans l’environnement habituel des jeunes, il faut rester dans leurs références pour des questions d’apparence. Mais en les sortant du quartier en week-end, toute l’importance de l’imaginaire4 prend son sens. Elle souligne qu’il

faut être très inventif sur l’animation pour faire rentrer ces jeunes dans le jeu, « mais à partir du moment où ils sont sortis de leur zone de confort et de leurs repères, ils jouent ». Cette notion de zone de confort, qui renvoie à l’environnement connu du quartier, nous intéresse aussi car elle semble conditionner les comportements que nous cherchons à faire évoluer. Sortir les jeunes de leur environnement habituel, où ils sont toujours soumis aux regards et aux normes propres au quartier (Guérandel, op. cit.), pour aller dans un contexte moins « confortable » (dans la nature) nous parait donc pertinent pour leur faire vivre une parenthèse et viser des objectifs éducatifs difficilement atteints par d’autres institutions.

4 « L’imaginaire » renvoie au fil conducteur de l’animation. Il consiste en un thème qui implique des personnages déguisés et une histoire qui donne du sens à l’articulation des activités.

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2. La nature, quelle plus-value pour cette parenthèse ?

Afin de comprendre les représentations que les jeunes issus de quartiers populaires peuvent avoir sur la forêt, nous allons prendre l’exemple de la radiographie du loisir en forêt de Fontainebleau (Kalaora, 1993). Selon cet auteur, la forêt a une fonction sociale (récréativité, délassement…), mais la massification de sa fréquentation s’est traduite par des inégalités sociales devant l’accès à la forêt : les couches privilégiées la surinvestissent, alors que les classes ouvrières la désinvestissent. Paradoxalement, les tenants des politiques publiques ont tendance à penser que les habitants du milieu urbain défavorisé ont un besoin de nature qui se traduirait par l’habitude d’aller en forêt, et ne se sont donc pas emparés de cette question de l’accessibilité. De fait, il s’avère qu’il n’y a pas de vraie démocratisation des espaces naturels à proximité de zones urbaines défavorisées. Ce premier constat nous permet d’avancer que le fait de proposer des activités dans la nature sort de l’ordinaire pour ces jeunes, ce qui permettrait de poser les bases d’une nouvelle réalité, contribuant à la parenthèse.

Néanmoins, cette intention louable ne peut pas se passer de questionner les probabilités d’engagement de ces jeunes quand on leur propose de sortir de leur quartier pour aller dans la nature. Kalaora (op. cit.) a tenté de mettre au jour les processus sociaux qui limitent l’accès des plus défavorisés à la nature : pourquoi les gens ne la fréquentent pas, et dans quelle mesure leur proposer cet accès peut susciter leur intérêt ? Le modèle théorique bourdieusien est utilisé, abordé sous l’approche classique de la théorie des champs : la nature devient également un champ, soumis aux rapports de force entre les individus pour la définition légitime des modes de pratique dans la forêt. Kalaora fait le parallèle avec le travail de Bourdieu sur l’Art. De la même manière que le rapport à l’Art est construit de différentes façons par les dominants (consommation distinctive par les dominants économiques versus appropriation symbolique dans la production des discours pour les dominants culturels), il existerait une appropriation symbolique de la forêt. L’auteur constate effectivement une permanence du modèle élitiste dans la consommation de la forêt : même si elle est gratuite, une élite s’en approprie symboliquement les codes. « Pareille à un musée, une cathédrale, la forêt les exclut car sa fréquentation exige une familiarité qui ne peut être que le produit

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d’habitudes sociales transmises de génération en génération » (ibid.) : la « bonne manière » d’investir la forêt et d’y développer des loisirs est donc définie socialement par les normes et les valeurs de la classe dominante (classement des sites en fonction de leur représentation de la nature, rejet des formes de consommation « vulgaires » comme les pique niques…). Cela a pour conséquence que, de façon inconsciente, les classes populaires se sentent illégitimes dans leur fréquentation de la forêt, et incorporent un habitus où la forêt parait éloignée, inutile. La sortie en forêt ne fait donc pas partie des habitudes bien que le milieu rural soit parfois accessible. C’est notamment le cas à Rouen où une cité HLM est au cœur de la forêt (Romain Lepillé, 2017). Par ailleurs, le milieu urbain proche tel que le centre de Paris peut également sembler inaccessible aux jeunes de banlieues : Dubet (2007, p.34) explique que les jeunes sont attachés à leur cité, qui représente leur terrain de jeux et d’amitiés. Ils affirment qu’il est impossible de sortir de leur galère sans pour autant quitter leur cité vécue. Ce quartier est un « quartier d’exil » pour ces jeunes qui semblent craindre la société environnante qu’ils ne fréquentent guère (Dubet et Lapeyronnie, 1992).

S’ensuit une différenciation sociale dans la consommation de la forêt, puisque les classes privilégiées perçoivent la fréquentation massive de la forêt comme une forme de menace et ont recours à des stratégies pour que la forêt reste un outil de distinction (Kalaora, op. cit.). L’auteur distingue les représentations des couches moyennes et des couches populaires, pour qui la forêt ne revêt pas le même sens : retrouve-t-on ces représentations différentes en fonction de la classe sociale chez les jeunes des quartiers ? Si oui, cela pourrait expliquer la diversité des manières d’appréhender la vie dans la nature proposée par les scouts, et donc l’envie de s’y essayer. En effet, chez les classes moyennes, le thème de la famille et de la réussite sociale est abordé : la forêt comme lieu privilégié de la sortie familiale devient un moyen de prestige social. Elle permet d’afficher sa réussite sociale, associée à l’idée que la nature est un lieu de consommation que tout le monde ne peut pas se permettre. A l’inverse, les classes populaires ouvrières ont une méconnaissance (ou une représentation négative) de la forêt : ils la considèrent comme un loisir « inapproprié » par rapport à l’idée d’un loisir récupérateur de la charge de travail. Ainsi, les représentations ne varient pas seulement entre dominants et dominés, mais aussi entre les classes moyennes et populaires. Cette

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variable doit être prise en compte car elle peut influencer de façon radicalement opposée l’appétence ou non des jeunes du 93 à venir pratiquer des loisirs dans la nature.

De plus, un des objectifs du projet éducatif est d’« habiter autrement la planète » (HALP) : dans la nature, la « méthode éducative, centrée sur le jeu, l’aventure, le projet, selon les âges » devient un levier éducatif pour permettre aux jeunes « de se confronter au monde réel », « à l’heure où beaucoup de jeunes risquent de ne plus distinguer le réel du virtuel » (Site des SGDF, onglet Notre projet éducatif - Volet HALP). Cette volonté nous semble pertinente pour tous les jeunes, quel que soit leur milieu d’origine, à l’heure où quatre enfants sur dix (de 3 à 10 ans) ne jouent jamais dehors pendant la semaine (Rapport de l’INVS, 2015). Selon Julie Delalande, anthropologue de l’enfance, « Le jeu en plein air a été éliminé de l’emploi du temps des enfants », et d’autant plus chez les petits Franciliens (Le Monde Idées, Mai 2018). « Dans la nature, lieu d’excellence de la pratique du scoutisme, par les camps d’été, les week-ends campés […] les jeunes apprennent à discerner l’essentiel du superflu » : en ce qui concerne les jeunes de banlieue, la dimension de la nature fait du scoutisme une opportunité rare de se délocaliser du quartier et de découvrir un nouvel environnement. Cela peut se traduire par des activités inhabituelles pour ces jeunes qui sont rendues possibles, qui éveillent la curiosité et leur permettent d’apprendre de nouvelles choses.

3. Les activités proposées au cours de cette parenthèse :

Outre la particularité du contexte « délocalisé » du scoutisme, quel est le vécu des jeunes aux scouts ? Comme il a été évoqué en introduction, les SGDF ne se contentent pas de s’ouvrir à ce nouveau public, ils tentent d’adapter leur proposition pour répondre aux envies et besoins des jeunes tout en leur proposant un scoutisme de qualité. Quelles adaptations permettraient de créer les conditions de la parenthèse, pour espérer des transformations au niveau éducatif ?

Les activités organisées lors des week-ends ne diffèrent pas fondamentalement d'un weekend scout classique. Néanmoins, dans l’approche, une grande importance est attachée à la qualité de l'animation car les jeunes sont à la fois demandeurs et

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exigeants. De plus, les chefs n’insistent pas toujours autant sur les éléments de la pédagogie de branche, qui peuvent paraitre abstraits et rajouter du décalage entre la culture initiale des jeunes et la culture scoute5. Les chefs privilégient donc en

priorité les activités de scoutisme « de base » : installations6, cuisine (tout le

monde contribue à la préparation du repas), roulement des services (cuisine, vaisselle, rangement, bois), jeux, veillées. Ainsi, bien que des choix de priorité soient effectués, les activités proposées ne sont pas profondément modifiées par rapport au scoutisme classique. Cependant, elles diffèrent beaucoup de la réalité vécue dans le quartier, la famille, l’école, ce qui fait du scoutisme une sphère de socialisation « à part entière, et entièrement à part » (Hébrard, 1986, à propos de la discipline EPS). Nous pensons que cela contribue à rendre possible une parenthèse dans laquelle les jeunes vont pouvoir incorporer de nouvelles dispositions (à la fois des manières de faire et de penser). Mais pour que ces activités soient porteuses d’expériences qui contribuent à la construction de soi des jeunes, à l’apprentissage de la vie en communauté et à la prise de responsabilités au sein du groupe, une réflexion pédagogique est nécessaire.

4. Une approche pédagogique moderne porteuse d’enjeux éducatifs forts « Dans un cadre éducatif sécurisé, c’est par l’action que les enfants et les jeunes sont éveillés à l’autonomie et à la responsabilité, en se confrontant à la réalité, et qu’ils vivent des expériences au cœur des grandes questions du monde (solidarité, environnement, rencontres internationales...) » (Site des SGDF, onglet Notre projet éducatif – Volet construire sa personnalité). En ce sens, le scoutisme apparait comme une « école de la vie ». Or, il a été mis en évidence que les enfants de milieu populaire ne trouvent pas forcément de sens à l’école car, « aux apprentissages scolaires, ils opposent « la vie », qui leur permet de réfléchir sur leur propre expérience qu’ils confrontent à des principes et à des règles tirés de leur environnement » (Charlot, 2000). Pour ces jeunes, « apprendre à l’école » revient à « faire ce que l’on a à faire » au niveau scolaire, c’est-à-dire venir à l’école et faire le travail demandé. C’est donc de l’enseignant que dépend la

5 La pédagogie de chaque branche est organisée autour d’un fil conducteur : les « Escapades » chez les LJ, la « Terre d’Aventure » chez les SG, et le CAP (Concevoir, Agir, Partager) chez les PC.

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