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2. Seconde partie L’insertion socioprofessionnelle dans la Région de Bruxelles

2.4. Le parcours d’insertion et de formation

En 1997, sous l’impulsion de la Commission européenne, le Gouvernement wallon, la Communauté française et la Commission européenne approuvent le dispositif du « parcours d’insertion ». Le Fonds social européen introduit alors cette notion dans les conditions

d'éligibilité des projets et définit quatre objectifs principaux : répondre aux besoins du marché de l'emploi, assurer la formation des individus dans les secteurs prometteurs d’offres d’emploi, favoriser l’épanouissement des stagiaires pour augmenter leurs chances d'insertion et, enfin, rechercher l'adéquation entre les personnes et les institutions dans un équilibre de coût, de qualité et de résultat.

L’institution publique responsable de l’emploi et du parcours d’insertion à Bruxelles est l’ORBEM. « Désigné comme gestionnaire du parcours d’insertion […] l’ORBEM met en œuvre et coordonne des actions qui ont pour objectif l’accompagnement des demandeurs d’emploi à travers un suivi individualisé et une approche intégrée d’actions. »41 Pour ce faire, l’ORBEM accueille les demandeurs d’emploi, établit avec eux un projet de formation ou de recherche d’emploi et les guide vers les ressources nécessaires. L’ORBEM subventionne également dans une grande mesure des emplois dans les associations pour des postes de formateurs et intervient dans le secteur de l’insertion socioprofessionnelle par des subventions de fonctionnement.

Le plus grand partenaire des AFT et OISP à Bruxelles demeure toutefois Bruxelles Formation, qui est chargé de la mission « d’organiser, seul ou en collaboration, l’orientation, la formation, la reconversion ou le recyclage des adultes demandeurs d’emploi ou travailleurs salariés en vue de leur (ré)intégration dans la vie professionnelle »42. Pour ce faire, Bruxelles Formation offre lui-même la plupart des « formations qualifiantes » à Bruxelles et assure autant d’heures de formation que le secteur associatif (soit plus d’un million d’heures de formation pour chaque pôle).

Quant au partenariat que les OISP doivent établir individuellement avec Bruxelles Formation, celui-ci vise à l’établissement et au fonctionnement du parcours d’insertion bruxellois. Ce partenariat prend la forme suivante : chaque OISP doit conclure une convention de partenariat avec Bruxelles Formation, laquelle convention détermine les opérations à mettre en œuvre et leurs modalités d’exécution. Ainsi, les cahiers des charges

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Tiré du site de la FéBISP. Adresse URL de la page consultée (juillet 2003) : http://www.febisp.be/Menu_feBISP/parten/protoc_accord_febisp_brufo.html

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Commission communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale (2002) Une formation : l’atout pour votre avenir, brochure explicative, Bruxelles : Commission communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale, page 42.

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(les méthodes concrètes de formation) des AFT sont établis en partenariat avec Bruxelles Formation. Ce dernier peut alors attribuer une subvention de fonctionnement à l’OISP pour qu’il puisse donner sa formation. C’est dire que ces conventions de partenariat – qui doivent être détaillées et ne laissent dans l’ombre ni le nombre de stagiaires, ni les objectifs des formations, ni les méthodes de formation – sont une méthode de contrôle des actions de formation. Ainsi, « l’Institut [Bruxelles Formation] assure la mise en œuvre des conventions de partenariat, ainsi que le contrôle, le suivi des actions subventionnées et l’établissement d’un rapport d’évaluation annuel portant sur la mise en œuvre des programmes et des cahiers des charges […] »43.

Le parcours d’insertion bruxellois n’est pas linéaire. La première étape est toutefois l’inscription à l’ORBEM. Le demandeur est alors conseillé sur place ou se rend à l’une des neuf Missions locales bruxelloises44. Un conseiller effectue avec le demandeur d’emploi son bilan socioprofessionnel. Celui-ci consiste à évaluer le parcours professionnel, à clarifier les objectifs du demandeur et à déterminer clairement ses compétences. Ce bilan permet au conseiller de proposer au demandeur différentes options et actions à mener pour trouver un travail. Si le demandeur éprouve des difficultés particulières (pour des raisons sociales, médicales ou familiales, ce qui est presque toujours le cas pour la clientèle des AFT et OISP), il peut bénéficier d’une « guidance socioprofessionnelle », c’est-à-dire d’un accueil personnalisé, d’un soutien individuel et d’un accompagnement plus serré dans les démarches d’insertion. Le résultat du bilan permettra de choisir entre trois grandes options :

a) Le placement direct en emploi, qui consiste à offrir un poste disponible sur le marché de l’emploi au demandeur.

b) La recherche active d’emploi, qui consiste à faire l’inventaire des atouts du demandeur, à confectionner son CV, à rédiger une lettre de motivation, à le préparer à un entretien d’embauche (notamment par la simulation), à lui donner des informations sur les démarches à suivre pour identifier les offres d’emploi, etc. Ce genre d’intervention est effectué par les partenaires associatifs comme les Missions locales.

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Collège de la Commission communautaire française de Bruxelles-Capitale (2002), Arrêté relatif aux conventions de partenariat conclues entre l'Institut bruxellois francophone pour la Formation professionnelle…, Arrêté du 12 décembre 2002.

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c) Une proposition de formation. Avant de commencer une formation, les agents d’accueil des Missions locales ou de Carrefour formation (le centre d’information de Bruxelles Formation) donnent des conseils et des informations sur les différents types de formations disponibles. Il en existe cinq :

1. L’alphabétisation, dont la coordination est assurée par Lire et Écrire Bruxelles et les formations données par neuf ASBL spécialisées dans l’alphabétisation (toutes affiliées à la FéBISP, Lire et Écrire compris.)

2. Formation de base/Préformation, pour se remettre à niveau et pour suivre ensuite une formation des types 3, 4 ou 5. La formation de base est donnée par des ASBL membres de la FéBISP. Certaines offrent aussi de l’alphabétisation.

3. Formation par le travail. Dispensées par les Ateliers de formation par le travail (AFT), ces formations pratiques en situation de travail réel s’adressent à ceux qui n’ont pas de « Certificat d’enseignement du deuxième degré » ou de « Certificat d’enseignement secondaire inférieur ». La plupart des formations en AFT sont disponibles pour les demandeurs d’emploi en chômage depuis plus ou moins un an et qui ne possèdent pas de certificat d’enseignement secondaire inférieur. Plusieurs formations s’adressent uniquement aux 18-25 ans45.

4. Formation qualifiante, pour ceux qui veulent apprendre un métier, une profession ou apprendre à « exercer une fonction » pour accéder à un emploi qualifié dans un secteur professionnel donné. S’adresse aussi aux salariés qui veulent se recycler ou se perfectionner. La plupart des formations qualifiantes sont données par Bruxelles Formation, organisme public. Cependant, certaines ASBL membres de la FéBISP sont aussi autorisées à donner des formations qualifiantes (voir annexe 4 pour la liste). Les caractéristiques pour accéder à une formation qualifiante dispensée par une ASBL membre de la FéBISP sont très différenciées.

5. Formation qualifiante en alternance. S’adresse aux moins de 25 ans qui veulent apprendre un métier pratique. La formation consiste, approximativement, en ¾ de formation pratique en situation de travail réel et ¼ de formation théorique « en classe ». Il n’y a que quelques formations de ce type offertes à Bruxelles (par Bruxelles Formation).

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Comme on l’a mentionné, ce parcours d’insertion n’est pas linéaire. Un stagiaire peut à tout moment avoir besoin de retourner à l’ORBEM. De plus, les opérateurs d’insertion socioprofessionnelle sont tous sensés donner accès à une formation qualifiante et vingt d’entre eux sont aussi opérateurs de formation qualifiante. Ainsi, un individu peut fréquenter plusieurs structures, en fonction de ses besoins et des objectifs de son parcours d’insertion.