1 0 . . . 0 1 . . . 0 . .. ... 1 ∗
La proposition suivante est imm´ediate grˆace au th´eor`eme 1.1.4 de d´eformation de Tits.
Proposition 1.4.8 Si l’alg`ebre HL est semi-simple, on a B = Irr(HK). Nous allons maintenant voir que les propri´et´es de ce paragraphe restent valables pour les groupes de Weyl ´etendus :
1.4.C Param´etrisation de Geck-Rouquier pour les alg`ebres
de Hecke de groupes de Weyl ´etendus
Dans cette partie, on suppose que W′ est un groupe de Weyl fini avec S′ l’ensemble des r´eflexions simples. En utilisant la th´eorie de Clifford, Geck a pu montrer que les r´esultats de la section pr´ec´edente restes valables pour une plus grande classe d’alg`ebres de Hecke.
Soit Ω un groupe fini, Aut(W′, S′) le groupe des automorphismes de W′qui laisse l’ensemble S′ invariant. On suppose que l’on a un homomorphisme de groupe :
π : Ω → Aut(W′, S′).
On consid`ere W = W′⋊Ω o`u, pour ω ∈ Ω et w′∈ W′, on a : ωw′ω−1= π(ω)(w′).
Le groupe W est alors appel´e un groupe de Weyl ´etendu. On a une longueur d´efinie sur W par :
∀(w′, ω) ∈ W′× Ω l(w′ω) := l′(w′)
o`u l′ d´esigne la longueur usuelle sur W′. Soit H l’alg`ebre de Hecke associ´ee `a W , on a :
Tw′Tω= Tw′ω et TωTw′ = Tωw′ pour w′∈ W′ et ω ∈ Ω. Soit H′ le sous-espace de H engendr´e par les ´el´ements Tw′ pour w′ ∈ W′. Exemple: (voir [28]) Soit W′ le groupe de Weyl de type Dn, alors il existe un groupe Ω d’ordre 2 tel que l’alg`ebre du groupe de Weyl ´etendu correspondant est une alg`ebre de Hecke de type Bn `a param`etre {1, u}. Plus pr´ecis´ement, soit S′ := {s′
1, s1, ..., sn−1} les reflexions simples de W′. On consid`ere l’automor-phisme σ de W′ d´efinie par σ(s′
1) = s1, σ(s1) = s′
Alors, le groupe W avec g´en´erateurs S := {σ, s1, ..., sn−1} est un groupe de Weyl de type Bn et son alg`ebre de Hecke associ´ee est une alg`ebre de Hecke de type Bn `a param`etres in´egaux {1, u} comme dans le paragraphe 1.2.B.
Consid´erons maintenant les alg`ebres HK, H′
K, HL et H′
L. Nous avons tout d’abord une op´eration de restriction Res naturelle des HL et HK-modules aux HL′ et HK′ -modules.
Exemple: Lorsque W′ est de type Dn, l’op´eration de restriction Res des HK
modules aux HK′ modules correspond `a l’op´eration Res d´ecrite dans le para-graphe 1.2.B.
D’autre part, il existe (voir paragraphe 1.1.A) des applications de d´ecompo-sition bien d´efinies :
dθ: R0(HK) → R0(HL), d′θ: R0(HK′ ) → R0(HL′). On obtient un diagramme commutatif :
R0(HK) −−−−→ RRes 0(H′ K) dθ y yd′ θ R0(HL) −−−−→ RRes 0(H′ L)
Une th´eorie analogue `a celle d´evelopp´ee dans les deux paragraphes pr´ec´edents existe pour les alg`ebres de groupes de Weyl ´etendus. En particulier, comme not´e dans [28], on peut d´efinir une alg`ebre asymptotique de Lusztig dans cette situa-tion. On peut aussi attacher `a chaque HK et HL-module simple une a-valeur de la mˆeme mani`ere que dans le paragraphe 1.4.A (en consid´erant les bases de Kazhdan-Lusztig ou, de fa¸con ´equivalente, grˆace aux ´el´ements de Schur). Les a-valeurs des HKet H′
K-modules sont maintenant reli´ees de la mani`ere suivante. Proposition 1.4.9 (voir [28, proposition 4.6]) Avec les hypoth`eses pr´ec´edentes, soit V′ un H′
K-module simple apparaissant dans la restriction d’un HK-module simple V , alors :
a(V′) = a(V ).
Alors, on peut montrer que le th´eor`eme 1.4.4 reste valable pour les alg`ebres de Hecke ´etendues.
Th´eor`eme 1.4.10 (Geck [28, th´eor`eme 5.3]) Avec les hypoth`eses de cette sec-tion, soit M ∈ Irr(HL) et soit P (M ) le HO-module projectif ind´ecomposable qui est une couverture projective de M . Alors, il existe un unique HK-module simple VM tel que aM = aVM et tel que :
[P (M )K] = [VM] + X
S∈Irr(HK )
aS>aVM
dS,M[S].
L’application M 7→ VM est injective et donc la partie B := {VM|M ∈ Irr(HL)} est en bijection avec Irr(HL).
Dans la section pr´ec´edente, nous avons vu qu’il existait une partie B′ telle que :
B′←→ Irr(HL′).
Pour H, nous avons, de mˆeme, l’existence d’une partie B telle que : B ←→ Irr(HL).
La proposition suivante permet d’´etablir un lien entre ces deux parties de Irr(HK′ ) et Irr(HK).
Proposition 1.4.11 (Geck [28, th´eor`eme 5.5]) Avec les hypoth`eses de cette section, on a :
– B′ est l’ensemble des modules V′ ∈ Irr(H′
K) tel que V′ ⊂ Res(V ) pour un V ∈ B,
– B est l’ensemble des modules V ∈ Irr(HK) tel que V′ ⊂ Res(V ) pour un V′∈ B′.
Ainsi, B et B′ se d´eterminent l’un l’autre grˆace `a l’´etude de l’application Res. Ce dernier r´esultat va nous permettre de d´eterminer B dans le cas o`u H est une alg`ebre de Hecke de type Dn. En effet, d’apr`es l’exemple ci-dessus, on peut voir l’alg`ebre de type Bn `a param`etre {1, u} comme une alg`ebre ´etendue de H. Ceci nous permettra d’appliquer les r´esultats “bien connus” concernant les modules simples d’alg`ebres de Hecke de type Bn `a la d´etermination de B pour le type Dn.
Nous avons vu que la m´ethode de Geck et Rouquier faisait intervenir une fonction a d´ependant des ´el´ements de Schur associ´es aux modules simples. Consid´erons maintenant le cas des alg`ebres de Ariki-Koike : ce sont des alg`ebres sym´etriques, donc, dans le cas semi-simple, on peut associer `a chacun de ses modules simples un ´el´ement de Schur et ainsi une a-fonction. Il est alors naturel de se demander si la m´ethode de Geck-Rouquier ne peut pas s’appliquer aussi pour ce type d’alg`ebres.
Le but du chapitre suivant est de consid´erer ce probl`eme. Nous donnerons un analogue `a la m´ethode de Geck-Rouquier pour les alg`ebres de Ariki-Koike ce qui permettra de donner une param´etrisation des modules simples d’alg`ebres de Ariki-Koike dans le cas modulaire.
L’ensemble basique
canonique pour les alg`ebres
de Ariki-Koike
Comme nous l’avons vu dans le chapitre pr´ec´edent, il est possible d’attacher `
a chaque module simple d’alg`ebres de Hecke de groupe de Weyl fini ou ´etendu une a-valeur. On obtient ainsi un ordre sur ces modules simples qui permet de montrer que la matrice de d´ecomposition a toujours une forme triangulaire.
En particulier, consid´erons le cas W = Dn et la sp´ecialisation θ telle que θ(u) = −1. Alors, en effectuant des calculs sur GAP, Geck a pu conjecturer que les bipartitions intervenant dans la param´etrisation de l’ensemble basique canonique ´etaient les bipartitions (λ(0), λ(1)) v´erifiant les propri´et´es suivantes :
– λ(0) et λ(1) sont 2-r´eguli`eres ;
– Pour tout i ∈ N tel que λ(0)i 6= 0 ou λ(1)i 6= 0, on a λ(0)i 6= λ(1)i ;
– Pour tout i ∈ N tel que λ(0)i 6= 0 ou λ(1)i 6= 0, on a min{λ(0)i , λ(1)i } ≥ max{λ(0)i+1, λ(1)i+1}.
De plus, dans [9], Bessenrodt a pu montrer que la fonction g´en´eratrice de cette classe de bipartitions co¨ıncidait avec celle des bipartitions Kleshchev (pour le choix ad´equat de param`etres). Nous avons pu ensuite g´en´eraliser cette conjec-ture pour tout e et, suivant les conseils de Leclerc et Miyashi, pu ´etablir que les bipartitions v´erifiant cette conjecture ´etaient identiques aux bipartitions de FLOTW. Comme nous l’avons vu dans le chapitre pr´ec´edent, ces bipartitions in-terviennent dans la description des modules simples des alg`ebres de Ariki-Koike. Nous nous int´eresserons donc ici `a ces alg`ebres. Le but est de donner un th´eor`eme analogue au th´eor`eme 1.4.4 pour cette classe d’alg`ebres en caract´eristique 0 c’est `
a dire de prouver l’existence d’un ensemble basique canonique qui donne une interpr´etation de la matrice de d´ecomposition `a l’aide de la a-fonction de Lusz-tig. Malheureusement, on ne dispose pas de bases de Kazhdan-Lusztig pour ce type d’alg`ebres. Nous d´efinissons donc la a-fonction en utilisant les ´el´ements de Schur qui sont connus explicitement (la forme de ces ´el´ements a ´et´e conjectur´ee par Malle [57] et calcul´ee par Geck, Iancu et Malle dans [31]). Nous ´etablissons ainsi quelques propri´et´es combinatoires qui, reli´ees avec le th´eor`eme d’Ariki et la caract´erisation de la base canonique, nous permettront de conclure.
Ce chapitre est divis´e en quatre sections. Dans la premi`ere, nous donnerons les d´efinitions n´ecessaires `a la pr´esentation de la a-fonction pour les alg`ebres de Ariki-Koike. Dans la deuxi`eme partie, nous ´etablirons quelques propri´et´es combinatoires de la a-fonction. Puis, dans la troisi`eme partie, nous donnerons le th´eor`eme principal du chapitre qui g´en´eralise le th´eor`eme 1.4.4 aux alg`ebres de Ariki-Koike. Enfin, dans la quatri`eme partie, nous d´emontrerons une pro-pri´et´e permettant d’interpr´eter les multipartitions Kleshchev en terme d’en-semble basique canonique et nous d´evelopperons un cas particulier d’alg`ebres de Ariki-Koike pour lequel il existe une bijection simple entre les diff´erentes param´etrisations des modules simples.
2.1 a-valeurs des modules simples
Dans cette premi`ere section, nous commen¸cons par introduire la notion de symboles ce qui nous permettra de d´ecrire les ´el´ements de Schur associ´es aux modules simples d’alg`ebres de Ariki-Koike semi-simples. Nous obtenons ensuite la valeur de la a-fonction pour ce type d’alg`ebres en suivant l’article de Brou´e et Kim [11].