Alors, on obtient le th´eor`eme suivant :
Proposition 4.2.2 Le diagramme suivant est commutatif : : R0(HC(y),n) −−−−→ RRes 0(H′C(y),n)
dθ y yd′ θ R0(HC,n) −−−−→Res R0(H′ C,n) De plus, soit (dV,M)V ∈Irr(HC(y),n),M ∈Irr(HC,n) et (d′
W,N)W ∈Irr(H′
C(y),n),N ∈Irr(H′ C,n)
les nombres de d´ecomposition associ´es `a dθet d′θ, alors, pour tout V ∈ Irr(HC(y),n) et M ∈ Irr(HC,n), on a :
dV,M = dVf,Mf. Et pour tout W ∈ Irr(HC′(y),n) et N ∈ Irr(H′C,n), on a :
d′W,N = d′Wg,Ng. Preuve:
En suivant [28], ces r´esultats sont prouv´es en utilisant la caract´erisation des applications de d´ecomposition (voir [26, paragraphe 2]).
¤
4.2.B Caract´erisation de l’ensemble basique canonique pour
H
′C,n
Nous allons tout d’abord attacher `a chaque H′C,n-module M une a-valeur de la mani`ere suivante :
Proposition 4.2.3 Si M est un H′
C,n-module simple qui apparaˆıt dans la res-triction d’un HC,n-module simple N , alors, on pose :
a(M ) := a(N ).
Cette valeur est bien d´efinie et est appel´ee la a-valeur de M . Preuve:
Si M est un H′C,n-module simple qui apparaˆıt dans la restriction de deux HC,n -modules simples N et N′, alors, suivant les r´esultats de la section pr´ec´edente, N et N′ sont conjugu´es. Il existe donc k ∈ {0, ..., o(f, N ) − 1} tel que N′ = Nfk
. Supposons maintenant que dV,N6= 0 pour un HC(y),n-module V . En utilisant la proposition 4.2.2, on a dVf k,Nf k 6= 0. Ensuite, d’apr`es la proposition 4.2.1, on a :
Il suit donc :
min {aV | dV,N6= 0} = min {aV | dV,Nf k 6= 0}.
On utilise maintenant le th´eor`eme 2.3.8(i). On obtient finalement aN = aNf k et donc la a-valeur de M est bien d´efinie.
¤ On peut maintenant donner le th´eor`eme principal de ce chapitre qui donne l’existence d’un ensemble basique canonique pour H′
C,n et d´ecrit son lien avec l’ensemble basique canonique de HC,n.
Th´eor`eme 4.2.4 Soient e et l deux entiers positifs tels que l divise e. Soient H′
AC,n l’alg`ebre cyclotomique de type G(l, l, n) `a param`etre u une ind´etermin´ee o`u y = ul, θ une sp´ecialisation sur C telle que θ(u) = ηe := exp(2iπ
e ) et soit H′
C,n l’alg`ebre de type G(l, l, n) obtenue via cette sp´ecialisation.
On consid`ere HC(y),nl’alg`ebre de Ariki-Koike `a param`etres {u, 1, ηl, ..., ηll−1}. Soit HC,n l’alg`ebre sp´ecialis´ee. Par le th´eor`eme 2.3.8, il existe un ensemble ba-sique canonique B ⊂ Irr(HC(y),n) en bijection avec Irr(HC,n). Alors, on a les propri´et´es suivantes.
(i) Pour tout M ∈ Irr(H′
C,n), il existe un unique H′
C(y),n-module simple VM
apparaissant dans la restriction d’un HC(y),n-module de B tel que :
d′θ([VM]) = [M ] + X aN<aM d′VM,N[N ]. Donc, si on note : B′= {VM | M ∈ Irr(H′ C,n)} ⊂ Irr(H′C(y),n), l’ensemble B′ est en bijection avec Irr(H′
C,n). Cet ensemble est appel´e l’ensemble basique canonique pour H′
C,n. (ii) On a pour tout M ∈ Irr(H′
C,n) :
o(g, VM) = o(g, M ).
(iii) On a :
VM ∈ B′ ⇐⇒ il existe W ∈ B tel que VM ⊂ Res(W ).
Preuve:
Soit V ∈ B et soit W un H′C(y),n-module simple qui apparaˆıt dans la restriction de V , alors :
Res([V ]) = [W ] + [Wg] + ... + [Wgo(g,W )−1]. On a :
Res([V ]) = Res([Vf]) = ... = Res([Vfo(f,V )−1]).
On utilise maintenant la commutativit´e du diagramme de la proposition 4.2.2 et on obtient :
Soient Mfi les HC,n-modules simples tels que pour i = 0, ..., o(f, V ) − 1, on a : dθ([Vfi]) = [Mfi] + X
aN<aMf i
dVf i,N[N ].
En identifiant les modules de a-valeur aV, il suit :
Res([M ]) = Res([Mf]) = ... = Res([Mfo(f,V )−1]).
On peut donc supposer que pour tout i ∈ {0, ..., o(f, V ) − 1}, il existe j ∈ {0, ..., o(f, V ) − 1} tel que :
[Mfi] = [Mfj].
De plus, o(f, M ) ≥ o(f, V ) car les Mfi sont n´ecessairement non isomorphes. Soit maintenant N un H′
C,n-module simple qui apparaˆıt dans la restriction de M . On a :
Res([M ]) = [N ] + ... + [Ngo(g,N )−1]. De plus :
Res(dθ([V ])) = d′θ([W ]) + d′θ([Wg]) + ... + d′θ([Wgo(g,W )−1]), alors :
Res(dθ([V ])) = [N ] + ... + [Ngo(g,N )−1]+termes plus petits par rapport `a la a − valeur.
Par la proposition 4.2.2, si dW,Ngi 6= 0, on a dWg,Ngi+1 6= 0. Donc : o(g, N ) ≥ o(g, W ),
or, on a :
o(g, N )o(f, M ) = l et o(g, W )o(f, V ) = l. Ceci implique :
o(g, N ) = o(g, W ) et o(f, V ) = o(f, M ).
Donc, pour tout i = 0, ..., o(g, N ) − 1, il existe j ∈ {0, ..., o(g, N ) − 1} tel que : d′θ([Wgi]) = [Ngj] + termes plus petits par rapport `a la a − valeur. Supposons maintenant que pour un HC,n′ -module simple N , il existe deux H′C(y),n -modules W et W′ tels que :
d′θ([W ]) = [N ] + termes plus petits par rapport `a la a − valeur, d′θ([W′]) = [N ] + termes plus petits par rapport `a la a − valeur. Alors, on a W ⊂ Res(V ) et W′ ⊂ Res(V′) pour deux HC(y),n-modules simples V et V′. Il existe alors deux HC,n-modules simples M et M′ tels que :
dθ([V ]) = [M ] + termes plus petits par rapport `a la a − valeur, dθ([V′]) = [M′] + termes plus petits par rapport `a la a − valeur.
On a M′ = Mfk
pour k ∈ {0, ..., o(f, M ) − 1} mais alors V′ = Vfj
pour un j ∈ {0, ..., o(f, M ) − 1}, il suit : Res(V ) = Res(V′), donc : W = W′. ¤ On a donc prouv´e l’existence d’un ensemble basique canonique pour H′
C,n. On retrouve en particulier les r´esultats obtenus par Geck dans le paragraphe 1.4.C. Il reste `a d´eterminer la param´etrisation de B′.
Corollaire 4.2.5 En gardant les hypoth`eses du th´eor`eme pr´ec´edent, on a : B′ = ½ V (eλ, i) | λ ∈ Λ1{e;0,e l,...,(l−1)el }, i = 1, ..., l Cardinal de la classe eλ, |λ| = n ¾ . Cet ensemble est en bijection avec Irr(H′C,n).
Preuve:
Par le th´eor`eme 2.3.8(iv), l’ensemble basique canonique pour HC,nest le suivant :
B =n
SCλ(y) | λ ∈ Λ1{e;0,e
l,...,(l−1)el }, |λ| = no .
Donc par la proposition pr´ec´edente, pour d´eterminer B′, il suffit de consid´erer les H′C(y),n-modules simples apparaissant dans les restrictions des ´el´ements de B. On obtient donc l’ensemble ci-dessus.
¤ Exemple: Pour l = 2, c’est `a dire lorsque l’alg`ebre H′
AC,n est une alg`ebre de Hecke de type Dn, nous obtenons :
B′= ½ V (eλ, i) | λ ∈ Λ1 {e;0,e 2}, i = 1, ..., 2 Cardinal de la classe eλ ¾ , c’est `a dire, en reprenant les notations du paragraphe 3.2.D des modules simples pour les alg`ebres de Hecke de type Dn :
B′=n V[λ,µ]| λ 6= µ, (λ, µ) ∈ Λ1 {e;0,e 2}, |λ| + |µ| = no [ n V[λ,±]| λ partition e 2 − r´eguli`ere, 2|λ| = n o . On retrouve ainsi les r´esultats du th´eor`eme 3.2.7.
Nous avons donc obtenu une premi`ere param´etrisation pour les modules simples de l’alg`ebre H′
C,nen utilisant la param´etrisation des modules simples de HC,n par les multipartitions de FLOTW vu dans le second chapitre. On peut maintenant se demander si l’on peut obtenir une deuxi`eme param´etrisation en utilisant les multipartitions Kleshchev. C’est le sujet de la derni`ere section de ce chapitre.
4.3 Une autre param´etrisation pour les modules
simples de certaines alg`ebres cyclotomiques
de type G(l, l, n)
Dans cette section, nous gardons toutes les notations et hypoth`eses adopt´ees dans la section pr´ec´edente. Nous consid´erons ici la param´etrisation des mo-dules simples de l’alg`ebre de Ariki-Koike HC,n de type G(l, 1, n) par les mul-tipartitions Kleshchev. Le but est de caract´eriser les restrictions Res(Dλ) avec Dλ ∈ Irr(HC,n) et λ ∈ Λ0. Pour cela, il semble n´ecessaire d’´etudier en d´etail l’application j du th´eor`eme 2.3.8(iv) et donc la bijection κ entre Λ0et Λ1. Cette bijection ´etant caract´eris´ee `a l’aide du graphe cristallin des Uv-modules M et M, nous commen¸cons par d´emontrer certaines propri´et´es des multipartitions de FLOTW dans ce graphe cristallin.