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Partie III : Résultats et Discussion

III.1. Paramètres physicochimiques étudiés

Les résultats des caractéristiques physico-chimiques sont mentionnés dans le tableau V. Tableau V : Comparaison de paramètres physico-chimiques étudiés entre le lait de chamelles

élevées en extensif et celles élevés en semi-intensif Paramètres

physicochimiques

Lait issu des chamelles en élevage

extensif

Lait issu des chamelles en élevage semi-

intensif

Valeurs de P

moyenne Ecart type moyenne Ecart type

pH (à 20°) 6,46 0,0961 6,45 0, 0775 0 ,763 Acidité Dornic (°D) 17,33 1, 920 18,889 1,981 0,041* Densité 1,0262 0, 00192 1, 0304 0,00332 0,000*** Protéines totales (g/l) 26,30 1,587 40,02 0,857 0,001*** Lactoséroprotéines (g/l) 12,69 0,279 11,43 0,49 0,480* Caséines ( g/l) 13,69 1 ,308 28,59 0,367 0,000***

*= Différence significative (<0,05), ***= différence très hautement significative (<0,001).

III.1.1. Mesure pH

Le pH de l’échantillon du lait provenant des chamelles élevées en extensif est très proche de celui issu des chamelles élevées en semi-intensif tableau V.

Par ailleurs, il n’y a pas de différence significative enregistrée entre la valeur de pH de deux types d’échantillons.

La première valeur de pH (6,46) est supérieure à la valeur de pH rapporté par plusieurs auteurs : SIBOUKEUR qui est 6,31 (2011) à Ouargla, par et SBOUI et al. (2009) en Tunisie (6,41) et MEDJOUR (2014) avec des pH de 6,39 et 6,40 à El-Oued et Biskra respectivement pour un élevage en extensif et est égal de pH signalé par FAYE et al. (2008) au Kazakhstan (6,46). Cependant, d’autres auteurs ont signalé des valeurs plus important, pour le même système d’élevage comme : KHASKHELI en 2005 au Pakistan (6,77) et BEN MOHAMED et

al. (6,59) (2018).

D’autre part et pour le système d’élevage semi-intensif, le pH moyen de 6,45 que nous avons relevé dans cette étude est inférieur à celui rapporté par (BORNAZ, 2009) soit un pH

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de 6,51 et BEN MOHAMED et al. (6,58) (2018). Toutefois, il se concorde avec le pH signalé par MEDJOUR en 2014 à EL-Oued qui est de 6,46.

GORBAN et IZZELDIN (1997) signalent que le pH et le goût du lait peuvent dépendre de la nature des fourrages, la disponibilité de l’eau (SIBOULKHIER, 2007), la forte concentration en acides gras volatiles (YAGIL, 1985) et la teneur relativement élevée en vitamine C du lait de dromadaire font diminuer le pH de celui-ci (YAGIL, 1985 ; FARAH et

al., 1992 ; SALEY, 1993 ; HADDADIN et al., 2007).

CAROLE (2002) signale que le pH dépendrait également de la présence de caséines et d’anions phosphoriques (BADIDJA et DJELLABI, 2014). Sa richesse en acides organiques divers (acide citrique, acide orotique et acide butyrique (HADDADIN et al., 2007).

Figure 08 : pH du lait des chamelles en élevage extensif en comparaison avec celui de lait des chamelles en élevage semi-intensif.

III.1.2. Acidité titrable

Les échantillons de lait camelin analysés, présentent une acidité titrable de l’ordre de (17,33 °D ±1,920 et 18,88°D ±1,981) respectivement pour les échantillons issus de l’élevage extensif et celui provenant de l’élevage semi-intensif avec une différence significative deux valeurs (P<0,05) (tableau V).

La valeur de l’acidité Dornic obtenue pour le lait issu d’élevage extensif est supérieur à celle rapportée par SIBOUKEUR et SIBOUKEUR (2012) (14 ,6 °D), KAMOUN, 1995 (15,6 °D) et inférieur de celles rapportées par SIBOUKEUR (2007) soit 18,2 °D, 21,3 °D (MAHBOUB, 2009), 18 °D (CHETHOUNA, 2011), 19,50 °D (BENGUETTAIA et LEMLEM, 2013) et 20,66 °D (BADIDJA et DJELLABI, 2014) en Algérie, 18 °D (JRAD et

al., 2013), 18,30 °D (EL-HATMI et al., 2015).

6,46 6,45 0 1 2 3 4 5 6 7 1

pH

extensif semi-intensif

D’autre part et pour la valeur de l’acidité Dornic enregistrée pour le lait issu de l’élevage semi-intensif, elle est supérieure à celle rapportée par BEN MOHAMED et al., 2018 à Ouargla (16,50 ± 1,50 °D), BOUZID et LABIDI, 2016 à EL-Oued (15,30 ± 2,75 °D) pour le même mode d’élevage.

Le lait camelin est caractérisé par un effet tampon plus élevé à celui des autres laits, permettant d’expliquer l’absence de relation directe entre le pH et l’acidité titrable (MAHBOUB et al., 2010).

L’acidité titrable du lait dépend du nombre de moles d’acides présents dans ce produit, elle est inversement proportionnelle à son pH (MATHIEU, 1998).

Les variations dans la valeur de l’acidité sont généralement dues à la variation de l’alimentation des animaux, aux conditions environnementales ainsi qu’à la période de lactation, aux conditions hygiéniques lors de la traite, de la flore microbienne totale et de son activité métabolique (TAYBI, 2014 ; BACHTARZI et al., 2015).

Elle pourrait également être expliquée par une grande richesse en vitamine C du lait camelin. Ainsi, cette acidité titrable permet de mesurer indirectement la richesse du lait en caséines, phosphates, citrates et hydrogénocarbonates (MAÂMRI et MEKHLOUFI, 2013).

Figure 09 : Acidité titrable du lait issu des chamelles en élevage extensif en comparaison avec celui du lait issu des chamelles en élevage semi-intensif.

III.1.3. Densité

La densité du lait issu des chamelles en élevage extensif est de l’ordre de (1,026 ± 0, 00192) est moins importante que celle issu des chamelles en élevage semi-intensif (1,0304 ± 0, 00332) (figure 10). La différence enregistrée est très hautement significative (P<0,001) (tableau 0V). 17,33 18,88 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 extensif semi

Acidité

Acidité

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Le lait issu des chamelles en élevage extensif, le résultat que nous avons trouvé est généralement plus important à celui rapporté par certains auteurs dans d’autres régions pour le même système d’élevage tels que SIBOUKEUR, 2007 (1,023) à Ouargla ; CHETHOUNA en 2011 (1,022) ; SIBOUKEUR et SIBOUKEUR, 2012 (1,023 ± 0,0047) à Ouargla, (ALJUBOORI et al., 2013) en Emirats Arabes Unis (1,024 ± 0,0021), RAHLI, 2015 à Oran (entre 1,0220 et 1,0310). De même qu’il se rapproche des valeurs signalées par (MAHBOUB

et al., 2010) (1,027 ± 0,0066) ; BOUDJENAH, 2012 (1,028) ; BENGUETTAIA et LEMLEM,

2013 (1,025) ; MAÂMRI et MEKHLOUFI, 2013 (1,025) ; BADIDJA et DJELLABI, 2014 (1,025) et HAMIDI, 2015 à BISKRA (1,0272) ; KAMOUN, 1995 (1,028 ± 0,002) et SBOUI

et al., 2015 (1,027 ±0,0009) en Tunisie.

Elle est inférieure à celui cité par DEBOUZ et al., 2014 à Ghardaïa (1,030), EL-HATMI

et al., 2015 en Tunisie (1,0300 ±0,0005).

Par ailleurs et pour le lait issu des chamelles en élevage semi-intensif, ce résultat est proche de celui rapporté par MEDJOUR, 2014 à BISKRA (1,029), mais il est supérieur à celui cités par BOUZID et LABIDI, 2016 à EL-Oued (1,024 ±0,002).

La densité dépend directement de la teneur en matière sèche et liée fortement à la fréquence d’abreuvement (SIBOUKEUR, 2007), à la teneur en matière sèche du lait, elle varie également en fonction du stade de lactation (BENGOUMI et al., 1994).

Ce qui explique la variabilité des valeurs entre les différents échantillons de laits analysés et entre celles citées dans la littérature. Elle dépend aussi, de la température et du régime alimentaire de l’animal (LABIOUI et al., 2009 ; DEBOUZ et al., 2014).

WANGOH (1997) a rapporté que la densité et l’acidité semblent dépendre de la race et du type d’élevage (HAMIDI, 2015).

1,024 1,025 1,026 1,027 1,028 1,029 1,03 1,031 extensif semi

Dénsite

Dénsite

Figure 10 : Densité du lait issu des chamelles en élevage extensif en comparaison avec celle du lait issu des chamelles en élevage semi-intensif.

III.1.4. Teneur en protéines totales

La teneur en protéines des échantillons provenant des chamelles en extensif fait une valeur moyenne de 26,30 ± 1,58 g/l. Comparée aux données bibliographiques, cette valeur parait inférieure à celle rapportée par SBOUI et al. (2009), 34,15 g/l ; KAMOUN (1994), 34,3 g/l ; 30,72 g/l (ATTIA et al., 2001) ; 30,8 et 33,1 g/l (WANGOH, 1997) ; 33 g/l (KAMAL et

al., 2007) ; 34,6 g/l (SHAMSIA, 2009) et 35,6 g/l (SIBOUKEUR, 2005) et

(BENMOHAMED et al., 2018) ; 40,47 g/l.

La teneur en protéines des échantillons issus d’un élevage en semi-intensif enregistre une valeur moyenne de 40,02 g/l. Ce chiffre est proche de celui rapporté par MEHAIA (1995) (41 g/l 49 g/l) sur la race Majaheim en Arabie saoudite conduite en élevage intensif. Ces variations sont sous l’influence tant des facteurs extrinsèques liés à l’animal (alimentation, climat, saison, conduite du troupeau…) que des facteurs intrinsèques (race, âge, stade de lactation, nombre de mise bas ...).

III.1.5. Teneur en protéines lactosériques

La teneur en protéines du lactosérum analysées des échantillons provenant de l’élevage extensif donne une valeur de 12,69 ± 0,27 g/l versus 11,43±0,49 g/l pour l’élevage semi- intensif. Ces taux apparaissent supérieurs à ceux rapportés par KIHAL et al. (1999) (8,59 g/l) et FARAH (1993) (7 g/l).

Par ailleurs, certains auteurs avancent des chiffres proches : 9 g/l selon ABU-LEHIA (1987), 10 g/l selon BAYOUMI (1990) et ABU-LEHIA (1994) pour la race Majaheem (11,2 g/l).

Ce taux important en protéines sériques du lait camelin est d’un grand intérêt du fait que c’est dans cette fraction qu’on retrouve des facteurs antibactériens particulièrement puissants (lysozyme, lactoferrine et les immunoglobulines…) (MEDJOUR 2014).

III.1.6. Teneur en caséines

La teneur en caséines de lait de dromadaire issus d’un élevage extensif est 13,69 g/l. Cette concentration parait moins importante que celle signalée par MEDJOUR (2014) 25,45 g/l KHASKHELI et al., (2005) (22,1 g/l), ATTIA et al., (2001) (20,60 g/l) et par ALLOUILOMBARKIA et al. (2007) (21,3 g/l).

Pour le lait issu de l’élevage semi-intensif, la concentration moyenne, retrouvée, en caséines est de 28,59 g/l. Cette teneur est proche des résultats indiqués par MEDJOUR 2014 32,12 ±1,58 g/l.

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Sur le point de vue apport alimentaire, le lait de chamelle devrait par conséquent, être classé parmi les produits ayant une grande valeur nutritive et pourrait de ce fait répondre en grande partie aux besoins nutritionnels de la population du sud du pays.

Sur le point de vue des connaissances fondamentales, ce lait constitue, par l'entremise de ses particularités, un bon modèle qui reste à explorer pour bien comprendre les relations structure fonction (SIBOUKEUR, 2007).

III.2. Caractérisation de l’extrait coagulant

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