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CHAPITRE 5. MARQUEURS DE REFORMULATION : ANALYSE SYNTACTICO-

5.2. Paramètres de la grille d’analyse

Afin de faciliter l’analyse des MD de reformulation effectuée dans cette partie et également de réadapter pour des analyses ultérieures d’autres MD, nous reprenons le modèle proposé par Paillard & Vu (2012).

La suite comportant les séquences lexicalisées à fonction discursive va être analysée selon le schéma suivant :

p MD q

MD : marqueurs discursifs, dans notre travail, nous traitons uniquement des séquences

lexicalisées à fonction discursive ; ce modèle d’analyse est tout à fait réadaptable pour les unités monolexicales ;

p : séquence qui précède la séquence lexicalisée à fonction discursive ou le MD

concernant l’énoncé p ;

q : séquence qui suit la séquence lexicalisée à fonction discursive, la séquence q correspond à la portée du MD.

Dans cette analyse qui porte uniquement sur les marqueurs de reformulation, p correspond à la séquence reformulée, et q consiste en la séquence syntagmatique qui reformule p.

Nos analyses syntactico-sémantiques des marqueurs de reformulation vont s’articuler autour de quatre paramètres : 1/ définition du MD ; 2/ portée syntaxique ; 3/ position

syntaxique ; 4/ valeurs sémantiques. Il nous semble important de définir tout d’abord le rôle

de chaque paramètre avant de les appliquer pour analyser les marqueurs de reformulation qui figurent dans le Tableau 4-3 : Liste des marqueurs de reformulation dans notre corpus SHS. Nous finirons par aborder l’importance de l’association de ces paramètres dans la modélisation des marqueurs de reformulation en particulier, et des séquences lexicalisées à fonction discursive en général.

5.2.1. Définition

Comme le mentionne Rossari (1990, 1997), chaque MD a la propriété de prédiquer quelque chose. Cette rubrique est une entrée en matière et elle a pour objectif de donner une description du contenu sémantique des MD. Nous n’avons pas nous-même proposé nos propres définitions et avons choisi le TLFi Trésor de la Langue française38

pour ses riches descriptions sur les valeurs sémantiques, étymologiques, historiques, etc.

D’éventuels synonymes des MD feront l’objet analyse contrastive dans les parties suivantes ; par exemple, à savoir, autrement dit, et en d’autres termes sont souvent suggérés comme synonymes de c’est-à-dire, même si ces marqueurs ne peuvent être remplacés par

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Le TLFi est développé par l’ATILF Analyse et Traitement Informatique de la Langue Française, de l’Université de Lorraine. Il est la version informatisée du TLF Trésor de la Langue Française – un dictionnaire de la langue française du XIXe-XXe siècle et consultable à l’adresse : http://atilf.atilf.fr/. Le TLFi offre aux utilisateurs trois niveaux de consultation: recherche simple, recherche assistée et recherche complexe.

c’est-à-dire que dans certains cas, ces trois marqueurs se caractérisant par des emplois

différents. Nous y reviendrons lors de l’analyse de ces marqueurs.

5.2.2. Portée syntaxique

La notion de portée est une notion très féconde en linguistique. Elle se trouve au cœur de nombreuses recherches. La portée est considérée comme un élément essentiel dans les analyses sur la négation (Muller, 1991, 2005), pour les adverbes (Guimier, 1996), pour les cadres de discours (Charolles & Péry-Woodley, 2005 ; Sarda & Charolles, 2012) et pour les MD (Paillard & Vu, 2012). La définition de la portée varie selon les auteurs. D’un côté, la portée peut se référer à sa zone d’influence qui se limite soit à une part de l’expression sur laquelle l’opérateur exerce une influence (Allwood, 1997, cité par Danell, 1998 : 3), soit au domaine dans lequel cet opérateur peut agir (Muller, 1991). D’un autre côté, Huumo (1996) prend appui sur l’aspect sémantique de la portée et définit la portée des adverbiaux locatifs comme leur influence sémantique sur les constituants de l’énoncé39 (notre traduction) (ibid. : 266). Ces différentes définitions de la portée révèlent donc deux propriétés, l’une syntaxique et l’autre, sémantique.

Étant donné le nombre important de travaux sur la portée, il nous semble important de dresser un petit bilan des travaux en la matière pour expliquer ensuite comment nous envisageons de traiter cette notion dans notre travail. Dans son étude, Guimier (1996) se base sur l’aspect syntaxique et sémantique des adverbes en –ment pour distinguer leur incidence de leur portée. Si l’incidence correspond à la caractéristique syntaxique de l’adverbe, la portée est relative à sa propriété sémantique. Selon lui, l’incidence d’un adverbe renvoie donc à la

« nature du constituant de la phrase auquel il se rattache » (ibid. : 104). La portée d’un adverbe indique « l’élément à propos duquel l’adverbe dit préférentiellement quelque chose » (ibid. : 4). La notion de portée permet à Guimier de catégoriser et classifier des adverbes exophrastiques. Ceux-ci sont définis comme « des constituants externes à la phrase […] et représentent des traces de l’intervention du locuteur qui commente tout ou partie de son énoncé ou de l’acte qui le produit » (ibid. : 6). En s’appuyant sur les propriétés de l’acte de l’énonciation, Guimier distingue trois types de portée des adverbes exophrastiques, à savoir, la portée sur le dit, sur le dire et sur la visée du discours. Pour chaque type de portée, Guimier relève différents types d’adverbes. Par exemple, les adverbes évaluatifs et assertifs

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(heureusement, curieusement, probablement, etc.) portent essentiellement sur le dit. Les conjonctifs, les adverbes métalinguistiques, paradigmatiques (respectivement, finalement,

autrement, textuellement, etc.) portent sur le dire. Enfin, les adverbes de cadrage, et les

adverbes illocutifs (linguistiquement, plus généralement, récemment, réellement, etc.) portent sur la visée du discours. À l’instar de Guimier, nous nous intéressons également à la propriété sémantique de la portée des MD qui servira par la suite à analyser leurs valeurs sémantiques. Cependant, le fonctionnement syntaxique de la portée nous semble important, car selon nous, cette propriété syntaxique est aussi discriminante et susceptible de différencier un MD d’un autre. L’analyse de la portée des MD doit aussi traiter cet aspect syntaxique.

Dans une perspective un peu différente de Guimier, Bonnot (2001) traite un autre aspect de la portée dont la portée syntaxique, procédé central dans l’étude de Bonnot (2001) sur les mots du discours. Selon elle, la portée est introduite par les mots du discours qui les commentent et spécifient « son statut par rapport à celui d’autres termes X », X »’… qui auraient été susceptibles d’occuper la même position dans la chaîne parlée » (ibid. : 10). Elle distingue trois types de portée des mots du discours qui correspondent à trois niveaux de fonctionnement, le niveau de la prédication, de la dénomination et de l’énonciation. Au niveau de la prédication, le mot du discours peut porter soit sur un terme instanciant une place d’une relation prédicative, soit sur la relation prédicative tout entière. Au niveau de la dénomination, le mot du discours porte sur une unité lexicale opposable à d’autres unités lexicales susceptibles de catégoriser un référent donné en le rattachant à telle ou telle notion. Au niveau de l’énonciation, le mot du discours peut porter soit sur le thème, soit sur l’énoncé entier, composante illocutoire comprise. Quand le mot du discours porte sur l’énoncé, il spécifie son statut par rapport à celui d’autres énoncés qui auraient pu être prononcés dans la même situation. L’examen de la portée des mots du discours (sa nature, les types de portée acceptables à chaque niveau) permet à Bonnot de délimiter la classe qui les forme et de définir les facteurs de variation régulière indépendants de leur sémantique. En s’appuyant sur différents niveaux de portée, Bonnot a proposé une typologie des mots du discours. Cette recherche révèle de nouveau l’intérêt de travailler sur la portée des séquences lexicalisées à fonction discursive dans l’objectif d’une modélisation sémantique. Nous rejoignons Bonnot (2001) sur l’importance de l’analyse de la portée des MD qui ne doit pas se limiter à la nature de celle-ci, mais doit également traiter son statut dans l’énoncé, c’est-à-dire sa position dans l’énoncé. Dans notre recherche, une telle analyse des aspects syntaxiques et sémantiques des MD permet de relever des régularités de fonctionnement de ces éléments linguistiques.

Le nombre important de travaux sur la portée prouve sûrement qu’il s’agit d’une notion très complexe. Comme la portée est souvent liée à la spatialité (scope en anglais), Charolles & Vigier (2005) se sont intéressés à la portée des adverbiaux en position préverbale dans la structuration du discours. Ils définissent la portée cadrative comme l’ensemble des phrases qui appartiennent toutes à un même cadre de discours (ibid. : 9). La portée cadrative révèle « la capacité qu’ont certains adverbiaux antéposés d’étendre leur influence au-delà de leur phrase d’accueil » (ibid. : 9). Charolles & Vigier ont montré que certains adverbes sont plus aptes que d’autres à posséder une portée cadrative, par exemple, les adverbiaux scéniques (de temps ou de lieu) ou les médiatifs (selon X, etc.). Dans notre travail, la portée cadrative est moins adaptée nous semble-t-il à notre objet de recherche, car nous nous intéressons à des aspects plus immédiats de l’utilisation des MD, telle que la nature syntaxique de la séquence introduite par les MD ainsi que leur fonction dans la structuration du discours. Nous resterons donc sur l’analyse de leur portée syntaxique et sur celle de leurs différentes valeurs sémantiques.

Après avoir passé en revue différentes recherches sur la portée, nous pouvons conclure que cette notion est pertinente pour notre travail. Nous retiendrons que la portée q des séquences lexicalisées à fonction discursive est un des constituants de l’énoncé. Cet élément dépend de l’utilisation des marqueurs correspondants. Ces marqueurs mettent en relation son contexte gauche et sa portée, c’est-à-dire entre p et q.

[ ]

p

MD [ ]

q

Par la portée syntaxique des séquences lexicalisées à fonction discursive, nous pouvons déterminer la nature de la séquence introduite par le MD. Nous supposons que certains marqueurs portent, de façon privilégiée, sur une phrase ou sur une proposition alors que d’autres porteront sur des constituants plus réduits. Afin de faciliter la modélisation des séquences lexicalisées à fonction discursive, nous nous inspirons de l’analyse de la portée de Paillard & Vu (2012) qui en distinguent deux types : la portée globale et la portée locale. Si le MD porte sur une proposition ou un énoncé, alors il s’agit d’une portée globale ; en revanche, si le MD porte sur un syntagme, alors il s’agira d’une portée locale. Dans les exemples suivants, le MD autrement dit a une portée globale, il porte sur une proposition [61], tandis qu’à savoir prend sous sa portée un syntagme nominal, il a une portée locale [62].

[61] D’autre part, lorsque nous interrogeons les élèves qui adoptent un sport au sein de clubs sportifs, nous nous apercevons que leur motivation n’est pas toujours au

rendez-p Syntagme Proposition q MD Syntagme Proposition

vous quand il s’agit de les pratiquer en EPS. Autrement dit, ces élèves peuvent être démobilisés par l’utilisation modifiée et simplifiée de leur sport. [sed-art-52-body] [62] Malgré toute la bonne volonté du monde, s’intéresser à la participation des

populations locales, à moins de s’inscrire dans une longue durée, c’est envisager des situations de dépendance, c’est-à-dire de passer par des intermédiaires pour accéder à l’objet étudié, à savoir les populations. [geo-art-575-conclusion]

Nous retenons dans ce travail ces notions de portée locale et portée globale auxquelles nous allons attribuer les étiquettes suivantes : PG (portée globale) et PL (portée locale). En outre, nous supposons que le contexte gauche des MD est également un élément essentiel dans l’analyse des MD. Il est nécessaire de relever la nature syntaxique de la séquence p ainsi que le rapport entre celle-ci et la portée du MD, afin de mieux comprendre les valeurs sémantiques du MD. Pour faciliter la modélisation des MD en général et des séquences lexicalisées à fonction discursive en particulier, nous procédons à la schématisation de leur relation. Par exemple, dans la figure ci-dessous qui représente la portée d’un MD, nous pouvons interpréter que le MD peut porter à la fois sur un syntagme et une proposition et que son contexte gauche – la séquence p correspond soit à un syntagme soit à une proposition.

5.2.3. Position syntaxique

La plupart des séquences lexicalisées à fonction discursive retenues dans notre typologie sont des groupes adverbiaux, une catégorie qui a pour caractéristique une grande mobilité : ils peuvent occuper différentes positions dans la phrase. Ils peuvent être antéposés, insérés ou postposés. Ils peuvent porter sur un verbe, un adjectif ou un autre adverbe, etc. Pourtant, les adverbiaux ne sont pas utilisés d’une manière aléatoire. Plusieurs études ont montré que les différentes positions phrastiques des adverbiaux dépendent des choix stratégiques et des objectifs communicatifs de l’auteur afin de construire un discours cohérent (Charolles, 1997, 2003). Il nous semble donc important d’analyser la position des MD pour relever leurs règles d’utilisation. En termes discursifs, ce paramètre nous permet de comprendre l’intention communicative de l’auteur.

La position initiale correspond à la position en tête de phrase ou en zone préverbale et consiste en une position stratégique dans de nombreuses recherches (Charolles & Péry-Woodley, 2005 ; Ho-Dac, 2007). Selon Virtanen (2004), cette position initiale est dotée de trois fonctions importantes, celle de point d’ancrage, de point d’orientation pour le segment à venir ou d’indicateur d’informations cruciales (Virtanen, 2004 : 80). Charolles & Prévost (2003), Charolles & Péry-Woodley (2005) se sont intéressés au rapport entre la position des adverbiaux et leur portée dans la structuration du discours. Ils ont montré que les adverbiaux, s’ils sont en position initiale, n’occupent pas la même fonction organisatrice que quand ils se trouvent en fin de phrase. Les adverbiaux antéposés se caractérisent par une portée extraphrastique. D’après Péry-Woodley (2000), les circonstants (propositions circonstancielles ou adverbiales) à l’initiale ont généralement une portée qui dépasse l’énoncé. Les groupes adverbiaux contribuent fortement à la cohésion du discours en signalant le lien thématique ou référentiel avec le discours précédent et en regroupant plusieurs propositions.

Contrairement à Charolles & Péry-Woodley (2005), Crompton (2006) montre que les adverbiaux en position finale ont le même rôle organisateur du discours que les adverbiaux antéposés et peuvent étendre leur portée au-delà de la phrase. Son travail porte sur trois types d’adverbiaux : les adverbiaux de lieu et les temporels (ou en anglais « adverbials of location » (ibid. : 256)) (propositions temporelles formées par des prépositions comme in, ago, during etc.), les propositions infinitives de but et les propositions de condition constituées par if.

Ces différentes recherches ont pour point commun de confirmer l’importance des MD dans la structuration du discours. Dans notre recherche, nous analysons leurs différentes positions. Plus précisément, nous allons étudier la position du MD en relation avec sa portée. Ceci permettra de relever des emplois spécifiques des MD.

En ce qui concerne les marqueurs de reformulation faisant l’objet des analyses détaillées dans la partie suivante, ils introduisent toujours la séquence reformulatrice qui correspond à leur portée. Ils se trouvent essentiellement en position initiale, quelle que soit la nature syntaxique de q. Au niveau phrastique, ils peuvent se trouver en tête de phrase ou en position préverbale ou postverbale. Ce n’est pas le cas d’autres MD qui peuvent se trouver aux différentes positions comme toutefois, cependant, d’ailleurs, etc. Par exemple, dans les exemples suivants, d’ailleurs peut occuper la position initiale [63], médiane [64] et finale [65].

[63] D’ailleurs, plusieurs cas observés de vieilles personnes célibataires ou précocement

veuves sont exemplaires d’une vieillesse autonome qui se nourrit d’un bon réseau social au sein duquel les voisins ont toute leur part. [soc-art-59-conclusion]

[64] Deux modalités de téléchargement sont d’ailleurs à distinguer : l’une concerne les séries relativement anciennes, qu’elles soient déjà terminées ou à un stade avancé. [infcom-art-21-body]

[65] Débats plutôt anglophones que francophones d’ailleurs. [sed-art-124-notes]

Nous pouvons représenter la position de ce marqueur d’une manière suivante :

En position initiale : [ ]p d’ailleurs [ ]q

En position médiane : [ ]p [Début q d’ailleurs Fin q] En position finale : [ ]p [q d’ailleurs]

Certes, la position des marqueurs de reformulation est peu variée par rapport aux autres MD, mais elle constitue un paramètre important pour appréhender le comportement syntaxique du MD dans l’énoncé. Dans l’objectif de proposer un modèle d’analyse adaptable aux MD en général, il nous semble important de traiter la position syntaxique dans la modélisation de ces éléments linguistiques. Une analyse sémantique des MD permettra par ailleurs de mettre en valeur leurs différentes acceptions et de distinguer un MD de l’autre.

5.2.4. Valeurs sémantiques

Outre la description de la portée au plan structurel, l’examen précis de la nature sémantique du MD ainsi que du rapport avec le contexte gauche permet de relever ce qui différencie un MD d’un autre appartenant à une même classe syntactico-sémantique. Rossari & Jayez (1997) indiquent avec justesse que les MD ne peuvent que se différencier par leur noyau sémantique et que l’analyse de la portée permet de « faire ressortir des régularités quant aux configurations syntactico-sémantiques » (Rossari & Jayez, 1997 : 235). En effet, la portée d’un marqueur ne s’utilise pas d’une manière aléatoire. C’est pourquoi l’analyse du fonctionnement de la portée permet de délimiter les propriétés régulières des MD, ce qui est tout à fait indispensable dans leur modélisation. Prenons l’exemple de c’est-à-dire, autrement

dit, en d’autres termes qui sont souvent utilisés comme synonymes les uns des autres. Nous

ne nions pas que ces marqueurs puissent être interchangeables dans certains contextes, mais chacun contient ses propres contraintes de compatibilité. En outre, le changement de MD entraîne une variation sémantique dans le contexte de droite. L’analyse de la portée

p p proposition p q q paragraphe phrase syntagme q syntagme phrase proposition p proposition MD proposition p q proposition proposition MD MD

sémantique nous sert à faire ressortir ces différentes nuances de sens et également à délimiter les conditions d’utilisation des MD. Elle est d’autant plus indispensable qu’elle permettra aux enseignants de mieux comprendre le fonctionnement de chaque MD.

L’analyse sémantique passe par une analyse empirique des propriétés sémantiques des MD, observées à partir des résultats de requêtes sur notre corpus informatisé de SHS. Nous travaillons également sur les corrélations entre le contexte gauche et le contexte droit du MD, c’est-à-dire entre p et q afin de révéler la valeur sémantique du MD dans chaque contexte. Nous supposons qu’il existe un fort lien entre p et q et que cette relation prédit quelques valeurs d’usage du MD.

Afin de mieux faire ressortir le fonctionnement syntaxique et sémantique des MD, nous introduisons à la fin de l’analyse linguistique de chaque MD un tableau qui récapitule ses traits syntaxiques et sémantiques essentiels. Nous pouvons représenter sous forme de schéma le rapport entre la position du MD et sa portée comme suivant :

Ce schéma représente les différentes positions du MD dans l’énoncé et par rapport à sa portée q. Nous pouvons interpréter ce schéma ainsi :

1. Le MD se trouve en position postverbale et la séquence p correspond à une proposition. 4 3 2 1 Début q MD Finq MD 5

p q MD|VALEUR SÉMANTIQUE|

2. Le MD a une portée locale, il porte sur un syntagme et se trouve en position postverbale. La séquence p est un syntagme.

3. Le MD est en position initiale et a une portée globale, il porte sur une proposition et la séquence p est aussi de nature propositionnelle.

4. Le MD est en position initiale et a une portée globale, il porte sur une proposition et la séquence p peut se composer d’un ou même de plusieurs paragraphes.

5. Le MD est en position finale, sa portée et la séquence p sont des propositions. Quant aux valeurs sémantiques, nous allons attribuer au MD des étiquettes correspondant à ses propriétés sémantiques qui sont notés en petites majuscules. Nous pouvons représenter ces valeurs sémantiques de la manière suivante :

Pour résumer, la grille d’analyse que nous venons de décrire va nous guider dans l’analyse des marqueurs de reformulation. Elle sert à traiter les aspects syntaxiques et sémantiques de ces unités lexicales. Cette grille sera appliquée à l’analyse des séquences lexicalisées à fonction discursive pour des études ultérieures.

Analyse des MD de reformulation

Les descriptions linguistiques s’avèrent indispensables en apportant des explications sur des phénomènes linguistiques. Elles peuvent être adaptées plus tard pour les enseignants FLE et doivent être didactisées pour pouvoir enseigner dans la classe de langue.

Passons maintenant aux analyses syntactico-sémantique des marqueurs de