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Tout d’abord, pour le public cible, la comédie musicale est un bon support pour les appre-nants de niveau B1, le niveau seuil. Les appreappre-nants de ce niveau sont capables de se dé-brouiller dans la plupart des situations quotidiennes. Pourtant, ils rencontrent encore des pro-blèmes face aux discours complexes et aux sujets abstraits.

Pour les apprenants du niveau B1, le CECR requiert les compétences langagières sui-vantes :

« Peut comprendre les points essentiels quand un langage clair et standard est utilisé et s’il s’agit de choses familières dans le travail, à l’école, dans les loisirs, etc. Peut se débrouiller dans la plupart des si-tuations rencontrées en voyage dans une région où la langue cible est parlée. Peut produire un discours simple et cohérent sur des sujets familiers et dans ses domaines d’intérêt. Peut raconter un événement, une expérience ou un rêve, décrire un espoir ou un but et exposer brièvement des raisons ou explications pour un projet ou une idée. » (2001 :25)

J’en retiens que le niveau B1 se concentre sur le registre neutre et les sujets de la vie quoti-dienne et des intérêts personnels. L’objectif primordial de ce niveau est de raconter des his-toires et de décrire certaines situations, la présentation et l’argumentation de l’opinion sont mentionnées au second plan.

Comme la narration et la description sont valorisées à ce niveau, la comédie musicale qui raconte des histoires constitue un support idéal. Plus précisément, du côté de la production orale, ce matériel s’adapte à l’indication donnée par CECR : « Je peux raconter une histoire ou l’intrigue d’un livre ou d’un film et exprimer mes réactions » (2001 :26). Pourtant, par rap-port à la compréhension, comme le niveau B1 a besoin d’une langue neutre et claire, le sup-port ne convient pas dans certains cas. C’est le moment où l’enregistrement vidéo apsup-porte sa

contribution : il fournit une situation de communication visuelle qui facilite la compréhension.

Ainsi, il rend le corpus plus accessible aux niveaux les plus bas. En conclusion, les apprenants du niveau B1 tirent le plus de profit de ce genre de support.

Cependant, n’oublions pas la spécificité du public cible, qui exerce une influence secon-daire sur le niveau choisi. D’abord, pour les étudiants universitaires, je reprends l’exemple de SISU cité dans la première partie : le cours par rapport à la culture et à la civilisation fran-çaises n’est ajouté qu’en deuxième année. Cela dit, dans un grand nombre d’universités chi-noises, les éléments culturels n’entrent pas en compte, ou du moins n’occupent pas une place capitale dans leurs études au tout début de l’apprentissage. Lors de la deuxième année univer-sitaire, les étudiants sont majoritairement au niveau A2+ ou B1. Par conséquent, l’aspect culturel du support sera plus exploité à ce niveau.

Puis, pour le grand public en général, le niveau B1 confère une certaine confiance aux ap-prenants, qui sont dès lors des utilisateurs indépendants. Ce nouvel état les encourage menta-lement et ainsi, il facilite l’utilisation de documents authentiques durant les cours, qui sont souvent jugés trop difficiles pour les niveaux élémentaires. Dans cette situation, la comédie musicale constitue une ressource riche et pratique pour le niveau concerné.

Pour les jeunes, notamment les enfants, la comédie musicale est exploitable par anticipa-tion au niveau A2. Il n’est pas demandé aux apprenants de ce groupe d’âge de saisir tous les points linguistiques du texte. Ce qui compte le plus pour eux est l’environnement langagier créé par les paroles de la chanson, qui introduisent les sons et les éléments prosodiques de la langue cible dans leur système langagier de façon inconsciente. Face à ce groupe spécifique, la prise en considération de l’objectif phonétique exige une application anticipée, vu que le déclin des compétences phonétiques commence très tôt, vers sept ans.

Enfin, en tant que spectacle en direct, la comédie musicale ne possède ni de longs discours ni des phrases grammaticalement trop compliquées. De ce fait, du côté linguistique, elle est trop facile pour les apprenants de niveau B2 ou plus. Du côté pragmatique, elle ne permet pas de se concentrer sur la capacité d’émettre des avis et de les défendre, qui est considérée comme l’objectif prioritaire de B2. Par conséquent, le niveau B1 est l’étape d’étude la plus convenable pour ce support.

D’ailleurs, pour les apprenants de niveau B1+, la comédie musicale permet de réaliser une transition insensible vers le prochain niveau, vu qu’elle permet de susciter des discussions en traitant de sujets culturels pertinents ou polémiques. Cet usage dépend plus de l’objectif du

cours, et les enseignants choisissent d’en profiter ou non en fonction du niveau commun de la classe.

À propos de la méthodologie appliquée, je penche pour l’approche actionnelle proposée par le CECR. Elle se concentre sur les compétences générales des apprenants et leur demande d’accomplir des tâches réelles. Les apprenants sont des acteurs sociaux au lieu de simples étu-diants en classe.

En ce qui concerne la fonction de la comédie musicale dans la leçon, elle sert de support de sensibilisation si les enseignants s’appuient plus sur sa musicalité. Ils pourront jouer un ex-trait du matériel au début du cours afin d’introduire le thème appris. Je cite l’exemple du thème de « l’ambition » : si l’enseignant veut travailler ce thème, pour entamer le cours, la chanson « De mes propres ailes » de Les Trois Mousquetaires lui rend bien service. Comme le support de sensibilisation est préférablement constitué de documents brefs et exploitables, une chanson extraite d’une comédie musicale constituera une introduction ludique tout en suggé-rant le thème étudié.

Cependant, si l’enseignant préfère profiter plus du matériel, il peut diviser le spectacle en plusieurs parties selon ses thèmes et en choisir un à développer. Par cette démarche, il extrait des chansons et des dialogues thématiques ainsi que des documents écrits correspondants (tel que les textes transcrits). Si le corpus est toujours insuffisant pour développer certains aspects linguistiques, des informations supplémentaires à propos du thème sélectionné peuvent égale-ment être proposées. Dans cette situation, la comédie musicale endosse le rôle de support de découverte grâce aux thèmes compris dans son histoire. Je détaillerai cette fonction de la co-médie musicale dans la dernière partie du travail.

La réalisation d’une tâche aura lieu à la fin de l’apprentissage. De façon générale, une tâche correspond à une unité didactique. Cependant, si l’enseignant juge que plusieurs thèmes d’une comédie musicale peuvent être approfondis, il organisera plusieurs unités didactiques correspondantes. Dans cette situation, une tâche sera proposée à la fin de l’apprentissage du matériel en entier. Elle doit recouvrir le contenu de toutes ces unités didactiques. Néanmoins, la durée de l’apprentissage sur un seul support ne devrait pas dépasser quatre séances, sinon il sera difficile d’inclure tous les aspects appris dans la tâche.

Cette dernière permet aux apprenants d’approfondir leur savoir général et d’évaluer leur acquisition des objectifs du cours. L’enseignant doit s’assurer qu’elle est étroitement liée au thème appris.

Je donne trois exemples de l’approche proposée : 1) Pour Mozart, l’opéra rock

L’enseignant peut pousser les apprenants à faire des recherches sur d’autres grands musiciens et leurs œuvres représentatives. Une exposition au sujet de la musique classique pourra être organisée en classe.

2) Pour Le Roi Soleil

Les apprenants sont encouragés à présenter d’autres rois qui occupent une place signi-ficative dans l’histoire européenne ou mondiale. Sous forme d’une suite de présentations orales, une mini-conférence au sujet des souverains sera organisée.

3) Pour Le Rouge et le Noir et Notre-Dame de Paris

Les apprenants sont invités à effectuer une exploration dans le domaine littéraire. Ils peuvent choisir un chef-d’œuvre français qu’ils affectionnent et présenter ses intrigues, ses personnages et leurs réflexions littéraires par un exposé oral ou un dossier rédigé.

Toutes ces recherches ont pour but de s’initier à ou d’approfondir la connaissance d’un as-pect de la culture française. L’étude langagière dépasse ses limites. Dès lors, il s’agit d’un tra-vail de préparation pour l’analyse profonde du savoir correspondant dans le futur.

Soit de manière individuelle, soit par petits groupes, les apprenants approfondissent leurs connaissances sur le thème exploré à travers ces tâches et ils obtiennent la possibilité d’en ap-prendre plus en dehors du domaine purement langagier. De plus, vu que les apprenants peuvent présenter ce qui les passionne le plus dans le cadre donné par l’enseignant, cette li-berté de choix rend la réalisation de la tâche plus agréable.