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Paramètres de contrôle pour l’établissement d’un tour d’eau (Mode de détermination du barème )

4 ANALYSE DE LA GESTION DE L’EAU DE SURFACE ET DES EAUX SOUTERRAINES SUR LE PERIMETRE DE BENI-AMIR

4.1 Règles officielles de gestion et de distribution de l’eau

4.1.4 Paramètres de contrôle pour l’établissement d’un tour d’eau (Mode de détermination du barème )

Comme nous l’avons vu, à chaque tour d’eau l’aiguadier prépare un MV2 prévisionnel pour les 14 jours suivants. Pour élaborer son tour d’eau, il doit respecter certains paramètres de contrôle interdépendants fixés par le chef de canal. L’aiguadier est ainsi informé d’un barème (Dotation en heures par hectare) et d’un débit limite de fonctionnement du secondaire dont il est responsable pour la mise en place du tour d’eau. Ce débit limite est attribué pour 15 jours mais est modulable à la fin de la première semaine suivant la tendance du débit de l’oued (cette modulation devrait disparaître avec la mise en place définitive du barrage). Enfin, une durée limite du tour d’eau à l’échelle du secondaire (durée au bout de laquelle tous les agriculteurs ont reçu leur dotation en eau (cette durée est en général fixée à 14 jours) et au delà de laquelle la culture non irriguée est jugée en danger.

4.1.4.1 Calcul des paramètres de contrôle ƒ Dotation à l’hectare :

Elle est attribuée par le chef de canal en concertation avec le chef d’arrondissement, en fonction des disponibilités en eau de l’oued et de l’estimation de la demande. Le calcul est en fait le suivant :

Alloc = S t q . 03 , 0 . 24 . ( H/ha )

Avec :

q : débit à distribuer.

t : durée du tour d’eau (choisie en concertation). S : Superficie équivalente à la demande. Par exemple :

Débit en tête de CP (m3/s)

Débit à distribuer

(-10%) Demande (ha) Durée du TD ( j )

Allocation à l'ha (H/ha)

10 9 27800 12 3,1

Dans ce genre de cas de figure, l’allocation est fixée à 3H et le surplus est redistribué à la demande ou à l’amiable. Si on se réfère à l’exemple de l’année 2000 cette dotation limitée à 3H à l’hectare pendant presque toute la saison sèche (mars à août), du fait d’une demande maximale des agriculteurs et d’une ressource limitée par les capacités de l’oued. Ce calcul est réalisé à une fréquence hebdomadaire.

ƒ Débit limite de fonctionnement pour le secondaire (par semaine): On calcule dans un premier temps un débit fictif continu :

qfc =

ale Surfacetot

DébitCP

(l/s/ha)

Chaque secondaire ayant une surface maximale irrigable fixée on obtient un débit maximal par prise, en considérant que toutes les prises secondaires doivent répondre à une demande maximum, ce qui n’est par toujours le cas ( la demande réelle peut être inférieure à la demande maximale du fait de l’endettement de certains agriculteurs). Ce paramètre est fixé à un pas de temps hebdomadaire.

ƒ Fréquence du tour d’eau :

La durée du tour d’eau dépend de la dotation accordée (nombre d’heures par hectare), de la demande (correspondant à une superficie) et de la main d’eau en sortie de tertiaire qui est de 30 l/s sauf exception. Le gestionnaire est toujours amené à considérer en même temps la dotation à l’hectare et la durée du tour d’eau car les deux sont liées. Du fait de la situation climatique caractéristique d’un climat aride il est évident que le choix d’une durée de tour d’eau est assez restreint. Cependant, la dotation minimale accordée ne peut franchir un seuil de 3H/ha, dotation en dessous de laquelle il devient difficile pour les agriculteurs de manipuler à la parcelle un volume si faible, ce qui peut entraîner des fréquences de retour de l’eau à la parcelle de l’ordre de 15 jours, avec, nous le verrons, tous les effets négatifs que cela peut avoir sur les cultures.

Î L’établissement du tour d’eau et sa programmation sont réalisés en veillant toujours à ce que ces 3 paramètres de contrôle interdépendants soient satisfais.

4.1.5 La télémesure.

L’arrondissement utilise également la télémesure comme outil de contrôle du bon fonctionnement de la distribution de l’eau. Au niveau des stations de mesure il s’agit d’un dispositif automatique type déversoir à crête épaisse. Des capteurs mesurent automatiquement 2 hauteurs amont et aval, puis la différence est introduite dans une formule qui renvoie la valeur du débit. Toutes les minutes les valeurs sont enregistrées puis moyennées au pas de temps de 15 min. Les différents points de mesures automatiques sont situés aux points suivants :

- Fin du canal principal (entrée de la prise 23). - Siphon de sécurité (en fin de canal principal). - Entrée du canal médian.

- Fin du canal médian.

Les données de télémesures sont communiquées à différentes stations de réception par ondes hertziennes. Les stations de réception sont au nombre de quatre :

- Beni Moussa Est. - Beni Amir.

- Beni Moussa Ouest. - Station agroclimatique Crat.

Chaque station dispose de 15 minutes par heure pour établir la liaison radio et collecter les valeurs moyennes des débits des différents points de contrôle.

Les résultats sont affectées à une macro afin de constater l’évolution par heure des débits. Les résultats sont utilisés pour le contrôle quotidien de la bonne marche des règles de distribution et pour la vérification en cas de problème ou de plaintes.

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Le but des gestionnaires de l’office est la satisfaction de la demande individuelle de chaque agriculteur. Cependant, dans le contexte actuel de pénurie d’eau de surface, l’office impose un barème identique pour chaque agriculteur (mais variable dans le temps). La logique actuelle est donc égalitaire, mais d’un contexte favorable on recherche la satisfaction de la demande.

- La gestion tactique (A l’échelle du Canal principal) prévoit une répartition au prorata des surfaces entre secondaires. La demande réelle n’est pas prise en compte. Il n’y a pas d’ordre de priorité entre les prises. Nous sommes ici dans une logique de répartition équitable de l’offre.

- Au sein d’une même prise secondaire, la répartition est organisée par un aiguadier. Chaque agriculteur a droit à une dotation fixée par les règles tactiques. Cependant, les superficies à partir desquelles sont exécutés les barèmes sont arrondies à la discrétion de l’aiguadier. De même, lors de l’établissement du MV2, la somme des heures attribuées aux tertiaires d’une même prise doit être un multiple de 14 (la semaine étant partagée en 14 parties), ceci entraînant l’ajout d’heures pour atteindre ce chiffre. Il est ainsi difficile de retrouver la répartition spatiale de ces heures ajoutées. Dans les cas fréquents où des agriculteurs sont endettés, la dotation qui leur était réservée est répartie encore une fois, par les aiguadiers, entre d’autres agriculteurs du même tertiaire ou vers d’autres tertiaires.

- Ainsi, chaque agriculteur a droit à une dotation minimum quasiment toujours utilisée (sauf cas d’endettement ou de conflit d’héritage…) particulièrement pendant la saison sèche. Cette dotation semble bien respectée. Les règles de distributions sont donc égalitaires à la base (dotation minimum garantie) mais il reste cependant que certains agriculteurs bénéficient de dotations à l’ha plus importantes que d’autres sur l’année. Cependant il reste difficile de connaître le poids des règles de gestion dans les inégalités de consommation annuelle à l’hectare car pour évaluer ces dernières il convient d’y intégrer le dimensionnement du réseau (problème amont aval), l’endettement des agriculteurs, etc…

Le tableau 4 résume les règles de distribution de l’eau aux différentes échelles du périmètre:

Echelle Gestion

Responsable Règle d’allocation – Distribution. Equité Canal Principal Tactique Chef de canal Chef d’arrondissement Prorata de la superficie irrigable des prises.

Répartition au prorata des superficies irrigables. Aiguadier Etablissement du tour d’eau :

Barème à l’hectare. Débit limite à respecter. Durée du tour d’eau à minimiser

But : Satisfaction de la demande. Superficie des exploitations arrondies lors de l’application du barème.

Possibilité de redistribuer des surplus à la demande.

Prises secondaires Opérationnelle

Agent de distribution Action d’ouverture-fermeture

des prises. -

Agent de distribution (sortie de secondaire)

Exécution du bon distribué

par l’aiguadier. -

Prises tertiaires Opérationnelle

Agriculteur Chaque agriculteur connaît son horaire de dotation.

Bon fonctionnement observé. Mais possibilité de vols d’eau.