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Périodes historiques fictionnalisées

MARQUES D’HISTORICITÉ

Chapitre 1. Périodes historiques fictionnalisées

Un des faits historiques importants dans l’histoire du Salvador fut la démission du général Hernández Martínez, après treize longues années de dictature. Pour la première fois dans l’histoire du pays, le peuple exerça sa souveraineté à travers ce que l’historienne Patricia Parkman nomme une « insurrección no violenta ».

I - TIRANA MEMORIA : la démission du général Maximiliano Hernández Martínez en

1944

Publié en 2008, Tirana memoria traite davantage de ce « moment » historique, en l’occurrence la démission le 8 mai 1944 du général Maximiliano Hernández Martínez que de la dictature et du « Martinato » en général. Le renversement du général Hernández Martínez représente l’histoire d’une nation entière, ainsi que celle d’individus singuliers pris dans la tourmente de cet événement historique « extrême ». Si Horacio Castellanos Moya a choisi de ne fictionnaliser qu’un mois et quatorze jours du « Martinato » qui correspondent aux moments les plus décisifs de la chute du général, il n’en reste pas moins que le « Martinato » a été une des périodes les plus longues de présidence au Salvador et il nous semble très important d’y revenir afin de comprendre comment et pourquoi Hernández Martínez a accédé au pouvoir et y est resté pendant treize longues années. La compréhension de cette période passe nécessairement par l’un des événements les plus violents et traumatisants de la société salvadorienne, voire de toute la zone centraméricaine, à savoir la Matanza destinée à en finir avec l’insurrection paysanne de 1932.

La question qui se présente à nous est de savoir comment l’auteur a cherché à exprimer, dans son roman, la dimension socio-historique de cet événement. Il nous semble que la stratégie de Castellanos Moya a été de trouver un équilibre entre référence à la réalité historique et « pouvoir » de la fiction. L’auteur, tel l’historien, s’est d’abord livré à un travail d’investigation en procédant à un « établissement de sources, leur classement, leur

distribution en fonction du placement de la problématique233 » qu’il voulait traiter, en l’occurrence, la démission du général Maximiliano Hernández Martínez. L'analyse de cette période nous permettra de mieux saisir les jeux auxquels se livre Horacio Castellanos Moya entre réalité et fiction puisque dans ce roman, plus que dans d’autres, la fiction ne cesse d’empiéter sur le territoire de l’histoire en lui empruntant ses codes et ses méthodes. Nous ferons un bref rappel des événements qui ont conduit Hernández Martínez au pouvoir, ainsi que de la grève générale qui l'a finalement obligé à quitter le pouvoir. Ces événements sont l'angle d’attaque sélectionné par Horacio Castellanos Moya dans ce roman.

C’est précisément le 8 mai et le 1er juillet que les présidents dictateurs Maximiliano Hernández Martínez (1931-1944) au Salvador et Jorge Ubico Castañeda (1931-1944) au Guatemala démissionnèrent de leur fonction respectivement. Cinq ans plus tard, le Honduras se libérait de Tiburcio Carías Andino (1933-1949).

Maximiliano Hernández Martínez était arrivé au pouvoir dans des circonstances assez douteuses. Le 2 décembre 1931, le président Arturo Araujo (1er mars- 2 décembre 1931) avait été chassé du pouvoir par un coup d’État organisé par de jeunes officiers. Les effets de la « Grande Dépression » en 1929 l'avaient desservi, la crise économique mondiale ayant durement touché les pays centraméricains et conduit à des licenciements massifs, à des réductions des salaires, donnant ainsi lieu au Salvador à des affrontements entre la Garde Nationale et les travailleurs. Maximiliano Hernández Martínez, alors Ministre de la Guerre avait durement réprimé ces conflits, entraînant de la sorte l’impopularité du président Araujo. Cette situation avait finalement été favorable à Hernández Martínez, qui était devenu après le coup d’État et une fraude électorale (les élections de janvier 1932 avaient été remportées par le PCS234 ; puis elles avaient été annulées ce qui conduisit à l’insurrection populaire de 1932), le nouveau président du Salvador, engageant le pays dans la voie du militarisme.

Le Traité de Washington de 1907 et le Traité de Paix et d’Amitié de 1923 soumis par le voisin du Nord et signés entre les pays centraméricains qui stipulaient que « Para que un gobierno, producto de un golpe, fuera reconocido, era necesario que los nuevos gobernantes no hubieran participado en forma alguna en el golpe ni ocupado cargos o mandos militares en el gobierno depuesto »235 devaient permettre d’éviter une vague de coups d’États dans la

233 Pierre NORA, « Histoire et roman : où passent les frontières ? », art. cit., p. 10.

région. Cependant, la capacité de Hernández Martínez à réprimer férocement l’insurrection paysanne de 1932 et sa ténacité, avaient amené les États-Unis à le reconnaître en tant que président du Salvador, car ils voyaient en lui un « homme fort », capable de repousser la montée du communisme au Salvador. Par ailleurs, pour l’oligarchie caféière, qui allait soutenir pendant treize longues années son gouvernement, la répression du soulèvement communiste avait été la meilleure manière de résoudre la crise.

Outre la terreur qui régna pendant toute cette période, les manœuvres du dictateur pour faire modifier la Constitution afin de se faire réélire pour un quatrième mandat, amenèrent la population à se rebeller et à le contraindre à la démission. À ces facteurs internes, il faut ajouter le contexte international, la Seconde Guerre mondiale augmentant les tensions dans le pays en rendant patentes de nouvelles influences idéologiques comme le communisme. L’historien Robert Alexander attribue ce mécontentement général à la propagande étasunienne en Amérique centrale. Selon lui, les gens étaient au courant que leurs gouvernements étaient liés aux États-Unis dans une « lucha por la democracia y por los derechos de la gente común »236. Tirana memoria, neuvième roman écrit par Horacio Castellanos Moya, est centré sur cette étape de l’histoire salvadorienne à travers l’histoire de la famille Aragón.

Le roman commence précisément quelques jours avant l’annonce du coup d’État par les putschistes, parmi lesquels se trouve Clemen Aragón, le fils aîné de Haydée, la narratrice. Il s’agit d’une famille qui entretient des rapports très étroits avec le régime dictatorial du général Hernández Martínez, nommé dans le roman « el brujo ». Periclés Aragón, le mari de la narratrice, est le fils d’un colonel ami du général Maximiliano Hernández Martínez ; lui-même était l’ancien secrétaire de ce dernier. Devenu journaliste et très proche du mouvement communiste, il s’oppose désormais au dictateur qui l’a fait emprisonner pour avoir écrit un article critique sur la violation faite à la Constitution afin de se faire réélire pour une période de quatre ans. C’est donc à travers le journal intime de Haydée que le lecteur entre dans l’une des périodes troubles de l’histoire salvadorienne. Grâce au genre littéraire utilisé, le lecteur suit de façon chronologique les événements qui ont conduit à la chute du dictateur salvadorien.

Dès la fin de l’année 1943, le malaise général était palpable et des rumeurs de conspiration couraient. Selon Mariano Castro Morán, malgré la censure et l’espionnage qui rendaient malaisés les contacts entre civils et militaires déçus par le régime, ces derniers se

sont apportés un soutien mutuel. Dans Tirana memoria, la mise en contact entre civils et militaires s'opère grâce à des réunions secrètes comme celles organisées par Haydée et ses amies sous prétexte d’une célébration de mariage. Mariíta237, poète et responsable d’une boutique, connue pour son opposition au général et Jimmy, neveu de la narratrice et capitaine du Régiment de Chevalerie, utilisent d’autres méthodes comme l’usage du français pour communiquer. À propos de la rencontre entre Mariíta et Jimmy qui, dans la réalité historique est le capitaine Fuentes, Mariano Castro Morán souligne

Como enlace civil, al Cap. Fuentes le mencionaron a la conocida escritora salvadoreña, doña María Loucel, excelente y abnegada mujer, quien prestó inmejorables servicios a la causa. Ella administraba una tienda ubicada en el edificio Letona, […] El Cap. Fuentes se entrevistó con ella y cambiaron impresiones sobre el momento político que se estaba viviendo. Coincidió que tanto el militar como la señora Loucel, por ser ésta de origen francés, hablaban dicho idioma, lo cual les permitía comunicarse libremente frente a extraños. Ella le recomendó que tuviera une entrevista con el Dr. Arturo Romero, quien por haberse graduado de médico en Francia, podría entenderse con él en esta lengua para evitar que se enteraran de su conversación elementos ajenos a la conspiración238.

Dans le roman, l’intervention de la poète d’origine française, María Loucel, met ici en évidence l’implication des intellectuels dans le mouvement. Parmi ces intellectuels, il y avait le leader civil du mouvement mentionné ci-dessus, le Dr. Arturo Romero239. Comme dans la réalité historique telle que nous la présente Castro Morán, les conspirateurs sont essentiellement des proches de militaires engagés dans le mouvement, comme c’est le cas de la famille Marroquín ou encore de la famille Marín. Ces familles dont certains membres furent exécutés dans la réalité après une succession de conseils de guerre le sont également dans le roman. C’est à partir de ces exécutions que la « huelga de brazos caídos » dite encore « grève générale » ou « grève politique », née dans les cercles universitaires, vint à bout du dictateur. Dans la réalité historique, les étudiants furent les premiers à déclencher la grève, qui commença le 28 avril, se poursuivit les jours suivants avec celle des employés des différentes entreprises privées, et finit par toucher les employés du gouvernement etc. La consigne était « O se va Martínez del poder o nadie volverá al trabajo »240. Malgré les tentatives du général pour ramener le calme dans un pays paralysé, le 7 mai, un policier tira sur un jeune Étatsunien nommé José Wraight Alcaine, alors que ce dernier sortait de chez lui. L’indignation fut

237 C’est ainsi que Haydée appelle la poète d’origine française María Loucel (1899-1957). Selon Castro Morán, « Dña. María Loucel, quién tenía una tienda en el edificio « Letona », prestó invaluables servicios al

movimiento […] », op. cit., p.114.

238 Mariano CASTRO MORÁN, op. cit., pp. 118-119.

générale et, dans la nuit, l’ambassadeur nord-américain rencontra le Président de la République ; la police se retira des rues de San Salvador. Peu après, les membres du gouvernement et les hauts chefs militaires se réunirent en urgence et s’accordèrent pour présenter leur démission. Le 8 mai, le Président annonça à la radio qu'il démissionnait. L’alliance civico-militaire et en particulier l’implication des intellectuels eut un réel impact dans le processus historique qui conduisit à la chute du général Maximiliano Hernández Martínez.

Les tensions que nous venons de rappeler se sont exacerbées à la fin des années 1970, en raison de la montée des inégalités, des injustices et du mécontentement de la population salvadorienne face à une répression de plus en plus présente, et dans un contexte fortement idéologisé se sont muées en guerres civiles. À partir de 1978, les pays centraméricains entrèrent dans une phase de guerres intestines d’une durée et d’une intensité variable. Au Salvador et surtout au Guatemala, la guerre civile a sévi de longues années : douze ans et seize ans respectivement. C’est précisément après la victoire des sandinistes au Nicaragua en 1979, qu’au Salvador les violences se transformèrent en véritable guerre.

II - Les conflits armés

A - DESMORONAMIENTO et la «Guerre de Cent Heures» entre le Honduras et le Salvador en 1969

La guerre entre le Honduras et le Salvador encore nommée « Guerre de Cent Heures » ou « Guerre du Football » a eu lieu en 1969 à la suite d’événements banals dont nul n’aurait pu prédire l’issue. Ces deux pays n’ont pas seulement en commun leurs frontières, mais aussi un personnage historique, héros de l’unité centraméricaine : Francisco Morazán. Souvent moins connu que les autres « héros nationaux », il est né dans l'actuel Honduras et fut président du Salvador (1839-1840) après l’avoir été dans son pays natal. Ainsi, dans chacun des deux pays, un département porte-t-il son nom.

La « Guerre de Cent Heures » fut la première guerre entre nations latino-américaines dans la seconde moitié du XXe siècle, concrètement depuis 1941, date de la brève guerre qui opposa le Pérou à l’Équateur pour la possession de certains territoires amazoniens. La guerre dite du football est l’objet de Desmoronamiento, roman dans lequel Horacio Castellanos

Moya revient sur ce conflit à travers, là encore, l’histoire de deux familles, l’une hondurienne l’autre salvadorienne. Les Mira Brossa, famille hondurienne et les Aragón, famille salvadorienne, s’opposent à l’image de la guerre qui divisa les deux pays. Si dans la première partie du roman, il n’est pas question de guerre, les conflits au sein des deux familles laissent présager de ce qui va suivre. Pour tenter de comprendre les raisons qui ont poussé ces deux pays à s’affronter dans une guerre inégale dont l’avantage était clairement donné au Salvador du fait d’une population plus dense241 et de la puissance de son armée, il nous semble important de revenir sur les problèmes de frontière et du Marché Commun, même si de manière externe, le football a été l’élément déclencheur242.

Le conflit entre les deux pays a pris racine dans des problèmes internes à chacun des pays. Au Salvador, le problème agraire qui touchait la quasi-totalité de la population (seulement 2% de la population possédait 60% des terres243) a poussé de nombreux Salvadoriens à entreprendre une immigration vers le Honduras voisin où ils occupaient les terres de l’État sans acte de possession légal. Il faut dire que ces deux pays avaient des frontières mal définies et semblaient n’en faire qu’un. Ce mouvement de population s’explique en partie par une étendue territoriale favorable au Honduras avec 112 088 km2

tandis que celle du Salvador ne fait que 21 393 km2 244. Avec sa superficie et sa population, le Honduras était pour les Salvadoriens en manque de terre, un Eldorado. Si le catracho (nom péjoratif pour désigner les Honduriens) était paresseux aux yeux des Salvadoriens dont la valeur de travail et le courage étaient reconnus dans les plantations de la United Fruit Company245, le guanaco (terme qui désigne les Salvadoriens du point de vue hondurien) était un voleur désireux de mettre la main sur les terres honduriennes. Dans le roman, Lena Mira Brossa affirme ainsi que « Los salvadoreños son farsantes, estafadores ». Plus loin elle ajoute « No puedo permitir que ese tal por cual se haga la ilusión de que puede meter sus narices en alguna de mis propiedades »246.

Par ailleurs, le désavantage du Honduras par rapport au Salvador et au Guatemala, seuls bénéficiaires réels des échanges commerciaux générés par l’intégration régionale dans le Marché Commun Centraméricain, inauguré en 1962, avait entraîné un climat de tensions

241 Alain Rouquié souligne qu’en 1967, la population salvadorienne atteignait 3,2 millions et qu’elle aurait pu dépasser 5 millions in « Honduras - El Salvador. La guerre de cent heures: un cas de « désintégration » régionale. In : Revue française de science politique, 21e année, n° 6, 1971, pp. 1290-1316. Consulté le 12 février 2013 sur www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rfsp_0035-2950_1971_num_21_6_393339.

242 Alain ROUQUIÉ, art.cit.

243 Alain ROUQUIÉ, art. cit.

sociales et donné aux Honduriens l’impression d’être colonisés économiquement par le Salvador247. En effet, le commerce du Honduras vers le Salvador stagnait, alors que dans le sens contraire, les exportations avaient augmenté. De plus, le Salvador, plus industrialisé que son voisin, exportait 70% de ses produits manufacturés au Honduras. L’image d’un Salvador plus « conquérant » face à un Honduras « moribond » nourrissait le ressentiment248. Dans Desmoronamiento, Jorgito, un pharmacien salvadorien vivant au Honduras est représentatif des victimes du boycott de ses produits. Dans sa lettre du 10 juin 1969, Teti souligne « Jorgito me mostró una de las calcomanías con que habían tapizado la fachada de la farmacia y que decía: « ¡Atención catrachos! ¡Estas firmas comerciales son salvadoreñas! ¡Si no les has comprado, no lo hagas, y si ya les compraste, no les pagues! »249

Cette image du Salvadorien voleur a été nourrie par la presse et le gouvernement qui ont joué un rôle très important dans la montée des tensions et l’exacerbation du conflit entre les deux pays250. Alain Rouquié explique que, dès 1959, le gouvernement libéral de Ramón Villeda Morales utilisait déjà le thème des Salvadoriens envahisseurs pour se rendre populaire. Le nationalisme était utilisé à des fins internes en se servant des Salvadoriens comme boucs émissaires à tous les maux du pays pour mieux cacher les faiblesses de sa politique. Castellanos Moya met en évidence le rôle qu’ont joué les médias dans le conflit. En effet, de part et d’autre de la frontière, ces derniers ont été les seuls vecteurs d’informations pouvant ou non attiser les tensions. Teti, Hondurienne vivant au Salvador, et son père, Erasmo Mira Brossa, chef du parti national, hondurien, en font état dans leur correspondance. Teti, dans sa lettre du 16 juin, dit à son père « En la radio, en los periódicos, en la télé, todo mundo sólo hablaba del partido de fútbol del domingo, diciendo pestes sobre los hondureños, denunciando los crímenes que supuestamente realiza la "Mancha Brava" en contra de los salvadoreños en Honduras. »251 Les historiens ont montré que des actes graves ont été commis par des groupes militaires, notamment par cette fameuse « Mancha Brava »252 dont parle Teti face à la passivité de la police hondurienne. C’est seulement en 1980 qu’un Traité de paix fut signé entre les deux pays.

Mais Desmoronamiento ne se centre pas seulement sur le conflit armé entre le Honduras et le Salvador. En effet, le chapitre II intitulé « La carpeta del crimen » transporte

247 Alain Rouquié, art. cit.

248 Ibid.

249 Desmoronamiento, p. 93.

250 Alain Rouqué, art. cit.

251 Desmoronamiento, p. 78.

le lecteur trois années après le conflit et le plonge dans la tentative de coup d’État de 1972 au Salvador. Si ce chapitre, toujours sous une forme épistolaire, réunit la correspondance de Teti et de son père, don Erasmo Mira Brossa, elle inclut également une correspondance entre un membre de l’Organisation des États Américains (OEA)253 nommé Michael Fernández et Erasmo Mira Brossa. Cette correspondance fait état non seulement de l’assassinat de Clemen Aragón (gendre d’Erasmo) mais aussi de la situation politique du Salvador. Les élections présidentielles du 20 février 1972 au Salvador opposaient d’un côté la Unión Nacional Opositora (UNO)254 dont les principaux candidats étaient l’ingénieur José Napoleón Duarte et le docteur Guillermo Manuel Ungo comme président et vice-président respectivement; de l’autre le Partido de Conciliación Nacional représenté par le colonel Arturo Armando Molina qui sera d’ailleurs déclaré président après une fraude électorale255. Dans ce chapitre du roman, Castellanos Moya ne revient pas sur le déroulement de ces élections, mais sur la tentative de coup d’État qui a suivi ces dernières et l’agitation qu’elle a entraînée. En effet ces élections qui étaient en faveur de José Napoleón Duarte ont été le résultat d’une fraude caractéristique des sociétés fermées où le régime dictatorial avait pris le pas sur la démocratie. C’est cette fraude électorale qui a été à l’origine du soulèvement de jeunes officiers à la tête desquels le colonel Benjamín Mejía « un coronel que pertenecía a la generación de oficiales que

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