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B. procédure de Validation d’une méthode en biologie médicale

3. Etapes techniques du protocole de validation

3.2. Période d’évaluation

La période d'évaluation d'une durée de 20 jours minimum, peut se décomposer en différents modules correspondants à l’évaluation de chacune de ces caractéristiques :

- Domaine analytique (limite de linéarité), - Limite de détection,

- Appréciation de l’imprécision (répétabilité et reproductibilité), - Appréciation de l’inexactitude,

- Etudes des interférences.

3.2.1. Evaluation du domaine d’analyse

Elle vise l’évaluation de la limite haute et basse de la relation linéaire existant entre la concentration de l’analyte observée et la dilution effectuée. Elle comporte plusieurs étapes qui se succèdent après la dilution d'échantillons de concentration très élevée :

- analyser chaque dilution en triple,

- reporter les résultats sur un graphe yi = f (xi) où yi représente la moyenne des valeurs observées pour chaque dilution et xi la dilution,

- exprimer en pourcentage de la valeur de la solution dont la concentration est plus élevée, les résultats observés pour chaque point de la gamme et les reporter sur un graphe en fonction de la dilution effectuée.

La partie rectiligne de la courbe correspond à la zone de linéarité à l’intérieur de laquelle les résultats sont validés [9].

3.2.2. Evaluation de la limite de détection

La limite de détection d’une technique est la plus petite quantité ou concentration qui peut être distinguée, avec une probabilité connue, d’un blanc de la réaction réalisé dans les mêmes conditions. Elle est égale à K fois l’écart type de précision, mesuré sur le blanc réactif (K est calculé en fonction des risques α et β, α étant le risque de considérer une grandeur comme différente de zéro alors qu’elle est nulle, β celui de considère une grandeur comme nulle alors qu’elle n’est pas nulle). Elle vise à déterminer, pour une technique donnée, dans les mêmes conditions d’exécution propres à chaque laboratoire, la plus faible concentration de l’analyte à doser qu’elle est susceptible de détecter. Cette valeur limite doit être associée à chaque résultat d’analyse chaque fois que celle-ci est importante pour l’interprétation des résultats [9].

3.2.3. Evaluation de la répétabilité et de la reproductibilité

Son objectif est d’évaluer la dispersion des résultats obtenus à partir des aliquotes d’un même spécimen distribuées dans une même série d’analyse (répétabilité) ou dans des séries différentes (reproductibilité).

♦ Evaluation de la répétabilité

En pratique, cet essai est réalisé au cours d'une même série. Il est recommandé d'utiliser plusieurs niveaux de concentration ("bas", moyen,

"élevé"). Ces niveaux sont choisis en fonction des valeurs physiopathologiques. Le nombre de détermination dépend de la cadence de l'automate à valider, du coût des réactifs, etc. Cet effectif peut être compris entre 10 et 30 (5 si technique manuelle et/ou réactif très onéreux). La valeur statistique des résultats obtenus dépend de ces effectifs.

L'exploitation des résultats consiste à calculer la moyenne (m), l'écart-type (s) et le coefficient de variation (CV) des valeurs expérimentales de chaque série. Pour mémoire, le CV est :

∑ xi ∑ (xi- m) 2 C V e n n n-1 m

Le CV ainsi calculé est une expression simplifiée de la répétabilité de la méthode en %.

♦ Evaluation de la reproductibilité

En pratique, cet essai est réalisé au cours de séries successives en général 1 à 2 par jour par le passage des échantillons de contrôle de qualité interne (CQ) quotidiens.

15 à 30 déterminations minimums, selon les techniques sont nécessaires pour chacun des types d’échantillon.

Les modalités de calcul sont identiques à celles de la répétabilité, avec calcul de la moyenne (m), de l'écart-type (s) et du coefficient de variation (CV) sur les valeurs expérimentales de chaque série: le CV ainsi calculé est comparé au CV limite admissible [9,41].

m = S = CV en % = (S) x 100

Elle vise à mettre en évidence des erreurs systématiques (affectant d’une erreur de même signe tous les spécimens analysés) d’ordre proportionnel (dépendant de la concentration de l’analyte) ou constant (indépendant de la concentration de l’analyte à doser) indépendamment de l’erreur aléatoire de reproductibilité [9].

3.2.5. Evaluation de l’exactitude et de la justesse par comparaison de techniques

Cette étape évalue l’exactitude d’une technique B par rapport à une technique A. Pour cela, on analyse au moins 40 échantillons de patients, couvrant l'étendue du domaine physio-pathologique. Ces échantillons, frais de préférence, sont analysés en simple par les 2 techniques, dans des conditions de temps le plus possibles [9, 41].

Les résultats sont examinés au fur et à mesure, et vérifiés si la discordance est jugée supérieure aux limites préétablies.

Pour chacun des couples retenus xi (méthodes A) et yi (méthode B), le protocole consiste à :

∎ Calculer les différences xi- yi. ∎ Calculer les rapports yi / xi.

∎ Etablir les graphiques des différences (xi - yi) fonction de xi et (yi/ xi) fonction de xi, et reporter les limites retenues en valeurs absolues ou relatives sur ces graphiques.

∎ Calculer la droite de régression la mieux adaptée pour définir la relation statistique liant les résultats de la technique A à ceux de la technique B.

Parmi les droites de régression répondant aux critères fixées (York, Passing Bablock…) la plus facilement exploitable est la droite des moindres rectangles [9].

Les paramètres de la droite de régression des moindres rectangles sont les suivants :

Y = bx +a a = myi + b mxi b = Syi / Sxi

myi= moyenne des valeurs yi yi= moyenne des valeurs xi Syi = écart type des valeurs yi Sxi= écart type des valeurs xi

3.2.6. Verification des valeurs de références

Les valeurs de références devront être vérifiées le cas échéant et si possible, par bibliographie et/ou par calcul statistique. Ce calcul peut se faire de la manière suivante :

● Après une période d’utilisation permettant d’obtenir un nombre de valeurs significatif (n > 100),

● A partir de patients exempts de pathologie (si possible), ● Ecarter toutes les valeurs >à m + 2s et < à m – 2s,

● Recalculer la moyenne (moyenne normalisée) mn et l’écart-type (écart-type normalisé) sn à partir des valeurs ainsi retenues.

Les valeurs de références seront données par l’intervalle [mn – 2sn; mn + 2sn] [9, 41].

3.2.7. Etude des interférences

Les défauts de spécificité ou de sensibilité aux interférences peuvent être évalués par surcharge d’un spécimen biologique par un composé dont la présence est susceptible d’entraîner un résultat inexact, soit par excès, soit par défaut. Le protocole se propose d’appréhender de façons quantitative l’influence de certains composés d’origine endogène (hémoglobine, bilirubine, colorant…) ou exogène (médicaments, aliments, toxiques…).

Un spécimen de concentration connue de l’analyte à doser (niveau moyen) est surchargé par une solution concentrée de la substance susceptible d’interférer pour obtenir plusieurs niveaux de concentration.

La valeur moyenne observée pour le spécimen non surchargé est soustraite de la valeur moyenne observée pour chaque spécimen. Les différences observées (négatives ou positives) sont reportées sur un graphe en fonction de la concentration de la substance interférente et comparées à des limites.

Les normes utilisées correspondent à la norme d’interprétation (valeur moyenne) du protocole de validation de techniques.

Les conclusions de ces essais in vitro doivent être confirmées par l’étude de spécimens de patients présentant des caractéristiques ou de traitements équivalents [9].

PARTIE II

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