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Pèlerins de retour à Montréal: ménage à trois élève deux fauconneaux adoptifs

sud-ouest tenant à Victoria peut-être

Pour une troisième année consécutive un couple de Faucons pèlerins à élevé des jeunes sur un gratte-ciel de Montréal. Voici leur histoire:

Dès la m i - a v r i l , Annemarie Roth et Joachim Obst avaient observés un couple de p è l e r i n s parmi les édifices du c e n t r e - v i l l e (à cette date l'an dernier, Pod et V i c t o r i a é t a i e n t déjà en t r a i n ' de pondre).

Cependantt on avait remarqué que Victoria ne s'inté-r e s s a i t a ajjcun des t s'inté-r o i s nichois'inté-rs que l'on a v a i t posés sur l'édifice de la Sun Life, l'ancienne Banque Royale à 360 St. Jacques et la Tour de la Bourse. Une jnspectjon des nichoirs quelques jours plus tard nous à révélé pourquoi.

Un oeuf, trouvé cassé, avait été pondu sur le côté nordest de la Tour_ de la Bourse — s i t e de n i d i f i c a -tion _de l'année précédente — et l'on en a aperçu un deuxième, toujours Intact, dans un nîchoir sur le coin de l'ancienne Banque Royale, immeuble appar-la compagnie Trizec, Inc.. I I semble que aurait été dérangée t ô t pendant la ponte, par un ouvrier, et aurait déménagé a deux portes pour recommencer sa couvée. Ne sachant pas où e I Ie^pondrai t son t r o i si ème oeuf, i l nous a a I ors semblé prudent de remplacer l'oeuf cassé avec un oeuf non-fécondé provenant du CRRM.

Un troisième oeuf a alors été pondu, mais à ni l'un ni l ' a u t r e de ces n i c h o i r s ! V i c t o r i a a v a i t choisi c e t t e f o i s de pondre au coin sud-est de l ' é d i f i c e Trïzec. Finalement, e l l e a abandonné le s i t e sur la Tour de la Bourse et s'est mise à faire la navette entre les deux nichoirs de l'Immeuble Trizec.

Pour couronner le tout, le mâle a profité de la confusion pour disparaître de la scène. La situation empirait de jour en Jour. Mais nous n'étions pas au bout de nos surprises.

Le 28 a v r i l , Peter M i t c h e l l , un amateur d'oiseaux, nous a f a i t part de vo I s^ nuptiaux de pèlerins parmi les gratte-ciels de Montréal. Le lendemain, Jacqueline Peltier, étudiante au CEGEP de Sherbrooke et interne au CRRM, chargée d'observer les pèlerins, a noté que le mâle cherchait à a t t i r e r Victoria au ni choir sud-est de l'immeuble Trizec par des saluts exagérés et des appels " e e - t c h i p " . Peu après, Soren Suse, un photographejnontréalais, observait deux copulations — un signe très prometteur.

A Le comportement du nouveau venu é t a i t celui d'un maie. Par contre, sa t a i I le i n d i q u a i t ce I l e d'une femelje. "Anton io"^ é t a i t aussi gros que Victoria (chez le pèlerin, le mâle est un t i e r s plus petit que la femel le). Mais, ce qui nous intriguait le plus é t a i t son plumage de première année; en effet, les pèlerins ne se reproduisent que rarement avant leur deuxième année!

Après a v o i r consulté d'autres chercheurs, nous ns déduit qu'Antonio é t a i t en réa I i t e une jeune

i t i nexpér imentée.

avons Antoi nette

David Bird substitue deux fauconneaux crécerelles pour les oeufs non viables du couple préalable à l'Implantation de deux jeunes pèlerins. (D. B a i l , courtoisie de The Gazette)

La situation s|est compliquée étrangement non seulement lorsqu'un mâle adulte s'est Joint au couple b i -sexué I, mais aussi lorsqu'un quatrième pèlerin est ap-paru sur la scène. Heureusement, ce dernier est disap-paru peu après, tandis que le mâle adulte est resté sur les lieux et s'est mis à courtiser l'une et ensuite l'autre femelle, selon son p l a i s i r . "J4R.", comme nous l'avons surnommé,semb I ajt^préf érer Antoinette, et à notre v i f dépit^ attenté à plusieurs reprises d'attirer cette dernière à un troisième nichoir sur le coin nord-est de

l ' é d i f i c e Trizec.

Ni Victoria, ni Antoinette ne pouvaient décider quel nichoir u t i l i s e r et se trimbalaient d'un nichoir à l'autre sur la face sud de l'édifice. Une inspection rapide des nichoirs nous a alors permis de constater

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qu'aucune ponte récente n'avait eu lieu, mais que les deux oeufs déjà pondus é t a i e n t froids, n'étant pas incubés. Afin d'inciter une des femel les à entreprendre l'incubation, on ajouta l'oeuf du^ ni choir sud-ouest ainsi que deux oeufs non-fécondés provenant du CRRM à c e l u i du ni choi r sud-est de P immeub I e Trizec. I I ne r e s t a i t plus qu1 à espérer.

Jacquejine Peltier et^André NauIt, ce der-nier ^ étudiant au Col lège Macdonald, se sont postés, tour à tour, sur le t o i t avoisjnant de la Banque Nationale et ont confirmé que

l'incubation al l a i t bon t r a i n .

Nous avions l'intention de substituer les oeufs non viables pour des fauconneaux adop-t i f s . Mais les aduladop-tes accepadop-teraienadop-t-ils ceadop-t échange?

Après mûre réflextion et maintes consulta-tions, nous avons décidé d'implanter momenta-nément de Jeunes fauconneaux crécerelles et d'observer la réaction des adultes, face à ces o i s i l l o n s ^ d'un huitième la t a i l l e normal le d'un pèlerin.

La s u b s t i t u t i o n a été réussie^ même si nous avons du, à l'occasion, aider a l'appro-visionnement des fauconneaux. Les adultes se sont occupés de leurs charges de façon admi-rable. I l ne^restait plus qu'à surmonter un dernier problème.

Notre colonie de pèlerins, d'où l'on pré-voyait obtenir les deux fauconneaux, n'avait produit que deux rejetons, ceux-ci ^destinés à l'implantation au Minnesota. Le coût d'impor-ter deux fauconneaux du Service canadien de

la faune, 1 600 $, é t a i t p r o h i b i t i f . Ministère du l o i s i r , de la chasse et de pêche r^e pouvait pas non plus nous^ venir aide, à la suite de coupures budgétaires du gouvernement provincial. Pendant ce temps, les crécerelles grossissaient rapidement, et même si l'on avait pu effectuer un deuxième échange, la situation devenait urgente.

L'artiste animalier Robert Bateman et son épouse Birgît, visitaient à ce moment-là la nouvel le volière pour pèlerins^au CRRM (con-struction de laqueIle^ avait été rendu possi-ble en partie par un don de M. Bateman, voir Vol. 2, no. 2). Informés de la sac|a des pèle-rins à Montréal, i l s nous ont, des le lende-main, donné un chèque pour la somme requise.

Nous avons teléphone.sur-le— champ à Wainright en Afberta, où se trouve la colonie de pèle-Le la en

rins du SCF, et oui, deux fauconneaux ont été expédiés avant la f i n de semaine.

L ^échange des crécerel les pour les fauconneaux pèlerins, nommés avec Justesse Bob et Bîrgit, s'est déroulée devant les caméras du reseau CTV et du Journal "The Gazette". Le couple — Antoinette ayant disparu de la scène — ont accepté les jeunes sans réserves. A l'exception du premier vof prématuré du mâle (<jui a immédiatement été replacé^sur l^a corniche) le reste de la période de nidification s'est déroulée sans anicroches, et la réussite est imputable à la vigi lance et aux efforts de tous les participants.

Nous nous devons de remercier Messieurs Ken Minotti, Yvon Daoust, et Jean-Pierre Marîon de la compagnie Trizec, Inc., M.

Gilbert Lehoux et Mme Helen Trigg de la Tour de la Bourse, ainsi que M. Roland Turcotte du Sun Life Building, sans l'enthousiasme et la considération desquels les Faucons pèlerins ne nicheraient pas aujourd'hui jà Montréal comme i l s le faisaient jadis sur les corniches de l'édifice Sun L i f e pendant les années quarante.

P.S.: Le couple de pèlerins qui nichait dans une carrière de l'est de Montréal en 1983 est revenu au site le printemps der-nier. I Is se sont f a i t s la cour et l'on a même observé quelques copulations. Mais i l s ont disparu peu après. Parfois, un s i t e change de façon subtile aux yeux d'un faucon. Toutefois, nous tenons à remercier M. Jean Desj^ardins pour l'intérêt qu'il porte à ces oiseaux rapaces forts spéciaux.

David M. Bird, Directeur, CRRM

Gouvernement du Québec Ministère du Loisir, de la Chasse et de la Pêche Direction de la faune terrestre SP 1196-08-86

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