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Chapitre 1 : Les chutes

II. Les outils du pharmacien 12 13

Dans un premier temps le pharmacien peut proposer des aides techniques et un aménagement de l’environnement qui permet d’éviter la récidive tout en rassurant le patient et son entourage.

Le contact humain

Lors d’une visite ou d’une livraison chez un sujet âgé, le contact humain est primordial. Il est important que le pharmacien soit en confiance et sûr de lui car il n’est plus derrière le comptoir en blouse blanche mais chez son patient. Dans un cas sur deux, la personne âgée dépendante vit seule, et le fait que le pharmacien se rende à son domicile pour améliorer sa qualité de vie par du matériel, des soins ou des conseils le valorise à ses yeux. Le pharmacien est naturellement actif lors de sa visite, d’autant plus que, quelquefois, la famille est dépassée, se voile la face ou ne fait qu’acte de présence sans toujours s’investir ou marquer suffisamment d’intérêt.

La personne âgée est très sensible à ce type d’intervention pharmaceutique et exprime sa gratitude par des gestes simples et affectueux comme prendre la main ou offrir une boisson. Ceci signifie que malgré le niveau de technicité dans le domaine de la santé, le contact humain est encore thérapeutique. Toutefois il faut faire la part des choses et garder une certaine distance avec cette clientèle âgée à qui le pharmacien offre un service de proximité.

Les aides techniques 14 15

- Parmi les aides techniques, la plus utilisé est le déambulateur ou cadre de marche qui est facile d’utilisation et relativement bien accepté par la personne âgée. Il en existe plusieurs modèles regroupés en deux catégories : les déambulateurs fixes (figure n°1) sans roulettes et les rollators (figure n°2). Le choix est fait en fonction de la capacité de préhension du patient, du poids du matériel, de ses dimensions, de son usage extérieur et/ou intérieur et de son coût. Le premier modèle est plus léger mais il nécessite une certaine force pour le soulever et avancer. Ses dimensions sont relativement standard ce qui lui permet de s’adapter à de nombreux domiciles. Les déambulateurs à roulettes sont plus faciles d’utilisation mais moins bien acceptés car beaucoup plus encombrants. Certains modèles comme le rollator à trois roues ou rollator delta sont très pratique, de plus la forme en triangle encadre le patient et lui apporte un sentiment de confort et de sécurité. Cependant, la largeur souvent importante peut rendre difficile le passage des portes.

figure n°1 : déambulateur à cadre fixe figure n°2 : rollator delta

- La téléalarme ou téléassistance est l’une des solutions pour réduire les conséquences des chutes. Elles se présentent sous forme d’un bracelet ou d’un pendentif avec un bouton d’urgence qui envoie un signal d’alerte à une plateforme d’assistance 24/24. L’entourage ou les secours sont contactés, le temps d’attente est donc diminué, les séquelles seront moins importantes. En France 300 000 personnes sont équipées de ce système pour 800 000 victimes de chute avec lésions. Un pack est vendu en pharmacie : « le minifone », l’abonnement mensuel est de 19,90 euros et le prix du pack est de 95 euros.

L’aménagement du domicile

L’aménagement du logement consiste surtout à enlever les obstacles ou les éléments instables qui pourraient provoquer une chute.

Dans le séjour ou la chambre à coucher, le lit doit être un peu plus bas que la normale et s’il est muni de roulettes, elles doivent être bloquées, les descentes de lit doivent être enlevées, les tapis évités ou munis d’une bande antidérapante. Si le sol est revêtu d’une moquette il faut éviter les barres de seuil.

Dans la salle de bains et les toilettes :

 il est possible d’installer des barres d’appui à environ 50cm du sol ;  le fond de la baignoire peut être recouvert d’un tapis antidérapant ;

 une planche peut être posée sur le rebord de la baignoire permettant à la personne de prendre une douche ;

 les WC peuvent être surélevés par un rehausse-wc.

Les escaliers et les couloirs doivent être bien éclairés, des barres d’appui peuvent être fixées aux murs et il faut faire très attention aux dénivelés et aux dernières marches qui doivent être signalées et/ou munies de bandes antidérapantes.

Le suivi de la prescription et de la consommation des médicaments

Dans un second temps le pharmacien peut revoir la prescription et la consommation médicamenteuse car si le médicament est une chance pour le sujet âgé, il présente aussi un risque. De nombreux médicaments peuvent avoir des effets secondaires favorisant les chutes. Tout d’abord les psychotropes, comme les neuroleptiques et les benzodiazépines, avec en chef de file chez le sujet âgé : Séresta®, Témesta® et Risperdal®. Puis les médicaments sédatifs et ceux potentiellement inducteurs d’hypotension orthostatique : neuroleptiques, antidépresseurs tricycliques, antihypertenseurs (inhibiteur calcique, inhibiteur de l’enzyme de conversion, diurétiques) phénothiazines.

Limiter les risques de l’iatrogénie médicamenteuse à l’officine fait partie des actions préventive antichute, aussi le pharmacien doit :

 « se renseigner » : il est primordial de consulter l’historique du patient ou son dossier pharmaceutique et si possible de connaître son état rénal et nutritionnel.

 « expliquer », c’est-à-dire commenter l’ordonnance, et établir si nécessaire un plan de prise voire conseiller un semainier.

 « vérifier », s’assurer que le patient a bien compris son traitement ainsi que les conseils associés.

 « surveiller » la bonne observance, notamment lors des renouvellements, et veiller à ce qu’il n’y ait pas d’arrêt brutal du traitement.

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