• Aucun résultat trouvé

outils innovants de l’Observatoire des violences envers les femmes : le téléphone portable d’alerte pour les femmes en très grand danger, les consultations de

Dans le document Pratiques genrées et violences entre pairs (Page 116-144)

TERMES DE VIOLENCES CONJUGALES VIVIANE ALBENGA

VISANT A PREVENIR LES VIOLENCES SEXISTES AU COLLEGE

10 outils innovants de l’Observatoire des violences envers les femmes : le téléphone portable d’alerte pour les femmes en très grand danger, les consultations de

psycho-traumatologie, le protocole de mise en œuvre de l’ordonnance de protection des femmes victimes de violences, l’accompagnement protégé des mineurs, la lutte contre les mariages forcés ou encore la sensibilisation des jeunes à la lutte contre le sexisme…

« Jeunes contre le sexisme »

1500 collégien-ne-s et lycéen-ne-s de Seine-Saint-Denis sont sensibilisé-e-s chaque année à la lutte contre le sexisme et invité-e-s à faire eux-mêmes des propositions en faveur de l’égalité et du respect entre les sexes. »

Une politique locale innovante : donner une place centrale à l'école dans la lutte contre les violences de genre

Une approche structurelle des violences de genre

L'Observatoire des violences envers les femmes a été créé dans un département aux caractéristiques singulières : en effet, la Seine-Saint-Denis est un département de la petite couronne parisienne qui focalise l'attention des médias pour ses violences urbaines, d'autant plus que la forte proportion de population immigrée de ce département semble autoriser une interprétation ethnicisante des violences, qu'elles soient urbaines, scolaires ou sexistes. Au-delà de ces représentations, c'est un département avec une population jeune et un taux de chômage très élevé26. Par ailleurs, c'est un bastion communiste qui a laissé peu à peu du terrain au Parti socialiste depuis une dizaine d'années. Créé en 2002, l'Observatoire est le fruit d'une volonté politique qui s'inscrit dans une approche des violences dites « de genre » que l'on peut qualifier de structurelle, par opposition à une approche qui impute ces violences à une « culture » ou une classe sociale. Cette approche structurelle, désignant les violences dont les femmes sont victimes parce qu'elles sont femmes, et ce, dans tous les milieux sociaux, est pris en compte dans les enquêtes de victimation qui débutent en 2000 avec l'enquête nationale sur les violences envers les femmes en France (ENVEFF). Cette enquête, commanditée par le Service des Droits des femmes et le Secrétariat d'État aux Droits des femmes, répond aux recommandations faites aux gouvernements, lors de la Conférence mondiale sur les femmes à Pékin en 1995, de produire des statistiques précises concernant les violences faites aux femmes. À ce titre, Sandrine Dauphin considère que l'enquête Enveff est un des exemples les plus significatifs de la demande de diagnostics chiffrés qui découle de l'application du gender mainstreaming en France. Au niveau politique national, la prise en compte des violences de genre s'est illustrée dans la mise en œuvre d'une mission d'évaluation de la politique de prévention et de lutte contre les

26

En 2011, la Seine-Saint-Denis conserve le taux de chômage le plus élevé de la région Ile-de-France avec 11,3 %. http://www.insee.fr/fr/themes/document.

violences faites aux femmes27 et le vote d'une loi relative à ces violences en juillet 2010. Une nouvelle cause émerge du côté des associations féministes : l'opportunité de faire voter une loi sur les violences de genre, sur le modèle de la loi espagnole28. Entre 2008 et 2010, les débats et les auditions au sein de cette Mission d'évaluation seront nombreux, et l'Observatoire est mentionné comme un exemple à suivre au niveau national par Danielle Bousquet, présidente de la Mission. La première originalité de l'Observatoire réside dans son adhésion à la conception des violences envers les femmes comme violences de genre transversales à l'espace privé et public.

Cette originalité peut être constatée par comparaison avec les politiques locales de sécurité analysées par Marylène Lieber, dans neuf villes françaises. Marylène Lieber constate tout d'abord que le terme de « violences de genre » « est souvent utilisé pour parler des seules violences conjugales » (Lieber, 2003 : 76) et suggère que cette réduction peut découler de la difficulté à élaborer une politique de lutte à la fois pour les violences commises par un proche dans l'espace privé, et celles qui se produisent dans l'espace public, par des inconnus. Si les politiques locales de sécurité qu'elle a étudiées rendent pour la plupart d’entre elles invisibles les violences spécifiquement dirigées vers les femmes, la ville de Paris fait exception, sans pour autant mener à terme l'ambition de départ :

« La tentative de prise en compte des expériences que font les femmes des violences – et de ce fait le pas vers l'institutionnalisation d'une catégorie telle que « les violences envers les femmes » qui insiste sur les rapports sociaux de sexe – s'éloigne de son sens premier au fur et à mesure de la mise en œuvre : elle perd sa substance pour presque disparaître. […] D'abord, on peut questionner la façon dont ces violences sont conceptualisées. Ensuite, les violences dans l'espace public disparaissent du champ de réflexion. Enfin, les violences conjugales ne sont pas considérées dans une optique de rapports sociaux de sexe. » (Lieber, 2003 : 88).

L'abandon de l'approche en termes de violences de genre se manifeste dans le passage de l'approche en termes de violences conjugales à celle en termes de violences intrafamiliales :

« Si, au départ, le maire parlait des violences conjugales comme étant des violences masculines envers les femmes, dans la catégorie violences intrafamiliales les rôles ne sont plus aussi clairs : on parle de couple, d'enfants, de personnes âgées, mais ni d'hommes, ni de femmes. Il semble par ailleurs que les auteurs ne sont jamais incriminés. D'une

27

Voir la première partie de cette étude.

28

Cette loi organique « sur les mesures de protection intégrale contre la violence de genre » définit les violences qui visent les femmes au seul motif qu’elles sont femmes et la loi prévoit un traitement différencié selon que l’auteur des faits soit un homme ou une femme (Gonzalez Moreno, 2009).

proposition de traitement social par les pouvoirs publics, on passe à un discours en termes de souffrances individuelles. » (2003 : 88)/

Cet extrait met au jour l'importance des qualificatifs qui désignent les violences combattues, et davantage qu'un glissement sémantique, ce changement consacre le passage d'une politisation « féministe » à une politisation « généraliste » des violences envers les femmes.

Les premières recherches-actions de l'Observatoire témoignent au contraire d'une conception des violences fortement ancrées dans la perspective des rapports sociaux de sexe. Maryse Jaspard, sociologue qui a dirigé l'enquête ENVEFF, a mené également en 2006 l'enquête Comportements sexistes et violences contre les filles (CSVF) dans le cadre de l'Observatoire. Cette enquête s'est déroulée auprès d'un échantillon représentatif de 1600 jeunes filles de 18 à 21 ans résidant, étudiant ou travaillant en Seine Saint-Denis. Le projet d'enquête initiale prévoyait d'étudier les jeunes filles dans le cadre des établissements scolaires, protocole abandonné en raison de réticences du Rectorat et des parents d'élèves face à un questionnaire portant sur la sexualité. L'enquête finalement réalisée porte sur les situations vécues par les jeunes filles au cours des douze derniers mois et au cours de leur vie, dans les différentes sphères publiques et privées29. Trois résultats peuvent être mis en exergue. Tout d'abord, les violences « dans les relations amoureuses », qui comprennent « les violences agies, les relations conflictuelles et les violences subies »:

« Si l’amour est au rendez-vous, les relations sont difficiles, en grande partie de par la jalousie qui émane autant des filles que des garçons, seulement 44% des couples sont exemptés des affres de la jalousie. Ces relations suivies sont le lieu d’injonctions contradictoires où chacun veut affirmer son identité tout en aspirant au modèle fusionnel et possessif de l’amour naissant. Entre les normes sexistes du groupe des pairs et la quête d’autonomie des filles, mêlés à la peur de l’intimité avec l’autre, les relations de ces jeunes couples sont très tendues : 29% de harcèlement psychologique réciproque, mais aussi très violentes : 12% de harcèlement univoque et 9% de violences physiques subis par les filles. »30

Le second résultat concerne la violence physique intrafamiliale vécue par des jeunes filles majeures : « Il faut également s’interroger sur les actions à

29

Les résultats montrent que 23% des jeunes filles ont subi des violences physiques au cours de leur vie et 14% des agressions sexuelles. Toutefois, ces données ne sont pas caractéristiques de la Seine Saint-Denis, elles sont au contraire en adéquation avec les données statistiques nationales produites régulièrement par le Collectif féministe contre le viol, selon les analyses de Maryse Jaspard.

30 Nous remercions Maryse Jaspard de nous avoir communiqué le rapport final non publié de l'enquête CVSF.

mener auprès des familles où les violences physiques contre des jeunes filles majeures sont monnaie courante. »

Enfin, les violences de tous ordres dans les espaces publics sont soulignées avec force :

« L’enquête CSVF met pleinement en évidence l’importance des comportements sexistes qui s’exercent à l’encontre des jeunes filles dans les espaces publics. L’approche statistique confirme ainsi ce que dénoncent avec véhémence les mouvements sociaux de femmes : les deux tiers des jeunes filles enquêtées ont déclaré avoir subi du harcèlement sexuel –autre que verbal- alors qu’elles circulaient dans un lieu public. »

Maryse Jaspard conclut par le rôle de l'école dans la lutte contre le sexisme :

« À l’heure où l’État signe une convention pour « l’égalité entre les filles et les garçons dans le système éducatif », ces résultats montrent l’absolue nécessité de lutter contre ce sexisme de base qui annihile toute possibilité d’égalisation des chances dans tous les domaines de la vie. »

Et effectivement, si l'enquête en milieu scolaire a été abandonnée, l'école est bel et bien restée un objectif central pour l'Observatoire, qui a mis en pratique de manière anticipée les préconisations textuelles des politiques nationales dans leur objectif de prévention de la violence par l'école, par des recherches-actions.

L’Observatoire est à la fois partenaire et initiateur de dispositifs de prévention du sexisme dans les collèges, niveau scolaire relevant en France de la compétence du département. Le rôle de l’école est ici de favoriser la prévention du sexisme avant qu’il ne se manifeste plus tard, comme l’explique Claire B. salariée de l'Observatoire : « notre priorité ça a toujours été la prévention contre le sexisme. Donc plus on intervient tôt, mieux c'est. Pourquoi les collèges, ils ont une certaine maturité pour travailler, et puis c'est notre compétence. » Les formations professionnelles de la responsable de l'Observatoire, Ernestine Ronai, et de Claire B., les prédisposent sans doute à accorder un rôle primordial à l'éducation dans le cadre scolaire : en effet, Ernestine Ronai a été psychologue scolaire pendant plus de trente ans, et Claire B. a commencé sa carrière dans la santé scolaire.

Avant d'en venir précisément au dispositif mis en place par l'Observatoire lui-même, soulignons que l'existence d'un tel Observatoire dans le département de Seine-Saint-Denis a pu impulser une logique de gender mainstreaming dans les politiques éducatives locales, notamment par un partenariat étroit avec la mission de prévention des violences dans les collèges.

Un gender mainstreaming réussi au niveau local

Cette mission existe depuis septembre 2011 et fait suite à un protocole départemental mis en place en 2008 : le protocole relatif à la sécurité et pour la réussite scolaire dans les collèges de Seine-Saint-Denis entre l'État, le service de

la préfecture à l’éducation nationale et le conseil général. Ce protocole est un des exemples des liens qui unissent la mission à l’Observatoire : en effet, les incidents déclarés par les chefs d’établissement sont transmis à la chargée de mission, Elise G., qui fait part à l’Observatoire des incidents à caractère sexuel – un par jour, rarement commis à l’intérieur même de l’établissement scolaire. 6% de violences sexuelles sont décomptées sur l’ensemble des incidents31. Le fait que ces incidents aient principalement lieu en-dehors de l’école tend à déplacer le problème des violences à l’extérieur de l’école, celle-ci devenant le lieu où les violences subies dans d’autres espaces peuvent se dire, comme l’explique Elise G. : « L’école devient le lieu où les jeunes femmes se confient pour les agressions sexuelles à l'assistante sociale ou à l'infirmière scolaire.»

Elise G. ajoute que cette confiance accordée à l’institution scolaire pour la verbalisation des violences sexuelles n’est pas transposable aux violences commises dans l’école, ce qui est notable dans le cas du harcèlement, où seulement « 2 ou 3% des élèves harcelés se confient aux adultes ». Or, le harcèlement est précisément l’une des violences scolaires traversée par les rapports de genre, en ce qu'il s'appuie sur la stigmatisation de figures de la féminité et de la masculinité : « les filles plus on monte en âge plus le harcèlement prend un aspect sexuel, donc on rejoint les préoccupations de l'Observatoire, donc les enseignants de lycée nous ont demandé des conférences de l'Observatoire pour sensibiliser les enseignants sur la question des violences sexuelles et du harcèlement à caractère sexuel. »

Ces conférences ne suffisent pas à former véritablement les enseignants, et la volonté du corps enseignant comme celle de l’institution ne sont pas à la hauteur de l’enjeu d’après Elise G. :

« Les enseignants viennent peu aux conférences. En France les enseignants ne se considèrent pas majoritairement comme des éducateurs. La solution à ça, l'Observatoire l'a trouvée, ils arrivent à obtenir des demi-journées banalisées. Ça marche mais c'est des temps qu'il faut obtenir auprès de l'Éducation Nationale. »

Cette introduction du genre dans des politiques locales de lutte contre les violences scolaires devrait être nationale selon A. Giralté, responsable du projet pour le Conseil Général de Seine St-Denis, pour qui « cette mission [devrait] relever de l'Éducation Nationale » et non d'un conseil général. On voit ainsi comment la circulation du genre comme principe d'action publique opère depuis l'Observatoire jusqu'à cette mission départementale de l'Éducation Nationale.

31

L'Observatoire peut dès lors être considéré comme un organisme central des politiques d'égalité des sexes à un niveau départemental, un organisme qui va diffuser une approche féministe par l'intermédiaire des formations que ses partenaires sollicitent. La diffusion par les formations constitue très précisément l'un des acquis de la mise en place du gender mainstreaming européen en France d'après Sandrine Dauphine :

« Dans le cadre plus spécifiquement de la sensibilisation des différents acteurs,

l'existence de formations constitue assurément une nouveauté alors que, dans le passé, toutes les mesures prises en faveur des femmes étaient le plus souvent imposées sans être expliquées. L'objectif affiché est d'encourager la prise de conscience des inégalités entre les hommes et les femmes et de « changer le regard » sur les rapports de genre. Conformément à la convention interministérielle, des formations ont eu lieu à l'Education nationale auprès des chargés de mission nommés dans les IUFM avec des succès plus relatifs mais également au CNRS. » (Dauphin, 2010 : 95)

L'évaluation rétrospective de ces formations corrobore le sentiment exprimé par Elise G. de la nécessité d'une contrainte au niveau de l'administration centrale – l'Education Nationale pour l'objet qui nous occupe – afin de sensibiliser les personnels qui ne le sont pas déjà :

« Les formations sont plutôt assurées par l'important réseau déconcentré « droits des femmes » (régions et départements). Elles permettent à ce dernier de sensibiliser un certain nombre de structures pour monter des partenariats autour de telle ou telle problématique. Lorsqu'on fait le décompte, elles sont peu nombreuses (pas plus d'une dizaine au niveau national) et les résultats attendus, selon les agents de ces administrations, plutôt très mitigées. Basées sur l'essentiel sur le volontariat, elles ont principalement touché des personnes déjà sensibilisées. »(Dauphin, 2010 : 95-96)

L'Observatoire de Seine-Saint-Denis met ainsi au cœur de ses actions la question de la formation et de l'éducation, soit la construction d'une « culture commune de lutte contre les violences » pour reprendre les termes utilisés dans la présentation de l'Observatoire sur son site Internet. Si le rôle novateur de l'Observatoire est souligné par différents acteurs institutionnels, depuis ses partenaires féministes comme le Planning familial jusqu'à la Présidente de la mission d'évaluation de la prévention des violences envers les femmes, force est de constater que du point de vue de notre objet de recherche, l'Observatoire a très tôt mis en pratique les préconisations des textes nationaux sur la prévention des violences sexistes à l'école – alors même que sa mission initiale ne porte pas sur les violences à l'école.

Chronologie des actions en Seine-Saint-Denis Chronologie au niveau national 1998 : création du théâtre-forum “X=Y?” par le

Planning familial 93

2002 : création de l'Observatoire des violences envers les femmes

2006 : enquête CVSF (Comportements sexistes et violences contre les filles )

2008 -2012 : « Jeunes contre le sexisme »

2013 : signature de la convention « Jeunes contre le sexisme » entre le Conseil général, la Direction départementale des Services de l'Education Nationale et le Planning familial

2000 : convention interministérielle pour l'égalité entre filles et garçons, femmes et hommes dans le système éducatif. Un paragraphe est consacré à la « prévention des violences sexistes. »

2006 : seconde convention interministérielle dans lequel le harcèlement à caractère sexiste fait son apparition

2010 : la loi du 9 juillet 2010 sur les violences faites aux femmes et la modification du code de l'éducation qui en résulte (Article L312-17-1 du code de

l'éducation, créé par la loi n°2010-769 du 9 juillet 2010) prévoient que l'École doit lutter contre les

stéréotypes et préjugés sexistes et que les personnels doivent être formés à cette fin.

Depuis 2012 : le nouveau Ministère des Droits des Femmes prévoit un plan d'éducation à la sexualité Délégation ministérielle aux violences scolaires avec une mission relative aux violences de genre, qui désignent le sexisme, l'homophobie et la transphobie

Le rôle des stéréotypes de sexe apparaît dès la Convention interministérielle pour l'égalité entre filles et garçons, entre femmes et hommes dans le système éducatif en 2000. Le paragraphe 2.3 intitulé « Prévenir les violences sexistes » définit les stéréotypes comme un facteur favorisant la violence : « La violence, sous toutes ses formes, est favorisée par les stéréotypes concernant le rôle des sexes. C'est pourquoi il est nécessaire de faire réfléchir les élèves sur les relations entre garçons et filles, l'égalité, les rapports de pouvoir et la violence. »

Or, la prévention sous la forme de la déconstruction des stéréotypes de genre a été mise en pratiques dans les rencontres « jeunes contre le sexisme », que nous allons nous attacher à présenter sous l'angle des politisations du sexisme sous-jacentes à ce dispositif d'action publique.

« J

EUNES CONTRE LE SEXISME

» :

UN DISPOSITIF DE DECONSTRUCTION DES STEREOTYPES DE GENRE

L'encadrement de la déconstruction des stéréotypes de genre par les collégiens

Les rencontres « Jeunes contre le sexisme » sont soutenues à la fois par l'Inspection académique du département, la Direction de la prévention et de l'action sociale du Conseil Général et le Conseil Régional d'Ile-de-France. Effectives depuis 2008, ces rencontres viennent d'être formalisées par une convention signée entre le Conseil général, la Direction départementale des Services de l'Education Nationale et le Planning familial. Elles ont œuvré à mettre en forme, à partir de 2008, des actions d’éducation populaire qui existaient déjà dans différents collèges : le théâtre-forum « X=Y? », pour lequel le Planning familial était régulièrement sollicité ; ainsi que d’autres ateliers de slam, vidéo, etc. Claire B. décrit le processus dans lequel s’engagent certains élèves de 3e d’une dizaine de collèges, ceux qui se désignent comme volontaires pour poursuivre le travail de déconstruction des stéréotypes de genre initié auprès de tous les élèves de 3e :

« La première chose c'est une sensibilisation de l'équipe éducative. Ensuite c'est une petite sensibilisation de toutes les classes de 3e sur qu'est-ce que c'est un théâtre-forum, comment ça va se passer, mais pas plus. Et de janvier à mai, travail en ateliers. Ça va être

Dans le document Pratiques genrées et violences entre pairs (Page 116-144)