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CHAPITRE 4 RÉSULTATS DES DONNÉES ET INTERPRÊTATION

4.1. ORIGINE ET DURÉE DU MANDAT

4.1.1. ORIGINE DU MANDAT

Le regard historique de la loi des Fabriques québécoises présente un système différent de gestion dans le reste du Canada et ce qui se vit dans d’autres pays. À la paroisse Saint-Hubert en particulier et au Québec en général, la convocation à une Assemblée générale des paroissiens tenue chaque année permet d’élire (ou réélire) 2 marguilliers pour un mandat de 3 ans renouvelable une seule fois. Le plaisir de connaître davantage l’organisation a poussé certain, pour être nommé comme marguilliers marguillières.

Dans le fond moi quand je suis entrée c’était pour remplacer un mandat, quelqu’un qui était parti, Y est venu me voir pour que je remplace pour un an. Finalement j’ai accepté pour le dépanner parce que ce n’était pas quelque chose qui, ça m’attirait pas tant que ça là, c’était pour le dépanner, je n’étais pas capable de dire non puis ça me faisait plaisir de lui rendre service. Finalement je suis entrée, c’est ça. C’était quoi la deuxième question ? Mais dans le fond j’ai remplacé un mandat de deux ans, puis après ça, non ce n’est pas vrai, j’ai remplacé un mandat de un an et ensuite quand c’est venu le temps des élections, on m’a demandé si je ne voulais pas continuer, fait que, j’avais trouvé que un an ce n’était pas assez, je voulais voir ce que c’était et je voulais continuer, alors j’ai continué encore quatre ans.

En effet, dans l’esprit des Fabriques, l’origine du mandat vient d’un choix démocratique où la personne proposée est libre d’accepter son rôle de décision et de soutien dans la gestion de sa paroisse (où il doit obligatoirement avoir résidence). Le marguillier ou la marguillière doit prêter serment de bonne administration en respectant non seulement les règles de la Loi des Fabriques mais aussi la « communion » à son évêque qui peut ajouter certaines règles administratives.

Pour ce qui est de la présidence d’assemblée de Fabrique, elle se distingue du rôle du « président du Conseil » qui va de droit au curé ou au « modérateur ». Sous la proposition des marguilliers, l’évêque nomme cette personne laïque « suggérée » à la présidence ou il impose son propre choix. Là-encore, cette personne doit faire serment de bonne administration. Cette disposition, c’est ce qui est prévu par les règles du diocèse.

En faisant un échange d’idée avec une tierce personne du diocèse de Rimouski, concernant l’origine du mandat des marguilliers, elle affirme que :

Souvent, j’ai constaté que les « élections » de marguillers étaient arrangées, dans le sens que les membres ont déjà une idée faite, font une approche auprès de la personne, ne publicisent pas trop que le poste est vacant, pour ne pas avoir quelqu’un dans les pattes, qui viendrait s’ajouter, et font leurs plans en conséquence… Je n’ai rien contre une approche précise envers quelqu’un, mais je pense que cela devrait être plus ouvert. J’aimerais que dans les conseils de Fabrique, il y ait des gens des différents milieux d’implication en paroisse… Par exemple, il y a les parents qui pourraient faire partie de ça, pour faire valoir l’importance de la catéchèse, et l’importance d’y contribuer… Il serait intéressant qu’il y ait des fréquentant des célébrations du dimanche, tout comme des non-fréquentant, parce que, faut se le dire, les croyants ne sont pas tous à l’église, mais ils pourraient avoir une idée, aussi sur le « tournant » à prendre pour être davantage dans le milieu et rejoindre les gens en dehors de la bâtisse (Michaud, 2017).

Cette réflexion, nous la trouvons géniale et pertinente. Cela montre que l’origine du mandat des marguilliers et marguillières n’est pas aussi facile que ça. Elle est très complexe. De ce fait, dans la même perspective en parlant du même point, un curé partage son expérience en affirmant. Selon lui :

Comme curé, j’ai eu la responsabilité de 19 conseils de fabrique. Je représentais en quelque sorte l’évêque. Moi-même j’ai délégué cette « présence » à des confrères nommés « in solidium ». J’ai même envoyé des consœurs en « représentation ». Nous nous donnions des comptes-rendus aux réunions d’équipe. Notre présence était particulièrement utile pour la préparation du budget. Nous pouvions indiquer plus facilement les priorités pastorales à soutenir. Je n’assistais pas à toutes les rencontres en demandant aux marguilliers quelle était leur préférence…que j’aille faire quelques « visites paroissiales » dans le rang 3, que j’aille saluer les jeunes en formation catéchétique, que j’aille rencontrer une personne endeuillée, que j’aille à une soirée communautaire ou une activité d’un organisme du milieu … ou que j’assiste à toutes les réunions du Conseil, La réponse fut de garder simplement un bon contact avec le Conseil et …de faire confiance! Tout cela découlant de mon mandat pastoral (Marc-André Blaquière, curé du secteur pastoral « Jardin de la Vallée » réflexion faite le 12 novembre 2017).

À Saint-Hubert aussi, il y a cela quatre ans que le curé était aussi le représentant de l’évêque, comme gestionnaire des conseils de fabrique du secteur des Érables (Saint- Hubert, Saint-Honoré, Saint-François-Xavier-de-Vigier et Saint-Pierre-de-Lamy).

4.1.2. LA DURÉE DU MANDAT

Les résultats de notre recherche ont donné les chiffres suivants : 6 ans pour le premier participant, 2 ans pour le second, 4ans pour le troisième, 4ans pour le quatrième et 4 ans aussi pour le dernier. La tendance montre qu’au moins la majorité a fait plus de trois ans.

En effet, selon les règles juridiques, nous avons déjà mentionné les deux mandats consécutifs de 3 ans, dans 4.1.1, ce qui n’exclut un mandat précédent plus court (par exemple, si on a été élu pour compléter le mandat de quelqu’un d’autre), c’est le cas de la plus part de nos participants. Mais la situation du peu de relève (on note aussi une très faible assistance aux élections) crée de plus en plus la problématique de « contourner la loi » pour démissionner. Si les élections n’ont pas permis de trouver quelqu’un d’autres, le même marguillier peut être renommé pour un nouveau mandat de moins de 3 ans et à la rigueur reprendre le chemin d’élections pour…2 autres mandats consécutifs. Toutefois, pour ce qui est de la présidence, il n’est pas rare que la même personne soit reconduite à ce poste pour une vingtaine d’années !

À cet effet, il faut remarquer que dans les organismes toutes catégories confondues, il est courant que la même personne occupe un poste renouvelé d’année en année compte- tenu de ses charismes, de son leadership. Bien sûr, le danger demeure qu’on évite certains changements ou que l’on ne prépare pas la relève… Aussi souvent, le bénévolat amène les personnes à occuper les places à titre des marguilliers.

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