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Comparaison : ORL-généralistes

1. Originalité du travail

1. Originalité du travail

Le sujet du travail en lui-même est original. En effet depuis 1978 et les premières apparitions de la QDV en cancérologie cervico-faciale (9, 10) près de 2000 publications traitent de ce thème. Aucune d’entre elles ne s’est penchée de manière approfondie sur l’opinion du personnel soignant et plus particulièrement des médecins.

Le choix des populations me semble être également original à deux points de vue :

- Tous les spécialistes ORL ont été sondés ce qui permet d’asseoir de manière convenable les résultats de l‘étude.

- L’avis du généraliste a été étudié de manière approfondie.

Celui-ci étant à la base de la prise en charge et étant le plus proche intervenant par rapport au patient, il est évident qu’il joue un rôle prépondérant dans le traitement offert à son patient (ne serait-ce que par l’orientation de ce dernier vers tel ou tel spécialiste). Ce rôle s’étend même dans notre pays à la

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décision d’euthanasie (26) ce qui nous le verrons plus loin peut avoir une implication non négligeable dans le contexte qui nous occupe ici. Cette population de médecins traitants est souvent oubliée dans ce genre d’étude. Son étude pourrait donc déboucher sur des données nouvelles et probablement utiles dans notre quotidien médical.

La dernière originalité de ce sondage (grâce à la caractéristique de notre pays) est qu’il touche deux populations linguistiques et culturelles différentes (francophones et néerlandophones interrogés et répondant chacun dans leur propre langue.) Ceci nous permet d’inclure une variable en plus et donc d’étudier l’influence de la culture sur la perception de la QDV.

2. Taux de réponses

Les deux taux de réponses sont évidemment très différents l’un de l’autre (48,8% vs 16,86%). Pour comprendre cette différence, il faut tenir compte de chacune des deux populations. Les ORL ont tous des patients présentant un cancer des VADS et sont régulièrement confrontés aux questions de ces patients. Par ailleurs durant leur formation de spécialistes, ils ont eu la possibilité de suivre de tels patients et de participer activement à la prise en charge de ces cancers. De part ces faits, ils sont probablement très sensibilisés à la problématique. D’autre part, cette étude a été réalisée au sein de la Société Belge d’ORL. Cette société étant assez petite et ses membres se connaissant de près ou de loin, ils ont sûrement été amenés à répondre en plus grand nombre. Les généralistes ne possédant pas ces caractéristiques, le nombre de répondeurs en a été d’autant moins important.

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Quoi qu’il en soit, le taux de réponse apparaît important compte tenu du fait que cette enquête était purement anonyme et qu’aucune possibilité de ré interrogation des non-répondeurs n’était possible. A notre sens, ceci peut être expliqué d’une part, par l’intérêt croissant du monde médical pour la qualité de vie (prenons pour preuve l’augmentation progressive du nombre d’articles traitant de ce sujet dans la littérature scientifique internationale) et d’autre part, par l’utilisation d’enveloppes, à notre adresse, pré timbrées jointes au questionnaire ainsi que par le caractère anonyme du questionnaire.

Notons encore qu’il est remarquable que les répondeurs soient répartis de manière homogène sur l’ensemble du territoire belge.

Nous avons simplement noté une légère augmentation des proportions de répondeurs ORL au niveau de la province de Liège (très certainement lié au fait que l’étude est originaire de celle-ci et que par conséquent les médecins se sont sentis

plus impliqués.) Par ailleurs un certain nombre de confrères n’ont pas souhaité nous laisser de code postal, probablement pour augmenter leur anonymat.

D’un point de vue statistique ces taux de réponses sont tout à fait acceptables et nous ont permis d’obtenir des résultats fiables.

Ceci est évident pour les ORL mais est aussi vrai pour les généralistes. En effet, les généralistes répondeurs représentent un échantillon de 4,4% de l’ensemble de la population, ce qui est, statistiquement, largement suffisant

3. Démographie

Outre les données linguistiques et communautaires déjà débattues ci-dessus, le reste des données démographiques (âge,

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sexe, type et lieu d’activité) est le reflet assez précis de la situation des ORL et des généralistes belges.

Il est raisonnable de se poser quelques questions à l’analyse du nombre de nouveaux cas de patients présentant un cancer des VADS vus par an/ORL. Pour le groupe des chirurgiens cervico-faciaux, il semble peu probable que les médecins ayant répondu qu’ils voyaient moins de 10 nouveaux cas par an soient réellement des spécialistes cervico-faciaux ; la véritable moyenne dans ce groupe devrait donc être supérieure à celle retrouvée lors de l’analyse stricte de nos réponses. Pour le reste de la population, il est très peu plausible que, compte tenu de la démographie du cancer orl en Belgique, des médecins au sein de ce groupe puissent voir plus de 20 à 25 nouveaux patients chaque année et donc la moyenne devrait être légèrement moins importante que celle que nous avons retrouvée lors de notre analyse des résultats. Outre ce fait, les données fournies par les répondeurs sont similaires aux données que nous avons pû obtenir auprès de l’INAMI et de la Société Belge d’ORL. Dès lors, nous pouvons affirmer que l’échantillonnage qui est présenté dans cette étude est bien représentatif de la population globale et que dès lors les conclusions tirées sur ces résultats peuvent être étendues à l’ensemble des ORL et des généralistes belges. Le seul biais pouvant exister est lié au fait que les répondeurs sont très probablement plus intéressés par la problématique étudiée que la population de non-répondeurs.

Le fait de retrouver plus de 15% d’ORL et 12,1% de généralistes ayant des relations proches souffrant d’un cancer des VADS a été surprenant et paraît être un pourcentage important. Nous n’avons pas pu définir ce pourcentage pour la population belge en général et ne savons donc pas s’il existe une différence à ce niveau entre médecins et non médecins.

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