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18 imitations sous le contrôle de certains stimuli verbaux, d'objets ou d'événements

O- organisme: facteur biologique.

K- contingence: relation temporelle et/ou physique, d'après laquelle on fait suivre un comportement de la présentation ou du retrait d'un renforceur positif ou négatif.

Certaines caractéristiques du conditionnement opérant sont particulièrement importantes au niveau de son application et le différencient des méthodes traditionnelles de traitement.

1. C'est une méthode empirique qui fait abstraction des schémas médiationnels: on n'a pas recours à des interprétations telles que l'anxiété ou la psychose, ni à des systèmes ou à des causes internes, parce qu'il s'avère difficile de les observer et parce qu'ils impliquent des mécanismes dont l'existence ne peut être ni confirmée ni infirmée.

2. C'est une approche pratique d' ngénfiie. Cet aspect est illustré par l'importance accordée premièrement à la précision de la mesure et, deuxièmement, à la découverte des variables indépendantes qui maintiennent un comportement plutôt qu'à des explications conceptuelles.

3. Le conditionnement opérant privilégie l'analyse d'un seul individu plutôt que la comparaison entre deux ou plusieurs groupes. L'analyse d'un cas ayant indiqué une relation entre un comportement et des événements de l'environnement, c'est la répétition du même résultat avec plusieurs, individus présentant des problèmes similaires qui permettra une généralisation quant à l'utilité de certains procédés dans des conditions précises.

4. L'importance accordée aux déterminants actuels n'implique pas que l'on rejette l'importance du passé du sujet. Les variables actuelles qui maintiennent un comportement ne sont pas nécessairement celles qui ont contribué à son développement. Ce comportement peut, en fait, être la résultante de différentes variables plus ou moins identifiables et la vérification de ces variables, s'avère impossible. Cependant, si un comportement peut être modifié sans qu'on ait besoin de faire appel à des causes inconnues et multiples, le résultat aura été atteint et le problème résolu plus aisément.

Après avoir énuméré les caractéristiques principales du conditionnement opérant, revenons maintenant aux éléments de l'équation opérante pour examiner les principaux procédés de modification du comportement.

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• C'est avant tout par la, manipulation et le choix des événements qui suivent un comportement que ce dernier sera maintenu. Dans le cadre du conditionnement opérant, la variable dépendante est toujours le comportement dont on veut modifier la fréquence. Les deux principales variables indépendantes sont l'événement qui suit le comportement et la contingence entre ce comportement et l'événement qui le suit. L'effet de ces variables indépendantes sur la réponse donne lieu à différents procédés dont les plus importants sont le renforcement positif, le coût de la réponse, l'extinction, la punition, le renforcement négatif et l'évitement. La combinaison du renforcement positif et de l'extinction donne lieu aux procédés de différenciation de la réponse et de discrimination.

L'événement qui suit un comportement, sa conséquence, peut être présumée positive ou négative pour l'individu. De plus, cette conséquence, positive ou négative, peut être manipulée de deux façons: elle peut être présentée ou retirée à la suite du comportement. Quatre types d'opération sont donc possibles:

1. une conséquence présumée positive est présentée; 2. une conséquence présumée positive est retirée; 3. une conséquence présumée négative est présentée; 4. une conséquence présumée négative est retirée.

La manipulation et le choix de l'événement donne lieu à différents procédés que leur effet sur le comportement permet de qualifier.

1. Une conséquence potentiellement positive présentée de façon contingente à un comportement et dont l'effet est une augmentation de la fréquence de la réponse, donne lieu à un procédé de renforcement positif.

2. Une conséquence potentiellement positive retirée de façon contingente à un comportement et dont l'effet est une diminution de la fréquence de la réponse, donne lieu à un procédé de coût de la réponse.

3. Une conséquence potentiellement positive qui cesse d'être présentée après l'avoir été régulièrement et dont l'effet est une diminution de la fréquence de la réponse donne lieu

à un procédé d'extinction.

4. Une conséquence potentiellement négative présentée de façon contingente à un comportement et dont l'effet est une diminution de la fréquence de la réponse donne lieu à un procédé de punition.

5. Une conséquence potentiellement négative retirée de façon contingente à un comportement et dont l'effet est une augmentation de la fréquence de la réponse donne lieu à un procédé de renforcement négatif.

6. Une conséquence potentiellement négative qui cesse d'être présentée après l'avoir été à plusieurs reprises et dont l'effet est une augmentation de la fréquence de la réponse donne lieu à un procédé d'évitement.

Quelques uns des procédés énumérés peuvent être utilisés de façon combinée dans le but d'augmenter la probabilité d'apparition de certains comportements. De façon générale, il s'agit de combiner un procédé de renforcement positif et un procédé d'extinction, ce qui donne heu à deux nouveaux procédés: la différenciation de la réponse et la discrimination.

Le procédé de différenciation de la réponse consiste à changer la forme d'une réponse opérante en renforçant des approximations de plus en plus semblables à la réponse finale tout en cessant de renforcer les approximations antérieures. L'application d'un renforceur positif potentiel à la suite de R i et l'absence de renforceur positif à la suite de R2 augmente la probabilité d'apparition de R i .

Le procédé de discrimination consiste à appliquer un renforceur positif potentiel à la suite de l'émission d'une réponse en présence du stimulus i et à n'appliquer aucun renforceur positif à la suite de l'émission de la réponse en présence du stimulus2- Si la probabilité d'apparition de la réponse augmente en présence du stimulusi et diminue en présence du stimulus2, le stimulusi devient alors un stimulus discriminatif (SD) et le stimulus2 devient un stimulus non-discriminatif (SA ).

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d'extinction. L'un permet de différencier plusieurs aspects de la même réponse; l'autre permet de différencier la situation dans laquelle doit se manifester une réponse.

B) Justifications empiriques du conditionnement opérant

1. Efficacité du conditionnement opérant auprès de sujets "normaux"

On a utilisé avec efficacité les techniques de conditionnement opérant pour développer des comportements verbaux, des comportements moteurs et des comportements d'imitation chez des enfants normaux du niveau pré-scolaire et du niveau élémentaire.

Des études dont le but visait la modification de différents comportements dans un cadre non scolaire ou pré-scolaire ont été menées par Baer et Sherman (1964), Bandura et Barab (1971), Becker (1969), Brigham et Sherman (1968), Harris, Wolf et Baer (1964), Staats (1968), Steinman (1970), Waxier et Yarrow (1970). Bijou et Baer (1966), quant à eux, ont publié un résumé des recherches qui démontrent l'efficacité des techniques de modification du comportement avec cette catégorie d'enfants.

Une autre série d'études réalisées dans un cadre scolaire démontre l'efficacité des méthodes de conditionnement opérant pour développer des comportements d'attention, pour réduire les problèmes de discipline, pour développer des comportements studieux et pour faciliter les apprentissages académiques (O'Leary et O'Leary, 1972; Ramp et Hopkins, 1971; Becker, 1971).

2. Efficacité du conditionnement opérant auprès de sujets autistiques

Le conditionnement opérant s'est avéré jusqu'à maintenant une approche efficace, sinon la meilleure pour stimuler l'apprentissage du langage chez les enfants autistiques souvent considérés comme des cas intraitables par les thérapeutes d'autres orientations.

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inadéquats et pour faire, apparaître des comportements adaptés chez des enfants autistiques (Blake, 1969; Blake et Moss, 1967; Brawley et al., 1969; Brown, Pace et Becker, 1969; Browning, 1971; Churchill, 1969; Davison, 1964; Graziano, 1970; Gray et Fygetakis, 1968a; Halpern, 1970; Hewett, 1966; Hewett, 1965; Hingtgen et Churchill, 1971; Hingtgen et Churchill, 1969; Hingtgen, Coulter et Churchill, 1967; Hingtgen et Trost, 1966; Jensen et Womack, 1967; Johnston, 1968; Kerr, Meyerson et Michael, 1965; Lovaas, 1968; Lovaas et al., 1967; Lovaas et al., 1966; Martin et al., 1968; McConnell, 1967; McReynolds, 1970a; Metz, 1966; Metz, 1965; Ney, 1967; Risley et Wolf, 1967; Risley et Wolf, 1966; Sailor et al., 1968; Salzinger et al., 1965; Scanlan, Leberfeld et Freibrun, 1963; Schell, Stark et Giddan, 1967; Sloane, Johnston et Harris, 1968; Stark, Giddan et Meisel, 1968; Sulzbacher et Costello, 1970; Tramontana et Stimbert, 1970; Wetzel et al., 1966; Wheeler et Sulzer, 1970; Wolf et al., 1967; Wolf, Risley et Mees,

1964).

On a également utilisé cette méthode pour modifier ou développer le langage des enfants autistiques (Blake, 1969; Blake et Moss, 1967; Brawley et al., 1969; Brown, Pace et Becker, 1969; Churchill, 1969; Gray et Fygetakis, 1968a; Graziano, 1970; Halpern, 1970; Hewett, 1965; Hingtgen et Churchill, 1971; Hingtgen et Churchill, 1969; Hingtgen, Coulter et Churchill, 1967; Hingtgen et Trost, 1966; Jensen et Womack, 1967; Johnston, 1968; Kerr, Meyerson et Michael, 1965; Lovaas et al., 1966; Martin et al., 1968; McConnel, 1967; McReynolds, 1970a; Ney, 1967; Risley et Wolf, 1967; Risley et Wolf, 1966; Salzinger etal., 1965; Scanlan, Leberfeld et Freibrun, 1963; Schechter etal., 1969; Schell, Stark et Giddan, 1967; Stark, Giddan et Meisel, 1968; Sulzbacher et Costello, 1970; Tramontana et Stimbert, 1970; Wetzel etal., 1966; Wheeler et Sulzer, 1970; Wolf, Risley et Mees, 1964).

La plupart des expériences sur le développement du langage ont été d'autant mieux réussies que l'enfant manifestait, selon les critères établis par les auteurs de ces recherches, une capacité de généralisation à d'autres personnes ou à d'autres situations, du langage acquis expérimentalement, et qu'il pouvait utiliser ce langage dans les circonstances de la vie courante comme moyen socialement acceptable d'exprimer ses besoins (Blake, 1969; Brawley et al., 1969; Brown, Pace et Becker, 1969; Churchill, 1969; Gray et Fygetakis, 1968a, Graziano, 1970; Halpern, 1970; Hewett, 1965; Hingtgen, Coulter et Churchill, 1967; Jensen et Womack, 1967; Johnston, 1968; Risley et Wolf, 1967; Risley et Wolf,

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1966; Scanlan, Leberfeld et Freibrun, 1963; Schechter et al., 1969; Schell, Stark et Giddan, 1967; Stark, Giddan et Meisel, 1968; Sulzbacher et Costello, 1970; Tramontana et Stimbert, 1970; Wetzel et al., 1966; Wolf, Risley et Mees, 1964).

Il est toutefois important de noter que ces études ont été effectuées dans le scheme expérimental propre à la théorie behaviorale. Or ce scheme expérimental n'implique pas de groupe contrôle mais une comparaison entre la performance verbale de l'enfant avant et après l'application du conditionnement opérant. Certains auteurs ont tenté une comparaison systématique entre l'approche opérante et une autre approche en utilisant un groupe expérimental et un groupe contrôle. Les résultats de leurs recherches tendent à démontrer la plus grande efficacité de l'approche opérante (Ney, 1967; Ney, Palvesky et Markeley, 1971).

Certains thérapeutes du langage, utilisant les méthodes de rééducation traditionnelles, y ont joint les techniques du conditionnement opérant pour augmenter la rapidité et l'efficacité de la rééducation du langage. (Blake, 1969; Gray et Fygetakis, 1968a; McReynolds, 1970a; McReynolds, 1969; Nelson et Evans, 1968; Rubin Bar et Dwyer, 1967; Scanlan, Leberfeld et Freibrun, 1963). McReynolds (1970b), rééducatrice du langage, souligne l'importance de contrôler non seulement les événements antérieurs au comportement mais aussi ses conséquences. Il ne s'agit cependant pas là d'études expérimentales rigoureusement contrôlées mais de réflexion nées de leurs expériences quotidiennes.' Ces opinions mériteraient toutefois d'être soumises à une expérimentation rigoureuse.

Finalement, un auteur suggère un conditionnement de la lecture pour permettre le développement de la communication verbale (Hewett, 1966).

C) Procédés les plus fréquemment utilisés pour le conditionnement du langage avec des enfants autistiques

Parmi les expériences de conditionnement opérant ayant comme objectif immédiat ou lointain l'apprentissage du langage chez des enfants autistiques, les procédés les plus

fréquemment utilisés sont le renforcement positif, la différenciation de la réponse et le "modeling".

Les auteurs des 44 recherches analysées ont tous utilisé le procédé renforcement positif; 36 ont utilisé le procédé de différenciation de la réponse et 31 ont utilisé le procédé de "modeling".

Il est intéressant de noter que, dans tous les cas où on l'a utilisé, le procédé de renforcement positif a été associé à un autre procédé, soit à la différenciation de la réponse, soit au "modeling", ou encore à ces deux procédés à la fois. Ainsi, parmi ces 44 recherches, le renforcement positif a été associé à la différenciation de la réponse dans sept cas (Browning, 1971; Graziano, 1970; Hingtgen et Trost, 1966; Kerr, Meyerson et Michael, 1965; McReynolds, 1970a; Shaw, 1969; Tramontana et Stimbert, 1970) et un seul auteur rapporte un résultat négatif (Browning, 1971).

On a associé le renforcement positif au procédé de "modeling" dans deux recherches (Scanlan, Leberfeld et Freibrun, 1963; Wheeler et Sulzer, 1970) dont les résultats sont positifs. Dans toutes les autres recherches, soit 29,. on a utilisé conjointement les procédés de renforcement positif, de différenciation de la réponse et de "modeling" (Blake, 1969; Blake et Moss, 1967; Churchill, 1969; Cook et Adams, 1966; Fineman, 1968; Gray et Fygetakis, 1968a Halpern, 1970; Hewett, 1965; Hingtgen et Churchill, 1971; Hingtgen et Churchill, 1969 Hingtgen, Coulter et Churchill, 1967; Jensen et Womack, 1967; Johnston, 1968; Lovaas, 1968 Lovaas et al., 1966; MacAulay, 1968; McReynolds, 1969; Nelson et Evans, 1968; Ney, 1967 Risley et Wolf, 1967; Risley et Wolf, 1966; Sailor et al., 1968; Salzinger et al., 1965; ScheU, Stark et Giddan, 1967; Stark, Giddan et Meisel, 1968; Sulzbacher et Costello, 1970; Weiss et Born, 1967; Wetzel et al., 1966; Wolf, Risley et Mees, 1964). Un de ces auteurs (Fineman, 1968) conclut à un résultat clairement négatif tandis que deux auteurs (Sailor et al., 1968; Weiss et Bom, 1967) rapportent des résultats non concluants. Les résultats des 26 autres recherches sont positifs.

D est donc aisé de conclure que le "modeling" est utilisé concurremment au procédé de différenciation de la réponse, procédé qui consiste à graduer les imitations requises et à exiger du sujet des approximations de plus en plus précises de l'imitation demandée. De plus, sauf

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dans les neuf recherches précédemment citées, le renforcement positif est utilisé avec les procédés de différenciation de la réponse et de "modeling".

Le renforcement positif combiné au "modeling" et à la différenciation de la réponse sont donc les procédés les plus fréquemment utilisés pour l'apprentissage du langage chez les enfants

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