• Aucun résultat trouvé

Chapitre 1. Introduction générale

1.7. Organisation de la thèse

Le cœur de la thèse se présente sous la forme de quatre articles scientifiques, qui seront exposés dans les chapitres suivants (figure 2). Dans chaque chapitre, nous apporterons les éléments de réponses aux sous-questions de recherche posées. Ces quatre chapitres sont précédés par cette introduction générale et suivis par une conclusion générale.

Figure 2. Organisation générale de la thèse

Dans le chapitre 2, nous exposons une méthodologie d’estimation des prélèvements des eaux souterraines. Du fait de la difficulté à rendre opérationnelles les méthodes indirectes d’estimation de ces prélèvements dans un contexte de développement atomistique des eaux souterraines, nous adoptons la mesure directe. Nous développons puis comparons dans ce chapitre quatre méthodes d’estimation et d’extrapolation des prélèvements en eau souterraine agricole, tout en faisant la distinction entre usages et usagers. La principale contribution de ce travail méthodologique réside dans l’identification et l’attribution de ces prélèvements en eaux souterraines aux différents types d’agriculteurs. En faisant la part des choses, le discours de la surexploitation imputé à tout le secteur agricole est ainsi décomposé pour les différentes catégories sociales. Nous montrons à travers ce chapitre que ce discours « décomposé » est un élément important pour concevoir tout plan de gestion des eaux souterraines.

Introduction Conclusion Chapitre 2 Chapitre 3 Chapitre 4 Chapitre 5 Inégalités* Surexploitation Gouvernance

Étudier le lien entre les inégalités et la surexploitation

Analyser la différentiation socioéconomique des exploitations agricoles

Engager le débat avec les acteurs locaux sur les défis à venir par la démarche participative

Mesurer les inégalités d’accès et d’utilisation des eaux souterraines

la*compréhension*des*inégalités*pour* réexaminer*la*gouvernance*locale*

Dans le chapitre 3, nous examinons la relation entre les inégalités d’accès et d’utilisation de la ressource d’une part et le problème de la baisse du niveau des eaux souterraines d’autre part. Nous cherchons à appréhender comment la baisse des niveaux piézométriques des nappes exacerbe – et est exacerbée par – les inégalités existantes. Par une approche comparative, notre terrain d’étude d’Iqaddar a été confronté avec celui de Ouarizane dans le Bas Chéliff en Algérie. Cette analyse comparative montre que malgré les différences dans les politiques de développement agricole sur ces deux terrains, les processus de différenciation socio-économique entre exploitations agricoles sont souvent les mêmes. Cette différentiation est l’expression de la dynamique des inégalités. La compréhension socio-économique de l’utilisation des eaux souterraines nous a permis donc d’analyser les motivations et intérêts des différentes catégories sociales d’agriculteurs à adhérer ou non à la gestion de la ressource. Le chapitre 4 est consacré à l’étude des destins contrastés des agriculteurs dans la ‘’Groundwater Economy’’ tant convoitée. En fonction de l'accès différencié à d'autres ressources comme la terre et le capital, ce chapitre propose d’étudier comment l'accès aux eaux souterraines a modifié les parcours des différents agriculteurs et la trajectoire de leur exploitation. Les estimations de l’utilisation de l’eau souterraine présentées dans le deuxième chapitre et l’analyse de l’évolution de l’accès à l’eau souterraine exposée dans le troisième chapitre nous ont permis ici de retracer les diverses tendances de l’utilisation des eaux souterraines entre les différentes catégories d’agriculteurs. Ces tendances historiques ont été par la suite affinées avec l’évolution des résultats économiques des exploitations dans la ‘’Groundwater Economy’’. Entre les trois facteurs de production fondamentaux de l’agriculture intensive, à savoir la terre, l'eau et le capital financier, nous avons montré le déplacement de la prééminence des facteurs de production qui était dans le passé la possession de la terre, puis l’accès à l’eau souterraine et pour terminer le capital financier. Compte tenu des éléments exposés dans les chapitres précédents, et du retour de nos expériences de terrains, le chapitre 5 traite de la construction d'outils pour une mise en débat de la question de surexploitation en lien avec les inégalités. Cette démarche participative invite les agriculteurs à s’entendre sur ce qui fait défaut dans leur agriculture, sur la pluralité des difficultés rencontrées et sur ce qu’ils souhaitent faire pour en limiter les conséquences négatives. Afin d’observer les évolutions possibles d’une agriculture, intensive en intrants, en capital et en irrigation, nous avons imaginé un monde virtuel où les agriculteurs jouent leurs destins. En participant à un jeu de rôles que nous avons conçu, les agriculteurs sont amenés à repenser la question de l’eau et à la rendre centrale dans les discours à venir. Cette démarche conçue pour être inclusive a permis aux jeunes agriculteurs (fils d’attributaires) de construire des revendications et de façonner leurs désirs pour négocier des solutions avec les acteurs institutionnels du secteur agricole et de l’eau. Leur esprit entrepreneurial couplé à leur ancrage territorial sécurisant la succession ne constitue-t-il pas des atouts pour le renouvellement du monde rural et son évolution ? N’est-il pas pertinent de reconnaître leur statut de jeunes repreneurs (futurs chefs d’exploitation) et d’accompagner leurs ambitions d’engagement dans des actions collectives ? N’est-ce pas une piste intéressante pour l’accompagnement de la réflexion et de l’action collectives ?

Dans le dernier chapitre 6, la conclusion générale reviendra sur la question centrale de la thèse. Nous montrons ainsi en quoi la compréhension des inégalités peut aider à réexaminer la réflexion sur ce que pourrait être un modèle de gouvernance des eaux souterraines en respect avec le développement rural.