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Organisation des activités du dépistage du cancer du col utérin :

4. MÉTHODOLOGIE

4.4. Organisation des activités du dépistage du cancer du col utérin :

Comme mentionné plus haut, les activités de dépistage du cancer du col utérin sont réalisées pour les jours ouvrables dans les toutes les aires de santé de la commune V et le CSRéf. Par ailleurs, dans souci d’améliorer l’accès au dépistage, les prestataires en charge du dépistage en collaboration avec ceux des autres Districts sanitaires de Bamako et les départements de Gynécologie – Obstétrique et d’Anatomie pathologique des centres hospitaliers universitaires (CHU) ont initié un programme de dépistage dénommé « Weekend 70 » en partenariat avec l’Amicale des femmes d’Orange Mali et sur financement de la fondation Orange Mali. Ce programme avait pour objectifs d’atteindre une couverture de 70% en dépistage du cancer du col au bout de 3 ans en renforçant la pratique du dépistage dans 3 CSCom par commune et tous les CSRéf du District de Bamako. Lors cette campagne, des spéculums, du Lugol, l’acide acétique, des gants, etc., étaient mises à la disposition des centres participants à la campagne. Les activités de dépistage gratuit du cancer du col utérin étaient réalisées toutes les fins de semaine (vendre et samedi). Des messages de sensibilisations étaient véhiculés pour mobiliser les femmes cibles. Une organisation a été mise en place pour documenter l’expérience et aussi renforcer

101 la communication pour le changement de comportement. Dans la commune V en plus du CSRéf, les CSCom participants à la campagne étaient ASACOGA, ADASCO, ASACOSAB1. Diverses raisons ont motivé le choix sur ces centres qui sont entre autres : la population, l’organisation, et du fait que certains de ces centres étaient déjà actifs dans la pratique de routine du dépistage du cancer du col utérin.

Avant le début de la procédure du dépistage du cancer du col utérin, les femmes venues pour le dépistage ou celles mobilisées sur le terrain dans le cadre de la campagne sont d’abord sensibilisées par le personnel de l’unité du dépistage.

Après obtention du consentement éclairé de la femme la procédure de dépiste commence. À cette étape, différentes conditions préalablement requis sont vérifiées à savoir si la femme est en période de menstruation ou toutes autres métrorragies. Des informations sur l’absence des rapports sexuels, de toilette intime profonde ou d’usage de lubrifiants depuis 24 heures sont également recueillies auprès de la dame. Toutefois, si l’une de ces conditions ne sont pas remplies, le dépistage de la patiente est reporté à une date ultérieure.

La liste ci-dessous présente le matériel requis pour la réalisation du dépistage du cancer du col utérin.

– Une table d’examen avec support pour les jambes ;

– Une source lumineuse de bonne qualité pouvant aisément être dirigé vers le col ;

– Un spéculum stérile: spéculum de colin ; – Une paire de gants ;

– Un colposcope ;

– Des écouvillons de coton ;

– Une pince pour prendre le coton ; – Une pince à biopsie du col ;

102 – Une pince à cœur (polype) ;

– Un haricot ; – Des cupules ;

– Une solution d’acide acétique fraîchement préparée à 5% obtenue en ajoutant 5 ml d’acide acétique glacial dans 95 ml d’eau distillée ;

Une solution de Lugol préparée en dissolvant 10 g d’iodure de potassium et 5 g d´iode le tout dans 100 ml d’eau distillée. La solution de Lugol était gardée dans un récipient sombre hermétiquement fermé pour éviter une éventuelle évaporation de l’iode et une perte de son pouvoir colorant. – Des flacons pour les biopsies du col ;

– Du formol à 10% ;

– Des poubelles pour y jeter les écouvillons utilisés ;

– Une solution de décontamination pour mettre les matériels souillés.

Ø Technique du dépistage

La patiente est installée en position gynécologique sur la table d’examen (gynécologique). L’examinateur après avoir porté des gants stériles expose le col de l’utérus à l’aide d’un spéculum non lubrifié aux dimensions convenables et sous un éclairage suffisant. S’il y a présence de sécrétions vaginales abondantes, elles sont délicatement nettoyées à l’aide d’un coton monté sur une pince stérile. Par la suite, le col est badigeonné d’acide acétique dilué entre 3 à 5% par un mouvement circulaire et la lecture est faite une minute après. Enfin, le col est également badigeonné du Lugol par des mouvements circulaire allant de l’endocol vers l’exocol pour la réalisation du test IVL ; la lecture est faite une minute plus tard. Dans le CSRéf seulement, une observation simple du col de l’utérus à l’œil nu était effectuée et une colposcopie était systématiquement réalisée, après chaque test. Les patientes ayant un test négatif étaient rassurée et conseillée de refaire le test un an après. Une fiche de suivi lui était remise

103 portant les résultats des tests IVA/IVL et colposcopie si applicable. Pour les patientes ayant eu l’un ou l’autre test positif, une biopsie de la zone suspecte était réalisée et la pince était fixée au formol. Une fiche était remplie et jointe à la pièce avant d’être adressée au service d’examen histologique. Les patientes étaient rappelées dès la réception des résultats histopathologiques. Pour les patientes ayant eu des tests positifs dans les CSCom, elles étaient référées au CSRéf pour une confirmation des résultats. En cas de résultats positifs, une biopsie était réalisée.

4.4.1. Prise en charge des lésions précancéreuses et cancéreuses:

Les patientes chez ayant une confirmation histologique de lésions précancéreuses ou cancéreuses étaient informées du résultat sur rendez-vous.

Lorsque le résultat histologique était non concluant, une nouvelle biopsie cervicale est effectuée. De plus, lorsque le résultat histologique était normal la patiente était informée du résultat, et il lui était conseillé de faire un nouveau test un an après. La prise en charge des cas de CIN1 était réalisée au CSRéf de la commune V par la cryothérapie. Les CIN1 résistantes à la cryothérapie, les autres lésions précancéreuses (CIN2 et CIN3), les lésions cancéreuses étaient référées au service de gynécologie du centre hospitalier universitaire (CHU) Gabriel Touré pour prise en charge adéquate.

Un suivi à 1 mois, 3 mois, 6 mois et 12 mois après le traitement était réalisé pour juger de la réussite du traitement, de l’évolution de la lésion (cicatrisation totale, partielle) ou de la survenue de complication (écoulement vaginal excessif, saignement ou infection cervicale).

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