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4.2 Loi de gestion d’énergie pour hybride rechargeable avec système

4.2.3 Optimisation microscopique

La gestion microscopique s’inspire largement de l’algorithme développé dans [5]. Les auteurs ont développé cet algorithme pour suivre une trajectoire d’état de charge tenant compte de la dénivellation du parcours. Ici, la stratégie est légèrement différente car elle utilise l’état d’énergie à la place de l’état de charge de la batterie. De plus, la trajectoire d’état d’énergie de référence est générée en fonction de la pente et des conditions de roulage. La fonction coût est étendue pour tenir compte de la consommation de carburant mais aussi les déviations d’état d’énergie par rapport à la trajectoire de référence ζref

J = Z t2 t1 L(u) + α ζref(τ ) − ζ(τ ) ∆ζnrm !2q dτ. (4.4)

L(u) représente la fonction coût, dans le cadre d’une optimisation de la consom-mation L(u) = Hl· ˙mf(u), où Hl représente le pouvoir calorifique du combus-tible, α est un facteur de pondération, et q ∈ N détermine le degré de pénalité de la variation d’état d’énergie. La fonction de pénalité est normalisée telle que pour toutes les valeurs possibles de q, la pénalité pour la plus large déviation d’état d’énergie autorisée ∆ζnrm soit égal à α.

Selon la théorie du contrôle optimal, trouver la solution au problème primal d’optimisation sous contrainte d’évolution (4.4) est équivalent à trouver la solution du problème dual suivant

H(ζ, u, λ) = L(u) + α ζref(τ ) − ζ(τ ) ∆ζnrm

!2q

− λ(t) · ˙ζ(t), (4.5)

u = argmin H(ζ, u, λ). (4.6)

Le multiplicateur de Lagrange optimal λ peut être calculé grâce à la relation

λ(ζ, t) = ∂J

dp(ζ, t)

∂ζ , (4.7)

avec Jdp (ζ, t) la fonction coût optimal. Considérant le fait qu’il n’y a pas d’in-formations sur les futures conditions de roulage, il n’est pas possible d’estimer Jdp (ζ, t). Supposons que la fonction coût optimal soit indépendante du temps (cela revient à considérer que la variation de λ est constante, ce qui a déjà

été démontré). La fonction coût optimal est considérée comme la somme du coût de consommation et de l’écart avec la trajectoire de référence (4.4). La consommation de carburant est supposée comme composée de deux parties. La première partie représente l’énergie en carburant qui serait utilisée ou récupé-rée pour charger ou décharger la batterie Jf,1(ζ). La seconde partie représente la consommation énergétique en carburant restante pour arriver à destination Jf,2. De ce fait la fonction coût optimal peut être réécrite de la façon suivante

Jdp(ζ) = Jf,1(ζ) + Jf,2+ JSOE(ζ),

où JSoE(ζ) représente le coût lié à l’écart de l’état d’énergie par rapport à la trajectoire de référence. En décomposant les sous fonctions : le carburant nécessaire à la compensation de l’état actuel de l’état d’énergie est approximé à partir de la quantité d’énergie électrique nécessaire pour retrouver la trajectoire de référence ζref. Soit ηc le rendement moyen de conversion de l’énergie pétro-chimique en énergie électrique (supposé constante) il vient

Jf,1(ζ) ∼= ζref − ζ ηc .

Le terme de pénalité en variation de l’état d’énergie par rapport à la valeur de référence JSOE est estimé sur le fait que l’état d’énergie ζ(t) est ramené à la valeur de référence ζref dans un temps Th. Cette hypothèse suppose que la future trajectoire en SOE, ζf ut(τ ) est supposée affine en temps

ζf ut(τ ) = ζ(t) −ζ(t) − ζref

Th · τ. (4.8)

Le coût résultant du second terme de 4.4 combiné avec la supposée future trajectoire en SOE (4.8) est

JSOE(ζ) = Z Th 0 α ζref(τ ) − ζf ut(τ ) ∆ζnrm !2q dτ, soit JSOE(ζ) = αTh 1 + 2q ζref(τ ) − ζ(t) ∆ζnrm !2q .

4.2. Loi de gestion d’énergie pour hybride rechargeable avec système de navigation

Il vient pour l’estimation de la fonction coût optimal

Jdp(ζ) = ζref − ζ(t) ηc + Jf,2+ αTh 1 + 2q ζref(τ ) − ζ(t) ∆ζnrm !2q . (4.9)

Le multiplicateur de Lagrange résultant de (4.7) et (4.9) devient

λ(ζ) = ∂J dp(ζ) ∂ζ = − 1 ηc − ˜α · (ζref − ζ(t))2q−1, avec le regroupement suivant

˜

α = 2qαT h

(1 + 2q)∆ζnrm2q

. (4.10)

En résumé, le contrôle u(ζ) est déterminé par (4.5),(4.6), et (4.10). Ces équa-tions peuvent être réécrites sous la forme classique de l’ECMS en substituant le multiplicateur de Lagrange par un facteur d’équivalence normalisé

s(ζ) = − λ(ζ) QmaxVoc(ζ).

De plus, comme le deuxième terme de (4.5) ne dépend pas explicitement de

u, il peut être retiré de la minimisation de H en fonction de u. De ce fait le

contrôle u suit

u = argminu˜{Hl· ˙mfu) + s(ζ) · Voc(ζ)Ibat(ζ, ˜u)}

= argminu˜{Pfu) + s(ζ) · Pi,bat(ζ, ˜u)} ,

avec s(ζ) = 1 ηc + ˜ α QmaxVoc(ζ) ·ζref − ζ(t)2q−1 (4.11) avec Pf(u) la consommation de carburant par le moteur thermique et Pi,bat(ζ, u) la puissance batterie pour le contrôle u.

Le rendement de conversion ηcdérive légèrement avec le profil de conduite. De ce fait, ce rendement est réévalué en utilisant un simple intégrateur avec une constante d’intégration Ti. Pour des raisons pratiques, le terme η1

par so. Le facteur d’équivalence de (4.11) est finalement donné par sζ(t)= so+ Z t 0  ζref − ζ(t) Ti dτ + ˜ αζref − ζ(t)2q−1 QmaxVoc(ζ) .

Comme le véhicule dispose d’un système de navigation lui fournissant les ca-tégories énergétiques et la pente des tronçons sur lesquels il roule. De plus la trajectoire d’énergie de référence est connue ζref. De ce fait le facteur so peut être calculé à partir d’un modèle simple dépendant du tronçon, de sa pente et de la dérivé de la trajectoire de référence souhaité. C’est une action de type feedforward qui permet d’optimiser au mieux la gestion d’équivalence à partir de données prédictive. Tandis que le terme proportionnel vient corriger l’équi-valence en fonction de l’instant présent et le terme intégral corrige l’erreur de prédiction en fonction de l’écart réellement constaté sur les conditions de rou-lage passés.

Le suivi microscopique de l’état d’énergie a été testé sur le véhicule VEL-ROUE sur un cycle routier. La Figure 4.12 montre le résultats obtenu pour une trajectoire ζref partant à 70% d’état d’énergie et arrivant à 60% d’état d’énergie à la fin du cycle routier. Sur cette figure sont représentées les com-mandes appliquées, leur conséquence sur l’état d’énergie de la batterie et la vitesse du véhicule. A remarquer qu’au delà de 90 km/h seul le moteur ther-mique peut fournir la puissance nécessaire à l’avancement du véhicule, ce qui se retrouve facilement entre 750 secondes et 850 secondes.