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Opérationnalisation de nos variables : Variables indépendantes

Nous avons choisi de catégoriser nos variables indépendantes autour de deux axes : variables démographiques et variables de niveaux. Nous les présenterons et définirons dans cet ordre.

64 a/ variables « démographiques »

Nous avons dénommé ces variables « démographiques » car ce sont des variables signalétiques fréquemment utilisées dans les recherches qui permettent de distinguer les groupes. Il s’agit de l’âge, du grade, la fonction, l’ancienneté, et l’état civil. Nous soulignons que la variable sexe ne figure pas dans notre étude étant donné que notre échantillonnage constitue uniquement des individus de sexe masculins.

b/ variables de niveaux

Ces variables de niveau « diagnostiques » sont recordées à partir de l’échelle de Robert. Karasek qui contient trois axes « la demande psychologique » « la latitude décisionnelle » et le « soutien social » que nous allons présentés dans cet ordre.

Avant d’aborder les résultats des corrélations globaux et des comportements obtenus par le biais du logiciel STATISTICA 7, il nous semble primordial de montrer les différentes abréviations et les signes utilisés dans les corrélations et qui sont mentionné dans le tableau des corrélations, ainsi que dans les différents graphiques, ces abréviations représentent les différentes variables de l’échelle de Robert.Karasek.

Rappel des abbreviations:

CIV: état civil

QR: quantité rapidité CI: complexité intensité

MP : morcèlement prévisibilité

TTDP : le score total de l’axe demande psychologique LMM : latitude ou marge de manœuvre

UAC : utilisation actuelle des compétences DC : développement des compétences

TTLD : le score total de l’axe la latitude décisionnelle SPS : le soutien professionnel par les supérieurs SPC : le soutien professionnel par les collègues SES : le soutien émotionnel par les supérieurs SEC : le soutien émotionnel par les collègues TTSS : le score total de l’axe le soutien social

65 Resglo : les résultats globaux « stress », « jobstrain », « isostrain » et « nostress ».

Cmpt : les comportements « actifs », « tendus », « passifs » et « détendus ».

Variables dépendantes

Stress professionnel

Il s’agit du score total de l’axe la demande psychologique TTDP, le score total de l’axe la latitude décisionnelle TTLD, le score total de l’axe le soutien social TTSS, les résultats globaux RESGLO, les comportements CMPT.

L’échelle de Robert KARASEK : descriptions détaillée du questionnaire et calcul des scores

Le questionnaire de KARASEK est un outil assez célèbre mais dont on ne connaît pas le fonctionnement. Nous allons tenter de l’expliquer et de donner les principaux résultats. Ce modèle très largement reconnu, a été élaboré par Robert KARASEK en 1979, son objectif étant de représenter le contenu du travail comme l’individu le perçoit. Il s’agit d’une série de questions subjectives auxquelles l’individu va répondre par « pas du tout d’accord », « pas d’accord », « d’accord », « tout a fait d’accord ». L’objectif est non seulement de définir la situation de travail, le vécu du travail, mais également de repérer dans quel cas la situation de travail est néfaste pour la santé du salarié.

Il repose sur trois aspects du travail qui n’ont pas été introduits dans le modèle en même temps. Il y a d’abord eu la demande psychologique et la latitude décisionnelle, puis le soutien social a été rajouté en 1990. Le premier aspect concerne la charge de travail telle qu’elle est vécue, donc dans toutes ces dimensions. Le second aspect concerne à la fois les compétences et les marges de manœuvres, c’est-à-dire la latitude du salarié dans son travail pour trouver ses marques et avoir de la liberté. Enfin, le soutien social concerne la qualité des relations avec son environnement professionnel, du point de vue du fonctionnement du travail lui-même, mais également du point de vue de la qualité relationnelle.

La demande psychologique comporte neuf questions et regroupe trois sous-axes :

1- Quantité – rapidité Q10, Q12, Q13 : la quantité de travail et pression temporelle ; le salarié a-t-il le temps de faire son travaa-t-il ou lui demande-t-on de travaa-t-iller très vite.

2- Complexité-intensité Q14, Q11, Q15 : le salarié est-il obligé d’être extrêmement concentré sur son travail, cette période de concentration dure-t-elle longtemps.

3- Morcellement-prévisibilité Q16, Q17, Q18 : le fait d’être interrompu, bousculé. Le score de demande psychologique est donné par la formule :

66 Q10 + Q11 +Q12 + (5 – Q13) + Q14 +Q15 +Q16 + Q17 + 18

La latitude décisionnelle rassemble à la fois les compétences et les marges de manœuvre, comporte neuf questions et regroupe trois sous-axes :

1- Latitude ou marge de manœuvre Q4, Q6, Q8 : la capacité de joué sur les délais, changer un peu l’ordre des tâches.

2- Utilisation actuelle des compétences Q2, Q5, Q7 : quelles compétences utiliser-vous dans votre travail, vous sentez-vous qualifié et avez-vous besoin d’être qualifié pour faire ce travail ? 3- Développement des compétences Q1, Q3, Q9 : ce travail vous-permet-il d’apprendre des

choses, d’améliorer vos compétences ?

Le score de latitude décisionnelle est donné par la formule :

4 * Q4 +4 * (5 – Q6) + 4 * (Q8) + 2 * (5 – Q2) + 2 * (Q5) + 2 * (Q7) + 2 * (Q1) + 2 * (Q3) + 2 * (Q9)

Le soutien social distingue le soutien professionnel ou émotionnel, en provenance des supérieurs ou des collègues :

1- Le soutien professionnel Par les supérieurs Q22, Q21 Par les collègues Q23, Q26

2- Le soutien émotionnel Par les supérieurs Q20, Q19 Par les collègues Q25, Q24

Le score de soutien social est donné par la formule :

Q19 + Q20 + Q21 + Q22 + Q23 + Q24 + Q25 + Q26

Une fois ces 26 questions posées, on calcul un score pour chacun des aspects décrits. A partir de là, le fonctionnement de l’analyse repose sur le fait que l’on occupe l’effectif en deux. 50 % ont une demande psychologique faible ; 50 % ont une demande psychologique forte, sachant que la limite est à 20. En ce qui concerne la latitude, nous procédons de la même façon, c’est-à-dire nous coupons la population en deux, et la limite est à 71. La situation difficile étant forte demande, faible latitude et faible soutien social.

Ces résultats sont représentés par un graphique avec l’axe demande psychologique, l’axe de latitude décisionnelle. Nous coupons à la médiane, puis à l’autre médiane, ce qui nous donne quatre cadrans (graphique 1). Dans la partie droite, nous avons une forte demande psychologique en haut et en bas. Sur l’axe vertical, nous avons une faible latitude décisionnelle dans le bas du graphique.

67 A partir de ce découpage binaire, nous allons pouvoir construire quatre situations de travail auxquelles des noms ont été donnés.

Il y a les « actifs », c’est-à-dire les salariés dans une situation de forte demande psychologique et de forte latitude décisionnelle, ayant donc une charge très importante, mais aussi beaucoup de marges de manœuvre, une forte utilisation de leurs compétences. Il y a ensuite les « détendus », déclarant une faible demande psychologique et beaucoup de latitude décisionnelle. Ce sont des personnes ayant une grande capacité à gérer leur travail. Puis les « passifs », qui ont à la fois une faible demande et une très faible latitude. Enfin les « tendus », qui sont dans la situation considérée comme la plus difficile, appelée également situation de « jobstrain ». D’après les études épidémiologiques, c’est une situation extrêmement préjudiciable à la santé, qui peut être mise notamment en relation avec des troubles cardiovasculaires, des TMS.