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IV.4. Ontologies du domaine de la santé

IV.4.2. Ontologies pour la PAD

Les ontologies proposées dans le domaine de la PAD sont rares. Actuellement, aucune n’est considérée comme un standard dans le domaine. La plupart des ontologies de la PAD sont au stade d’ontologie développée dans un projet de recherche pour résoudre un défi précis de la PAD. Nous présentons dans les sous-sections suivantes les principales ontologies proposées dans le cadre de la PAD.

IV.4.2.1. CPO (Case Profile Ontology)

CPO (Riano et al. 2009) est l’une des ontologies proposée dans le cadre du projet européen K4Care59. Le projet K4Care avait pour objectif le développement d’une plateforme web

intelligente pour fournir des services électroniques aux professionnels de la santé, aux patients et à toute personne impliquée dans une prise en charge à domicile de personnes âgées. Ce projet a donné naissance à une plateforme accessible sur le net. Cette application est basée sur un système multi-agents et une base de connaissance. Parmi les sources de connaissance résultants de ce projet, deux ontologies : CPO (Case Profile Ontology) et APO (Actor Profile Ontology). La Figure 25 représente une vue haut niveau de CPO. La CPO décrit les conditions de soins des patients. Elle est dédiée à la description des pathologies, des symptômes, des syndromes, des signes, des médicaments, des conditions diététiques, des exigences physiques et hygiéniques, les fonctions cognitives, etc. CPO est développée avec le langage standard OWL-DL sous Protégé et en suivant la méthode de conception On- To-Knowledge. Dans sa dernière version, CPO compte 1217 concepts.

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Figure 25. Les principales classes et relations de CPO

IV.4.2.2. APO (Actor Profile Ontology)

APO (Gibert et al. 2008) est l’autre ontologie résultant du projet K4Care. Elle a pour objectif de faciliter l’intégration et la coordination des acteurs essentiels à l’amélioration de la PAD. De ce fait, APO comprend toutes les connaissances sur les différents types d’acteurs, d’actions, de services, de procédures et de documents impliqués dans le système de la PAD. Ainsi que leurs interactions et contraintes entres les différents concepts. La Figure 26 donne une vue haut niveau de l’ontologie APO. APO est développée avec le langage standard OWL-DL sous l’outil Protégé et en suivant la méthode de conception On-To-Knowledge.

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Figure 26 Les principales classes et relations de APO

IV.4.2.3. OntoPAD (Ontologie pour la Prise en charge A Domicile)

OntoPAD (Ontologie Prise en charge patient A Domicile) (Khalfi, 2009) est l’ontologie développée lors du projet ABAH (An Agent-Based Architecture for a Cooperative Information System). Ce projet avait comme but de créer une base de connaissance afin d’assurer l’interopérabilité dans un système multi-agents. OntoPAD est une ontologie développée en langue française. Elle décrit les acteurs et les principaux actes et documents utilisés lors de la PAD. Bien que l’ontologie soit consistante et cohérente, elle ne présente aucune description des pathologies et reste assez large dans ses descriptions. La Figure 27 montre une vue haut niveau de cette ontologie avec les différents concepts qui y sont représentés.

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Figure 27. Les principales classes et relations d’OntoPAD (Khalfi, 2009)

IV.4.2.4. HTPPO (Home Telemonitoring Patient Profile Ontology)

Cette ontologie est toujours en cours de développement dans les travaux de thèse de (Lasierra, 2010). Le but de cette ontologie est d‘aider un système de télémonitoring à domicile. HTTPO décrit des concepts sur le profil patient qui peuvent déclencher une alarme s’ils atteignent un seuil donné. La Figure 28 montre une vue haut niveau de HTPPO.

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IV.4.2.5. Home Health Monitoring and Alerting in Chronic Patient Care Networks

Les auteurs de (Paganelli et Giuli, 2007) proposent un modèle basé sur des ontologies pour la surveillance des soins et la gestion des alertes pour un système de la PAD. Ils ont développé un modèle basé sur des ontologies pour la modélisation des soins et des conditions de l'environnement du domicile, la politique de gestion des alarmes et le contexte social du patient. L’ontologie est développée sous Protégé en utilisant le langage standard OWL. La Figure 29 montre les principaux concepts développés dans ce travail, dans une vue axée sur le patient.

Figure 29. Les principales classes et relations de l’ontologie de (Paganelli et Giuli, 2007)

IV.4.2.6. Ontologies pour un habitat intelligent de télésanté (Latfi et al. 2007)

Dans (Latfi et al. 2007), les auteurs proposent une architecture ontologique pour un système d'Habitat Intelligent en Télésanté (HIT). L’objectif de ce projet est de proposer un système adaptatif capable d’assurer la surveillance et le confort d’une personne âgée en perte d’autonomie cognitive. Latfi et ses collègues proposent sept ontologies qui concernent : l'habitat, l'équipement, la personne, le comportement, les tâches, les applications logicielles et la décision.

Synthèse du chapitre

A travers ce que nous avons vu dans ce chapitre, les ontologies représentent un moyen très efficace pour la représentation des connaissances. Dans le domaine de la santé un grand nombre d’ontologies sont proposées pour décrire les diverses connaissances du domaine.

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Cependant, les ontologies pour le domaine spécifique de la PAD sont rares et pour certaines encore en construction.

L’idée de couplage entre les workflows et les ontologies est assez récente. Cependant, un nombre conséquent de travaux existent dans ce domaine de recherche. Le but de ces travaux est d’obtenir un workflow flexible. Parmi ces travaux, nous citons les travaux de (Bouzguenda et al. 2008), les auteurs s’intéressent à un environnement collaboratif dans lequel il faut trouver des partenaires participants au processus et où les partenaires peuvent changer en pleine exécution du WIO. Les auteurs proposent une solution basée sur l’approche multi-agents pour le traitement de la flexibilité, les services web pour faciliter la recherche de partenaires et deux ontologies pour la recherche et la sélection de ces partenaires. Dans (Vieira et al. 2004) les auteurs suggèrent l’utilisation des ontologies pour réussir l’exécution flexible du workflow. Dans le domaine de la santé nous pouvons également citer les travaux de Tawil (Tawil et al. 2011).

Dans notre travail, nous nous intéressons à la construction d’un modèle de workflow personnalisé pour chaque patient pris en charge à domicile. Les ontologies sont un des meilleurs moyen d’apporter de la personnalisation, aussi nous proposons une solution de couplage entre ces deux technologies afin d’y arriver. La présentation de cette solution et sa mise en place sont développées dans la partie suivante.

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TROISIEME PARTIE

METHODE D’AIDE A LA CONCEPTION DE

WORKFLOWS PERSONNALISES :

FONDEMENT

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PRESENTATION DE L’APPROCHE

Chapitre V.

PROPOSEE

La dernière partie de cette thèse est consacrée à la présentation de notre contribution, développée autour du cas d’étude présenté dans la section suivante. Notre but dans cette thèse est de proposer une méthode de conception d’un workflow personnalisé pour chaque patient de la PAD. Notre approche préconise l'utilisation d'ontologies du domaine de la PAD et du domaine de BPMN (Business Process Modeling Notation), dans un processus de transformations, aboutissant à la conception d'un workflow personnalisé pour chaque patient de la PAD. Tout en respectant une approche d'ingénierie dirigée par les modèles. Ce premier chapitre est consacré à la présentation de l’approche proposée et d’un cas d’étude qui sert de fil rouge tout au long de cette partie.

V.1. Cas d’étude (fil rouge)

Dans notre travail de thèse nous nous intéressons à la prise en charge à domicile d’un patient dépendant. Ce patient peut souffrir d’une ou plusieurs pathologies et nécessiter l’intervention de différents intervenants. Selon le profil de ce patient les intervenants et les interventions sont différents. Par exemple à un patient dépendant qui ne peut pas préparer ses repas, on préconise un portage de repas, sauf s’il a dans son entourage un aidant pouvant effectuer cette tâche.

Le cas d’étude que nous présentons ici, nous sert de fil rouge pour illustrer l’utilisation et « l’utilisabilité » de notre approche. Il s’agit d’une patiente appelée Mme Joëlle, âgée de 72 ans et vivant avec son mari M. Joëlle, qui est assez valide pour prendre soin de sa femme (préparer les repas, donner les médicaments, faire les courses et tout autre activité de vie quotidienne.).

Mme Joëlle est admise en HAD (Hospitalisation A Domicile), car elle souffre de deux pathologies qui sont :

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- Une péritonite vésiculaire causant un défaut de cicatrisation de paroi. Une péritonite vésiculaire est la perforation de la vésicule souvent suite à la présence de calculs, ce qui se produit souvent chez les personnes âgées (Dupre, 2005). - Un problème de dénutrition, Mme Joëlle souffre d’un problème de dénutrition

comme un certain nombre de personnes âgées vivant à domicile. Comme le rapporte Liu et ses collègues (Liu et al. 2008), les personnes âgées vivant à domicile ont un risque accru d’être touchées par la dénutrition, souvent pour des raisons d’isolement et les conséquences du vieillissement : perte de mobilité, perte du sens du goût, etc. Ce fléau a des conséquences dramatiques aussi bien sur la qualité de vie des personnes atteintes que sur l’économie. Le traitement de la dénutrition dépend de ses causes et de sa gravité. Un processus de gestion de la dénutrition est détaillé dans (Lamine et al. 2010).

Mme Joëlle est admise dans le cadre d’une HAD, après l’accord du médecin coordinateur, de son médecin traitant et de son mari. Ce dernier joue le rôle de l’aidant (une condition nécessaire pour une admission en HAD).

Dans ce cas d’étude, Mme Joëlle souffre de deux pathologies différentes nécessitant chacune l’intervention de différents intervenants (infirmiers, aides-soignants,...). Selon l’évolution de l’état de santé de la patiente, les interventions nécessaires sont différentes. Le but de ce cas d’étude est de montrer comment la connaissance du profil du patient admis en PAD, peut aider à la conception d’un workflow personnalisé en déterminant l’enchaînement des interventions à effectuer chez le patient, il détermine principalement :

- les intervenants sur ce cas : aide-soignant, infirmier, kinésithérapeute et aide- ménagère.

- les tâches à effectuer : des tâches médicales (perfusions, pansements sous vide, ...), des tâches paramédicales (toilettes, rééducation motrice, ...), la prise quotidienne d’une prescription médicamenteuse, et d’autres interventions (changement de draps, nettoyage de la chambre, …)

- la fréquence à laquelle ces tâches doivent être effectuées et dans quelle période de la journée (matin, après midi, soir ou nuit).